Le Roi Sous La Montagne

Je vais poster les 3 derniers chapitres dans les 3 prochains jours car simplement j'ai fini ce soir et j'aimerai vraiment partager avec vous tout ça et surtout finir cette douce aventure !
Je vous embrasse fort et bon courage à vous!

Les jours semblèrent s'écouler à une vitesse affolante, et la montagne et ses alentours semblaient soudainement en ébullition. Thorin était rarement en vue, et passait bien du temps dans sa chambre à revoir les plans de bataille fournis par Gandalf, tandis que le reste de la compagnie surveillait l'entrée, faisait aller et venir les hommes à l'intérieur pour les armer et les entraîner au combat au chaud ou bien simplement pour les abriter lors des repas. L'ancienne ville de Dale avait également été prise par les hommes. Elle se trouvait à l'ombre de la montagne et selon les éclaireurs, les gobelins se présentaient pour très clairement ne pas se placer de ce côté du relief. Elle fut alors le refuge parfait pour femmes et enfants. Des renforts avaient tout de même été placés dans la ville pour protéger ces plus fragiles en cas d'un changement soudain de direction par les Gobelins qui étaient dirigés par le fils du roi Gobelin, Azog, qui commandait ses armés, et qui dirigeait également le gobelin lui plus affreux de tous, son fils, Bolg. Il avait été élevé dans la guerre et pour la guerre. Il était chef de toute leur armée et depuis bien longtemps il avait couvert son corps de cuirasses et autres morceaux de métal qu'il avait inséré dans sa peau à des endroits stratégiques. Bien peu des malheureux qui avaient osé l'attaquer avaient réussi à le blesser tandis que pas un seul n'a survécu aux blessures qu'il leur avait infligé. Cet être monstrueux ne vivait que pour boire le sang de ses ennemis, et noyer leurs familles dans le chagrin.

Ces gobelins ne désiraient qu'une seule chose, venger la mort de leur roi plus loin dans les mines des montagnes de Brume. Ils avaient donc levé la plus grande armée possible, amenant avec eux des créatures qui se cachaient dans l'obscurité, des choses à la peau délavée et pâle qui rampaient autrefois dans des crevasses et qui aujourd'hui voulaient prendre les armes pour évincer Thorin, celui qui avait osé vouloir reprendre la richesse de son peuple. Ils montaient des Wargs enragés qui avaient soif de sang de nains, et qui, lorsqu'ils entendirent qu'Hommes et Elfes se joignaient au combat, se mirent à saliver une écume blanche, témoin de leur appétit sans fin... ils approchaient à grande vitesse mais fort heureusement, ils furent devancés par les nains des Monts de fer qui vinrent en chanson, soufflant dans d'immenses cornes, frappant sur des tambours en peaux épaisses, et surtout suivant le cousin de Thorin, dont la barbe rousse roulait sur la tête de l'immense sanglier qu'il montait. Ils allèrent tous ensemble jusqu'à l'immense porte de pierre qui s'ouvrit pour laisser le passage dans la montagne. Ils furent accueillis par une quatorzaine de nains joyeux qui leur offrirent le souper, et une grande fête s'apprêtait à être lancée. Mais bien heureusement, le roi et maître de ces lieux calmit la joie de tous les soldats en leur priant de garder l'esprit clair en vu de ce qui les attendrait très vite. Et c'est ainsi qu'il s'exprima lorsqu'il grimpa sur l'avant de son trône, hissant sur ses épaules son simple manteau de Warg.

« Mes amis, vous avez répondu à mon appel désespéré et avez décidé de protéger les richesses de votre peuple, de suivre vos proches et Par Durin jamais je n'oublierai ce geste. » un instant de liesse coupa Thorin avant qu'il n'élève ses mains en signe de silence. « Les gobelins sont à nos portes et ils ne seront pas seuls. Le vent souffle et il amène avec lui une bataille sanglante... nous nous devons de garder un esprit clair, et de garder en tête que la vie de l'autre est entre nos mains. Protégez vos frères, vos pères et cousins, montrons à ces monstres quel est le métal des nains ! Montrons leur que notre peuple est fort, guerrier, bon et surtout... montrons leur que jamais personne ne pourra essuyer nos droits !! »

