Chapitre 40

Moi: "Mais qu'est-ce..."

L'appartement était totalement retourné. Le canapé n'était plus à sa place, la table basse en verre était brisée, les fenêtres étaient ouvertes, les portes défoncées...

Raphaël: "Mais quel charmant appartement."

Jack: "Ta gueule Raph'."

Raphaël était déjà au courant car, d'après ce que m'a expliqué Jack, il est son meilleur ami et est aussi au courant pour cette mystérieuse personne importante.

(-C: ta vie es tellement bien que même des gens en savent plus que toi.
-Moi: j'avoue.)

Moi: "On fait quoi, maintenant ?"

Jack: "On cherche Marina."

Moi: "Et si elle est pas là ?"

Raphaël: "On la recherche."

Un bruit assourdissant, provenant sûrement des chambres, se fit entendre.

Jack: "Tu restes derrière."

Il me tira vers lui puis se plaça devant moi.

Un autre bruit, cette fois plus proche, retentit dans tout l'appartement.

Moi: "On se casse ?"

Jack: "Non."

Moi: "Vous êtes fous !"

Jack: "Je croyais que c'était toi qui aimais danger."

Moi: "Oui mais non."

Raphaël: "C'est soit oui, soit non."

Moi: "C'est oui, alors."

Je bouscula Jack puis me dirigea vers le bruit.

Il me tira par le bras et je retrouva collée à lui.

Jack: "Tu restes derrière."

Moi: "T'es pas mon pote et encore moins mon père !"

Je retira brusquement sa main de mon bras puis traversa le salon.

Je m'arrêta devant une chambre.

Raphaël: "Ça sent le mort !!"

Je fis un pas dans la chambre et poussa un cri face à l'horreur qui se trouvait devant moi: Marina était égorgée. Du sang coulait de sa gorge.

Je recula et les garçons, alertés par mon cri, vinrent vers moi.

Lorsqu'il virent la scène, ils n'eurent pas le temps de me tirer derrière eux qu'un homme se jeta sur Raphaël.

Deux autres sortirent d'une chambre. Un se jeta sur Jack et l'autre sur moi.

Ma tête heurta violemment le sol.

Les garçons semblaient parfaitement s'en sortir tandis que moi je galérais.

Une fois que je réussis à me mettre debout, l'un des hommes pointa son flingue dans la direction.

Personne ne bougea.

(-C: la porte derrière toi.)

Il tourna la tête vers Raphaël et j'en profita pour quitter l'appartement.

Je descendis au plus vite les marches puis poussa la porte.

Je l'entendis crier mon nom mais n'y prêta pas d'attention.

Je traversa la rue puis m'arrêta. Aucune issue était présente, à part courir tout droit et s'arrêter devant une usine.

Il poussa à son tour la porte.

Je recula, il avança et pointa son flingue dans ma direction.

Au milieu de la rue, il me toisa avant de poser un doigt sur la gâchette. Il s'apprêtait à tirer mais une voiture sortie de nul part le renversa.

Il retomba à terre dans un bruit sourd. La voiture s'arrêta à quelques mètres et un homme en sortit. Je recula, ayant peur qu'il essaye de s'en prendre à moi.

Son visage était caché par une capuche noire.

Il sortir son téléphone et le porta à son oreille.

Le mien se mit à sonner. Je le sortis de ma poche et observa l'écran avant de décrocher.

Moi: "Allô ?"

Il garda le silence un moment puis se décida à ouvrir la bouche.

??: "Tu te mets trop souvent en danger, Claudia."

La blague !

Moi: "Qui êtes-vous ?"

Mon ton était froid et direct.

??: "Tu le sais. Tu sais qui je suis. Tu le sais au plus profond de toi."

Moi: "Non, je le sais pas !"

??: "Réfléchis, Claudia."

J'avais beau me creuser la tête, je n'arrivais pas à savoir qui il était.

Et si... Et s'il était... Mon père ? Non impossible ! Il est mort.

??: "Ne te mets pas en danger, ma puce."

Ma puce ? Seul mon père m'appelais comme ça. Dites-moi que je rêve ! Pitié ! Ça ne peut pas être lui ! C'est impossible. Il est mort.

Les larmes menacèrent de couler.

??: "Sache que je t'ai toujours aimé."

Moi: "Qui êtes-vous ?"

??: "Et pour répondre à ta question, c'est bien elle."

Il raccrocha, me regarda une dernière puis grimpa dans la voiture.

Moi: "VOUS ÊTES QUI, BORDEL ?"

Suite à mes cris, Jack et Raphaël virent me rejoindre.

Jack: "Ça va ?"

Moi: "Non, ça va pas !"

Raphaël: "Qu'est-ce qui ce passe ?"

Je ne lui répondis pas.

