15 - excuses
Zayn PDV
J'attendais les excuses de Sacha depuis bien longtemps déjà et je dois avouer que jamais je n'aurais autant aimé les punitions que madame Jale pouvait mettre. Cela avait son avantage, il allait enfin me présenter ses excuses. Je les attendais patiemment même si mon impatience pouvait se lire sur les traits de mon visage. J'avais hâte, tellement hâte. Je jubilais déjà intérieurement alors qu'il ruminait en lui, les bras croisés sur sa poitrine et affalé sur sa chaise, ne s'occupant plus ainsi de sa meilleure amie. Et je dois avouer que cela me faisait un peu de la peine, pour Livy bien sûr, parce que jamais je n'en aurais pour Sacha, je me le suis juré.
L'impression que le cours durait encore plus longtemps que prévu me prit de cours et je ne savais pas comment chassé cette envie de mon corps. Comme si j'en avais réellement besoin ? En attendant, Sacha était toujours dans ses pensées et ne prenait guère soin de Livy qui essayait d'attirer son attention, qui essayait de prendre soin de lui mais il ne voulait de l'aide et du soutien de personne ; cela se voyait dans son comportement. L'adolescente essaya encore une fois mais abandonna bien vite, sûrement qu'elle se rendait compte que cela ne servait strictement à rien, que son meilleur ami s'était emmuré en lui-même. Son regard croisa le mien pendant quelques secondes, mais elle détourna vite, dessinant plutôt sur ses feuilles de cours.
Une certaine alchimie se créait entre nous, tant bien que mal et je le sentais parfaitement. Elle ne pourra pas m'échapper éternellement, il finira bien par avoir un jour où je pourrais la serrer véritablement dans mes bras peu important les raisons de ce geste. Je n'ai pas envie d'être brusquer et agressif avec elle, parce qu'elle mérite quelqu'un d'attentionné et de capable de prendre soin d'elle-même s'il n'est pas dans son assiette ; ce que n'est pas en train de faire Sacha. Je dois l'avouer, forcément, je ne saurais pas non plus prendre soin d'elle alors que je ne suis pas de bonne humeur.
La sonnerie retentit et les sacs se remplissent petit à petit. Je ne bouge pas d'un poil, comme Sacha, alors que tous les autres étudiants s'activent tant bien que mal –se dépêtrant avec leurs affaires et leur sac parfois- pour sortir le plus rapidement de la classe possible. Je vois bien que la plupart sont soulagés que le cours se finisse enfin et qu'ils n'en revenaient toujours pas d'y avoir survécu. Comme si la forêt Amazonienne et ses types d'arbres étaient passionnants ? Madame Jale doit suivre un programme, nous le savons tous, mais nous ne comprenons pas toujours pourquoi les professeurs persistent-ils à les suivre.
Sacha reste assit bien à sa place tandis que Livy pose sa main sur son épaule droite pour lui montrer son soutient. Mais c'est à peine s'il relève la tête et je le déteste encore plus d'agir de cette façon avec elle. En fin de compte, je préférerais encore qu'il lui tienne la main en la serrant fermement pour s'assurer qu'elle ne va pas lui échapper. Enfaite non, je préfère qu'il lui fasse la gueule, parce qu'ainsi je pourrais beaucoup plus facilement m'approcher d'elle, je pourrais beaucoup plus facilement essayer de l'attendrir. Elle me jette un furtif regard noir et s'éclipse ensuite, serrant fermement sa farde contre sa poitrine.
Sacha ne bouge toujours pas et moi non plus. Nous ne sommes plus que trois, à présent, dans la pièce ; madame Jale, Sacha et moi. Livy étant l'une des dernières étudiantes à s'être éclipser. Je vois le brun contracter la mâchoire alors que la professeure nous fait signe de nous lever et de nous approcher de son bureau. Il n'est clairement pas décider à bouger, retardant encore le moment fatidique où il va devoir me présenter ses excuses. Plus l'attente est longue, plus le résultat sera savoureux et me fera donc jubiler comme jamais. Ce moment fera sûrement parti de l'un de mes 10 moments favoris de toute ma vie, j'en suis sûr et certain ! Qu'est-ce que j'ai hâte !
Je me lève doucement et me dirige d'une allure nonchalante vers la professeure. Elle rougit presque immédiatement, ce qui fait lever les yeux au ciel du brun. Il me nargue ouvertement en restant assit bien sagement sur sa chaise et en continuant de nous faire la gueule à nous tous, le monde entier. Je siffle doucement pour attirer son attention et c'est à peine s'il relève le regard vers moi. Madame Jale ne sait pas vraiment comment prendre cet acte, ce comportement contraire à ce qui avait été « convenu » contre notre gré.
