19 - Jérold Hannigan
Jersey PDV
C'est dur, on ne peut jamais savoir à quel point jusqu'à se retrouver avec le problème en face de soi, de devoir attendre après quelqu'un qui a sûrement arrêté d'attendre après nous, qui est sûrement passé à quelqu'un d'autre plus vite qu'on ne peut l'imaginer. Parce que oui, je me retrouve avec un de mes ex en face de moi, qui a une tête de biche perdue dans la forêt comme Bambi alors que son lieu de vie est entrain de brûler. Pourtant, c'est plutôt moi qui devrait être en mode « biche » et faire des moues bizarres mais non, c'est ce con de Jérold qui tire ce genre de tête et moi qui suit totalement impassible. Et oui, j'ai un ex qui se prénomme « Jérold » et comme je m'en doute depuis le début, ces parents ne devaient pas l'aimer ou le désirer pour lui donner un prénom pareil.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Demandais-je assez suspicieuse.
-Je travaille dans ce café, répondit-il froidement en changeant radicalement d'humeur.
Je viens seulement de me souvenir de ces sautes d'humeur digne d'un lunatique au bord de la bipolarité et bon pour l'asile. Je lève les yeux au ciel et commande rapidement un café latté avec un sucre dedans et un nuage de chantilly au-dessus –même si je sais que ce n'est pas bon pour la ligne et la santé mais de ce genre de chose, je n'en ai jamais eu quelque chose à foutre-, en ignorant bien évidemment sa remarque.
-Tiens, s'enquit-il en me tendant la tasse et la coupole après avoir finit de préparer le tout.
Je prends mon bien, paye et me rends jusqu'à une table quelconque après lui avoir quand même donné un sourire par pure politesse. Même si je déteste clairement mes parents ; parce qu'ils m'ont toujours menés la vie dure et que maintenant –et heureusement pour moi, j'entends bien évidemment- ils sont six pieds terre et ne peuvent donc plus venir me casser les ovaires ; ils m'ont bien éduqués. Ils m'ont même trop bien éduquée parce que maintenant, j'ai donné un peu de politesse à un homme qui n'en avait presque pas. Pas même lorsque nous formions un « nous », autrement dit un couple. Je me demande encore comment j'ai pu aimer ne serais-ce qu'une seconde un con pareil.
J'allais prendre une première cuillère de mon fameux breuvage lorsque mon ex se pointe devant moi et prend place sur la chaise juste en face de la mienne. Je prends quand même ma cuillère et relève ensuite la tête, le dos droit et la tête légèrement vers le haut, hostile. C'est presque si je ne fais pas exprès de me montrer supérieure et hautaine pour qu'il me foute la paix et prenne ses jambes à son cou pour déguerpir le plus rapidement possible. Je pousse un léger soupire alors qu'il me sourit de toutes ces belles dents blanches et alignés à la perfection. Je me demande pourquoi il n'est toujours pas apparu dans une publicité pour un dentifrice avec des dents pareilles.
-Tu as l'air plus heureuse maintenant qu'avant, commence-t-il doucement probablement parce qu'il n'a pas envie de brusquer puisque la dernière fois qu'il a été brusque avec moi, je lui en foutu une. Enfin, ce que je veux dire, c'est que tu as l'air plus heureuse qu'avant ce que l'on se connaisse, qu'avant que notre couple prenne l'eau et qu'avant la dernière fois que j'ai pu poser mes yeux sur ta ravissante personne, continue-t-il. Aurais-tu quelqu'un dans ta vie, parce que ce n'est pas possible que tu ais l'air aussi légère sans qu'un homme ne soit passé par là d'une manière ou d'une autre, pas vrai ? S'enquiert-il avec un sourire au coin des lèvres.
Son sourire disparaît aussitôt que je manque de m'étouffer avec une cuillère de chantilly qui est passé malheureusement dans le mauvais tuyau. Au lieu que ce soit mon estomac qui se régale de la mousse blanche, ça va être mes poumons, merci Jérold ! Il fronce les sourcils et une mine inquiète prend tout son visage, avale presque ses traits faciaux. Et puis, le visage de Niall inquiet à cause du ballon de football de Louis me revient en pleine face et je ne peux pas m'empêcher de trouver que le visage de Jérold inquiet est faux. Tellement faux, parce qu'il reflète l'hypocrisie même comparé à celui de ce bel faux-blond irlandais.
-Ca va ? Finit-il par demander.
J'acquiesce tant bien que mal et prends une nouvelle cuillère immédiatement alors que sa présence m'horripile. Déjà que je déteste la présence humaine –sauf celle de Nael, Niall, Louis, Harry, Liam et Zayn même si je n'ai pas vraiment eu le temps de les connaître-, alors celle de Jérold, j'aimerais bien m'en passer surtout vu comment notre histoire s'est terminée. Elle était pourtant belle, enfin, elle était belle comme elle l'était et pas comme n'importe quelle histoire d'amour. Mais elle était belle à sa manière et l'autre là est venu tout gâché et m'a fait encore plus détesté les hommes. Et oui, parce que même si je déteste les humains, les amours de collège et de lycée, je n'ai pas pu y échapper, malheureusement.
-Pourquoi devrais-je forcément avoir un homme dans ma vie pour être plus heureuse ? Questionnais-je, à nouveau suspicieuse.
Jérold rit et je ne comprends clairement pas pourquoi, parce qu'il n'y a clairement rien de drôle là dedans. Il n'y a rien de drôle dans ma question et je n'ai même pas essayé de faire un quelconque humour. Je me suis juste contentée de lui poser une question qui me paraissait de logique de poser. Je le regarde avec les sourcils froncés, l'incompréhension se lisant sûrement sur tous mes traits. C'est vrai, ais-je vraiment besoin de l'amour d'un homme dans ma vie pour être heureuse ? Alors que j'ai les mots ? Je lève les yeux au ciel lorsqu'il se reprend et me fait un clin d'œil à la con.
-L'amour te rend heureuse, c'est tout, répondit-il en souriant toujours.
Je ne vois pas vraiment où il veut en venir alors que pourtant, ces mots sont clairs, nets et précis. Ils en disent long même mais je n'arrive pas à suivre le cours de ses pensées. Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde –on ne l'a jamais été de toute manière-, et c'était peut-être pour cela que je n'arrive pas à voir distinctement là où il veut en venir. L'amour me rend heureuse... ? Il viendrait de me l'apprendre alors. Je termine rapidement ma boisson dans un silence ce mort gênant et je sors du café aussi vite que je le peux et lorsque je passe devant la vitrine, je vois que Jérold est toujours assit –et que donc, il ne m'a pas poursuivi comme je l'aurais cru- et me fait un signe de la main et un sourire. Quel con !
***
Musique ; Little Mix ft. Jason Derulo - Secret Love Song
NDA ; Bonjour ! Comment allez-vous ? Que pensez-vous de ce chapitre ? Personnellement, je me porte bien et j'aime bien les vacances -tellement attendues, bordel. J'espère que vous allez bien. Vous partez quelque part ? Je voulais aussi vous annoncer que bientôt sortira une nouvelle histoire sur Zayn sur mon compte, donc si vous voulez la lire, restez vigilant ! Bisous.
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