Chapitre 73

Les enfants sont repartis à la maison depuis maintenant quatre jours,
Et je sais que ça fait plaisir à Michael de les avoir auprès de lui,
Après autant de temps passé loin d'eux.

Mais je me sens vraiment coupable.
J'aurais dû écouter ce qu'il avait à me dire,
Je n'aurais jamais dû réagir comme je l'ai fais,
Et je l'admet.

Seulement d'un autre côté je me dis que je n'aurais pas pu deviner.
N'importe quelle femme dans ma situation aurait fait la même chose.
Je veux dire...ce n'était pas évident.

Ils se sont tout de même embrassés,
Et ils étaient quand même à deux doigts de le faire ensemble.
Ce n'est pas rien...il aurait pu me tromper.

Mais je dois m'estimer heureuse qu'il ne l'ai pas fais je suppose,
Alors peut être que je devrais vraiment tourner la page.
De toute façon je lui ai promis de rentrer à la maison dans quatre jours,
Et c'est ce que je vais faire.

Ma mère a raison,
Quand elle et mon père se sont séparés c'était horrible.
Je n'ai pas envi de faire vivre ça à mes enfants,
Parce que de toute façon...j'aime Michael.
On a vécu bien pire par le passé,
Et je me dis qu'on peut surmonter ça.

On dit toujours que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort.
Alors moi je me dis que si Michael ne m'a pas tué,
C'est qu'il me rend plus forte.
Quand je suis avec lui je me sens plus forte.
Parce que Michael...c'est un peu mon stimulant,
Je ne sais pas si vous comprenez ce que j'essaye de dire.
En tout cas moi je comprend.

J'avais des répétitions pour un défilé aujourd'hui,
Et là je viens de finir.
J'ai rendez-vous chez le docteur Copland,
Du coup c'est là que je me rend.

Ce n'est pas loin d'ici,
Alors j'y suis plutôt rapidement.
Je descend de la voiture et je fais la routine habituelle.
Une fois dans la salle d'attente,
Je n'ai même pas eu besoin de m'asseoir qu'il m'attendait tout sourire,
Devant la porte de son bureau.

Docteur : C'est à vous.

Je me suis donc dirigée vers lui,
Et au moment où il a voulu me faire la bise,
Je me suis éloignée.

Moi : Excusez moi mais j'ai mis une lotion sur mon visage, et il ne vaut mieux pas.

Docteur : oh je vois... Entrez.

Je suis entrée,
Et je me suis assise à la même place.
Il a sorti son carnet,
Et il m'a regardé dans les yeux pendant plusieurs secondes,
Avant de commencer à parler.

J'ai trouvé ça vraiment gênant,
Du coup j'ai détourné le regard.

Docteur : comment vous vous sentez aujourd'hui ?

Moi : j'en sais rien...je pense que je vais bien.

Docteur : vous pensez ?

Moi : physiquement je vais bien, et mentalement je dois dire que je suis mieux fixée que la dernière fois.

Docteur : et comment vous expliquez cela ?

Moi : je me suis rendue compte que j'avais un peu trop vite jugé Michael...je n'aurais pas dû.

Il fronçait légèrement les sourcils.

Docteur : comment ça ?

Moi : il ne m'a pas trompé.

Docteur : mais vous aviez dit que...

Moi : je sais, mais c'était erreur. Cette fille avait tout inventé pour me blesser et pour nous séparer, et je suis tombée dans son piège.

Docteur : alors il ne s'est rien passé entre elle et lui, c'est ce que vous êtes en train de me dire ?

Moi : ils se sont juste embrassés.

Je n'allais quand même pas lui dire qu'elle avait touché son...
Ce serait bizarre quand même.

Docteur : alors pour vous un baiser ne signifie rien ?

Moi : je ne comprend pas...

Docteur : il n'a pas couché avec cette fille et c'est peut être une bonne nouvelle, mais ils étaient sur le point de le faire.

Moi : je n'ai pas dis ça...

Docteur : mais vos yeux si.

Je soupirais.

Docteur : qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?

Moi : on s'est expliqué.

Docteur : bien...et qu'est-ce que ça a donné ?

Moi : les enfants sont rentrés à la maison il y a quelques jours. Je n'avais pas le droit de les séparer de leur père, alors il fallait qu'ils rentrent.

Docteur : et vous ? Vous n'êtes pas rentré ?

Moi : je lui ai dis que j'avais besoin d'un peu plus de temps.

