𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟖𝐎
𖤓
ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
▬▬ MARTYRS ▬▬
‣ CH132
grand spoiler
La gorge sèche mais les yeux mouillés, Emeraude ne savait quoi dire. Ses lèvres étaient pourtant incurvées en un faible sourire que son interlocutrice lui rendait bien. Fidèle à elle-même jusque dans ses derniers instants, Hanji Zoe rayonnait. Oui. Malgré la décision qu’elle venait de prendre, son œil frétillait sous le verre de ses lunettes.
— Alors ? Pas de cris ou de larmes ! la chambra-t-elle en faisant bouger son imposante tignasse. Qu’est-ce qui t’arrive !?
La jeune femme couva la scientifique d’un doux regard. Elle ne lui en voulait pas. Même si elle aurait préféré avoir davantage de temps aux côtés de la brune, s’attarder plus longuement dans des discussions sur les titans ou même voir se lever un monde libre en sa compagnie, elle ne regrettait rien.
Car la vérité était qu’aucun parmi eux n’était sûr de remporter cette guerre. La plupart était peu à l’aise à l’idée d’occire Eren et la seule à même de le faire dans un rire léger se trouvait calée sur deux cannes improvisées. Ayant utilisé ses jambes pour protéger ses points vitaux durant l’explosion, Emeraude devait maintenant accepter l’idée qu’elle ne remarcherait plus.
Alors, face à tant de combattants partis et quelques survivants physiquement et moralement meurtris, la horde de titans qui se précipitait derrière eux semblait disposer de toutes les chances de victoire. Décimés, peu nombreux, blessés. Ils ne faisaient pas vraiment le poids contre cette armée incandescente dont les seuls pas suffisaient à faire trembler l’échine du monde.
Oui. Ils n’étaient pas sûrs de gagner cette guerre. En revanche, ils étaient conscients du panache que signifierait une telle sortie. Et, avec un rire qui sembla à tous fort déconvenue, Emeraude apprécia l’envie d’Hanji de s’en aller en beauté.
Alors elle n’eut qu’une seule réponse. Concise. Mais sa signification l’était moins. Et elle vit nettement la larme émue que Levi avait fait naitre en saluant la scientifique croitre sur son iris.
— Moblit t’attend.
Autour d’eux, l’air s’était fait trouble et d’immenses vapeurs collaient les tissus de leurs vêtements à leur corps. Ils le savaient. L’armée de titans colossaux s’approchait. Positionnée à gauche de la mer et dos à ces derniers, Emeraude ne les voyait pas. Mais Hanji, si. Elle les regardait droit dans les yeux.
Le Grand Terrassement avait progressé bien trop rapidement et, alors que tous s’affairaient autour de l’avion percé de balles afin de le réparer et pouvoir fuir les lieux, ils avaient réalisé que le temps leur manquerait forcément. La horde de monstre arrivait trop rapidement, prête à les frapper de plein fouet.
Là, juste à côté de cette grange où reposait auparavant l’appareil, ils pouvaient nier la réalité en posant leur regard sur la calme mer. Mais celle-ci s’agitait de soubresauts à mesure que, se tournant, ils regardaient les créatures avancer. Et tous avaient compris qu’il faudrait y envoyer quelqu’un pour les ralentir.
Sans aucune surprise, Emeraude avait nettement entendu la scientifique se désigner pour ce poste. Ignorant les larmes d’Armin qu’elle désignait comme son successeur aux bataillons, tentant de cacher son émotion lorsque Levi avait frappé mollement de son poing son cœur et avançant tête haute, elle avait fait le choix de quitter ce monde dans un geste aussi époustouflant que douloureux.
La brune, après cette dernière phrase d’Emeraude, la dépassa. Aucune étreinte ou même baiser sur les joues. Elles ne pouvaient se permettre de s’attarder de la sorte. Le Grand Terrassement approchait et elles se verraient tôt ou tard pour rediscuter de cette vie-là. Alors maintenant, non sans un sursaut de poitrine, la jeune femme regarda simplement son amie.
Mais, soudain, alors qu’elle se retournait pour la détailler une dernière fois, un détail la frappa. Son visage amaigri par les années de famine se relevait en une posture fière que son bandeau solidement attaché autour de son œil rendait héroïque. Sa carrure fine et haute était soulignée par l’uniforme des bataillons qu’elle portait ainsi que ses imposants carquois où des lames étaient rangées.
