9 | i'm happy

( avec la rentrée j'ai complètement oublié d'update, donc deux chapitres aujourd'hui ^^ )

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" - Lâche moi un peu ! je hurle. "

Le bruit qui résonnait dans la cantine s'arrête, tous les regards se tournant vers moi, surpris. Sous les conseils de Hyunjin, j'avais décidé d'ignorer Jisung, ce qui était un plan qui ne me plaisait pas particulièrement, mais il m'avait garantis que c'était une technique infaillible. Et à partir de là, mon enfer avait commencé. Je ne répondais plus, ou quasiment pas, avec des réponses fermées, j'étais réticent à tout contact, je ne voulais même plus coopérer. Quelque part je sais que je me mens en disant que je fais ça uniquement parce que Hyunjin me l'a dit, puisque je l'avais déjà fait quand je pensais que Jisung en pinçait pour Seulgi. Mais là, tout est accéléré. Et aujourd'hui, justement, je décide de ne pas manger. Ce n'est même pas tant que j'ignore Jisung, qui essaye tant bien que mal de me donner ma nourriture, mais c'est surtout que je n'ai même pas faim. Récemment j'ai l'impression d'être au fond du gouffre, je n'y vois pas de fin. Je ne veux plus manger, je n'ai pas d'appétit. Jisung regarde autour de lui, gêné, puis m'affiche une tête insistante, l'air de me demander ce que je fais. Je ne flanche pas et détourne le regard, impassible, même si je dois avouer que voir Jisung en colère me rend un peu heureux, je découvre une nouvelle face de lui, et je la trouve aussi incroyable que les autres. Non, je me reprends. Jisung n'est rien à mes yeux, strictement rien. Il est juste un infirmier quelconque qui ne comprends pas mes sentiments et que ne saura jamais s'occuper de moi. Je le déteste, comme les autres. En fait, au bout du compte je ne sais même pas si je le déteste lui ou moi. Il empoigne les poignées de mon fauteuil, s'excuse auprès du reste du personnel et me fait sortir doucement, et même si je déteste l'admettre, en voyant tous les regards posés sur moi, en entendant vaguement les murmures des autres, j'ai une honte immense, elle me colle à la peau comme une masse noire indélébile qui s'est ancrée en moi. Une fois dans le couloir, Jisung ferme doucement la porte, puis se tourne vers moi, s'accroupit et prends une mine inquiète.

" - Sérieux, il se passe quoi ? Ça fait depuis des jours que tu manges très peu et tu m'inquiètes.

- Rien du tout. Pas d'appétit. "

Jisung semble réfléchir, et fais la moue.

" - Je sais que quelque chose ne va pas. Mais bon, commence-il en se relevant et en soupirant. Je ne vais pas te mettre la pression sur ça. Je veux juste que tu fasses attention à ce que tu manges, parce-que là ça te met en danger, et je ne veux pas que tu ailles mal, compris ? "

Il s'attend à une réponse, et c'est ce qui me surprend chez lui. Il sait qu'il n'en aura pas, que je ne lui en donnes plus, et pourtant il attend toujours un petit moment, espérant que je lui réponde. Comme d'habitude, pas de réponse.

" - Très bien, soupire-il. Sur ce, je te laisse un peu te promener, je vais débarrasser ton assiette et aller expliquer au personnel alimentaire que tu ne veux pas finir. "

Il ouvre la porte de la cantine, et avant d'y entrer, il m'adresse un petit sourire.

" On se voit tout à l'heure, dit-il avant de fermer la porte. "

J'attends quelques minutes pour être bien sûr qu'il est parti, puis je relâche mon souffle et reviens rouge comme une tomate. Il a dit que je l'inquiétait. Qu'il ne voulait pas que j'aille mal. C'est tellement bête, ce sont des choses tellement simples, et pourtant elles suffisent à me mettre dans cet état débile. Je soupire un grand coup, puis commence à rouler dans les couloirs, quand j'aperçois Hyunjin au loin. Il me voit également et s'approche de moi, souriant.

" - Yo ! Dis moi, tu m'as surpris tout à l'heure dans la cantine, c'est pas tous les jours qu'on t'entend crier.

- Oui...

- Et donc, ta fameuse personne qui te dérange, t'as fait quoi ?

- Je l'ignore, j'essaie de ne pas lui parler au maximum.

- Okay, je vois. Bah j'espère que ça marchera pour toi, l'essentiel c'est que tu sois heureux. Sur ce je te laisse, je dois aller m'entraîner à marcher. A ce soir ! "

Il s'éloigne en me faisant des signes de la main, et je reste fixe, pas d'assez bonne humeur pour répondre. L'essentiel c'est que je sois heureux. Et je le suis. Je suis heureux. Je suis heureux. Je suis heureux.

Ou peut-être pas.

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