On hurla de joie dans l'immense salle du trône alors que Bilbon, aux côtés de son ami Fili, regardait le grand souverain prononcer son discours. Son regard était toujours d'une tendresse infinie, mais derrière cet air, il cachait un bien affreux sentiment, qui rongeait ses tripes et son cerveau. Il avait peur. Mais il n'avait pas peur pour lui, pas plus que lorsqu'il se trouva face à Smaug, mais il mourrait de peur pour Thorin, comme s'il voyait une ombre planer au-dessus de la tête de cet amant qu'il ne découvrait qu'à peine. Chaque nuit, il ne trouvait le sommeil que bien tard, et son estomac se trouvait noué par l'appréhension, et il savait parfaitement que Thorin avait aussi peur. C'était évidemment le cas, mais ce guerrier n'avait jamais eu peur pour lui, après tout il avait déjà affronté des gobelins, des orques même. Il avait peur pour Bilbon, qu'il ne se mette à nouveau en danger, qu'il finisse par définitivement se tuer en voulant sauver quelqu'un d'autre... souvent il lui revenait l'image de lorsqu'il s'était placé devant la lame de Legolas pour sauver Bombur, et il y repensait chaque fois qu'il osait passer sa main le long du ventre nu de son hobbit. Sa peau avait fini par se souder à nouveau, mais il savait que si son cœur était touché cette fois aucune cicatrisation ne saurait sauver cette petite âme.

Il descendit de son estrade en mordant faiblement sa lèvre inférieure et se lança vers Bilbon. Il allait le prendre dans ses bras à nouveau mais c'est alors qu'un grand cri résonna dans la salle faisant taire tous les soldats. On entendit hurler dans une corne le vieux Balin depuis la grande porte. « L'armée de Gobelins est en vue !! ». Le roi se précipita alors à la porte pour observer l'horizon. La nuit commençait à se lever pour laisser place au jour, et au loin, on pouvait voir des grandes torches au feu vacillant, comme des étoiles s'avançant vers le sol. Il était donc temps. Et Les nains n'étaient pas les seuls à avoir vu l'armée arriver. Sur le camp d'hommes et d'elfes, on s'agitait déjà, et bien vite les rangs étaient formés devant la montagne. Elle sembla d'ailleurs régurgiter des milliers de nains armés jusqu'aux dents, qui se placèrent devant la précieuse porte. La compagnie, elle, qui représentait la flamboyante armée de la montagne solitaire, l'armée D'Erebor, c'était placé derrière eux. Le roi avait enfin enfilé l'armure du Suzerain, son heaume était argenté et poli, son armure, renforcée au mithril, son poing armé par l'une des plus belles épées elfes, et à ses côtés se tenaient ses amis. Bombur, Bofur, Dwalin, Balin, Ori, Nori, Oin, Gloin, Fili, Kili, Bifur, Dori, et surtout... Bilbon. Il le regarda, la peur au ventre mais son Hobbit semblait si déterminé, jamais même il n'avait vu ce regard dans ses yeux, sauf peut-être lorsqu'il tua le dragon. Il le voyait armé et cela lui rongea le ventre, Bilbon allait se battre. Il bafouilla un instant et son regard croisa celui de Gandalf qui se tenait derrière eux encore, hissé sur son cheval.

« Je prendrais soin d'eux Thorin. J'en fais la promesse. » Murmura le magicien
« Et moi aussi. » affirma Thauriel en s'avançant à leurs côtés, tenant son arc et son dos droits.
« Et vous pouvez compter sur moi. » Légolas se courba face au roi sous la montagne avant de se mettre aux côtés de Thauriel non loin du Magicien.

L'armée avait pendant ce temps fini d'approcher et on put comprendre à quel point ils étaient nombreux. On voyait les pointes de leurs lances percer leurs rangs et tout devant, on les vit, les deux gobelins pâles qui avaient juré de tuer Thorin et de récupérer son or. Il les regarda de son air sévère mais il ne dit rien, il savait qu'à présent, il fallait se battre et être meilleurs.
Un grand coup de corne résonna du côté des rangs ennemis, qui se précipitèrent alors vers les nains des monts de fer. Ceux-ci mirent leurs lances en avant, prêts à encaisser le choc, tandis que les elfes avaient pointés leurs arcs vers le ciel. Thranduil, au-devant de son armée galopait sur son magnifique étalon et lorsqu'il sut son armée prête il hurla.