Il souriait légèrement,
Et ça m'a fais froncer les sourcils.
Pourquoi il sourit comme ça ?

Docteur : vous avez bien fais. Prenez tout le temps qu'il vous faudra...rappelez vous de ce que je vous ai dis. Vous devez pensez à vous.

Moi : mais je pense à moi. C'est ce que je veux...parce que je l'aime.

Docteur : mais il vous fait souffrir.

Moi : j'ai l'impression que vous avez une dent contre lui.

Docteur : qu'est-ce qui vous fait penser ça ?

Moi : vous n'arrêtez pas de dire du mal de lui...et venant d'un thérapeute c'est un peu contraire au principe non ?

Docteur : je vous donne juste mon point de vue, je ne suis pas en train de prendre parti.

Et pourtant,
Ce n'est pas l'impression que j'ai.

Docteur : écouter Kendall... Vous avez subit énormément de changements au niveau psychologique et ce n'est pas rien.

Moi : j'en suis consciente vous savez...

Non mais sérieusement,
Je le sais, vue que ça me concerne.

Docteur : alors vous allez vous remettre avec lui ?

Moi : oui. Je l'aime...et je lui fais confiance.

Docteur : et s'il vous blessé à nouveau ?

Je secouais la tête.

Moi : il ne le fera pas, j'en suis sure.

Docteur : il a couché avec votre meilleure amie il y a six ans et il y a à peine quelques semaines il était sur le point de coucher avec une femme que vous connaissez aussi. Comment pouvez vous penser qu'il ne refera pas la même chose à nouveau ?

Moi : parce que je lui fais confiance.

Docteur : vous lui faisiez aussi confiance avant qu'il ne vous fasse ça.

Moi : si je comprend bien, vous êtes en train de me dire que me remettre avec lui n'est pas une bonne idée ?

Docteur : j'essaye juste de vous faire comprendre qu'on doit appeler un chien par son nom. Quelqu'un qui a pu vous tromper une fois et qui a faillit le faire une seconde fois peut tout à fait le faire à nouveau. Vous devez accepter l'évidence plutôt que de la nier. Michael n'est plus celui que vous pensiez...il a changé et vous aussi.

Moi : vous ne le connaissez pas.

Docteur : du peu que vous me dites à son sujet, croyez moi ça ne me donne pas du tout envi de le connaitre. Cet homme a une femme merveilleuse et il ne s'en rend même pas compte. Tout ce qu'il fait c'est de se servir de vous...et de profiter de vous. Vous valez tellement mieux...vous méritez un homme qui vous aime et qui vous respecte, plutôt qu'un homme qui dit vous aimer mais qui passe son temps à vous faire du mal.

Ses paroles ont tourné en boucle dans ma tête.
Je ne pensais qu'à ça.

Docteur : Est-ce que vous savez que vous êtes en train de vous faire du mal ? Il vous détruit à petit feu si bien que quand il décidera que ce sera terminé...vous ne pourrez pas le supporter. Kendall vous devez penser à vous, et vous devez penser à vos enfants.

Moi : c'est ce que je fais. Tout le monde passé son temps à juger notre relation mais vous ne savez pas ce qu'on vit ! Michael n'est pas le seul fautif, d'accord ? J'ai aussi ma part de responsabilité comme me l'a dit sa mère. Il n'est pas le seul à avoir changé, j'ai changé aussi.

Docteur : peut être...mais est-ce que vous lui avez fais du mal ?

Moi : j'ai refusé de le croire alors qu'il avait juré sur la mémoire de sa mère et de ses enfants... Est-ce que ça ce n'est pas lui faire du mal ? En fait...je me rend compte que tout est de ma faute depuis le début... Peut être que si je faisais un peu plus attention à ce qu'il ressent, on aurait pas tous ses problèmes.

Docteur : ce n'est pas de votre faute...

Moi : et ce n'est pas de la sienne non plus. En fait, c'est de notre faute à tous les deux...mais c'est en parti de la mienne. Je l'ai abandonné il y a six ans, et c'est là qu'il a changé.

Docteur : il vous avait trompé.

Moi : et j'aurais dû chercher à comprendre pourquoi.

Mais c'est vrai.
Tout ça m'a fait réfléchir.
Il a changé quand je suis partie,
Et j'ai changé aussi.

C'est nous deux,
Ce n'est pas que lui,
Ou que moi.
On est fautifs tous les deux.

Docteur : Ce n'était pas à vous de chercher à comprendre le pourquoi du comment. Ce qu'il avait fait était très mal, et vous avez eu raison d'agir comme vous l'avez fais et de partir.