J'entendais les appels des deux garçons mais je continuais de courir. Je veux rentrer.

Une fois chez moi, je ne contrôlais plus mon corps. J'avais les joues humides, la vue floue...

J'ai envie de tous casser. De tout détruire sur mon passage.

J'ouvris la porte de la chambre à ma mère.

Je sais que c'est elle ! Elle a voulu tuer moi père ! Elle m'a fait souffrir pendant plus de neuf ans ! Elle mérite la prison, pour tout ce qu'elle a fait ! Je la déteste de tout mon cœur !

J'attrapa un vase posé sur la commode puis le lança contre le mur.

Je cassais tous ce qui me passait sous la main.

Je me laissa glisser le long du mur. Je ramena mes jambes à moi puis posa ma tête sur mes genoux.

Je n'arrêtais pas de pleurer. Je n'y arrivais pas, tout simplement.

J'avais besoin d'extérioriser toute cette colère. J'avais besoin de tout faire sortir. J'en ai plus qu'assez de ma vie. J'en ai plus qu'assez de ma mère. J'en ai plus qu'assez de tout. Je veux partir rejoindre mon père. Je veux que tout ça s'arrête ! Je veux que ça cesse... J'en ai mare ! J'en peux plus. Tout le monde me disais que je suis forte mais c'est pas vrai. Je le suis pas ! J'ai plus la force de garder la tête haute. Y a trop de monde autour de moi et j'étouffe. J'ai toujours été seule, pourquoi ça a dû changer ? Je veux qu'on me laisse tranquille, qu'on me laisse vivre en paix... Je veux juste vivre une vie normale. Au moins pour un jour.

J'ai besoin de lui.

Je retira mon téléphone de la poche de ma veste que je n'avais pas pris le temps de retirer.

Je porta mon téléphone à mon oreille après avoir appuyé sur le numéro de Tinus.

Je tomba directement sur sa messagerie.

Moi: "Euh... Salut, c'est moi. Je... Tinus, j'ai besoin de toi. S'il te plaît, répond-moi. J'ai besoin de quelqu'un et t'es le seul... En qui j'ai réellement confiance. J'ai besoin de toi. S'il te plaît."

Ma voix s'était brisée sur la dernière phrase.

Je raccrocha.

**

J'hésita à frapper.

J'ai besoin de le voir.

Je frappa à la porte et ce fut Marcus qui m'ouvrit.

Marcus: "Claudia, ça va ?"

J'hocha simplement la tête.

Marcus: "T'as pas l'air bien."

Moi: "J'ai besoin de voir Tinus..."

Mon voix n'était plus qu'un chuchotement. Je n'étais même pas sûre qu'il m'aie entendu.

Marcus: "En haut."

Il me laissa entrer et je monta en haut.

Je traversa le couloir et m'arrêta devant la porte de sa chambre.

Des rires se faisaient entendre. Il n'était pas seul.

Je poussa délicatement la porte et la scène face à moi, me brisa le cœur.

Léna était sur le point de l'embrasser et il ne bougeait pas. Il ne l'a repoussait pas, il restait immobile.

Et comme s'il avait senti ma présence, il releva la tête.

Martinus: "Claudia... C'est... C'est pas..."

Les larmes coulaient en abondance, mon cœur me faisait atrocement mal, mes jambes tremblaient...

Avant d'éclater en sanglots, je redescendis en bas.

Je m'apprêtais à ouvrir la porte mais Marcus m'en empêcha.

Marcus: "Qu'est-ce qui c'est passé ?"

Je croisa le regard de Martinus. Il s'apprêtait à descendre les escaliers mais j'abaissa la poignée puis quitta la maison.

Voilà pourquoi je ne voulais pas être en couple avec lui. Parce que je savais que j'allais finir par souffrir. Je finis toujours par souffrir... Putain, ça fait mal !

Martinus: "Claudia !"

Il m'attrapa par le bras puis me barra la route.

Moi: "Laisse-moi !"

Je le poussa mais il me plaqua contre un poteau électrique.

Martinus: "Écoute-moi, bordel ! J'ai-"

Moi: "Je veux pas t'écouter ! Je veux que tu me laisses tranquille !"

Martinus: "Claudia... S'il te plaît."

Moi: "J'avais besoin de toi et toi... Et toi, t'étais sur le point d'embrasser une autre fille alors que moi... Alors que moi, j'étais enfermée chez moi, à pleurer toutes les larmes de mon corps... J'avais besoin de toi, Tinus. Et t'étais pas là..."

Une larme roula sur sa joue.

Martinus: "Claudia... Je suis désolé, mon ange."

Moi: "C'est une des raisons pour lesquelles je ne voulais pas le mettre en couple avec toi. Parce que je savais que je finirai pas souffrir, tôt où tard."

