CHAPITRE XXII

Publié le : 26/02/2018 | Mis à jour le : 10/10/2022

Chapitre 22.

Arwen et Mirmel longèrent les couloirs, descendirent puis montèrent moult marches et passèrent sous les arches lumineuses avant de couper par les jardins. Malgré l'avenue de l'automne, un doux parfum de fleurs et feuilles d'arbres s'attardait dans l'air.

Fondcombe était située dans une gorge dans les contreforts occidentaux des Monts Brumeux. Il s'agissait d'une vallée très encaissée, difficile à découvrir si l'on n'en connaissait pas le chemin. L'intérieur des lieux était de même un vrai labyrinthe, où l'on se perdait le plus facilement du monde. Un an ne suffirait pas aux sens communs pour que l'endroit devienne familier.

Aussi, la rousse remercia la femme-Elfe d'être venue la trouver. Le choix judicieux de sa robe lui conférait par ailleurs plusieurs avantages dont celui de ne pas souffrir des saisons plus fraiches de la Cité elfique. Cependant, le ou la couturière avait surestimé sa taille. Ou peut-être était-ce normal qu'elle se prenne les pieds dedans ?

La semi-Elfe fit un effort incommensurable pour garder sa bonne humeur et marcher en emboîtant des foulées plus qu'exagérément petites. Là encore, elle exprima sa gratitude et applaudit chaudement la patience de sa guide... bien que son visage affichât un air quelque peu frustré.

Bientôt, les deux femmes arrivèrent à la grande salle où se tenait le banquet. Une table interminable avait été dressée au centre, d'une taille suffisante pour à qui viendrait l'idée de s'y étaler ou de danser. Néanmoins, les Elfes qui composaient majoritairement la foule n'étaient pas connus pour ce genre de démonstrations éclatantes, à charge de se révéler évidemment et en fin de compte moins coincés que leurs frères de la Forêt Noire...

Mirmel reconnut quelques visages dont celui, à son bon plaisir, du Nain roussi qui n'avait pas encore remarqué son arrivée. À contrario, elle éluda totalement la présence Legolas, qu'elle se contenta de snober de loin. Ce dernier, sans considération pour elle, poursuivit sa grande conversation avec un vieux bonhomme tout vêtu de gris. En fouillant dans sa mémoire, Mirmel se souvint de ce Maia qu'elle avait eu l'honneur sans le savoir de rencontrer enfant. Il lui semblait bien avoir vu des têtes familières la veille !

Cherchant frénétiquement des yeux les personnes ayant pu appartenir à son passé, la demoiselle sentit Arwen lui effleurer le bras. Son père, Elrond, le Seigneur de Fondcombe, se dirigeait vers elles. Il s'agissait là que d'un accueil de bienvenue, mais la semi-Elfe dansait un pied sur l'autre.

Certes, les mondanités épuisaient Mirmel. Elle n'y excellait guère et en avait peu lu sur le sujet. En outre de ses pauvres connaissances, ses fréquentations avaient été bridées grâce à un certain prince... « Soyons civilisées et évitons les problèmes. » lui souffla sa raison tandis qu'elle répondit par un sourire qui parut timide.

La curiosité des convives suite à la révélation de sa nature se confirma. Les salutations d'inconnus commencèrent à pleuvoir, et la demoiselle réussit par une série de subterfuges à les contourner. Elle prit grand soin d'éviter certains êtres qui ne lui plaisaient guère comme cet homme du Gondor qu'elle crut entendre s'appeler « Vomir ». Si c'était bien le cas, elle ne compatissait pas le moins du monde à son sort. Elle avait mieux à faire.

Après qu'Arwen se soit éclipsée en la laissant par conséquent seule, la semi-Elfe prit place aux tables où des mets en tout genre avaient été disposés. Leur hôte avait même pensé à aller quérir de la bière pour combler l'ennui des Nains qui s'endormaient en écoutant la prestation des Elfes. Qu'y pouvez-vous ? La beauté des mélodies des flûtes mêlée au chant des harpes, des mots couplés au lyrisme des musiciens qui exaltait de leur bouche de miel... restaient une musique d'Elfes.

Mirmel remarqua trop tard que Legolas se dirigeait droit vers elle. Soulevant les pans de sa robe du sol, elle voulut alors s'essayer elle aussi à la disparition momentanée. L'effet dura trois secondes approximatives avant qu'il lui barrât la route.

