Chapitre huit
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Petit mot : ce chapitre est sûrement celui que j'ai le plus retouché car celui dont j'étais la moins fière. Il ne ressemble plus beaucoup à la première version (ce n'est que mon humble avis) .
Pour ceux ou celles qui l'avaient déjà lu je vous conseille donc de le relire à présent!!
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-Calmez-vous, ne faites pas de bruit, je crois qu'elle a ouvert les yeux.
On dirait que je suis toujours au même endroit... Entourée des mêmes personnes...
Ma tête me fait tellement mal... Un marteau, un tournevis... C'est un vrai chantier là-dedans...
J'essaie de me redresser, mais les personnes qui m'entourent me conseillent d'un geste de ne pas le faire.
Les contours sont encore flous mais je peux distinguer... Un médecin, une infirmière, mon frère, et... Oh...
Mes parents...
Que font-ils ici?
Je suis tellement heureuse de les voir, d'apercevoir leurs visages inquiets et rassurants à la fois.
J'esquisse un mouvement dans leur direction mais on m'interrompt.
-Il faut vous ménager, mademoiselle. Garder le lit vous fera le plus grand bien.
Je porte alors mon regard vers ma droite et aperçois mon frère. Il est assis sur un fauteuil, avec une manière de bad boy, les jambes ouvertes, le buste penché vers l'avant, son visage aux traits tendus, crispés, dans ses mains. Comme s'il priait. Dès lors qu'il a entendu le médecin s'adresser à moi, il s'est vivement redressé, et a commencé à me fixer, un petit sourire au coin du visage. On dirait qu'il a plutôt l'air soulagé de me voir en vie.
Je regarde à nouveau le médecin. Il a l'air d'attendre une réponse de ma part mais il m'est impossible de parler.
Devant mon air interrogatif, le médecin poursuit:
-Vous avez fait un malaise vagal, suivi d'une crise cardiaque. Vous êtes restée inconsciente plusieurs jours. C'est pourquoi il est impératif que vous vous reposiez.
Inconsciente? Moi? Plusieurs jours?
J'acquiesce, en signe de compréhension, je n'ai pas la force de faire autre chose.
Je sens une main douce attraper la mienne et la caresser... C'est ma mère, elle sanglote silencieusement, le visage baigné de larmes. Je lui rends son sourire pour la rassurer, lui montrer que je suis bien là et que je n'ai pas l'intention de repartir.
Le médecin reprend alors:
-Je pense que vous ne pourrez vous lever que dans quelques jours... Je reviendrai vous faire part des résultats des autres analyses et vérifier votre état dans quelques heures.
Sur ces paroles, il salue mes parents, tourne les talons et sort de la chambre, suivi de près par la jeune infirmière.
Mon père, les yeux brillants, se rapproche alors de ma mère et de mon lit, presque en hésitant.
-Ruby, je... J'ai eu tellement peur... Il murmure mais je l'entends et sa voix à peine audible me fait chaud au cœur.
Ma mère, qui n'a pas dû l'entendre se penche vers moi et s'écrie de manière tellement théâtrale et dramatique - oui avec la main sur le front et tout - qu'on dirait qu'elle a préparé sa réplique depuis longtemps déjà.
-Ma fille chérie! Mon dieu, tu es bien là! Ces derniers jours ont été les pires de toute notre vie. Tyler est resté à ton chevet depuis ton admission.
Je me tourne alors vers mon grand frère, reconnaissante, et lui sourit. Une ébauche de sourire prend place sur son visage fatigué mais ses yeux ne rient pas. C'est étrange.
Je sens d'un coup mes paupières se fermer et mon corps tomber et je me promets de lui poser la question quand je me réveillerai.
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Lorsque je me réveille à nouveau, je remarque que mes parents sont partis, il ne reste que Tyler, toujours assis au même endroit.
-Alors? La Belle au bois dormant s'est enfin réveillée?
Enfin, il sourit vraiment! Je me redresse d'un coup, mais mauvaise idée : j'ai l'impression d'avoir reçu un poids d'une tonne sur la tête. Je grimace en plissant les yeux, et Tyler s'approche de moi en me voyant dans cet état.
-Ouah attends un peu avant de te lever! Les parents sont allés chercher quelques petits trucs à manger et...