« Tirez ! »

Les flèches filèrent dans l'air en sifflant, emmenant avec elles parfois le feu et la mort. Elles retombèrent au sol dans une pluie cinglante qui perça les peaux et les cœurs. Beaucoup tombèrent sous cette première salve, et sous les suivantes également. Les gobelins s'écrasèrent alors sur les lances. Beaucoup succombèrent également, tombant sur le sol glacé. Mais les autres passèrent cette première défense et ce fut le début d'un long et sanglant combat. Les nains étaient de puissants guerriers, on aurait dit qu'ils piétinaient les gobelins sur leur passage, et décimaient les géants qui les accompagnaient, tandis que les elfes flottaient presque au-dessus du sol montrant toujours plus d'agilité, de force et d'habileté. Ils étaient de loin les meilleurs combattants ce jour-ci, tandis que les hommes avaient su montrer une rage meurtrière, animée par le souvenir de leur ville sur le lac brûlant et luisant sur la surface de l'eau. Les larmes roulaient sur les joues chaque fois qu'un des alliés tombait lourdement au sol, mais chaque pas amenait les armées vers l'intérieur de celle des gobelins. Rapidement, ils furent séparés et prit en étau entre nains hommes et elfes. Mais pourtant Bolg ainsi qu'Azog refusaient d'abandonner. Azog, lui, c'était juré de faire tomber la tête de Thorin. Ainsi monté sur son Warg il se lança alors vers le Roi sous la Montagne, passant sur n'importe qui qui puisse se dresser devant lui, et cela n'échappa au grand roi Nain. Il se dressa sur un rocher non loin et fit signe à Gandalf d'agir. Le vieil Homme attrapa alors Bilbon par la ceinture et le hissa sur son étalon avant de partir au galop vers la face ombragée de la montagne. Il eut beau se débattre et hurler, il n'avait pu s'échapper de la prise du magicien, ne pouvant voir alors que les nains se battant alors que les surplombant, Thorin avait serré son épée dans sa main et c'était abrité derrière son bouclier. Au loin, on vit le gobelin pâle serrant les poils du monstre sous lui, s'approcher plus vite encore de ce chef nain avant que dans un choc d'une violence inouïe, le guerrier ne soit éjecté en arrière poussé par la gueule pleine de dents du Warg. Le hobbit hurla de toutes ces forces lorsqu'il le vit retomber lourdement sur le sol couvert de sang. Il ne put tenir cette vue plus longtemps. Il poussa sur ses petits bras le plus fort possible et tomba au sol lourdement, tête la première. Il eut immédiatement le tournis et son sourcil semblait saigner car une longue ligne chaude c'était mise à ruisseler le long de sa paupière. Mais bien peu l'importa. Il serra Dar dans sa main en serrant les dents puis il avança. Son cœur battait à tout rompre, ses yeux allaient et venaient si bien qu'il avait la sensation de tout voir, chaque coup qui risquait de le toucher, il l'évitait, chaque monstre qui voulait l'attaquer, il lui tranchait la gorge. Et il remonta ainsi, le pas vif jusqu'à l'emplacement où se trouvait son Roi. Dans ses tempes résonnaient les chants nains de ses amis; filaient les images de son amour devant ses yeux et il senti la chaleur monter dans sa gorge. Il n'était pas question de le laisser tomber.

