Chapitre 37
POV NAMJOON
MOI *crie* : Merde !
Je balance mon ordinateur, qui se casse au contact du sol. C'était le huitième ce mois-ci. Heureusement, j'ai pris une assurance.
Je venais de perdre 2 650 000 ₩ ( environ 2000 € ) que j'avais investi dans une boutique en ligne qui était sensé me rapporter 20% d'intérêt, puisque je leurs faisais de la pub. Mais voilà que sur un coup de tête, le patron de cette entreprise avait décidé sa fermeture, en prenant par conséquent, mon argent.
Au même moment, Jin fait interruption dans la pièce.
JIN : Le dîner est-
Il remarque l'ordinateur.
JIN : -prêt... Encore !?
MOI : Je...
Je m'assois.
MOI : Sors, j'arrive dans pas longtemps.
JIN : Ok...
Il se retire. Je m'allonge, essoufflé et observe le plafond tout en tentant de me calmer l'esprit.
Aussis longtemps que je me souvienne, j'ai toujours étais attirée par l'argent. Comme tout le monde, certainement. Mais je pense que je suis à un stade où l'on peut considérer ça comme une addiction.
~~~
À l'âge de sept ans, je m'étais rendu dans un bâtiment désaffecté, et était monté au dernier étage. Il était tard, mais le soleil n'était pas coucher. Pour cause, on était en été. J'observais de là où j'étais, le sol se trouvant à une vingtaine de mètres. Ne possédant pas de barrières de protection, n'ayant aucun bâtiment aux alentours et n'étant absolument pas habité, cet endroit était parfait pour se suicider... je souris. J'étais monté trop haut, alors je descendis au premier étage.
MOI : Environ deux mètres, trop bas.
Je montais au deuxième étage, quatre mètres : trop haut... je pourrais mourir. Je redescendus et me contentai de deux mètres, si ça ne suffit pas, je sauterai à nouveau.
"Namjoon, tu vois cet argent ? Tu dois à tous prix le donner à ton professeur, c'est très important d'accord ? C'est ce qui va servir à payer ton école. Je le met dans ton sac, dans la petite poche intérieure. N'oublie pas Ok ?"
Ne t'inquiète pas Maman, ce genre de chose ne s'oublie pas, 400 000 ₩ ( environ 300 € ), je te promets que je ne vais pas l'oublier. Je saute dans le vide, une légère sensation de doute mêlée à de la peur me prit, mais furent remplacé par de l'excitement... extrême. J'atterris piteusement sur le sol, et observe le résultat grâce à la seule vitre, restante. Mes habits étaient en lambeaux, et mon corps meurtri, ça faisait tellement mal que je n'aurais pas besoin de faire semblant.
Je ramassais mon sac, et me dirigeait vers mon immeuble, boitant et pleurant à travers mes yeux cernés par les blessures. Je tribuchai accidentellement à cause de ma vu brouillée par les larmes, et n'eût pas le réflexe, du moins ne voulut pas, me rattraper. Cela rendrait la chose crédible.
J'arrive devant la porte, sonne et attends, me préparant le meilleur scénario dans ma tête. Ma mère ouvrit, elle me vît et fût envahie par une terreur visible à des kilomètres. Elle posa ses mains sur mon visage, et scruta chaque passerelle de ma peau du bout de ses doigts froids et délicats.
MAMAN : Oh mon dieu ! Bébé, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Je redoublai mes pleurs
MOI *en pleure* : Eo-eomma... je suis dé-désolé...
MAMAN : Pourquoi tu dis ça bébé ?
MOI *en pleure* : J-j'ai essayé de les-les arrêter... m-mais...
J'hoquetai, ce qui m'empêcha de parler.
MAMAN : Chut... je vais te soigner, tu m'explique après.
J'hoche la tête. Elle me porta et marcha vers le canapé. Je souriais derrière mes larmes, mais rien était gagné, il restait le plus dur à faire. Elle me posait sur le fauteuil, et pansa mes plaies. Une fois calmé, je lui expliquai la situation dans laquelle je m'étais retrouvé.
MOI : Je marchais pour rentrer à la maison, mais j'avais oublié de donner l'argent, donc je suis retourné à l'école, mais des grands sont arrivés... et ils m'ont tapés fort, très fort...
Je pleurai.
MOI : Je ne voulais pas leur donner l'argent, parce que J-je sais que c'est pas pour eux... mais ils ont fouillé partout. Je... j'ai protégé le sac... alors ils m'ont tapé pour que je le lache... je suis désolé eomma.
Je pleurai encore, et encore, et encore. Comme c'est fatigant. Et blablabla, j'ai pas voulu protéger l'argent et blablabla, je suis désolé... et blablabla. Bref, tout ça pour dire que si j'avais pris un seul reproche, ça serait amplement injuste.
Évidemment, elle me prit dans ses bras et me caressa la tête en me rassurant sur le fait qu'elle me préférait en vie sans l'argent, plutôt que mort riche.
