[17] Ce Je t'aime que je sais
« Je t'aime. »
Elle ne savait plus quoi penser. Il gâchait tout, comme toujours... Ochako était perdue. Ce "je t'aime" si soudain qu'il lui avait dit... Elle ne savait pas comment réagir. Elle ne le comprenait pas. Et surtout, elle ne le croyait pas. Ne devait-il pas le savoir ? Qu'elle avait été violée, salie, bafouée. Qu'elle avait encore ces cicatrice sur ses poignets, qu'elle avait été détruite physiquement et mentalement. Il devait le savoir. C'était ce qu'il lui avait dit, ce qu'il lui avait affirmé savoir. Alors pourquoi l'aimait-il ? Elle ne le comprenait vraiment pas.
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« Euh... Denki ? Ça va ?
-Ouais ! Plus que jamais mon pote ! »
Eijiro regardait son ami, déconcerté. Il trouvait Kaminari étrange ce jour-là. Enfin, plus que d'habitude. Il souriait plus que d'habitude, sifflait plus que d'habitude, était plus heureux que d'habitude... En fait, ce que Eiji trouvait bizarre était qu'il soit aussi heureux. Que s'était-il passé au juste pour qu'il ait une telle joie de vivre ? Il comptait bien le lui demander.
« Qu'est-ce qui t'a-
-Elle a dit OUI !!! l'agressa-t-il soudainement.
-Hein ?! »
Pourquoi diable attaquait-il ses oreilles ainsi ?! Elles ne lui avaient pourtant rien fait !! Encore sonné par le soudain cris du blond, le rouquin plaça ses mains sur ses oreilles. Denki, lui, continuait de sourire bêtement dans le vent.
« Elle a dit oui, Eiji !
-Mais de quoi tu parles bon sang ? fit le roux toujours dans l'incompréhension total.
-Jiro, je sors avec elle !! »
Kirishima regarda son ami blond, incrédule. Il y avait quelque chose qui manquait... Quand lui avait-il fait sa déclaration ? Pourquoi Denki ne lui avait-il rien dit ? Pourtant, l'adolescent ne put s'empêcher de se sentir fier et heureux pour son ami. C'est pourquoi il lui sourit avant de lui donner une petite tape amicale dans le dos.
« Félicitation mon pote !
-Merci, mec ! sourit Kaminari. Il est où Katsuki ?
-Euh... Je sais pas. »
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« Fais chier ! »
Il faisait un peu gris ce jour-là, signalant un orage. Malgré ce temps, Katsuki avait décidé de sécher et d'aller se défouler sur le lac de Yuei. Il jetait violemment des bouts de cailloux sur le lac, essayant de faire des ricochets, en vain. Il était tellement énervé et violent que les petits cailloux coulaient immédiatement au fond du lac.
Bakugo était furieux. Furieux contre lui-même, contre sa bêtise et son impulsivité. Pourquoi lui avait-il dit ça ?! Elle était déjà assez perturbée avec l'autre binoclard pour qu'il lui fasse une déclaration ! De plus, il ne voulait pas entendre sa réponse. Il la connaissait déjà, certes, mais l'entendre de sa bouche l'énerverait bien trop.
Il leva le bras, s'apprêtant à lancer un autre cailloux, mais l'abaissa rapidement la seconde d'après. Il soupira d'agacement. Il se maudit d'y repenser encore. Il sentait encore ses lèvres sur les siennes, leur chaleur. Il se souvenait encore de ce baiser passionné qu'ils avaient partagé. Il n'arrivait toujours pas à y croire... Raah ! Ça lui prenait bien trop la tête ! Cette fille était un vrai casse-tête !
Et il lança cette pierre.
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« Salut Tooru. »
Il était devant elle. Devant son nom. Il lui avait apporter des fleurs, des camélias blanches.