Mais, plus que tout, sur ses épaules trônait une cape qu’elle ne connaissait que trop bien. Vert émeraude, brodée de deux ailes abimées par elle-même durant l’année intense qu’elle avait passé en compagnie de ceux qui n’étaient autre que sa famille. Oui. Levi avait donné à Hanji le vêtement que Petra lui avait elle-même offert à elle.
Constatant cela, Emeraude ne put empêcher une larme de rouler sur sa joue. Fort heureusement, son amie n’en vit rien. A sa droite, des bruits de métal et ordre fusaient, lui indiquant que tous s’échinaient à colmater les trous tandis qu’à sa gauche, Dan la regardait attentivement.
Etant le plus fort physiquement, le caporal l’avait désigné comme celui qui porterait Emeraude dans l’avion. Ainsi, il se tenait prêt. A quelques mètres d’elle pour lui laisser tout de même un peu de distance, il jaugeait l’oiseau de métal, prêt à la jeter à l’intérieur le plus rapidement possible.
Soudain, tous se tournèrent vers ces monstres avançant tête haute. Leurs pupilles vinrent s’ancrer dans les volutes de fumée s’échappant de leur corps ou plutôt, sur un point noir qui, décollant dans un hurlement enjoué, s’en allait à leur encontre à grande vitesse. Hanji.
Emeraude eut un sourire. Même à plusieurs dizaines de mètres d’elle et si haute dans le ciel qu’elle ne percevait d’elle qu’une trainée noire, elle devina son excitation de rencontrer d’aussi près ces créatures. Elle la vit même nettement à la façon qu’elle eut de s’arrêter soudainement plusieurs instants au-dessus de l’épaule de l’une d’entre elles.
La jeune femme sentit une intense douleur au niveau de sa poitrine qu’elle tenta d’ignorer. Malgré la paisibilité qui attendait son amie de l’autre côté de la frontière céleste, elle ne pouvait s’empêcher de penser égoïstement qu’elle souffrirait énormément de ne plus avoir leurs stupides conversations autour de sujets que nul à part elles ne comprenait.
De leurs séances où Hanji corrigeait ses fautes syntaxiques aux fois où elle la sermonnait pour ses actions inconsidérées sur le champ de bataille en passant par leurs innombrables discussions sur les facultés des titans. Tout lui manquerait. Et elle le savait. Mais quelque chose au fond d’elle la rassurait.
Oui. Elle savait qu’elles se reverraient sous peu.
Mais, d’ici là, elle ne pouvait que vivre avec ces souvenirs. Et celui de leurs adieux échangés, quatre ans auparavant, lui revint soudainement à l’esprit. Une part d’elle se dit qu’elle aurait dû rester pour profiter davantage de bons moments en compagnie de son amie. Et une autre se dit surtout que, lorsque la scientifique lui avait clairement exprimé ses sentiments, sa maladresse l’avait faite contourner la question.
Seulement aujourd’hui, ses yeux profonds tombaient sur cette silhouette au loin qui s’approchait à vive allure de la nuque d’un de ces monstres.
— Je t’aime aussi.
Et, à ces mots précis se produisit quelque chose qu’Emeraude ne saura jamais. Oui, à l’instant même où elle laissa filer ces paroles, Hanji sentit au plus profond d’elle une force déferlante naitre, similaire à celle qui avait tant de fois envahit son amie. Comme si, de ces simples dires, elle lui avait insufflé un pouvoir céleste.
Et, malgré ses aptitudes au combat qui avait longtemps fait d’elle la troisième soldate la plus douée de l’Humanité derrière Levi et Mike, elle accepta avec un de ses fameux rires ce nouveau souffle d’énergie tout en abattant ses lames dans une première nuque.
La poitrine gonflée de fierté, Emeraude observa au loin un premier titan s’effondrer, la tête haute. Ses congénères continuèrent d’avancer, piétinant les habitations sous leurs pieds et ils n’étaient qu’à six maisons de subir le même sort mais elle gardait le menton levé, admirant cette guerrière redoutable qu’elle avait eu la chance de côtoyer.
