Ces deux dernières semaines sont vite passées.

Et finalement, ça n'a pas été plus mal. L'équipe de tournage est toujours aussi collante mais qu'est-ce que j'y peux ?

Adam et moi jouons parfaitement le jeu, même si c'est avec un peu de distance.

Il dit qu'il est content que je sois là mais avec la tête que monsieur affiche depuis lors, on ne dirait pas.

Moi aussi, je suis submergée de boulot donc on se voit à peine.

C'est tant mieux d'ailleurs parce que nos relations deviennent un peu trop ambiguës et compliquées.

Lui : Il n'y aura pas de report de délais, les investisseurs ne voudront pas attendre plus longtemps...occupez-vous-en, je ne serai pas au bureau demain. Ou bien voyez avec Riley...Bien...Je compte sur vous, il faut que ce soit impeccable.

Il raccroche et balance le téléphone à côté. Il continue de taper je-ne-sais-quoi sur son ordi. Moi je suis assise sur une sorte de meuble du salon, en train de travailler. Le mariage est dans deux jours et la pression se fait sentir de plus en plus.

Moi : Le perfectionnisme en personne.

Lui : Tu dis ?

Moi : Non, petit commentaire personnel.

Lui : Je fais comme toi.

Moi : Dans ce cas, l'élève a dépassé le maitre.

L'équipe de tournage est partie depuis environ une trentaine de minutes, enfin. De quoi nous laisser souffler un peu.

Lui : Qu'est-ce que tu fais au fait ?

Moi : Je prépare mes émissions en avance.

Lui : Et la prochaine est sur ?

Moi : Ma planète préférée : Neptune. C'est la plus belle de toutes à mes yeux.

Lui : Tu sembles oublier la terre hein.

Moi : Bon la plus belle, après la terre, tu as raison.

Il esquisse un sourire, toujours concentré sur son travail. Jusqu'à ce que quelque chose capte son attention sur la vitre à sa gauche. Son regard devient grave et il arrête d'écrire.

Moi : Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as l'air soucieux.

Il ne dit rien et se lève. Mon cœur accélère son concert de plus en plus qu'il s'approche de moi. Il retire son tee-shirt et laisse ses tablettes de chocolat me donner le vertige.

Moi : A quoi tu joues ?

Il se place juste en mes deux mollets et fourre sa tête dans mon cou à la recherche de mon oreille.

Lui : Murmurant. Regarde sur la vitre à ta gauche.

Je m'exécute et vois le reflet d'un paparazzi assis dans un arbre un peu loin dehors avec son appareil photo. Sûrement à la chasse à la meilleure photo trash. L'imbécile.

Moi : C'est pas possible d'avoir la paix cinq minutes !?

Lui : Si tu veux qu'il parte, on doit faire semblant toi et moi.

Moi : Sem...blant... ?

Il prend mon ordi et le dépose à côté, me prend par la taille, et m'embrasse. Je suis désarmée par ce baiser pourtant tant espéré.

Je me laisse transporter par cette danse idyllique. Mes doigts tremblent pendant qu'ils se perdent dans ses cheveux, et sur son dos.

C'est habituel ce genre de scénarios à l'extérieur. De simuler nos sentiments, simuler chacun de nos gestes. Mais maintenant que ce n'est que nous deux, mes vrais sentiments prennent le dessus.

Il pivote la tête sur le côté et soupire.

Lui : Il est parti...tu vois que ça a marché.

Moi : Hum...il n'a pas été intéressé par la fin.

Il se retourne et me fait dos.

Mais sans même que je ne m'en rende compte, mes jambes se replient et le bloquent contre moi.

Moi : Ne pars pas.

Il ne dit rien et reste dos à moi.

Je descends et l'enlace par le dos. Je ne veux pas qu'il parte.

Il se retourne finalement et me soulève, me dépose sur le meuble, et m'embrasse encore. J'essaie de le toucher mais il prend mes deux poignets et les gardent emprisonnés au-dessus de ma tête.

Nos souffles se chevauchent, nos lèvres s'effleurent presque, nos fronts sont collés l'un contre l'autre.

Lui : Pourquoi tu me fais ça Zhéma...

Moi : ...

Lui : Tu m'as manquée...énormément manquée...mais tu sais que nous sommes sous contrat, pourquoi tu me fais ça ?

Il continue de me parler, toujours entre deux baisers, les fronts collés pour respirer un tant soit peu.

Moi : Je ne sais pas, je n'arrivais pas à m'en empêcher...

Lui : Tu sais qu'on ne doit pas.

Moi : Ce n'est qu'un contrat de toute faço...

Lui : Criant. Ce n'est pas qu'un contrat !

Sa voix me fait sursauter et me paralyse les membres. Il a l'air accablé et baisse la tête. Tout devient calme pendant quelques secondes.

Moi : Murmurant. Tu...tu m'en veux ?

Il m'embrasse à nouveau, comme si rien ne s'était passé.

Il pousse les dossiers qui sont près de moi et les fait s'échouer par terre, laisse mes petits doigts se promener sur ses omoplates, sur lui.

Isa : Madame vous...

Elle apparait dans le salon par surprise et il recule son visage, mes yeux toujours plongés dans les siens. Je n'arrive pas à lire son cœur, à penser comme il pense.

Moi : Chamboulée jusqu'aux dents. Oui Isa ?

Isa : Désolé monsieur, désolé madame. Je vous prie de m'excuser.

Elle s'en va presqu'en courant la tête baissée. Mais je n'ai pas le temps de culpabiliser qu'il met sa tête dans mon cou, farfouille de son nez le lobe de mon oreille.

Lui : Je t'en veux parce que tu occupes mes pensées...parce que tu me hantes.

Moi : Mais pourquoi tu m'évites Adam ?

Lui : Je t'ai suffisamment fait souffrir Zhéma, c'est assez.

Moi : Tout ce qui s'est passé, c'est du passé, toi-même tu me l'as dit non ?

Lui : Oui, mais je ne peux pas oublier, je n'arrive pas à me pardonner. Je suis désolé, mais je ne peux pas.

Moi : C'est à nous de décider si on veut ou non continuer de faire semblant. Si on veut laisser le passé derrière.

Lui : Tu ne comprends pas. Tu ne peux pas comprendre.

Moi : Adam...

Lui : Dans quelques jours, tu vas porter mon nom et je n'ai même pas le droit de te toucher...

Moi : Et si je te disais que je t'aimais encore ?

Il fui mon regard. Je le sens à bout, encore plus stressé que je ne le suis. Mais je voulais qu'il sache.

Lui : Je te dirai que tu fais la plus grosse erreur de ta vie. Oublie-moi Zhéma, comme j'essaie de t'oublier.

Moi : Si toi tu n'y arrives pas, pourquoi tu me le demandes ?

Il garde le silence et se détache de moi, et monte, peut-être dans sa chambre, me laissant là, chamboulée, les pensées confuses...

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