Chapitre 10

Quand j'ouvre les yeux, Théo est à côté de moi et me regarde en souriant. Je cache instinctivement mon visage entre mes mains ce qui le fait rire. Il me saisis les poignets et me les écarte de mon visage. Je le fixe un moment.

_Bonjour, dis-je.

_Bonjour, vous.

Il me fait un bisous chaste. C'est trop mignon.

_Quelle heure il est ?, je lui demande.

_Presque 8 heures.

Je décide de rester encore un peu dans le lit avec lui.

_Qu'est-ce que tu fais aujourd'hui ?, me questionne t-il.

_Rien et toi ?

_Rien.

_Mon père va rentrer vers 9 heures. On attend qu'il rentre et on sort si tu veux.

_Tu veux qu'on aille chez moi ?

_Oui, pourquoi pas.

On se lève. Quand il me tourne le dos pour mettre son T-shirt, je remarque qu'il a plusieurs petites traces dans le dos. On dirait des coupures...

_C'est quoi les cicatrices dans ton dos ?, je demande curieuse.

Il se raidit immédiatement avant de se retourner et de me regarder.

_Ah ça. C'est quand j'étais petit, je suis passé à travers une vitre.

_Et c'était grave ?

_Non. Je suis allé aux urgences et ils m'ont soigné. Rien de grave.

_Si tu as des cicatrices ça devait être quand même grave..., je le contredis.

_Nan laisse tomber. C'était y'a longtemps je veux plus en parler.

_D'accord.

Je pars m'habiller, me doucher et me coiffer. Je décide de mettre un T-shirt et une jupe qui s'accordent bien ensemble. Quand je sors de la salle de bain, Théo est assis sur mon lit. Il a l'air de ne plus vouloir me parler de ses blessures alors je n'en reparle pas. Je le laisse se doucher et l'attends à mon tour dans la chambre. Quand il est prêt, nous descendons et déjeunons. Mon père arrive vers 9 heures moins le quart. Lorsqu'il voit Théo avec moi, il se stoppe net et me fixe.

_Qu'est-ce qu'il fait là ?

_Il est passé me prendre je vais chez lui aujourd'hui, je mens.

_Je vois.

Théo se dirige vers mon père.

_Bonjour Monsieur Sawyer, commence t-il en lui tendant la main, je suis Théo Montgomery le petit-ami de votre fille.

Mon père hésite un moment avant de lui serrer la main.

_Je suis au courant. Que vas-tu faire avec ma fille aujourd'hui, Théo ?

_Je vais la conduire jusqu'à chez moi, après nous irons déjeuner quelque part et cet après-midi nous irons au cinéma si elle est d'accord. Alison ?

La façon dont il parle à mon père avec cette voix hyper sérieuse me donne envie de pleurer de rire mais j'essaie de rester aussi sérieuse que lui.

_Oui, ça me va.

_Très bien, conclut mon père. Je te la confie, essaie de ne pas faire de choses que tu pourrais regretter...

_Oui, Monsieur.

_Bon... On va y aller nous, j'affirme pour mettre fin à cette discussion. À tout à l'heure papa.

Je l'embrasse sur la joue et prends Théo par la main pour l'emmener avec moi.

_Au revoir Monsieur Sawyer.

_Salut.

En sortant de chez moi, Théo tire une tête décomposée ce qui me fait ricaner.

_T'aurais vu ta tête c'était excellent à voir !, je m'écris.

Il ne rigole pas.

_Ton père ne m'aime pas.

_Il n'aime jamais personne. Là il t'a fait son cinéma et j'avoue que c'était mémorable, sérieux !

Il me surprend en me prenant par la taille et en me chatouillant ce qui me fait crier. J'essaie de lui en faire aussi mais il se place derrière moi en me maintenant toujours pour pouvoir m'en faire. Je me libère alors et courre jusqu'à sa voiture. Vivement, je monte dedans pour fuir sa torture.

****

Quand on arrive chez lui, la première chose que je fais c'est aller voir Caleb, son lapin. Théo me suit, le sort de sa cage et le met dans mes bras. Je le garde avec moi et le caresse pendant un bon quart d'heure. On s'assoit sur son canapé.

_Pourquoi est-ce que tu ne me caresses jamais comme ça, moi ?

Je m'esclaffe.

_Parce que lui, il est sage et il ne m'embête pas, dis-je en lui tirant la langue.

