-5.1-

Après que sa correspondante eut raccroché, Zayn demeura encore un long moment à écouter la tonalité bourdonner à son oreille. Enfin, il écarta le combiné et le fixe d'un air horrifié comme s'il allait lui exploser dans la main.

- Zayn ? Des mauvaises nouvelles ?

L'espace d'une fraction de seconde, la question d'Harry le sortit du cauchemar qu'il était en train de vivre. Des « mauvaises » nouvelles ? Non, le mot était cent fois... mille fois en dessous de la réalité. « Catastrophiques » aurait sans doute mieux convenu. En tout cas, « terrifiantes », ça oui !
Un coup d'œil sur sa montre lui indiqua qu'il n'avait plus que deux heures devant lui. Une chose était sûre : ils avaient bien fait de ne le prévenir qu'au dernier moment.

- Hé, mon vieux, reprit Harry, qu'est-ce qui ne va pas ?

- Je... euh..., bégaya Zayn, se décidant finalement à reposer le combiné. Il faut que je file.

- Que tu files ? Où ça ?

- À l'aéroport.

- Pour quoi faire ?

- Je t'expliquerai plus tard.

Il pourrait en dire plus quand il aurait retrouvé le fil de ses pensées, mais pour l'instant, plongé en pleine confusion mentale, il était bien incapable de faire un résumé cohérent de la situation.
De nouveau, il regarda sa montre et constata qu'une autre minute était passée. Il lui semblait que sa vie s'égrenait comme un compte à rebours. Le monde dans lequel il avait vécu jusque-là était presque arrivé à sa fin. Une fin brutale.

- Bon sans, Zayn...

- Crois-moi, il faut absolument que je m'en aille. Je m'occuperai de tout cela demain, dit-il en repoussant ses dossiers.

- Mais les problèmes en suspens doivent être réglés pour ce soir, lui rappela Harry.

Le désespoir devait se lire sur son visage, songea Zayn, lorsque, peu après, il entendit son ami ajouter :

- Ne t'en fais pas, je m'en chargerai à ta place.

- Merci, marmonna-t-il avant de foncer pour récupérer sa veste accrochée au portemanteau.

- Hé ! Surtout, appelle-moi si tu as besoin d'aide, lui cria Harry, au moment où il franchissait le seul du bureau.

De l'aide, oui, il allait sacrément en avoir besoin, mais ce n'était pas son genre d'en demander. Avant tout, il était un marine. Dur, solide, fiable. Il avait courageusement tenon son rang au combat et voyager à travers le monde. Son boulot était de protéger et de défendre les États-Unis, contre leurs ennemis, pas de crier au secours comme une mauviette !
Il enfila le couloir en courant, manqua renverser un caporal qui venait en sens inverse et sortit par la porte principale du bâtiment. Et pendant qu'il continuait sa course, clignant des yeux sous le soleil californien, il lui sembla entendre mentalement le tic-tac d'une pendule. Doucement, d'abord. Puis de plus en plus fort, à mesure que les secondes passaient. Le temps lui était compté. Il lui en restait juste assez pour passer chez lui, troquer son habit de travail pour quelque chose de plus conventionnel, puis repartir à toute allure en direction de l'aéroport.
Là, il n'aurait plus qu'à attendre...
Attendre l'arrivée de la déléguée du Service de l'enfance de Caroline du Sud, qui viendrait lui coller sur les bras une petite fille de treize mois, sa fille !, dont il n'avait jamais soupçonné l'existence !

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