Il le vit malmené par le Warg blanc du gobelin dont le sourire édenté fit frémir Bilbon. Il pendait dans la gueule de la créature ses longs cheveux se faisant souffler au gré du vent et du sang ruisselait le long de son front. Il avait pris trop de temps avant d'arriver. Thorin avait été désarmé, et il était inconscient, mais il était encore temps. Il se posta alors aux côtés du Gobelin qui le regarda en riant longuement. Il pencha alors la tête sur le côté en faisant rouler son épée entre ses doigts. Il l'entendit parler, lui parler, mais il n'en comprenait pas un mot, cette langue semblait être celle qui était parlée bien loin à l'Est de la Terre du milieu, une langue maudite que jamais le hobbit n'avait désiré apprendre, mais il s'en fichait bien à présent, il allait lui montrer. Il passa ses doigts dans la poche de son veston et en sorti lentement un anneau doré qu'il fit rouler entre ses doigts. Dès lors, le gobelin sembla se figer et le Warg poussa un couinement qui desserra ses mâchoires, mais pas assez pour laisser tomber le roi. Bilbon posa alors l'anneau à son doigt et un sourire large aux lèvres il parla.

« Au nom de Thorin, fils de Thrain, fils de Thror. »

Le gobelin fut pris d'un violent frisson lorsque le hobbit disparut à ses yeux et il serra ses doigts dans la crinière de son Warg. Il lui hurla d'achever le roi, et cette fois, sans vraiment savoir pourquoi, Bilbon l'avait compris. Il se précipita au niveau de la gueule de la créature et présenta son épée. Il trancha violement la mâchoire et la gorge de la créature qui tomba lourdement au sol après avoir relâché le corps de Thorin. Le gobelin roula au sol dans un son sourd et il prit son épée sans savoir comment agir. Il frappait et fouettait l'air en signe de menace, reculant au sol comme un animal blessé. C'est alors qu'il senti une sensation glaciale au creux de son ventre qui le fit grogner de douleur et c'est là qu'il apparut, se tenant droit devant lui, l'œil déterminé, et noircit par la colère. Bilbon, fils des Touc, avait planté Dar au plus profond de sa poitrine. Il suffoquait déjà et la dernière chose qu'il vit, fut ce visage empli de colère être fouetté par l'air glacé, ses bouclettes paraissant si enfantines, se trouvant couvertes de sang alors qu'elles glissaient sur ses yeux. Ce jour-là, Azog s'éteignit en quelques minutes. Mais Bilbon ne s'arrêta pas là. Lorsque Gandalf fut en vue il lui confia Thorin qui avait besoin de soins urgents et il fut amené à l'ombre de la montagne dans le camp d'hommes, tandis que lui foula de ses grands pieds la terre retournée pour rejoindre Thauriel qui avait personnellement désiré assurer la défense de Kili, mais ils semblaient bien en difficulté. Ils s'étaient tous deux retrouvés face à Bolg qui n'avait qu'une envie à présent, percer le cœur de ce jeune nain, héritier de Durin qui lui barrait le chemin vers le trésor. En effet, il avait su assommer lourdement l'elfe rousse dont le crâne saignait abondement, et il avait vu la peur dans les yeux du nain qui avait tenté de protéger la demoiselle. Il comprit alors que son cœur avait été affaiblit par l'amour et il frappa de plus en plus fort contre l'épée de Kili. Mais Bolg ne savait pas une chose, l'amour avait su révéler la force chez un autre. Il s'approcha armé de sa petite Dar et enfila son anneau comme on maniait une arme avant de se lancer vers Bolg.

Kili était dans une très mauvaise position. Bolg tenait au-dessus de son cœur une immense hache qui lentement tombait et tombait vers lui. Ses forces le quittaient alors qu'au sol, il poussait sur la main déformée et immense du Gobelin. Il le regardait dans les yeux, un filet de sang roulant du coin de ses lèvres, la peur, la haine et le désespoir dans ses iris. Il ne voyait que la vengeance dans celles du monstre mais c'est alors qu'il les vit se révulser alors que sa bouche émettait des claquements. La force dans la main calleuse mourut en même temps que lui. Il tomba lourdement sur le flanc droit libérant Kili au passage qui toussa fortement en reculant. Il vit soudainement apparaître le cambrioleur qui ne lui laissa guère le temps de parler avant de repartir au combat. Il sauva bien des vies ce jour-là, préservant les deux frères ses amis tous les membres de sa compagnie chérie. Et le combat dura un jour entier. Lorsque le soleil déclina à nouveau, la neige avait commencé à tomber mais on vit au loin, dans l'horizon, apparaître des silhouettes plumées. Les aigles avaient décidé de prendre part au combat et éradiquèrent les gobelins restants et tous ceux qui tentaient de fuir. La montagne était sauvée, l'hiver était à nouveau arrivé, et la neige vint lentement recouvrir les corps au sol. Les survivants s'étaient repliés à l'abris les visages tuméfiés, scarifiés et sanguinolents. Mais cela n'importait peu. À présent l'air était de nouveau pur, la neige effaçait cette odeur brûlante de sang et de métal qui trônait devant la demeure de Thorin, et les soldats purent aller se reposer et manger.

