Chapitre 14
Durant le début d'après midi, Genma part s'entraîner sur le terrain n°3. Il s'exerce au lancé de shurikens, bien que cet art soit un de ses points forts. Concentré au possible, essayant de rejeter l'image si fatiguée et triste de sa petite sœur de son esprit. Au loin, il entend qu'on l'appelle, il se tourne alors vers la personne qui le crie mais reprend son activité quand il découvre Kakashi appuyé contre un arbre à le saluer d'un signe de main. Genma l'ignore alors, lançant un énième shuriken. Sa colère contre son meilleur ami grandit quand il est près de lui et cela le désole fortement. Jamais il aurait cru que la présence de son ami d'enfance l'énerverait autant. Kakashi s'approche de lui, voulant lui parler, mais quand Genma sent son avancé vers lui, il se retourne et jette une arme blanche sur Kakashi, qui parvient d'un seul geste à l'esquiver. Quand il se trouve assez près de lui, Genma lui envoie un coup de poing, qui une fois encore, Kakashi arrive à éviter, puis un coup de pied, sentant sa rage l'envahir. Sa sœur ne vit presque plus à cause de lui et il aimerait tellement lui faire comprendre, qu'il ne trouve que la violence pour y parvenir. Kakashi esquive facilement les coups peu engagé de son ami mais jamais il ne réplique, le laissant exprimer sa frustration.
- Bats toi Kakashi ! Crie Genma les dents serrées.
- Je ne suis pas venu pour ça Genma ! Je veux juste discuter...
- Si tu veux des nouvelles de Suki, je ne t'en donnerai pas ! S'énerve-t-il.
- Je sais, je voulais juste parler de ce qui a pu se passer, soupire Kakashi.
- Je sais déjà ce qu'il y a à savoir. Tu as fais souffrir ma sœur et c'est tout ce que j'ai besoin de savoir !
- Je n'ai jamais voulu ça et tu le sais parfaitement !
Genma perd en rage face à cette phrase car, Kakashi a raison, il n'a jamais voulu faire de mal à sa petite sœur, ce n'était pas conscient. Mais tout de même, l'état de sa petite sœur est préoccupante et il ne peut pas se permettre de passer à côté. Auparavant, il avait toujours fait attention à Suki, et Genma ne le voyait pas d'un bon œil, ne voulant pas qu'il donne trop d'importance à ce petit ange que ses parents lui avaient offert. Genma baisse les bras, prouvant qu'il ne donnera plus aucuns coups alors que Kakashi baisse sa garde, satisfait qu'il daigne l'écouter. Ils se mettent à marcher l'un à côté de l'autre, dans un silence plutôt pesant. Genma est toujours sur la défensive alors que son meilleur ami paraît bien plus gêné qu'il ne le faut. Ce n'est pas évident pour lui d'expliquer ce qui a pu se tramer dans son esprit durant ces deux mois où plus rien n'avait réelle importance. Surtout qu'il sait pertinemment que Genma lui en veut. Depuis son retour Kakashi veut arranger les choses avec les personnes auxquelles il tient le plus et Genma en fin principalement parti.
- Tu sais Genma, durant ma désertion, j'ai voulu vous protéger.
- Oui, c'est pour ça que tu as exécuté des ninjas de Konoha, ironise son ami les mains dans les poches.
- Non... Enfin, je devais garder mon statut au sein de l'organisation et puis, je pensais avoir tout perdu ! Se justifie-t-il en observant son ami.
- Suki t'attendait tout les jours, elle croyait en toi, elle, tu ne l'avais pas perdu...
- Mais...
- Maintenant, je pense que tu peux te dire que tu l'as perdu, le coupe-t-il en grognant.
Kakashi s'arrête, ne parvenant pas à assimiler ce que lui avoue Genma. Il veut pas l'admettre, il fixe alors Genma, d'un regard remplit de détermination et de sincérité.
- Jamais je n'accepterai de la perdre ! S'esclaffe-t-il.
- Kakashi, tu ne te rend pas compte du mal que tu lui fais !
- Bien sûr que si ! Et je veux pouvoir me faire pardonner.
- Et bien je te souhaite bon courage dans ce cas, n'oublie pas que l'on parle de Suki, pas d'une femme ordinaire, sourit Genma.
Bien qu'il soit toujours en colère contre son frère de cœur, Genma est touché par ses paroles qu'il qualifie de sincère. Il lui tapote l'épaule en signe de courage et s'éloigne de lui, ne trouvant plus rien à lui dire pour lui faire comprendre ses actes. Mais juste à quelques mètres, Kakashi l'interpelle une fois encore. Il se retourne donc vers lui et Kakashi arrive en trottinant, lui tendant un livre. Il interroge alors son ami d'un regard entendu.
