Chapitre 31 : C L U B
« Hey... Réveilles-toi. »
Je sors du sommeil, ronronnant presque sous les douces caresses que je sens sur mon cuir chevelu. Je bâille et tombe dans le regard d'Andrea, qui me sourit.
« Si je me souviens bien, c'est toi qui devais me réveiller, non ? »
« Ouais, désolé, j'me suis endormi. »
« J'vois ça. » Rit-il.
« T'as l'air d'aller mieux. Fais voir ton front. »
Je pose une main sur son front et constate que sa température a grandement chuté. Il n'a presque plus de fièvre à présent.
« Alors docteur, je suis guérit ? »
« La fièvre est tombée alors c'est en bonne voie. Du coup, tu veux qu'on sorte ? Je connais une boîte sympa, ça te dit ? »
« Mhm, ouais, pourquoi pas. »
« Cool, alors habilles-toi. »
« Genre chemise ou simple tee-shirt ? »
« Comme tu veux, tu sais c'est une boîte, hein, tout le monde s'en fout de comment tu te fringues. »
Il baisse les yeux.
« Ho... Et toi aussi tu t'en fous ? »
Putain il a le don de me faire me sentir si maladroit...
J'essaie de me rattraper comme je le peux :
« Non. Mais pour moi tu es toujours le plus beau. »
« Arrêtes tes disquettes un peu, ça ne te ressemble vraiment pas. »
Et il a vraiment raison de dire cela. Ce n'est absolument pas mon style d'être aussi gentil et attentionné. Et guimauve à la vanille. Et tout ce qui va avec. Mais indubitablement, j'en ai besoin. Besoin de sentir que les choses vont s'améliorer, que l'on ne va plus se faire de mal.
« Bon. Je peux t'emprunter ça ? »
Il me montre ma chemise jaune.
« Ouais, vas-y. Mais tu avais pas pris une valise avec des vêtements dedans ? »
« Si. Mais je préfère les tiens. Et puis cette chemise, c'est celle que tu avais à la première soirée, tu sais, celle où je t'ai frappé. »
« Je me rappelles. Je me rappelles très bien, et le lendemain, tu étais venu chouiner dans ma voiture pour que je te ramènnes et tu avais enregistré ton numéro de force dans mon téléphone. »
« C'est vrai, j'avais fais ça. Et je m'en féliciterais toujours. Parce que le soir ou tu as fais ton bad trip, j'ai pu être là pour toi. Et j'aurais pas voulu que tu sois seul à ce moment-là. Il y a des moments où personne ne devrait être seul. »
La fin de sa phrase me fait un coup au cœur, parce qu'au fond de moi, je me sens comme si je l'avais abandonné, il y a un an.
« C'est bizarre. On a tous ces souvenirs en commun, mais on agit parfois comme de vrais inconnus... Je dois dire que ça me perd un peu. J'ai jamais rien connu comme cela et je ne sais pas comment je suis supposé agir. C'est écrit nulle part ce que l'on doit faire ou dire... »
« C'est normal. Avec ce qu'il nous est arrivé. On ne peut pas dire que l'on ait prit le plus commun des chemins, personne ne vit ce genre de choses, et personne ne devrait le vivre. Alors on doit composer avec, et écrire nous-même comment on doit agir, écrire notre propre histoire, tu ne penses pas ? »
Je hoche la tête, en pleine réflexion.
« C'est pas simple. »
« Ça ne l'a jamais été. Pour personne. Il n'y a que dans les Rom-com que les sentiments sont quelque chose de facile. Et quand tout est simple, c'est bien moins beau. »
« Il n'y a que toi pour sortir des conneries pareilles. Je ne vois pas en quoi -ce qui fait qu'entre nous c'est compliqué- c'est beau... Je trouve plutôt ça dégueulasse. »
« Parce que tu n'as pas la sensibilité pour ça. Roméo et Juliette, Shakespeare... Tout ça quoi. »
« Et bien moi je trouve que Shakespeare est un con. Et que justement, il aurait mieux fait d'écrire des Rom-com. Comme ça peut-être que le romantique classique serait un peu moins tragique. »
« Ouais, t'as raison. Tu devrais lui souffler l'idée. »
Nous rions tous les deux et je jette un œil à Andrea qui fini de s'habiller. Il porte un short noir avec ma chemise jaune oversize rentrée dedans, les trois premiers boutons laissés ouverts. Il est beau comme ça. Il est toujours beau...