— Est-ce que tu m'évites ?

Elle se redressa.

— Non.

Claire, ferme, elle y croyait.

— Tu mens très mal, tu sais ?

Bras croisés, elle leva le menton.

— Non, mais j'apprends beaucoup. Comme cette rumeur que vous avez laissé les autres penser.

Le Sinda arborait une tenue différente qu'à son habitude. Et au grand désarroi de la rousse, Arwen l'avait eu en lui proposant une robe qui, par un curieux hasard, était assortie à la sienne. La tunique de l'Elfe également ivoire était brodée d'or, et malgré ses airs de tyran lorsqu'ils étaient seuls, elle dut admettre qu'il avait bel et bien l'allure d'un prince ainsi vêtu.

— Les gens pensent ce qu'ils veulent, rétorqua Legolas. En outre, ils connaissent le roi Thranduil et son aversion pour les Nains.

— Oh. Donc je suis maintenant une Naine enfantine, amie avec un Elfe à qui ça ne dérange pas plus que ça qu'on leur dit promis ?

La semi-Elfe se pressa de s'éloigner avant de causer du grabuge. Son sang commençait à bouillir.

— Mirmel !

Elle se retourna, bien que sachant qu'elle allait le regretter aussitôt.

— Ne la déchire pas.

— Vous n'auriez pas pu simplement dire qu'elle m'allait bien ? ronchonna-t-elle amère.

Maintenant avachie sur une chaise, la jeune femme attrapa une choppe de bière qu'elle consomma d'une traite, et ce, sans en perdre une goutte.

— Si vous voulez noyer un chagrin, je vous conseillerai un alcool plus fort.

C'était un Hobbit. Assis en face d'elle avec un deuxième avec un air fort sympathique, ils lui montrèrent deux visages lumineux. Mirmel tendit le bras vers celui qui avait parlé et piqua sa chope avant de l'engloutir elle aussi.

— J'en ai besoin, se justifia-t-elle avec un sourire d'excuse.

— Oh ! Je vous en prie, allez-y. Il y en a bien assez. Je suis Meriadoc Brandebouc et voici Peregrïn Touque, mon cousin.

— Tu es Mirmel, l'Orge d'Aulë, c'est bien ça ? s'enquit Peregrïn en lui serrant maladroitement la main. On t'a vu intervenir au conseil. Tu peux m'appeler Pippin !

— Et moi Merry, puisque mon très cher cousin a décidé que la familiarité passe avant le respect des usages.

La semi-Elfe éclata de rire. Ils formaient un sacré duo qu'elle accepta volontiers. Et puisque la demoiselle se sentit revivre, autant en profiter. Elle se leva donc et désigna les musiciens.

— J'ai entendu dire que les Hobbits avaient toujours goût à la fête et à l'amusement. Connaissez-vous l'air « Plumage » ?

Aux têtes que tirèrent Pippin et Merry, elle comprit que oui. Ils la suivirent, plus qu'enjoués à cette idée de faire bouger les choses. Curieux, des Nains s'éveillèrent face au silence soudain. Sur la terrasse suspendue et scène, les deux Hobbits avaient pris place après avoir emprunté chacun une flûte à leur convenance. Mirmel, quant à elle, avait remonté un pan de sa robe pour y accrocher des clochettes à sa cheville, avant de s'installer à la harpe.

Une mélodie enjouée émana à l'instant et conquit en peu de temps les cœurs des convives. Des chopes et le fracas des couverts sur les tables se joignirent bientôt aux corolles dont le tintement accompagnait les tapements des pieds sur les pavés. La voix de Mirmel s'éleva dans la grande salle et la vallée, embellie par plusieurs hommes et femmes-Elfes qui s'étaient invités, plus heureuse que jamais.


https://youtu.be/p0Es3-Zk5h4


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N/A

Un théâtre aux allures de fêtes et qui fait partie des chapitres les plus enjoués de cette fanfiction, profitez ! Merry et Pippin entrent en scène, à ma grande joie.

Un petit air de musique mûrement choisi. Pour ceux qui se demandent en quelle langue... Eh ben c'est de l'allemand. Une belle chanson de FAUN qui correspondait à ce que je cherchais pour sublimer le moment. SURPRIS(E)S ?! Rien d'étonnant pour ma part, car j'ai eu allemand en LV2 et je n'en garde pas de mauvais souvenirs.

D'ailleurs, j'ai commencé la série The Rings of Power !

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