𝚂𝚎𝚒𝚣𝚎

Bonne lecture ! 

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Harry rentre tard dans le dortoir.

Les autres se sont endormis assez rapidement, pourtant Draco n'a pas activé le sort de silence dans lequel il s'enroule habituellement. Il a ouvert un bouquin et a lu tranquillement à la lumière de sa baguette. Alors, quand il entend enfin la porte s'ouvrir dans un grincement timide, il jette un coup d'œil à Harry et lui fait signe d'approcher.

Quand Potter monte sur son matelas et referme le rideau, Draco inspire discrètement le parfum moldu que son voisin de lit met parfois le matin.

— Alors ? demande Draco.

Harry hausse les épaules. Il a l'air dépité.

— Snape me trouve incompétent et prétentieux.

— Comme toujours. Y'a quelque chose de nouveau ?

Leur directeur de maison n'a jamais apprécié Harry. Parfois, Draco sait qu'il admire quand Harry répond à une question en cours ou quand il a fait en sorte de palier à son manque d'expérience par du par cœur : Snape semble reconnaitre que Harry fait des efforts. Mais ce n'est jamais suffisant, car peu importe ce que Harry fera pendant ses derniers mois à Poudlard, Snape ne pourra jamais l'apprécier.

Draco le sait.

Tout le monde le sait.

— Il m'a demandé ce que je comptais faire après Poudlard. Et... j'avais pas vraiment de réponse à lui donner. Donc il m'a dit que j'étais fainéant et que bien sûr que quelqu'un comme moi ne prendra pas la peine de travailler.

Il hausse à nouveau les épaules et Draco grimace.

— Tes notes ?

— Elles sont bonnes. D'après lui, j'aurais peut-être un Acceptable.

Draco laisse échapper son souffle. Un Acceptable en potions ? C'est très bien, surtout avec Snape. La plupart de leur classe n'auront qu'un Piètre ou même un Troll.

— C'est une bonne chose, Harry.

— Je sais. Mais il avait raison sur certaines choses : je suis vraiment indécis. Je sais pas quoi faire plus tard.

Draco s'appuie contre les oreilles dans son dos.

— Beaucoup de Sang-purs ne travaillent jamais de leur vie, tu sais ? De petites activités par-ci par-là, c'est bien aussi. Mon père ne fait que quelques missions pour le ministère, de temps en temps. Ma mère travaille plus que lui.

Harry sourit.

— Je suis pas un Sang-pur.

— Merci, Potter. Tu fais bien de me le rappeler, c'est tellement difficile à oublier.

Draco déteste quand Harry agit comme un vrai moldu. La plupart du temps il sait que c'est parce qu'il a vécu là-bas, presque toute sa vie, mais Draco ne peut pas s'empêcher d'imaginer un Harry Potter élevé par des Sang-purs, jouant avec eux quand ils étaient petits lors des banquets ennuyants de leurs parents.

Parfois, Draco trouve que ça fait son charme. Parfois, il a envie de lever au ciel quand Harry lui demande ce qu'est un Sang-de-bourbe.

— Je connais même pas tous les métiers possibles. Les frères de Ginny, la Gryffondor, ils tiennent une boutique de farces et attrapes. Des farces et attrapes magiques. T'imagines ?

Draco lève les yeux au ciel, avec un sourire.

— En plus..., ajoute Harry.

— En plus ?

— Les port-au-loin. Grâce à la magie, on peut se rendre dans un autre pays pour quasiment rien. L'argent n'est pas forcément un problème, ici. Pas comme pour les moldus. En ce moment, je me dis que voyager serait bien. Je découvre des créatures magiques tous les jours, tellement il y en a, et j'aimerai bien les voir en vrai.

Ses yeux brillent dans le noir. C'est une chose que Draco a remarqué assez vite : malgré sa maitrise de plus en plus précise de sa magie, Harry se laisse allez quand il ne fait pas attention. Sa cicatrice ondule à travers un vert sortilège assez vif, et ses yeux s'illuminent. Le stress, le bonheur.

Une nuit, Draco a rêvé qu'il embrassait Harry Potter, et que ce dernier s'illuminait comme un véritable sapin.

— La prochaine réunion n'est pas avant un moment. Peut-être que d'ici là, t'auras réussi à intégrer que plus personne ne choisira pour toi.

Ça, ça surprend Harry. Il répète les mots à voix basse, et fait la moue. Plus personne. Sa liste de pays attend bien sagement cachée dans sa table de nuit.

Harry Potter baille à s'en décrocher la mâchoire. Draco se détend.

— Va te coucher, ok ? On en reparlera.

Le sourire endormi de Harry lui donne envie de passer sa main dans ses boucles défaites.

— Merci Draco.

Et il sort de son lit pour aller retrouver le sien. 

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