- Tu peux le rendre à Suki, s'il te plaît ?
- Je ne sais pas si c'est une bonne idée, soupire Genma.
- Je ne te demande rien d'autre, juste lui rendre son livre.
- Ok, je lui donnerai, cède-t-il.
Genma lui sourit, car il connaît ce livre, il connaît l'attachement que Kakashi et Suki portent à ce bouquin. En lui tournant le dos pour retourner chez lui, il détaille cette couverture, qu'il a vu durant une année entière dans les mains de sa petite sœur. Il le range dans sa sacoche arrière, il sait très bien que malgré tout cela, Suki sera heureuse de retrouver son livre.
Suki s'assoit sur le bord du matelas, réveillée par une odeur délicieuse, qui lui parvient aux narines. Elle s'étire sentant ses muscles encore endoloris. Le froid vient caresser son corps devenu presque frêle, vu qu'elle ne mange presque plus. Elle attrape alors un tee shirt qu'elle trouve sur le sol. En l'enfilant, elle se rend compte à l'odeur, qu'il s'agit de celui de Yamato. Elle reste quelques minutes assise dans la chambre, à remettre ses cheveux en ordre et de masquer cette tristesse qui est devenue sa fidèle amie. Après s'être fait des promesses pour mieux se sentir aujourd'hui, elle se lève, essayant d'être enjoué même si elle est devenue une très bonne comédienne. Elle suit l'odeur alléchante qui l'emmène, bien évidemment, dans la cuisine. Elle y découvre Yamato, préparant le souper, car bien évidemment, il fait presque nuit. Elle s'appuie contre le contour de l'entrée de la pièce, détaillant son amant. Torse nu, un pantalon lui descendant merveilleusement bien sur les hanches et à pieds nus, il s'active aux fourneaux, ne se rendant certainement pas compte qu'il est observé. Elle sourit en le voyant ainsi, jamais elle n'aurait cru qu'elle le découvrirai autrement qu'un ami. Pourquoi n'est-ce pas lui qu'elle aime ? Tout serait si simple si son cœur appartenait à cet homme qui donnerait tout pour elle. Mais comme toutes femmes qui se respectent, elle ne voit que l'inaccessible. Elle soupire silencieusement en s'approchant de lui, l'agrippant par la taille, collant sa joue à son dos nu et surtout musclé. Elle l'embrasse entre les omoplates, créant un frisson de désir sur le corps de cet homme qui la désire fortement. Il sourit en sentant son corps contre le sien, mais il continu sa cuisine comme si cela ne lui faisait absolument rien.
- Enfin levée petite marmotte, rit Yamato.
- Oui, j'avais du sommeil à rattraper.
- Tu as faim ?
- Je ne vais pas refuser, ça m'a l'air délicieux, sourit Suki.
Elle s'écarte de lui et lui propose alors de mettre la table afin de l'aider un peu. Elle dispose donc la table, sous l'oeil lubrique de Yamato qui la trouve très attirante dans son propre vêtement. Suki ne veut pas avouer à Yamato que la faim ne la gagne pas du tout, malgré l'odeur si appétissante, mais elle veut rester dans cette bulle qui la rassure ces derniers temps. Elle sait qu'après le repas, elle va devoir entrer chez elle, ne pouvant pas trop s'absenter pour que son grand frère ne se doute de rien. Elle essaye alors de cacher cette appréhension de se retrouver dans le monde réel, en dehors de ces murs. Assise sur la chaise, Yamato arrive avec les plats et une fois disposé sur la table, il l'embrasse sur la tempe, lui souhaitant un bon appétit. Elle le remercie d'un sourire doux et se serre en retenant les nausées qui se préparent à lui montrer qu'elles sont bien présentes devant cette nourriture.
Yamato mange avec un réel appétit au contraire de Suki, qui joue avec sa viande, entre ses baguettes. Il le remarque rapidement et il pose alors ses propres ustensiles et croisent les mains sous son menton.
- Ne te force pas si tu n'as pas faim, dit-il en reprenant une bouchée.
- Désolée, je n'ai pas d'appétit en ce moment.
Comprenant la bienveillance de son amant, Suki pousse son assiette en soufflant, tant elle voudrait pouvoir se régaler avec ce plat préparé avec amour. Elle croise ses bras et vient frotter son front, voulant trouver une solution. Yamato discerne bien son désarroi et sa tristesse. Il se lève et vient s'appuyer contre la table, prenant une de ses mains dans la sienne, caressant la paume de son pouce. Il l'oblige ainsi, à capter son attention, ce qu'elle fait en levant le regard vers lui. Il la trouve si belle, qu'il ne peut se retenir de caresser avec doucement son visage.
- Tu reste dormir cette nuit ?
- Je... Non, je vais rentrer chez moi, sourit-elle faiblement.