Il fit mine d'être vexé et se renfrogne dans son canapé. Je me lève, vais poser Caleb dans sa cage et m'assois à côté de Théo. Je tends les bras pour lui dire de me faire un câlin. Il s'exécute. On reste allongé dans son canapé, dans les bras l'un de l'autre. Je pose mes mains sur sa taille. Il se colle encore plus à moi.

_Tu veux qu'on fasse quoi ?, me demande t-il.

_Je ne sais pas. Et toi ?

_Tu ne veux certainement pas savoir ce que je voudrais faire avec toi.

_Dis-moi.

Il se positionne au-dessus de moi.

_Hum, commence t-il d'une voix lente. Eh bien... D'abord, je poserai mes mains là... 

Il place ses mains sur mes hanches. 

_Pour te porter jusqu'à ma chambre... Puis je t'allongerai sur le lit... Je poserai mes lèvres ici.

Il embrasse mon cou.

_Et là...

Il montre ma bouche du bout du doigt.

_Puis... Je t'enlèverai ton T-shirt... Je ferai glisser ta jupe le long de tes jambes et je...

_Oui c'est bon j'ai compris !, je le coupe avant de savoir la suite.

_Et toi c'est ce que tu veux ?

_Ce que je veux c'est que tu arrêtes de me chauffer, lui dis-je sur un ton malicieux.

_Hum... Ça ce n'est pas possible, me susurre t-il à l'oreille.

_Ah bon et pourquoi ça ?

Il ondule des hanches contre le bas de mon ventre et je sens son érection grossir contre mon ventre. Son regard rencontre le mien. Ce que j'y vois est... Différent de d'habitude. Je dirai même que c'est plus profond que ça.

_Parce que j'ai envie de toi.

_Théo...

Ça ressemble plus à une supplique qu'à un avertissement.

_Al...

Une porte s'ouvre soudainement puis se referme. Je m'écarte immédiatement de lui.

_Putain, soupire t-il.

_Théo ? T'es là ?, demande une voix d'homme.

_Ouais. Dans le salon.

Un homme qui a probablement la cinquantaine rentre dans le salon. Ça doit être son oncle. En me voyant, il se dirige vers moi et me serre la main. Je me lève et fais un pas vers lui. 

_Bonjour Mademoiselle. Je suis Chris Montgomery, l'oncle de Théo.

_Bonjour Monsieur Montgomery. Je suis Alison Sawyer, la... petite amie de Théo mais tout le monde m'appelle Al.

_Enchantée Al mais appelle-moi Chris.

_D'accord.

_Bon. Nous, on monte. Tu repars quand ?, demande Théo.

_Demain.

_Ok. À plus.

_Au revoir.

_Au revoir, Al.

Théo monte directement dans sa chambre, je le suis. Il a l'air contrarié alors je lui demande si ça va.

_Ouais. C'est juste que je savais pas qu'il serait là aujourd'hui.

_Et ça change quoi qu'il soit là, Théo ?

_Rien.

_Ok.

Je ne cherche pas à en savoir plus parce qu'il va s'énerver et ça finira mal. Il s'assied sur son lit à l'opposé de moi. Je ne relève pas et préfère le laisser se calmer dans son coin. Comme il ne me parle pas, je décide d'appeler Lindsay pour lui parler de la sortie avec nos deux groupes.

_Tu fais quoi ?, me demande Théo.

_J'appelle Lindsay pour la sortie avec nos potes.

_Ok.

Elle décroche.

_Allô ? Alie ?

_Oui. Hum... Est-ce que ça te dirait de faire une sortie avec tout le monde et les potes à Théo ?

_Pourquoi tu me demandes ça ?

_Je les ai rencontré hier et ils sont super sympas. Comme Théo ne les voit pas souvent je me suis dis qu'on pourrait faire une sortie tous ensemble.

Ce n'ai pas vraiment la vraie raison mais c'est quand même un peu vrai.

_Euh.. Oui pourquoi pas.

_Super ! Vous ne le regretterez pas ils sont géniaux.

_D'accord. J'en parle à tout le monde et je te dis quoi d'accord ?

_Oui. Merci.

_De rien.

Elle raccroche. Bon, il n'y a plus qu'à espérer que les autres seront d'accord.

_Alors ?, me questionne Théo.

_Elle va voir avec le groupe.

_Ok.

Je m'assois à côté de lui et attends.

_Tu n'as pas l'intention de me parler.

_Non.

_Ok alors ça ne sert à rien que je reste, je conclus en me levant.