Bilbon était longtemps resté à marcher dans la neige rougie alors qu'il respirait l'air glacial son anneau entre ses doigts. Ses mains étaient couvertes d'un sang épais et Dar gouttait sans arrêt, mais la lueur bleutée qu'on y voyait auparavant c'était éteinte, plus un seul gobelin n'était à proximité. Azog et Bolg étaient morts effaçant ainsi la lignée du roi Gobelin sous les Montagnes de Brume, et la lignée de Durin semblait sauve. Il tourna lentement sa tête vers l'ombre de la montagne où le camp était rempli de soldat blessés et affamés. Les femmes et les enfants s'affairaient à les sauver et les nourrir et c'est alors que Bilbon s'y avança. La ville de Dale avait su protéger tous les plus vulnérables et il n'y eu aucune perte. Les tentes qui y avaient été montées étaient bien en place et le hobbit savait qu'il y trouverait ses amis nains. Il remonta le camp sous les regards de tous, des hommes, des elfes et des nains, qui jamais n'auraient cru voir un Hobbit l'air si guerrier. Son torse était gonflé, sa main était ferme et ses yeux n'étaient plus que détermination. Un murmure courrait derrière lui, mais lorsqu'il croisa Kili au détour d'un chemin, qui le remercia de lui avoir sauvé la vie, ce murmure se changea en une acclamation qui monta et remonta le long du camp. Bilbon se tourna alors vers les soldats qui se levèrent et hurlèrent pour lui avant de tous se féliciter les uns les autres. On n'avait pas voulu fêter cette victoire, car beaucoup avaient succomber, même parmi les elfes, ces créatures dont le combat semblait gravé dans leur sang. Mais la joie d'avoir récupéré la montagne et d'avoir survécu avait gonflé leurs cœurs. Mais c'est alors qu'on entendit un cri rauque s'échapper d'une tente non loin où on put voir deux torches brûler à l'entrée. Bilbon se tourna vivement vers cette voix et entrouvrit sa bouche.

« JE VOUS DEMANDE DE ME LAISSER SORTIR !! »

On vit alors apparaître hors de la tente un nain en colère le torse emballé dans des linges propres. Thorin... ses cheveux étaient tombés sur ses yeux éclairs et il le cherchait, il ne cherchait que lui. Bilbon ouvrit en grand ses yeux et se précipita à sa rencontre, abandonnant son épée à Kili qui, mal à l'aise était retourné auprès de Thauriel qui se faisait soigner sa blessure au front. Lorsque Thorin le vit enfin il serra ses poings et s'avança également à la rencontre du Hobbit. Une fois à quelques pas de lui il hurla à nouveau.

« Ne vous avais-je pas dit d'être prudent, ! De ne pas venir me sauver ?! de ne pas être stupide et de fuir face au danger !!! » Il tint son flanc percé par les dents du Warg alors que Bilbon c'était figé. Il avait soudainement pali et mordit sa lèvre. Il savait qu'il n'aurait pas dû agir ainsi, mais seul son cœur avait parlé... il baissa lamentablement la tête et Thorin s'approcha encore, boitant avant de relever son visage en poussant son menton du bout de l'index. « Je ne m'étais jamais autant trompé... »

Le hobbit entrouvrit la bouche, étonné, et il senti alors immédiatement le corps de son aimé se plaquer au sien avec force. Il grogna faiblement sous la légère douleur engendrée par la pression sur ses plaies mais ce son fut vite étouffé par les lèvres brûlantes de son Roi qui, une main glissée dans sa chevelure bouclée le remercia dans un baiser fougueux. Son souffle chaud s'envolait dans des volutes de vapeur blanche par son nez fin alors que sa bouche sans arrêt capturait et relâchait celle de son aimé. Leur baiser rappelait celui qu'un homme partagerait avec son épouse à son retour d'une longue guerre sanglante... on sentait que l'amour étreignait leurs cœurs, et même Gandalf fut gêné d'y assister. Il se glissa sous son chapeau d'où on ne vit dépasser que sa pipe alors que de son côté Thranduil avait ouvert en grand la bouche. Il bafouilla alors en se tournant vers le magicien.