Ne trouvant pas la faim, elle se met sur ses jambes et pose une main sur son épaule avant de vouloir lui fausser compagnie. Mais tenant toujours sa main dans les siennes, il la tire en arrière pour qu'elle tombe sur son torse, la plaçant entre ses cuisses afin de mieux la coller à son corps. Ainsi, il espère pouvoir lui faire changer d'avis et qu'elle reste une nuit avec lui. Perdant légèrement l'équilibre, elle s'accroche à ses épaules, bien plus larges que les siennes, en riant.
- Tu ne veux vraiment pas rester ?
- Non, il ne faut pas que l'on s'habitue...
- Oui, c'est vrai que je suis le lot de consolation, se vexe Yamato.
- Yamato, ne fait pas ça, dit-elle en se séparant de lui.
- Excuse moi...
Il comprend que ses paroles ont dépassé sa pensée et que cela fait beaucoup de mal à Suki. Il la tire une seconde fois contre lui et la serre le plus fort possible, s'excusant une fois encore, passant ses doigts dans ses cheveux. Elle se relève, elle sait que cette situation n'aboutira que sur une fin désastreuse, qu'elle fera beaucoup de mal à Yamato, mais elle ne peut pas s'empêcher de se rapprocher de lui, lui, cet ami, cet amant, qui lui fait tellement de bien. Elle l'embrasse subtilement et se sépare de lui pour aller se changer.
En passant le pas de la porte, Suki sent la douleur l'accabler, portant un poids de déception et de colère sur les épaules. Elle marche lentement, ne pouvant retenir ce boulet qui lui est enchaîné à la cheville et qu'elle croit devoir porter toute sa vie. Elle traîne des pieds et sent plusieurs gouttes lui tomber sur le visage. Le temps est à l'unisson avec son état d'esprit. Un grondement d'orage la fait sursauter, puis un flash d'éclair l'illumine. La pluie se fait soudainement très violente mais cela n'empêche pas Suki de s'arrêter en plein milieu de la rue, où tout les villageois courent pour fuir l'orage qui gronde. Elle ferme les paupières et bascule la tête en arrière, appréciant de sentir l'eau de pluie lui couler sur le visage, transperçant ses vêtements. Le froid l'envahit mais à cet instant, rien ne compte, juste le temps qui est désastreux, comme sa vie, pense-t-elle. Ses cheveux retombent en arrière, trempés comme si elle sortait de la douche mais bizarrement, elle se sent libre. Elle tend les bras de chaque côté de son corps accueillant avec ravissement la pluie qui tombe à grosses gouttes.
En pleine réflexion sur sa vie, Suki perçoit un regard insistant sur son corps. Elle baisse alors la tête et au loin, elle l'aperçoit lui, l'homme qui hante son existence. Il est trempé jusqu'à l'os, l'observant depuis son arrivée dans la rue. Mais il se moque bien d'être mouillé, d'attraper le mal, puisqu'il la croise. Il sourit sous son masque inondé et Suki ne parvient pas à retirer son regard de ce corps qu'elle désire tellement. En l'observant ainsi, elle sent ses lèvres lui picoter, comme si son corps appelé un baiser de sa part, comme si son propre organisme réclamait cet homme qui la fait tellement souffrir. Elle hésite un instant à le rejoindre, même si c'est juste pour être proche de lui, sans paroles, même si la rage est présente, mais son instinct la fait reculer et son subconscient lui ordonne de s'éloigner de lui, juste pour qu'elle puisse respirer de nouveau. Ses jambes se mettent alors à courir, ne se contrôlant plus. La pluie battant sauvagement son visage, elle court, même si sa respiration se fait inexistante, elle continu sa course jusqu'à la demeure familiale et son corps décide enfin de se calmer quand elle se trouve dans l'entrée de chez elle. Essoufflée, elle essaye de reprendre ses esprits, chassant la vision de Kakashi au loin, sous la pluie battante. Une larme coule à l'unisson avec l'eau de ses cheveux mais elle la chasse rapidement, retirant ses chaussures et sa veste qu'elle laisse avec dédain au bord du porte manteau. Genma, senbon dans la bouche, la regarde, les bras croisé sur son poitrail, étonné de la voir aussi mouillé. Elle s'approche de lui, grelotant sous l'humidité de ses vêtements.
- Tu viens d'où comme ça ?
- Nul part, je me promenais et l'orage m'a eut par surprise.
- Va prendre une douche avant d'attraper le mal.
Elle lui sourit, reconnaissante qu'il ne lui pose aucunes autres questions qui pourraient l'embarrasser. Elle ne tente pas le diable et s'éclipse presque aussitôt, avant qu'elle ne puisse atteindre sa chambre.
- Suki, attends !