Il m'attrape le bras.

_Non ! Reste. Bon ok, je... J'ai...

Il ne finit pas sa phrase.

_Qu'est-ce que tu as ? Depuis que ton oncle est arrivé tu ne me parles plus ou presque.

_Non ce n'est pas ça.

Il laisse retomber sa main.

_Ok.

_Arrête de dire "ok" tout le temps !

_Tu veux que je dises quoi ? "Oui monsieur" ? Attends une seconde... En fait, c'est parce que ton oncle est arrivé et que tu n'as pas pu finir ce que tu aurais voulu commencer que t'es énervé c'est ça ?

_Non.

_Alors quoi ? T'es en manque ? T'as jamais tenu si longtemps sans sexe donc t'es frustré ? Mais attends, avec combien de filles as-tu couché au juste dans ta vie ?

_Arrête ça ! Tu t'inventes des trucs là, putain !

_Combien, je m'impatiente.

_Je ne sais pas moi. Y'en a trop. Et puis en quoi ça t'intéresse ?

Je recule d'un pas.

_Tu les aimais ?

_C'est n'importe quoi ce que tu dis, merde. Tu sais quoi ? Laisse tomber.

_Non, Théo. Si tu veux être en couple avec quelqu'un, il faut que tu te confies alors je te demande une dernière fois pourquoi est-ce que tu es distant.

_Pour rien.

Il ment, c'est évident.

_Très bien.

Je recule et me dirige vers la porte. Il se lève d'un bond et vient vers moi.

_Reste ici.

_Serait-ce un ordre ?

_Oui ça en est un. Ecoute je... je ne veux pas qu'on se prenne la tête. Il y a des choses que je ne veux pas te dire parce qu'elles sont inintéressantes. Là, ça en est une alors laisse tomber et reviens t'asseoir sur le lit.

_Dis-moi ou je pars, Théo. Et c'est la dernière fois que je te le dis.

Je vois dans son regard qu'il pèse le pour et le contre puis il finit par abandonner et s'assoit sur son lit. Je m'assois à côté de lui. Il regarde le sol et moi je le regarde lui. Ses mains tremblent.

_Tout à l'heure, quand on était dans le canapé, je... j'ai réalisé que j'avais des sentiments pour toi... Genre, vraiment. C'était bien plus que de l'envie de toi. Et ça me fait peur. Je n'ai jamais ressenti ça alors j'ai voulu m'éloigner de toi mais regarde, je n'y arrive pas. Je tiens à peine 15 minutes sans toi et c'est flippant, explique t-il avec une petite voix.

Merde. Je ne m'attendais mais alors pas du tout à ça. Il continue de fixer le sol. Il recouvre son visage de ses mains. Je les lui prends et les écarte légèrement.

_Théo... Hé. Regarde-moi.

Il lève les yeux vers moi. Il a l'air dépassé pour tout ça, comme si ce n'était pas normal de s'attacher à quelqu'un. Qu'il ne pouvait pas.

_N'aie pas peur de ça. Ça arrive à tout le monde et c'est quelque chose de bien, pas de mal...

_Mais... Toi, tu ne m'aimes pas... Je ne ve...

_Théo !, je m'offusque. Mais bien sûr que je t'aime. Je ne te l'ai jamais dit probablement parce que j'avais peur de ce que cela signifiait mais aussi car je ne pensais pas que tu m'aimais en retour. Comment peut-on ne pas t'aimer ?

_Non on ne peut pas m'aimer. Tu ne m'aimes pas. Je vais te faire mal... Je ne veux pas te détruire mais je te veux parce que j'ai besoin de toi...

Je souris.

_Quoi ?, me demande t-il -confus.

_Tu aurais dû me le dire tout de suite. Je ne me serai jamais énervée. Je t'aime, Théo. Tu vaux la peine que je souffre parce que tu es parfaitement imparfait et que c'est pour cette raison que je t'aime. Parce que tu es toi.

_Tu m'aimes ?

_Oui, Théo. Je t'aime.

_Je t'aime Al.

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Heye ! Je tenais à tous vous remercier pour ces plus de 100 vues sur ma fiction. Peut-être que pour certains ce n'est pas grand chose mais à mes yeux ça compte énormément. J'ai d'abord écris cette fiction pour mes amies et je vois que ça plait à d'autres. J'en suis heureuse. Je poste le prochain chapitre dimanche soir. Encore merci à vous ! 

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