« Quelle folie... »
« Que voulez-vous Thranduil... la guerre révèle bien des choses. »

Thorin relâcha lentement la bouche de Bilbon qui vint se lover dans ses bras avec tendresse écoutant le cœur du nain pour être sûr qu'il était bien là, bien vivant, bien à lui. Un sourire orna ses lèvres lorsqu'il les entendit, les contractions folles de ce cœur guerrier. Il fut ensuite vite pris en charge pas un médecin au nom du Roi sous la montagne car il n'avait pas su éviter bien des coups d'épée. Et ce jour-ci il le passa à se reposer. Ceux suivants, on s'occupa des corps abandonnés. Les corps d'elfes nains et hommes avaient tous reçus une sépulture à la hauteur de leur courage, tandis que les corps des gobelins avaient été brûlés au bord du lac. Vint ensuite la cérémonie, le couronnement. Officiellement détenteur de la Pierre du Roi, Thorin organisa un grand diner sous la montagne après l'avoir fait nettoyer de fond en comble, pour officialiser son statut. Gandalf fut celui qui posa la couronne ouvragée sur le front du nain tandis que toutes les races alliées avaient été conviées à la cérémonie. On mangea comme on n'avait jamais mangé, et on but des tonneaux et des tonneaux. La lune avait brillé au-dessus de la montagne et enfin, il prit place sur le trône de pierre au milieu de la salle. Tous chantèrent alors à la gloire de Thorin, Bilbon en tête guidait les chanteurs. Il montra alors à tous comment ils faisaient la fête à la Comté et grimpa sur la table du diner avec sa chope de bière. Accompagné par Fili et Kili, ils dansèrent et chantèrent sans cesse, faisant rire au loin le Roi qui avait hissé au-dessus sa tête sa précieuse Arkenstone. Jamais encore la montagne n'avait connu un si bel événement. Il dura toute une nuit et au petit matin, tous avaient trouvé un lit où se coucher. Bilbon, lui, trouva sa place aux côtés du roi éreinté sous de grosses couvertures de laine, non loin d'une cheminée de pierre. Thorin, torse nu, accueillit un Bilbon en pyjama dans ses bras avant de glisser ses doigts dans ses cheveux bruns, défaisant et refaisant les boucles.

« Quelle magnifique soirée... »
« Oui... Sans vous Bilbon... »
« Cessez donc de ressasser tout cela, je n'ai fait que suivre mon cœur, vous l'auriez également fait. Jamais je n'aurai laissé qui que ce soit vous tuer... »
Thorin hocha de la tête avant de rire doucement. « A présent, voilà que vous occupez la place de la Reine sous la Montagne. »

À ces mots Bilbon se figea un instant. Il venait de penser à une chose. Allait-il réellement abandonner son trou de Hobbit pour la Montagne ? lorsqu'il était parti il n'avait pensé qu'au retour, parfois évidemment il se voyait dans les bras de Thorin, mais il se voyait toujours dans son jardin de derrière, plantant de la lavande, portant des chemises légères et vivant une vie de jeune vieux. Mais à présent, il voyait Thorin le front paré d'une couronne dorée, ses amis devenus de grands guerriers, lui-même devenu grand tueur, maniant l'épée comme il ne l'aurait jamais cru. Il allait à présent être parmi les nains, gérant les entrées et sorties de l'or ? Devenant le compagnon d'un grand Roi ? Cela l'effraya soudainement alors qu'il s'était enfoncé contre son torse musclé. Ce soir-là il ne désira pas plus parler, et préféra dormir en tenant son amant dans ses bras. Puis, le lendemain en fin d'après-midi, lorsque les convives partirent, le Roi honora ses promesses.