« Je suis désolé... J'aurais pu revenir plus tôt mais j'avais quelques trucs à régler au lycée... »
Il se tut, savourant le silence paisible qui s'était installé. Le cœur battant à tout rompre, Ojiro ferma les paupières. Il se souvenait de son sourire, son magnifique sourire qu'elle n'offrait qu'à lui. Il n'avait pas su la sauver... Il n'avait pas su voir ces signes pourtant perceptibles même pour un aveugle. Tout l'alertait : son corps tremblant, son souffle rapide, ses yeux, le ton de sa voix... Elle avait changé, mais il n'avait pas voulu s'en rendre compte. Il se voilait la face, pour ne pas avoir à affronter la réalité. Il ne voulait pas être blessé par elle.
Il inspira un grand coup, une grosse bouffée d'air frais. Il voulait la voir. Il voulait tant la revoir une dernière fois...
« O... Oji... ? »
Le jeune homme se retourna et sourit à la nouvelle arrivée : Mina. Celle-ci tenait un bouquet de camélias rouges, le regard fuyant. Une seule chose le marqua ; elle s'était trompée de couleur. Le blond se retourna, lui offrant son dos. Il ne lui en voulait pas. Que ce soit pour ça, ou pour ça. Elle aussi, n'avait rien remarqué.
« Bonjour Mina... Comment va Ochako ?
-Je... Elle... Bien... »
Qui l'avait réellement remarqué ? Ochako. Elle avait été son seul soutient dans ce combat tandis que lui profitait pleinement de leur relation naissante. Eux, ils l'avaient abandonné. La seule à être restée à ses côtés jusqu'au bout était la brune... Pourtant, ils s'étaient éloignés après cet événement. Il n'arrivait plus à la regarder en face, et voir cette lueur silencieuse furieuse au fond de ses yeux lui faisait bien trop mal... Elle avait été son amie pourtant...
Ils n'étaient, certes, pas aussi proche qu'elle l'avait été avec la jeune Hagakure, mais il s'entendait bien. Pour cause ? Tooru. Cette jeune fille au sourire d'ange et à la bonne humeur maladive. Il se souvenait que pour elle, Tooru était son amie la plus proche, et surement sa meilleure amie.
Mashirao ne pouvait lui en vouloir. Ils l'avaient abandonnée. Il n'étaient pas restés à ses côtés, contrairement à elle. Et cela l'avait conduit ici...
Dans cette tombe.
« Tu... Tu ne passes pas lui rendre visite les quatorze du mois... normalement ? demanda-t-elle timidement.
-Si, mais j'ai eut quelques problèmes avec les profs ces derniers temps... »
Elle n'ajouta rien. Elle le connaissait assez pour savoir que, de toute façon, il ne lui dirait rien de plus. Ils restèrent par la suite silencieux, profitant de cette paix qui leur était offerte si gentiment. Car elle ne durait généralement jamais très longtemps.
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« Shoto ? Mais qu'est-ce que tu fais-là ?
-Tu me laisses entrer ? »
La jeune fille s'écarta et celui-ci entra. Il jeta quelques coups d'œil autour de lui. Personne, comme d'habitude. Comment pouvait-elle vivre comme ça ? Elle avait beau être riche, vivre seul ne devait pas être aisé. Elle l'accompagna jusqu'à sa chambre et le fit s'installer sur son lit. Ils se regardèrent un moment dans le blanc des yeux avant que la Yaoyorozu ne lui demande interloquée :
« Que viens-tu faire chez moi ? »
Shoto serra les poings et la regarda furieusement. Ce qu'il faisait ici ? Elle devait se foutre de lui, n'est-ce pas ?
« Ce que je fous ici ? Tu dois te foutre de moi, Momo !
-Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour que tu sois dans un état pareil ?
-Tu continus de te prostituer ! »
Les yeux de la jeune femme s'agrandir de stupeur. Elle ne comprenait pas ce qu'il disait. Elle, se prostituer ? Continuer ? C'était ridicule ! C'était lui qui lui avait ouvert les yeux sur cette activité ! C'était à cause de lui qu'elle avait abandonné tout ça, qui l'avait fait voir que l'attention de ses parents ne valait pas tout ça ! Parce qu'elle voulait qu'il la voit autrement qu'une prostituée !