Moi : non, j'ai eu tord de faire ça. Il a vécu trois ans sans savoir qu'il avait une petite fille, et moi j'étais tellement en colère contre lui que j'ai passé mes nerfs sur elle à chaque fois. C'est pour ça qu'il a changé, c'est parce que je l'ai abandonné quand il avait le plus besoin de moi et je le sais. Personne ne comprend notre relation à part lui et moi, parce qu'on a vécu exactement la même chose tous les deux. Et je ne veux plus revivre ça. La vie est courte...et je suis tellement heureuse quand je suis à ses côtés. Alors peu importe ce que ça va engendrer...je l'aime et je vais me remettre avec lui. On a pas que des problèmes, on a des moments heureux, des moments magiques.

Docteur : tout ça ce n'est qu'un aspect du problème.

Moi : vous vous trompez. C'est le problème qui n'est qu'un aspect de notre histoire et pas le contraire. Je l'ai blessé...et je le sais. Mais contrairement à lui moi je l'ai fais volontairement. Vous vouliez savoir pourquoi est-ce que je me remet toujours avec lui à chaque fois. Eh bien c'est pour ça...c'est parce que c'est de ma faute s'il a changé.

Docteur : vous aussi vous avez changé par sa faute. Vous avez même faillit mourir à cause de lui, et je vous rappelle qu'il y a quelques jours votre fille aussi.

Moi : et heureusement je vais bien, et elle va bien aussi. Je me dis que ce sont des leçons que la vie me donne...et je ne dois pas baisser les bras. Je sais que c'est l'homme de ma vie, je le ressens... Alors peu importe ce que vous allez me dire aujourd'hui ma décision est déjà prise docteur Copland. C'est lui que j'aime, lui et personne d'autre. Et si ça doit me faire souffrir et bien je suis prête à prendre le risque. Parce que c'est comme ça.

Il soufflait.

Docteur : vous faite une énorme erreur.

Moi : vous me prenez pour une idiote ?

Il écarquillait les yeux.

Docteur : excusez moi...

Moi : vous essayez de me manipuler...mais ça ne marchera pas.

Docteur : je ne vois absolument pas de quoi est-ce que vous parler Kendall. Je n'essaye pas de vous manipuler, au contraire j'essaye de vous aider.

Moi : J'ai compris votre petit jeu docteur...vous voulez que je le quitte et une fois que je serais toute seule, vous allez essayer de vous rapprochez de moi. Mais ça ne marchera pas parce que mon coeur est déjà pris.

Je me suis levée.

Moi : c'était la dernière séance... J'ai réussi à arranger les choses dans ma tête toute seule.

Docteur : Kenny, vous faite une erreur...

Moi : Kendall ! Je m'appelle Kendall...

J'ai attrapé mon sac.

Moi : votre secrétaire m'a dis que vous n'aviez jamais appelé aucune de vos patientes par son prénom... Alors ne le fait pas avoir moi.

Il se levait aussi.

Docteur : Vous n'êtes pas une patiente comme les autres, je vous l'ai déjà dis.

Moi : justement si, et vous devriez le comprendre. Je suis mariée...et je suis amoureuse de mon mari comme au premier jour. Jamais je ne le quitterais, et encore moins pour un docteur arrogant et prétentieux qui ne respecte même pas son travail. Je pensais vraiment que c'était vous qui m'aviez aidé la première fois...mais maintenant que j'y pense, je me suis aidée toute seule. J'étais soutenue par ma famille, mes amis et par Michael. C'est comme ça que je m'en suis sortie. Vous n'avez rien fais d'autre que de me guider...et je vous remercie pour ça. Au revoir docteur Copland.

Je suis sortie de son bureau.
C'est fou comme je me sentais soulagée.
Avoir extériorisé tout ça ça m'a fait du bien.

Sa façon de se comporter avec moi...
Ca m'a fait penser à Jane.
Elle voulait tout le temps que je pense du mal de Michael.
Et il a fait exactement la même chose.

J'ai beaucoup réfléchis.
Je ne veux plus que les gens se mettent en travers de nous.
On doit vivre notre relation pour lui et moi,
Et non pour ce que pense les gens.

J'aime Michael,
Et malgré tout je lui fais confiance.
Je sais qu'il va changé,
Et je sais qu'il m'aime.

C'est tout ce qui compte pour moi,
Parce que l'amour c'est plus fort que tout.
Et tous les deux ensemble,
On est plus fort que tout.

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