Ses compagnons repartirent chercher leurs familles en sachant qu'ils possédaient une grande partie du trésor du Roi, les elfes repartirent avec des gemmes blanches, pures, brillantes, que Thranduil convoitait comme il n'avait jamais rien convoité. Gandalf, reparti avec ce qu'il avait demandé, un grand sac de nourriture. Les nains des monts de fer reçurent bien des coffres d'or et d'argent, et pour finir, Bard emporta avec lui de quoi reconstruire et faire florir à nouveau la ville sur le Lac. Et le Roi sous la Montagne avait su honorer tout un chacun. La rumeur du Roi de retour sous la montagne avait couru bien vite dans toute la terre du milieu. Et le peuple de Durin revint encore plus beau qu'avant dans leur demeure. Ils retrouvèrent leurs maisons, leurs biens, leurs vies. Et Bilbon... lui ? Il se tenait toujours aux côtés de Thorin, ne lui parlait que peu car son rôle de roi l'accaparait chaque jour, et il se senti perdu. Il ne voyait plus le soleil sous la pierre, et son jardin lui manquait. Les vêtements de nains ne lui allaient plus, et alors qu'il avait déjà passé bien des semaines à vivre auprès de Thorin, il fouilla dans un grand coffre de bois au fond de leur chambre. Il s'agenouilla face à l'objet qu'il ouvrit en le faisant grincer. À l'intérieur il y retrouva son veston abîmé, sa chemise froissée et son pantalon avec bien trop de boutons. Il les ramena contre lui et caressa lentement le velours du vêtement. Il trouva bien vite Dar au fond avec sa cotte de mithril magnifique, brillante, incassable, impénétrable. Il senti alors quelques petites choses rouler le long de sa cuisse. Trois petits glands... il les attrapa et les regarda au creux de sa paume. Il aurait tant voulu les planter dans son arrière-cour. C'est alors que la porte se déverrouilla et le Roi entra. Il se déchargea de sa couronne, ses atours et son manteau avant de regarder son amant.

Lentement, il s'agenouilla à ses côtés et regarda tout ce qu'il avait sorti, ravivant le passé. Il ne pouvait pas se voiler la face, il avait vu le regard de Bilbon passé de radieux à empli d'ombres et de tristesse. Un Hobbit ne vivait pas dans les mines, il vivait sous le soleil, regardant les blés dorer, fumant du vieux Toby devant l'entrée de leur trou... Il posa alors délicatement sa main rude sur la sienne et plongea son regard éclair dans le sien. Il ne put ignorer longtemps la pellicule humide sur les iris marrons avant qu'une larme vienne glisser en silence le long de la joue délicate du hobbit. Il l'effaça du bout d'un pouce avant de mouler sa main sur sa joue.

« Vous êtes malheureux ici... »
« Ma maison me manque, mon fauteuil me manque... mes livres me manquent... je m'étais juré de planter ces glands, de revoir la neige sur mon jardin, de replanter mes fleurs éternelles... »
Thorin resta silencieux et déposa le baiser le plus léger qu'il puisse sur la bouche à présent couverte de larmes de Bilbon. Son cœur était dur lorsqu'on ne le connaissait pas, mais Bilbon avait ramolli son cœur et à présent, sa poitrine lui chauffait, le torturait... mais il ne pouvait se résigner à garder son amour avec lui, c'était comme garder un rossignol dans un cage au fond d'un cellier... il l'avait privé de son bonheur, l'avait changé, l'avait mutilé sans le désirer... il ne pouvait en faire plus. Il prit alors son visage en coupe et la voix chevrotante il murmura.