« Mais que-
-Je t'ai vu, cet après-midi ! Ce mec te donnait de la tune, putain ! Je comprends pas, t'es blindé de tune, merde ! »
Alors c'était ainsi ? Parce qu'elle avait vécue ainsi par le passé, il lui balançait tout à la gueule aujourd'hui ? Elle ne le pensait pas ainsi.
« Je te l'ais déjà expliqué-
-Mais tes parents n'en valent pas la peine !
-De toutes les façons, ce ne sont pas tes affaires. »
Sa voix s'était faite plus froide et son regard s'était assombri d'un coup. Elle n'aimait pas du tout ce que le jeune homme affirmait. C'était bête et injustifié. Il n'avait aucun contexte.
« Sors de chez moi. »
Shoto ne bougea pas, les yeux rivés sur la noiraude. S'il était surpris par cet ordre soudain, il ne laissa rien paraître et continua de la fixer, impassible. Alors le voyant sans réaction, Momo haussa le ton.
« Sors de chez moi ! »
Ainsi, ce fut en soufflant que le jeune homme se leva et se dirigea lentement vers la sortie. Avant de sortir de sa chambre, Todoroki se permit de jeter un dernier regard vers l'adolescente. Il sentit le regret l'envahir, mais aucune culpabilité ne lui vint. Certes, il n'aurait pas du lui parler ainsi, s'énerver ainsi. Mais elle lui avait dit qu'elle avait arrêté. Elle lui avait mentit, et il n'acceptait pas ça.
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« C'est quoi ça... ? »
Ce qu'il voyait l'horrifiait. Qu'est-ce qu'elle faisait ?
« Mina, c'est quoi ça ?! »
Il était venue chez elle dans le but de lui parler. Il n'était pas aveugle, il avait remarqué que ces derniers temps rien allait autour d'elle et il avait ressentit le besoin d'être là pour elle. Il avait pensé avoir été suffisamment avec Ochako et de toute façon, cette dernière l'évitait alors il avait trouvé là une occasion pour aller lui parler sans s'inquiéter à tout bout de champ pour la brune. Il avait salué ses parents en entrant et était immédiatement parti dans sa chambre, comme à son habitude. Mais jamais il ne s'était attendu à la voir ainsi.
Mina était, pour lui, une jeune femme pleine de vie. Souriante, énergique, confiante. Elle avait foie en la vie. C'était pour ça qu'il était tombé amoureux d'elle. Il se ressemblait sur ça.
Si de son côté c'était la décadence la plus total, pour la jeune Ashido, elle, était dans un état de choc total. Elle ne l'attendait pas, ne s'attendait pas à le voir ici. Et elle commença à paniquer.
« Mina-
-Qu'est-ce que tu fais ici ?!
-Tu rigoles ou quoi ?! C'est à moi de te poser la question sur ce que tu fais ! il ferma la porte. Pourquoi est-ce que tu te mutiles, merde ?! se retint-il de hurler.
-Tu n'as pas à savoir ! s'affola la rose.
-Et tes parents ? Ils le savent tes parents ?! Et Momo ?!!
-Non ! Ne te mêle pas de ça, on n'a plus rien à voir ensemble !
-Mais tu te fous de moi, là ?! »
Eijiro s'était rapproché d'elle, furieux, et lui avait attrapé les bras pour légèrement la secouer. Mina n'osait pas le regarder dans le blanc des yeux. Elle ne voulait pas. Elle se sentait honteuse. Honteuse qu'il l'ait vu ainsi.
Le roux tomba soudainement à genoux en face d'elle, cessant ses reproches et la tête baissée. La jeune fille le regarda enfin, surprise et entendit seulement :
« S'il te plaît... Parle-moi... Je veux pas te perdre, pas toi... »
Et elle éclata en sanglot tandis qu'il enroula ses bras autour d'elle. Elle voulait que tout cela cesse. Elle voulait tourner la page.