Quelle faute de goût ! Mais bon, une autre réaction aurait été déplacée. Après quelques temps de pleurs intensifs, on mangea, puis elle me déposa dans mon lit. Là, je sorti les quatre-cents mille wons d'une poche cousue dans la doublure de mon jean.
J'avais appris la couture dans les ateliers de l'école, où je ne manquait pas de fouiller dans les poches des enseignants, prétextant un câlin.
Je ne suis pas cleptomane, je suis juste à la recherche constante de biens. Bref, tout ça pour dire que lors des absences répétées de ma pauvre mère, je cousait ma poche dissimulée, pour mettre ce plan en exécution. Il fût un franc succès, jusqu'à maintenant, j'en suis fière.
Je me mis sur mon lit, et sortait du trou créé par le carrelage cassé de ma chambre, mon argent habilement gagné. J'ajoutai les gains du jour, et reniflai avec extase l'odeur de la richesse. Ma mère, étant écroulée de fatigue, et se trouvant à l'autre bout du l'appartement, ne pouvait pas m'entendre.
Le plaisir que je ressentais durant ces moments de délire, n'est comparable à aucun autre. Que ce soit le sexe, l'amour, l'alcool ou la drogue, rien ne pouvait me stimuler autant que l'argent. Je pouvais jouir encore et encore, tout en étant sec. Je pouvais monter en température, avoir le coeur qui battait et une joie constante, sans souffrir en retour. Je pouvais m'enivrer de l'odeur des billets, tout en restant sobre. Je pouvais halluciner sur la beauté de la chose, tout en restant sur terre.
Oui l'argent est ce qu'il y a de mieux, il est les quatre en même temps, il est tout, et pourtant... ne représente rien. Je l'aime, voilà tout.
Ce que j'en faisait ? Absolument rien, tout en faisant tout. Je le comptais, et le renifler constamment. Mais jamais, je ne voulus en faire quelque chose. Je me disais, pour relativiser, qu'une fois grand, ce qui est, ironiquement, un bien petit mot pour ce qu'il désigne, j'investisserai pour le multiplier. Encore et encore.
Le donner à ma pauvre mère vous dîtes ? Inenvisageable, elle qui au moindre won gagné, le dépensait sans l'utiliser comme il se doit. Elle ne le respectait pas, et n'en saisissait pas une seule philosophie. Même des années d'apprentissage ne suffirait pas à lui faire comprendre le sens de son usage.
Combien j'avais ? Je peux vous dire le chiffre exact, sans aucune hésitation tant je l'avais prononcé. Je comptais près de... que suis-je bête. Je comptais exactement 332 060 000 ₩ ( exactement 25 000 € ). Impressionant, n'est-ce pas ? Si jeune et plus riche que sa mère. Voilà ce que vous vous dites.
Passons cet interrogatoire, et abregeons à la chute de mon empire.
J'étais en classe quand des enfants se mirent à discuter des banalités habituelles. D'habitude, je n'y prêtais pas attention, mais un élève : Min Jae, digne de son prénom ( Min Jae signifie intelligence en coréen) posa cette question.
MIN JAE : Maitresse, c'est vrai qu'une personne qui meurt gagne de l'argent ?
MAITRESSE : Hum... hé bien, ce n'est pas elle qui récupère l'argent, mais sa famille.
MOI : Combien ?
MAITRESSE : haha, ça dépend de son assurance, si elle en a une bonne, elle donnera beaucoup.
MOI : Alors tout le monde a une bonne assurance non ?
MAITRESSE : On va dire que plus l'assurance coûte chère, plus le gain est important.
MIN JAE : Ça veut dire quoi un gain ?
En y repensant, il n'est pas particulièrement intelligent. Mais bon, il m'avait permis de comprendre certaines choses.
Le soir même, alors que l'on était à table, mangeant, je ne sais quelle nourriture bon marché, je lui posai cette question qui me trottait dans la tête depuis bien trop longtemps.
MOI : Eomma, est-ce que l'assurance coûte chère ?
MAMAN : Laquelle ?
MOI : Celle de la mort.
Elle s'étouffa, puis toussa pour éclaircir ses tuyaux respiratoires. Durant un instant, j'ai crû que le destin avait tourné en ma faveur.
MAMAN : T-tu veux dire l'assurance vitale ?
MOI : Peut-être.
MAMAN : Dans ce cas, ça me demande pas mal de sous.
Combien ? Je ne posai pas cette question. Sachant d'avance qu'elle me répondrait quelques choses comme : "beaucoup" ou "trop" ou encore "pas mal". En d'autres termes, elle pensait que je n'avais pas la valeur de l'argent.
Les derniers jours précédant ma chute, je ne parvenais pas à me retirer cette idée de ma tête: Je devais à tout prix tuer ma mère. Certains penseront que c'est un choix entre l'argent et l'amour, mais, à ce stade, la question aurait vite était répondu. Non, je me battait entre la raison et la cupidité. Autrement dit, mon choix était déjà fait, je ne parvenais simplement pas à mettre mon corps entier d'accord.