J'aimerais bien lui dire, à ce « Firewin » que, « Moi aussi j'aimerais bien être aux côtés de Livy McDonayh, mais tu vois, on ne peut pas tout avoir dans la vie... ». Je ne suis pas sûr du tout qu'il aurait apprécié et mon visage aurait sûrement fait la rencontre –une nouvelle fois parce que ce ne serait pas une première- avec l'un de ses poings ; le droit étant son favori. Je m'arrête à la hauteur de madame Jale, mais il ne vient toujours pas. Le prendre par le col et le ramener –en le traînant bien sûr- jusqu'au bureau me tente bien, est une envie que j'aimerais bien réaliser mais je ne crois pas que j'y serais autorisé. Nous attendons tous les deux que Sacha daigne bouger son cul jusqu'à nous, mais il reste planter sur sa chaise, affalé comme une baleine.
-Sacha ! Venez tout de suite vous excusez auprès de monsieur Malik si vous ne voulez pas avoir des heures de colle en plus des excuses à faire ! S'exclame madame Jale.
Je croyais qu'elle avait perdu sa langue, mais elle affirme enfin son autorité. Normalement, nous sommes censés nous rendre à notre prochain cours, mais nous sommes ici à attendre que monsieur Firewin se décider enfin à me présenter ses honorables excuses. Je doute qu'il le fera avec énormément de plaisir et de conviction, mais c'est déjà cela le fait qu'il doive m'en présenter.
Et après tout, il ne devrait pas m'en présenter que pour cela, mais pour bien d'autres choses encore qui va bien plus loin que de simplement « voler » mes futurs conquêtes, mes proies. Il a commit, sûrement, l'irréparable mais ne s'en excuse même pas et ne sans sent sûrement pas coupable. La culpabilité ne doit pas la ronger, sinon il viendrait jusqu'à moi me présenter ces excuses pour ce mot.
Sacha finit par se lever, les mains dans les poches et la tête baissé. Il n'est clairement pas décider à m'en présenter ni à se montrer poli autant envers la professeure et ma personne. Je peux comprendre, parce que je serais sûrement pire que lui si les rôles auraient été inversés et il jubilerait bien moins que moi parce que c'est techniquement impossible de l'être autant alors je n'ose même pas imaginer pour le pire. Je souris narquoisement, alors que ses prunelles bleues entrent en contact avec les miennes, chocolat.
-Je m'excuse Zayn pour ses paroles que je n'aurais jamais du penser envers ta si magnifique et présentable personne. Me pardonnerais-tu, dès à présent pour que nous puissions repartir du bon pied ? S'excuse Sacha, mâchouillant ses mots et parlant dans sa barbe.
S'il ne me détestait pas, et que je n'étais pas au courant de cela, je pourrais presque croire qu'il est sincère. J'ai bien dis « presque » parce que même si ses paroles se montrent convaincantes et recherchées pour plaire à madame Jale, la tonalité qu'il a employé pour m'adresser la parole l'est tout de suite moindre. J'ai presque l'impression qu'il se fout ouvertement de ma gueule en disant les mots que j'aimerais entendre mais pas sur le ton qu'il devrait normalement employer. Avec le bref rictus qui peigne ses lèvres pendant quelques secondes, je comprends bien qu'il a fait exprès de parler ainsi et que ce n'est clairement pas dans ses intentions d'améliorer celui-ci.
-Alors, Zayn ? Tu acceptes ces excuses ? Je ne crois pas qu'on ne pourra avoir des paroles plus sincères sur un ton plus convaincant aujourd'hui, donc, c'est suffisant..., s'exprime la professeure.
J'opine derechef pour montrer mon affirmation. Sacha me regarde droit dans les yeux avec une lueur de défi et de sarcasme dans les pupilles. Il mijote sûrement un mauvais coup, mais je suis préparé à tout encaisser. Nous retournons à nos places respectives et, après un dernier regard noir et glacial échangé, nous ramassons nos affaires et les foutons un peu n'importe comment dans nos sacs. Il sort plus rapidement de la classe que moi, je le sais parce qu'un bref « au revoir » arrive jusqu'à mes oreilles où la professeure n'a même pas eu le temps de lui répondre qu'il avait déjà filé. Je prends un peu plus mon temps, parce que c'était dans mon intérêt ses excuses, mais aussi, je ne suis pas pressé de rejoindre le cours de français, parlant déjà cette langue comme si c'était ma langue natale.
Je pose la bretelle dextre mon sac sur mon épaule droite et prends le chemin de la sortie. Madame Jale me sourit largement au point que les lunettes qu'elle a sur le nez et qui lui bouffe une bonne partie de son visage, ne se déplace. Elle les remet en place et me sourit plus maigrement. Je lui fis un clin d'œil et balbutie un « au revoir » à mon tour auquel elle répond avec beaucoup trop d'enthousiasme à mon goût. Je lui ai tapé dans l'œil, je crois bien, mais je doute que ce soit véritablement une bonne chose. Je n'ai plus intérêt à redescendre dans son estime à présent, quoique se serait assez difficile.
Mais de madame Jale, je m'en contrefous. Ce n'est pas elle qui compte, c'est Livy McDonayh et aucune autre.
***
Musique ; London Grammar - Strong
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