— Ça y est, c’est colmaté ! Faites le plein ! retentit une voix derrière eux.
Plus que cinq maisons les séparaient. Un autre titan s’effondra. Et Emeraude sentit au plus profond de son être que même les martyrs observaient la scène.
— Ils sont presque déjà là !
Quatre maisons. La jeune femme eut un nouveau sourire, prise d’un autre pressentiment. Eux tous ici ne tarderaient pas à retrouver la scientifique et ce, dans très peu de temps.
— Tant pis pour le carburant, on arrête là ! Mettez le moteur en marche ! Poussez l’appareil pour le mettre à l’eau !
Trois maisons. Aussitôt, elle sentit deux bras fins entourer sa taille et lever ses cuisses. Surprise de ne pas reconnaitre les formes imposantes des membres de Dan où même son odeur de bois de cèdre, Emeraude fronça vivement les sourcils sans pour autant parvenir à détacher son regard d’Hanji qui se battait admirablement bien.
Deux maisons. Ses pieds quittèrent terre. La chaleur des bêtes piqua ses yeux ainsi que les poils fins formant un duvet sur sa peau. Elle dut courber la tête pour continuer à voir son amie, celle-ci s’était considérablement approchée, suivant la progression des titans jusqu’à eux. Mais elle se déplaçait si vite que ses traits ne purent même pas lui parvenir une dernière fois.
Soudain, la brune s’éloigna de nouveau. A vrai dire, la grange, les titans et la scientifique rapetissirent à grande vitesse brutalement et Emeraude, absorbée par le tout dernier combat de son amie, mit quelques secondes avant de réaliser que la personne l’ayant portée venait tout juste d’accourir dans l’avion.
Ses pieds retrouvèrent la terre ferme. Il faisait plus sombre. Bosuard —qui l’avait portée en insultant le manque de réaction de Dan— l’avait lâchée dans l’appareil mais Emeraude n’y fit pas attention. Son regard était irrémédiablement attiré en hauteur, là où Hanji ne cessait de déployer ses efforts afin de ralentir les titans.
Autour d’elle, Levi, Dan et sa sauveuse étaient installés dans l’avion tandis que la majeure partie des valides poussaient celui-ci jusqu’à l’eau. Elle sentit le sol tanguer sous ses pieds au moment où la dernière maison la séparant de la horde se voyait écrasée sous le pied de l’une des bêtes.
Un frisson la prit mais elle ne sentait même plus la chaleur étouffante. Une épaisse pellicule de sueur couvrait son visage, ses cheveux se collait à son front et les tissus l’habillant devenaient poisseux mais elle s’en fichait. Ses pupilles demeuraient ancrées sur Hanji.
La tracée noirâtre qu’elle était devenue bougea de nouveau et un titan s’effondra au moment où tous, grimpant de nouveau dans l’engin, se tournaient vers la martyre. Emeraude sentit leur appréhension comme un vent empoisonné et, le cœur gros, elle se sentit obligée de ne pas leur laisser trop d’espoir.
Alors, tandis que Pieck, Dan et Levi se tenaient en retrait, que Jean, Mikasa, Conny, Reiner, Armin et Bosuard regardaient péniblement la scène, elle lâcha ces quelques mots. De simples paroles qui les ébranlèrent tous.
— Vous venez de voir son dernier coup de lame.
Nul ne réagit, trop sonnés. Si certains se tournèrent vers la jeune femme à mesure qu’ils glissaient sur la mer, la plupart gardait leurs yeux rivés sur Hanji. Celle-ci continuait de tourbillonner dans les airs et, ne doutant pas une seconde des paroles d’Emeraude, ils voulaient être sûrs de la voir une toute dernière fois.
A vrai dire, seules deux personnes ne regardaient pas la scène avec attention. Levi, le cœur fissuré et malade, gardait la tête baissée tandis que Dan, un peu en retrait mais attentif, observait minutieusement cette étrange jeune femme dotée d’un sixième sens.
Là, tandis qu’ils sentaient sous leur pieds l’appareil se décoller lentement de la surface plane et vacillante de l’eau, que leurs cheveux se collaient à leurs fronts tant la chaleur des bêtes était étouffante, qu’ils voyaient enfin ces énormes monstres rapetissirent tandis qu’ils s’en éloignaient et que tous regardaient avec attention cette trainée noire qui venait de les sauver, son esprit demeurait habité par un vieux souvenir. Une phrase d’antan qu’il n’oublierait jamais.