Je le regarda une dernière fois dans les yeux avant de le pousser délicatement.

Martinus: "CLAUDIA, JE T'EN SUPPLIE, ÉCOUTE-MOI !"

Mais j'étais déjà loin.

Je traversa la route, me dirigeant vers chez moi. Vers le seul endroit où je pouvais aller.

Après dix minutes de marche, j'arriva enfin devant chez moi.

J'ouvris la porte et ne pris même pas le temps de saluer Mario. Je grimpa à toute vitesse aux toilettes.

Je ne pris pas la peine de refermer la porte. Je me jeta sur un des tiroirs. J'y avais caché ma lame.

Je la sortis et sans hésiter la planta dans mon poignet.

Je traça deux lignes sur chaqu'un de mes poignets.

Je sang coulait mais je m'en contre fichait.

Ne tenant plus sur mes jambes, je tomba par terre, à bout de force.

??: "Claudia !"

Je sentis une présence à mes côtés mais je ne pouvais pas dire à qui la voix appartenait. Elle me semblait pourtant si familière... Martinus.

Moi: "Martinus..."

J'avais murmuré cela tellement bas que je n'étais pas sûr que la personne devant moi l'ai entendu.

Et je me retrouva, une nouvelle fois depuis longtemps, dans le noir, dans l'obscurité.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis dans le noir.

Je n'arrive plus à contrôler mon corps.

J'ai envie de pleurer mais je n'y arrive pas. J'ai envie de crier jusqu'à n'en plus pouvoir...

Toute ma vie défila en seulement sept secondes.

**

« ??: "Claudia, je t'en prie, reviens."

Je tournais sur moi-même, espérant voir le propriétaire de cette voix.

??: "Il faut que tu te réveilles, ma puce."

??: "J'ai besoin que tu te réveilles. Claudia, je t'aime bordel !"

??: " Allez réveille-toi."

Il y avait deux personnes.

Ce n'est que lorsque les deux personnes apparurent que je sus qui ils étaient.

Moi: "Papa ? Martinus ?"

Je m'empressa de les rejoindre mais ils disparurent.

Papa: "Réveille-toi, Claudia."

Je me retourna.

Martinus: "Je t'en prie, reviens. J'ai besoin de toi à mes côtés, mon ange."

Ma vue devenait floue.

Moi: "Je peux pas..."

Martinus: "Tu peux. Il te suffit de le vouloir."

Papa: "Tu m'as vu. Tu sais qui était cet homme."

Moi: "C'était toi ?"

Papa: "Tu le sais."

Moi: "Mais t'es mort..."

Papa: "C'est ce que tu penses ? En es-tu réellement sûre ?"

Moi: "Je sais plus rien. Je comprends plus rien à ma vie."

Martinus: "Claudia, reviens. J'aime pas cette fille, la seule que j'aime c'est toi et tu le sais."

Papa: "Je ne t'ai pas sauvé de ta mère, cette nuit-là pour que tu meurs aujourd'hui. Alors réveille-toi et bats-toi !"

Moi: "J'en ai plus la force..."

Ma voix était brisée et les larmes coulaient.

Martinus: "Si tu l'as ! Je suis là pour toi, je suis là pour t'aider dans n'importe quelle épreuve. Rappelle-toi ce que je t'ai dit le jour du mariage de ta mère. Rappelle-toi de tout les moments qu'on a passé ensemble. Rappelle-toi de tous ce qu'on a traversé ensemble."

Il s'approcha de moi.

Martinus: "Réveille-toi, s'il te plaît."

Ils disparurent et le noir m'emporta à nouveau. »

Une légère pression se fit sentir sur ma main.

Je n'entendais que des murmures. Tout était assez flou mais je réussi à reconnaître une des voix. Celle à Martinus.

Il était là, à mes côtés.

Il semblait me parler et ce ne fut que quelques secondes après que je compris de quoi il parlait.

Martinus: "J'ai besoin d'entendre ta voix, de voir ce sourire qui me fait tomber chaque jour un peu plus amoureux de toi, d'entendre ton rire qui me rends encore plus fou de toi que je ne le suis déjà... Mais j'ai surtout besoin de me perdre dans ton regard. La couleur de tes yeux est la plus belle que j'ai jamais vu. Ce mélange de couleurs est juste parfait et surtout hypnotisant. À chaque fois que je croise ton regard, je reste cloué sur place, ne sachant pas comment agire. Tu m'hypnotise avec ton regard..."

« Je t'aime. »

Mais les mots restaient coincés dans ma gorge. Aucun son n'en sortait.

J'étais paralysée, dans l'incapacité de bouger quoi que ce soit.

J'étais dans le noir, une fois de plus.

J'ai peur mais je ne peux rien faire pour sortir d'ici.

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