Est-ce que j'aimais ma mère ? Je ne pense pas, du moins, pas autant qu'une personne normale. Pourtant, elle m'aimait, était gentille, souriante et me dorlotait. Mais je ne sais pour quelle raison, je n'arrivais pas à développer de sentiments véritables pour elle. Peut-être était-ce la faute de l'argent ? Je ne qualifiais peut-être pas ce qui ne me stimulait pas autant que les wons, comme quelque chose que j'aimais.
Mais dans ce cas, j'aurais dû ressentir de l'amour à l'époque où je n'avais pas découvert la matérialisation du plaisir. Pourtant, je ne me souviens pas de la chaleur de ces sensations. Si je l'avais ressenti un jour, cela voudrait-il dire qu'ils se serait estompé avec le temps ? Un sentiment peut-il disparaître ? Aucune idée.
Au moment où j'avais réalisé cela, c'est à dire le fait que je ne savais strictement rien sur l'amour normal, le sort de ma génitrice était scellé. Je la plaignit d'avoir un fils comme moi, mais je n'ai pas plus développé cette pitié, car je ne savais pas comment m'y prendre.
Le jour fatidique arriva. Je l'avais choisi, ou bien il avait voulu que je le choisisse. Dans les deux cas, ma mère n'avait aucune influence sur son propre avenir.
On était dans la voiture, une dacia familiale, rouge, des plus basiques, qui coûtaient plus chère que mon appartement. D'ailleurs, elle était là majeure partie de nos dettes. Bref, on allait en direction de Séoul, afin de faire des démarches administratives ou pour je ne sais quelle autre raison que j'étais trop jeune pour comprendre.
Nous roulions durant quelques minutes seulement, mais étions déjà sur l'autoroute principale, là où il n'y a aucun endroits pour faire demi-tour ou encore, pour s'arrêter. La définition du moment idéal.
MOI : Maman ? On arrive dans combien de temps ?
MAMAN : Environ une demi heure mon chéri.
Parfait. Je voulus dévier le volant vers la gauche, côté où elle se trouvait, mais me mis durant une fraction de seconde à sa place. Aurais-je aimé mourir sans aucune explication ? Non, évidemment que non. Alors, je me décida à tout lui dires : tous mes vices, mes péchés et mes penchants. Même si que c'est trois noms resolvaient à un seul mot: l'argent.
Vous voyez, les personnes qui rompent avec des beaux discours, dans le but de baratiner, et de se débarrasser le plus vite possible de quelqu'un, comme d'un fardeau ? J'imagine que oui.
Je suppose que vous connaissez les gens qui se confessent à un parfait inconnu caché dans une boîte et qui va leur pardonner tout ce qu'ils ont fait entre la séance précédente et celle actuelle ? Cela est beaucoup trop précis, mais au moins vous visualisez.
Et bien, je reproduisait ces deux scènes en même temps. Je devais me séparer de ma mère: femme qui m'aime, qui ma donné la vie, qui ma nourrit, logit et choyée. Tout en me confessant à elle comme à une parfaite inconnue. On voit là, la représentation détaillée de ma relation avec ma mère : ambigüe.
Alors je commençais mon récit, je n'épargnais aucun détail, je maintenais un visage neutre, mais ne pus m'empêcher de sourire à la pensée de mes biens. À la fin de mon romans, je lui dit, comme un amant qui se sépare de sa maîtresse péniblement.
MOI : C'est pour cela que je dois te tuer. Ne le prends pas personnellement. Ce n'est pas toi, c'est moi.
Remplacer éventuellement "tuer" par "quitter" et vous aurez une scène banal d'une vie banal d'un couple banal. Elle me regarda les yeux calmes, avant de surveiller la route toujours calmement. Ne me prenait elle pas au sérieux ? Ça m'énerva, je voulais voir une terreur mêlée à de l'incompréhension se dessiner sur son visage. Avant de la tuer. C'est pour cela que je ne compris pas le sens de ses derniers mots.
MAMAN : Peut importe, je t'aime.
Elle mourra juste après. Détrompez vous, je n'en étais pas là cause. Un camion a contre sens nous fonça dedans raflant uniquement le côté gauche, là où se trouvait ma mère.
Le pire fût que je ne pus jamais empoché l'argent en tant que mineur, et... bon la suite, vous la connaissez : je fût emmené dans l'orphelinat Roh Moo-kyun où je souffris le martyre, éloigné de mon argent.
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Je n'avais étrangement jamais rien oublié de mon passé, ce doit être pour ça que je n'ai jamais perdu cette adiction.
Je descendis manger.
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On n'imaginait pas Kim Namjoon de cette façon, n'est-ce pas ? Il est un personnage détestable... mais attachant. Allez savoir pourquoi.
J'espère que ce chapitre vous aura plût, moi je me suis tué à le faire ( j'ai enchaîné le 36 et le 37 la même soirée ). MAIS c'était de mon complet plein gré ( je voulais à tout prix mettre ce chapitre sur écrit ). Évidemment, le prochain sera calme/ basique / dans longtemps.
En attendant, portez vous bien, aimez "Seul" et...
Sur ce...
Biz 😘
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