« Et toi, tu vas te décider à t'habiller ? »
Je souris avant de prendre deux-trois vêtements plus ou moins au hasard -un pantalon noir et un T-shirt de la même couleur- et de les enfiler.
« C'est bon, je suis prêt. » Bougonné-je en attachant mes lacets.
« Cool ! On y va à pieds ? J'ai envie de marcher. Et il fait encore pas mal chaud alors ça devrait aller. »
« Comme tu veux. Mais ne compte pas sur moi pour te porter en rentrant parce que tu seras trop torché pour marcher droit. »
« N'importe quoi. Je ne suis pas du tout comme ça. »
***
La musique dans la boîte est comme dans toutes les boîtes, mauvaise et trop forte, mais ce n'est vraiment pas ce qui importe. Tout ce que je vois-là, c'est Andrea qui danse au milieu de tous ces gens. Et cette fois je sais que c'est bien lui. Que si je vais l'attraper par le bras pour le faire se retourner, je verrais son visage, pas celui de Clothilde, comme la dernière fois, ni celui d'un inconnu, mais bel et bien le sien.
« Alors, tu viens danser ? » Crie-t-il par-dessus la musique.
Je fini mon verre de whisky d'une traite et traverse la foule jusqu'à lui.
« Tu es sexy ce soir. Très sexy... »
Je passe mes bras autour de sa taille et le colle à moi.
« Dis-moi, tu t'es fais des amis en cette ville ? »
Je plonge mon regard dans le sien curieux, et fronce les sourcils.
« Bah j'ai jamais été très sociable, et faire des rencontres tout ça c'est pas mon truc. J'ai pas vraiment besoin d'amis. »
« Oh aller, on a tous besoin d'amis. Tu connais bien une ou deux personnes. »
Je m'empêche de lui répliquer que je n'ai besoin d'absolument rien quand je suis dans ses bras pour simplement répondre à sa dernière phrase :
« Et bien il y a bien mes collègues, Alcyone, Soyan et Brenda, mais je ne les connais pas tant que ça. Je n'ai jamais accepté leur offre de sortir le soir. Et puis il y a Eliott et Clotilde, mais la dernière fois que je les ai vu, j'ai foutu le bordel dans leur soiré, peut-être même dans leur vie, enfin pour Eliott alors je ne suis pas certain qu'ils voudraient me revoir. »
« Oh mais si, appelles-les. Je suis sûr qu'ils ne t'en veulent pas. »
« Vraiment ? »
« Mais oui, aller, plus on est de fous, plus on rit. »
Je soupire et sors mon téléphone.
« Ok. Je vais dehors pour téléphoner, je reviens apprès. »
« Dac. Je vais aller me chercher un mojito en t'attendant. »
Je sors de la boîte et déverrouille mon téléphone. Je parcours mes contact jusqu'à trouver le numéro d'Eliott. Quelque peu angoissé, je glisse mon pouce sur la touche d'appel. Il décroche à la seconde sonnerie.
« Éos ? Je ne pensais pas que tu me rappellerais un jour... »
« Pour être tout à fait honnête, je crois que je n'en avais pas vraiment l'intention non plus. Mais tu vois je suis en boîte avec mon ex, qui au final est peut-être de nouveau mon copain, et il voulais rencontrer les potes que j'ai ici, et j'crois pas en avoir des masses alors j'me suis dit que toi et 'Tilde vous voudriez peut-être passer prendre quelques verres. »
Putain c'est naze.
« Ouais, pas de soucis. » Rit le roux, à l'autre bout du combiné. « Quelle boîte ? »
« Celle où je vous ai vu pour la première fois. »
« Ça marche, on sera là d'ici une dizaine de minutes, j't'envoie un message pour te tenir au jus. »
« Ouais, cool. »
Je raccroche et retourne à l'intérieur.
_
Encore un chapitre tout doux et ressourçant je trouve *.*
Dehors je sens l'odeur de la pluie, le calme avant la tempête je crois, métaphoriquement ou pas... 🙃
BREF j'espère que vous avez apprécié ce petit chapitre, rendez-vous lundi pour le prochain ^^
Avec amour et dévotion,
Paradoxalementparadoxale
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top