— Si un jour tu as la chance de voir une de ces bêtes assister à la perte de l’un des siens, observe-la attentivement.
Ses yeux ambrés se posèrent sur le visage d’Emeraude et ses pupilles se dilatèrent. Il comprenait maintenant. Oui. Il voyait pourquoi on lui avait tant parlé de ce phénomène.
— Ces monstres sont des trésors d’énigmes.
Et, en effet, il avait aujourd’hui la chance d’observer cette femme. A vrai dire, tout dans son visage demeurait banal à souhait, à l’exception peut-être de sa mine fermée si peu appropriée pour un tel moment.
Mais dans ses iris, dansant en volutes sauvages et s’agitant autour de sa pupille, des vapeurs rouge sang s’étendaient. Coincées dans un maigre espace, elles ne cessaient de s’agiter, comme si elles tentaient vainement de sortir. Jamais Dan n’avait vu tel spectacle auparavant. Il eut un soupir d’aise.
Il comprenait ce que cet homme avait voulu dire, maintenant. Oui. L’ancien roi avait beau s’être trompé sur biens des points, le spectacle déroutant que représentait cette créature face à la mort était bel et bien époustouflant.
— HANJI ! hurla soudainement Armin.
N’en ressortant que davantage, sublimée par la larme qui baignait ses yeux, l’iris d’Emeraude se mit soudainement à briller tandis qu’elle suivait l’ultime chute de son amie des yeux. Son cœur se serra dans sa poitrine et, derrière elle, la voix grave et Levi formula ce que tous pensaient.
— Adieu, Hanji.
Il y eut un silence. Plus personne ne parlait. Leurs paupières closes ou iris figées sur le corps qu’ils devinaient étendus sur le sol, ils venaient soudainement de s’enfermer dans des paroles étouffées. Car aucun mot ne pouvait être posé sur ce qu’il venait de se passer.
Première étape du deuil. Le choc ou le déni, se dit Emeraude avec un sourire.
Son rictus pouvait sembler étrange mais il n’en était rien. Hanji s’était admirablement bien battue et, aujourd’hui, elle pouvait enfin rejoindre les rangs des spectateurs, observant d’un œil admiratif les combattants encore debout tandis qu’eux la gardaient dans leur mémoire. Ses lèvres s’étirèrent davantage.
Première étape. Le déni. Edward. Dix ans aux côtés d’un fantôme. Seconde étape. La tristesse. L’escouade Levi. Les soirées d’ivresse remplies de larmes dans un bar. Troisième étape. La colère. Erwin. Sa main rageuse s’abattant sur ses géôliers, les Teyber. Quatrième étape. Le marchandage. Le massacre de Mahr et Sacha. Ces heures passées à se demander ce qu’il se serait passé si elle avait tué Eren à l’époque.
Cinquième étape. L’acceptation. Hanji. Repose en paix, quatre yeux, songea-t-elle simplement avec un soupir.
— Veille sur nous.
A l’instant même où Emeraude entendit la voix de Levi, elle se raidit. Tous semblèrent comprendre ce qu’il venait de se passer dans son esprit car, accusant le coup de cette violente perte, ils fermèrent les yeux et tentèrent d’échapper un instant à la réalité en se concentrant sur la façon qu’avait leur cœur de remonter dans leur poitrine à mesure qu’ils s’élevaient dans les airs.
Elle ne dit rien mais fut reconnaissante de cette intimité qu’ils lui laissèrent soudain conserver. Et, appuyant maladroitement sur ses cannes, elle se retourna et vit directement l’homme qui avait tant occupé son esprit. Assis sur un banc à côté d’une jolie brune, il gardait la tête baissée.
Emeraude sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. N’essaye même pas de te mettre ça sur le dos, le nabot, fulmina-t-elle intérieurement. Ses mains tremblèrent autour des béquilles improvisées par Hanji plus tôt, elle planta celles-ci devant elle et se traina jusqu’au caporal en un geste.