Elle revient donc sur ses pas, s'attendant à des questions bien trop curieuses, elle essaye alors de trouver une excuses pour ses absences répétées mais Genma lui tend juste quelque chose. Quand elle parvient à le voir, son cœur rate un battement, l'empêchant de respirer convenablement. Elle hésite à le saisir, la main vers la couverture du bouquin, elle le fixe, comme si il n'est qu'une chimère. Mais son frère insiste, en tenant de nouveau le récit vers elle. Elle le saisit donc avec délicatesse, peur qu'il ne lui échappe.
- Qui te l'a donné ?
- Tu le sais Suki, soupire Genma.
- Je n'en veux pas...
- Prends le ! Tu l'adore ce bouquin, sourit-il pour l'encourager.
Aussitôt qu'elle le sent entre ses doigts, elle le plaque contre sa poitrine, heureuse tout de même de pouvoir le tenir contre elle. Elle s'échappe, courant jusqu'à sa chambre sous l'amusement de Genma, qui sourit de voir son comportement, juste pour ce livre. Elle claque la porte de sa chambre et jette le livre sur le lit, mais dans sa chute, il perd une feuille volante, qui tombe comme une plume à côtés de ses pieds. De sa hauteur, elle reconnaît l'écriture de Kakashi. Elle s'accroupit pour l'attraper mais la relâche aussitôt contre son matelas, se retenant d'y lire ce qui s'y trouve. Elle attrape quelques affaires sèches et se hâte à une douche bien chaude. Elle est tiraillée par la curiosité de lire ce que Kakashi a pu lui écrire et l'envie irrépressible de l'arracher en un milliers de morceaux pour évacuer sa rage. Une fois réchauffée et sèche, elle retourne dans la pièce où elle passe, en ce moment, de très mauvaises nuits. Elle est obnubilée par cette lettre qui lui est destinée, ne pouvant la lâcher des yeux. Elle range ses ustensiles de toilettes et s'assoit sur son lit, enfilant la veste de Kakashi, qui est devenu un rituel chaque soirs. Elle ne peut pas résister contre l'envie de savoir ce qu'il lui veut, alors elle prend le papier entre ses doigts et le déplie, prenant une énorme inspiration, puis prenant son courage à deux mains, elle se met à lire.
« Suki,
Je ne sais pas si tu vas prendre le temps de lire cette lettre ou si Genma acceptera de te rendre le livre. Mais j'ai ressenti le besoin de t'écrire, vu que tu ne veux pas m'écouter. Je comprend tout à fait que tu veuilles que je disparaisse de ta vie, mais je ne suis pas encore près à l'accepter.
Je t'ai fais énormément de mal, j'en suis conscient mais je veux que tu saches que mes intentions étaient bonnes. Je voulais un monde meilleur pour toi et pour toutes les personnes qui faisaient partis de ma vie.
Mais je ne peux rien changer à ce que j'ai fais. J'ai levé la main sur toi alors que jamais cela me serait venu à l'esprit. Malgré tout cela, je veux que tu saches, que tu n'as jamais quitté mes pensées, même quand mon humanité m'abandonnée. Et quand j'ai vu la détermination avec laquelle tu me défendais, j'ai vraiment réalisé mes réels sentiments à ton égard. Si tu es partie, c'est que je ne te méritais pas et c'est le cas !
Je voudrais te laisser t'éloigner de moi mais il y a ta voix dans ma tête toutes les nuits qui me rappelle à quel point je tiens à toi. Après ce baiser que je t'ai volé, je garde sur mes lèvres ce goût amer d'au revoir. Car j'ai la grande impression que jamais plus, je ne pourrais y goûter. J'ai donc imprimé au fond de mon âme, l'odeur de tes cheveux quand me lisais ce livre, qui est la preuve de l'amour que je te porte, ou encore le goût de tes lèvres.
Tu es gravée en moi Suki et je sais que mon amour est réciproque. Je suis égoïste car je ne veux pas te laisser partir car ma seule envie est d'être avec toi.
Je sais que ma punition est ton ignorance et ta haine envers moi. Mais sache que tu es la seule et unique personne, qui a atteint mon cœur et qui a réussi à panser mes plaies.
Je t'attendrai Suki, je resterai là à attendre ta réponse.
K. »
Suki serre la veste de Kakashi contre son nez, humant à plein poumons son odeur qui le qualifie et surtout qui lui fait croire qu'il est près d'elle. Ses larmes se mettent à couler, alors qu'elle lit la lettre, une fois, deux fois, trois fois... Sans pouvoir s'arrêter, s'imprégnant des paroles de l'être qu'elle aime à contre cœur. Elle chiffonne les coin de la feuille, tant elle se retient d'hurler de douleur.. Que peut-elle bien faire ? Lui pardonner serait bien trop simple...
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