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« Qu'est-ce qu'on fait ? Il n'y a aucune preuve et la supposée victime ne veut rien avouer !
-Il faut être patient, c'est tout. Tu as fait suivre son beau-père comme je te l'avais demandé ?
-Ouais. Il a apparemment plusieurs maîtresse. On l'a aperçu embrassant différentes femmes ces derniers jours.
-Il faut continuer ainsi jusqu'à un résultat. Ton fils ne se serait pas permit de te demander d'ouvrir une enquête pour rien, il te déteste. Ça doit être grave. De plus, c'est la troisième fois qu'on porte plainte pour cette fille, Ochako Uraraka.
-Qui sont les autres personnes ?
-Eijiro Kirishima et...
-Et ?
-Et la petite Tooru Hagakure. »
Le Bakugo ouvrit grand les yeux. La petite Tooru ? Celle qui s'était suicidée il y a un an ? Cette enfant au triste destin avait fini ses jours dans la rivière, vers l'Est de la ville. Ses parents avaient déclaré sa disparition après 24h sans nouvelles. Ils avaient retrouvé sont corps flottant sur la rive une semaine plus tard.
« Quels sont leur rapport avec la victime ? demanda-t-il bien qu'il connaissait déjà la réponse.
-Des amis tous les deux. »
Ils étaient perdus, tous les deux. Autant Masaro que Shota. Cette enquête prenait de plus en plus une ampleur étrange. Voilà trois qu'on portait plainte pour Ochako. Que savaient-ils de plus qu'eux ne savaient pas ?
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« On ne te lâchera plus... On te le promet, on te protégera... »
Ça, c'était ce qu'ils lui avaient promis. Tous les deux.
« Je te protégerais Ochako... Je resterais avec toi toute ma vie, je te le jure... »
Ça, c'était ce que lui, il lui avait promit à voix haute. Pourquoi lui avait-il fait une telle promesse ? Parce qu'il l'aimait. Pourquoi ne la rompt-il pas ? Parce qu'il n'était pas comme ça. Il ne voulait pas rompre sa promesse. Elle lui tenait à cœur et il n'était pas ce genre de personne.
Il n'avait parlé de cette promesse à personne. Personne sauf lui et sa meilleure amie n'étaient au courant pour ce serment. Mais il l'avait raconté à Iida. Et bien qu'il soit son ami, trahir la jeune fille était un fardeau bien trop lourd à porter. C'est pourquoi il s'était retrouvé devant chez les Bakugo à tout lui avouer, la tête baissée honteusement.
Le silence pesait lourd autour d'eux. La jeune adolescente ne dit rien, ce qui qui amplifia la peur du jeune garçon. Il ne voulait pas la perdre. C'était la dernière chose qu'il souhaitait.
Ochako, elle, se tenait droite avec les pupilles dilatées. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il raconte tout à son ami. Elle savait son petit Izuku fidèle à toutes ses promesses. Il ne serait pas du genre à tout balancé sur un coup de tête. Uraraka ne lui en voulait pas. Elle voulait croire qu'il avait une bonne raison. Elle le savait.
« C'est pas grave Izuku... Ce n'est rien, tu n'as pas besoin de mettre dans un tel état pour ça, vraiment... »
Ses jointures en devinrent blanches. Peut-être, peut-être que pour elle ce n'était pas grand chose. Mais pour lui, cela voulait dire beaucoup.
Mais comme à son habitude, Midoriya ne dit rien et hocha simplement la tête, toujours le regard fuyant, avant de s'en aller subitement sous le regard ébahi de la brune. C'est vrai... Elle ne pourrait jamais comprendre ce qu'il ressentait à ce moment-là. Tout simplement car contrairement à lui, elle ne l'aimait pas de cette façon...
~Kira, Kira~
Voilà !!!!
J'ai rien à dire...
A demain !
Motaku.
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