« La Comté vous attend depuis trop longtemps à présent. Votre cœur y est déjà retourné, il faut à présent prendre vos affaires et retrouver votre monde... je... je demanderai une escorte. Car même si notre passage à vidé les terres sauvages de bien des dangers, il vous faut un guide... rentrez donc planter vos fleurs, vos chênes... »
Bilbon secoua vivement sa tête et posa ses mains sur ses épaules. « Non Thorin. Loin de vous mon cœur repartirait à Erebor... je ne partirais pas... »
Thorin le savait, Bilbon n'aurait jamais voulu partir s'ils partageaient encore tant de sentiments. Il retira ses mains de ses joues, dénoua les mains du hobbit de ses épaules et son air sévère tendit son visage. Lorsqu'il le regarda, le Hobbit avait retrouvé le nain qu'il avait rencontré à la ville des hommes, dur, impénétrable, mauvais... il mordit alors sa lèvre. « Partez, quittez ma Montagne, Hobbit. »

Le Roi se leva et quitta la chambre définitivement, soufflant le feu lorsqu'il claqua la porte. Il tenta de cacher sa douleur lorsqu'il quitta la chambre, mais ses jambes fondirent immédiatement sous son poids lorsqu'il passa le coin d'un couloir. Il s'accrocha au mur les larmes roulant sur ses joues sans qu'il n'hoquette un seul instant, mais son cœur semblait soudainement en miettes. Il avait si mal... comme s'il était éventré et que la plaie était restée béante... ce regard si triste qu'il avait entrevu avant de partir avait finalement planté le dernier poignard dans son cœur déjà abîmé. Mais il ne se démonta pas. Cachant sa peine le plus possible, il fit demander une escorte qui fut prête dès le lendemain. On délogea ensuite le Hobbit de la chambre royale avec son paquetage et il fut hissé sur le dos d'un poney. Thorin ne vint pas même lui dire adieu de peur de le retenir trop encore, il se contenta de se tenir sur le haut de la muraille, le regardant prendre la route. Il crut être fort mais lorsqu'il s'éloigna sur l'horizon, il s'effondra contre le mur de pierre verte, une main sur le cœur, des larmes silencieuses dévalant ses joues dans deux cascades salées. Lorsque Bilbon disparu derrière un relief il s'entendit hurler son nom, mais il ne le vit pas faire demi-tour. Balin à ses côtés prit son roi par le bras et le ramena à l'intérieur, le visage plissé par la tristesse. Il allongea alors doucement le Suzerain dans son lit et s'installa sur une chaise à ses côtés. Il parla alors d'une voix faible.

« Juste avant de partir, il s'est tenu devant la grande porte, son paquetage sur le dos. Sa voix était chevrotante alors qu'il tenait d'une main tremblante sa montre à gousset écrasée. Il avait revêtu ses vêtements de la Comté et il avait les yeux embués, mais voilà ce qu'il nous nous sommes dit... »

Balin commença alors à relater leur conversation.
« A présent que tout est terminé, des chants seront chantés, des histoires seront contées, et Thorin Êcu-De-Chêne est devenu à présent une légende... »
Le hobbit c'était renfrogné alors et les larmes étaient montées encore plus... « Pour moi... il n'était pas cela... il n'était.... Pour moi... » il eut un sourire faible et ne put continuer. Et alors qu'il avait salué Balin le mendatant de saluer pour lui ses amis nains, ils approchèrent de l'entrée pour le saluer. Il avait été surpris, il avait pensé s'éclipser sans avoir à affronter le regard penaud de ses amis. Mais il s'approcha tout de même, les larmes aux yeux et il parla lentement. « Si l'un d'entre vous passe un jour par Cul-De-Sac... le thé est à quatre heures, et tout est à profusion... vous serez toujours la bienvenue... » ils eurent un rire faible alors qu'il avait rit faiblement. « Puisse votre barbe ne jamais s'arrêter de pousser... »
Lorsqu'il s'éloigna Bofur et Ori versèrent une larme...

Lorsque Thorin eu entendu ce récit son cœur lui fit si mal qu'il serra son poing sur les draps, les yeux à présent rougis... il s'endormit étrangement ce soir-là, comme prit d'un sommeil aussi paradoxal que profond... Balin lui-même c'était senti inquiet pour son Roi... et quant à Bilbon, il avait poursuivi sa route qui fut étrangement complété par la présence surprise d'un magicien. Il avait prit le Semi-Homme dans ses bras pour apaiser ses douleurs, pour calmer sa tristesse et ainsi enfoncé dans la barbe grise, Bilbon avait fini par s'endormir sur son chagrin, l'image de Thorin ne le quittant plus.

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