Ses entrailles se soulevèrent lorsqu’elle parvint à sa hauteur. Assis tête baissée, il ne lui présentait que ses cheveux desquels s’écoulaient quelques gouttelettes de sang. Son œil demeurait rivé sur le sol mais elle devinait les souffrances y dansant. Une bulle se forma dans sa gorge.
D’un geste peu adroit, elle laissa brutalement tomber les béquilles au sol, produisant un bruit cacophonique peu agréable. Puis, en une fraction de seconde, ses jambes trop faibles pour la maintenir s’écroulèrent sous son poids tandis que le caporal, sachant pertinemment ce qu’elle souhaitait faire, n’avait pas bougé.
L’air était maintenant plus frais. Non seulement ils s’étaient éloignés des titans mais le regard que la jeune femme posa soudainement sur Levi fut libérateur. Point de reproche, de colère ou même, tout simplement, de souffrance. Elle était là.
Etendue sur le ventre à cause de sa chute, elle se permit de tendre ses mains à hauteur des jambes de Levi qui la laissa agripper fermement ses cuisses pour se hisser jusqu’à lui. Les circonstances aidant, il ignora facilement le feu qui lui cuit le bas-ventre lorsque sa paume entra en contact avec ses membres.
Tirant dessus solidement, elle plaqua soudainement son torse à ses mollets tandis que ses jambes trainaient derrière elle telles des loques inutilisables. Et, en la voyant poser son menton sur ses genoux, plonger ses iris profondes dans la sienne et esquisser un petit sourire réconfortant, il sentit son cœur s’emballer.
Elle était là et, malgré la noirceur de ces temps de guerre, ce simple rictus apporta un rayon de soleil dans sa vie. Et il ne lui fallut qu’une seule phrase pour libérer son cœur se compressant douloureusement dans sa poitrine.
— Quand vas-tu comprendre que, même parmi ceux qui sont tombés, tu as sauvé bien plus de personnes que tu n’en as perdues ?
Il sentit un nouveau souffle s’infiltrer au travers de ses bandages et une douce torpeur naquit dans son bassin. Il n’avait eu besoin que de ça. Oui. De simples mots, quelques paroles pour lui assurer qu’il n’était pas en tort.
Car, malgré cette guerre aux allures manichéennes, il ne pouvait s’empêcher de se questionner sans arrêt sur son rôle dans le décès de ses pairs.
Doucement, elle saisit alors ses mains bandées. Il remercia les pansements d’Hanji qui masquèrent bien le rouge qui venait d’envahir ses jours. Il aimait avoir un contact physique avec Emeraude.
— En tant de guerre, il est courant de perdre des hommes, déclara-t-elle tout bas. Alors, même s’il est normal de pleurer leur perte, cesse de penser que c’est de ta faute.
Elle marqua une pause, il plongea son iris dans les siennes. Il se sentait bien dans ce regard. Il s’agissait d’un lieu immatériel particulièrement réconfortant.
— Car même si elle n’est pas absolue, tu as su apporter un peu de paix dans le cœur de celles et ceux que tu as un jour ramené à la maison. Qu’importe s’ils n’y sont pas restés.
Il ferma brusquement sa paupière, tentant de dissimuler au regard de la jeune femme la larme qui venait d’y naitre. Une trêve. Les mots qu’elle venait de prononcer était la trêve qu’il avait désespéré d’avoir. Un simple instant de flottement où plus rien ne comptait à l’exception de ses paroles.
Car il savait au plus profond de lui que jamais elle ne comprendrait à quel point ses mots venaient de l’aider. Mais il tenta de le lui dire en répondant simplement d’une voix éraillée :
— Qu’importe ce que l’avenir nous réserve, jamais je n’oublierai ces paroles.
Elle le gratifia d’un faible sourire.
— Tu peux en être certaine.
⏂
hey !
qu'avez-vous pensez de ce chapitre ?
pour le tome 2, je vous conseille de vous souvenir de ce dernier dialogue entre Levi et T/P - vous - Emeraude
PS QUE JE TROUVE IMPORTANT
j'ai vu des choses sur les réseaux hier qui m'ont vraiment saoulée
je suis pas du genre à demander les choses poliment quand il s'agit de ces sujets-là donc y'aura aucun enrobage de ma part
si vous êtes transphobes vous virez votre vieux cul deguenillé d'ici, je suis pas la nounou des cons
bisous à tous et à demain ♥️
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