Il s'interrompt et me regarde.
-T... Je me racle la gorge, ma voix est enrouée à force d'être restée inactive aussi longtemps. Tyler, je... Merci
-De quoi?
-D'être resté. Ça me touche. Beaucoup.
Il parait gêné et passe une main dans ses cheveux, en se tournant vers la fenêtre, à sa droite.
-C'est normal. Qu'est-ce que je ferais pas pour ma petite sœur, voyons? Il se tourne de nouveau vers moi et me regarde dans les yeux. Surtout que à ce qu'il parait, tu aurais pu mourir. Tu le sais ça? Je crois que j'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Tu n'as pas intérêt à me refaire un coup pareil.
Je reste bouche bée face à ses aveux. Il n'est pas du genre à parler comme ça, donc ses paroles m'émeuvent énormément.
-Regarde imbécile c'est de ta faute, à cause de toi je pleure maintenant!
Il vient me prendre dans ses bras et nous rions de bon cœur.
-Au fait, dit-il alors que je me redresse - doucement cette fois- il y a quelque chose que je n'ai pas dit aux parents.
-Ah?
On dirait qu'il attend que je réponde mais je ne sais absolument pas de quoi il parle.
-Ils pensent que tu étais avec moi et que j'ai appelé les secours. Mais ce n'est pas ce qu'il s'est passé. Il scrute mon visage pour détecter une quelconque réaction de ma part mais rien. Je ne vois pas où il veut en venir. En réalité, j'étais... Il me semble voir ses joues se teinter de rouge. Oh, peu importe. Ce que je veux dire c'est que tu n'étais pas avec moi. J'ai reçu un appel d'un numéro masqué disant que tu étais inconsciente, qu'il t'était arrivé quelque chose et que je devais absolument te rejoindre. J'ai pensé à une blague au début mais la personne avait l'air tellement paniqué que j'ai décidé de la prendre au sérieux et de faire ce qu'elle me disait.
Une seconde... Quoi?
-Donc la personne avec qui tu étais t'a amenée ici... Dis-moi, c'était qui?
Très bonne question, fréro. J'ai beau chercher, impossible de m'en rappeler.
-Aucune idée, Ty
-Oh, arrête, c'est bon tu peux me dire. T'as honte? T'étais avec un garçon?
Je sens mes joues rosir légèrement.
-Mais non, pourquoi tu dis ça?
D'un geste enfantin, il désigne on visage de la main et se met à rire.
-Ne mens pas, tu as rougi!
-Mais je ne rappelle plus Tyler...
-Qui c'est? Je le connais?
Des flashs me reviennent soudain. Je me rappelle un verre, une table, du noir et un visage au dessus de moi. Une visage de fille.
-Ah, je sais!
-Alors?
-J'étais avec une fille, elle s'appelle Emi et avant que tu ne me poses la question; non tu ne la connais pas!
Il baisse la tête et semble vouloir se rappeler de quelque chose.
-Pourtant, la voix... La voix du téléphone, il me semble bien que c'était un garçon.
-Eh bien, je sais pas, ça devait être son frère, c'est tout!
Il se redresse brusquement.
-Tu le connais, son frère?
Ne me dites pas que Tyler le pseudo-frère protecteur est de sortie!
-Eh bien... Je l'ai déjà vu... Et... Et puis d'abord ça ne te regarde pas, petit commère! Je termine ma phrase en baillant.
-Eh ben, c'est la première fois que je vois une personne dormir autant... T'es pire que le Schtroumpf Paresseux!
Il n'a pas vraiment tort...
-Wowowo, on se moque pas des Schtroumpfs, ok?
Il pouffe et se rapproche de moi.
-Fais attention à toi, dit-il en m'embrassant sur le front.
-Ne t'inquiète pas, je ne risque rien en dormant. Et puis au pire si quelqu'un veut m'attaquer, t'es là, nan?
Il se rassoit à son siège et l'image de lui contractant ses bras pour faire ressortir ses muscles m'arrache un sourire, avant que Morphée m'accueille avec joie, m'attirant vers des contrées lointaines, dans un sommeil tourbillonnant dans un royaume peuplé de Schtroumpfs, de couronnes et de ces barres de chocolat qui m'ont tant manquée.
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