Chapitre 7

En apercevant la ville, les autres se turent immédiatement. On pouvait ressentir l'excitation monter dans le véhicule. Les divers bâtiments au loin se firent de plus en plus gros et on commençait à entrevoir la vie qui animait les rues. Je me redressai sur mon siège en tentant de mieux examiner ce qui se déroulait devant moi. Des gens se promenaient de trottoir en trottoir certains en courant, puisqu'ils n'avaient pas de parapluie pour se protéger, tandis que d'autres prenaient refuge sous les porches des différentes boutiques. Plusieurs soldats patrouillaient les boulevards, analysant toutes les choses qui pouvaient sortir de l'ordinaire. La pluie avait légèrement diminué, mais n'avait pas totalement cessé. Les lumières des gratte-ciels éclairaient la ville, donnant presque l'impression qu'il faisait toujours jour.

Nous bifurquâmes à droite et puis à gauche avant de pénétrer dans le stationnement extérieur d'un édifice fait de briques rouges. Le conducteur à la chevelure blonde éteint le moteur et s'extirpa du véhicule en claquant la porte. Nous l'imitâmes en nous approchant de lui et je mis la capuche de ma veste afin d'éviter de me faire tremper par les fines gouttelettes d'eau de pluie. Pendant un bref moment, nous nous contentâmes d'observer les alentours, submergés par tous ces nouveaux éléments qui nous étaient que trop peu familiers. Dom siffla, en tournant sur lui-même, ne tenant visiblement pas en place. Je l'aurais imité, si le garde ne nous avait pas ramenés à l'ordre.

Il sortit de l'une de ses poches des bandeaux noirs et jaunes qu'il nous tendit. Je l'enfilai sur mon bras gauche en l'ajustant pour qu'il ne tombe pas. Il s'agissait d'un brassard qui nous identifiait comme membres d'un ordre spécial et qui nous donnait l'autorisation de nous déplacer avec des armes sans attirer des problèmes. Je m'étirai et sautillai sur place en sentant l'adrénaline affluer dans mon corps. Le garde qui apparemment s'appelait Nicolas, nous montra une photo d'un homme d'environ trente ans qui parlait au téléphone. Yeux gris, cheveux blond pâle, près d'un mètre quatre-vingt. Il s'agissait de notre cible qui avait été vue pour la dernière fois il y a une heure. Nous l'analysâmes pendant quelques minutes en retenant le plus de détails possible sur son compte. Petite cicatrice sur le pouce, grain de beauté sous son œil droit, tache de naissance qui commençait sous son oreille.

— Comment s'appelle-t-il ? demanda Masha curieuse.

— William.

Nicolas pointa en direction d'un grand édifice entièrement vitré. Il devait faire une dizaine d'étages de haut si ce n'était plus.

— Il se trouve là-dedans. William a créé il y a environ cinq ans une entreprise à but non lucratif pour la famine dans le monde.

Cela fit rire Dom.

— Une couverture plutôt réussie si vous voulez mon avis. Regardez-moi cette tour.

Le garde soupira en tentant de sortir Dom de sa fébrilité contagieuse. Il y parvint après quelques minutes seulement.

— Comme vous pouvez comprendre, il s'agit d'une couverture. Ils désirent renverser le gouvernement qui est en fonction depuis une centaine d'années. Ce sont des terroristes.

Je fronçai le sourcil et intervins à mon tour.

— Attends, si c'est une couverture, peut-il y avoir des innocents qui travaillent pour eux ?

Nicolas visiblement agacé de se faire interrompre à nouveau se contenta de m'observer, ce qui renforça mon incertitude.

— Mais, Monsieur Ki nous a ordonné d'abattre tous ceux qui se trouvaient dans ce bâtiment.

— Personne dans cet édifice n'est innocent.

— Mais ! m'exclamai-je avant que l'on me coupe la parole.

— Dans tous les cas, dit sèchement Nicolas, vous allez faire ce que l'on vous a ordonné, c'est un ordre.

J'éclatai de rire.

— Un ordre ? Non, mais ça ne va pas ? Il y a peut-être des gens qui n'ont rien fait dans cet immeuble.

Alexia me prit la main, implorant silencieusement que je me taise. Je serrai le poing violemment en me retenant d'en dire davantage.

— Soit, dit cette dernière dans le but d'atténuer les tensions, nous ferons ce que l'on attend de nous. Il y a-t-il d'autres choses que nous devons savoir ?

Son ton de voix était neutre et posé. Aucune émotion ne trahissait son visage fermé. Le garde s'attarda sur moi pendant encore un instant avant de se détourner.

— Si. Nous croyons que William se trouve au quatrième niveau. Nous avons commencé à bloquer les sorties du lieu. Donc il ne peut pas s'enfuir.

Il y avait beaucoup d'ambiguïté dans leur plan et cela ne me plaisait pas. En fait, rien de tout cela ne me plaisait. Je sentis la prise d'Alexia se renforcer sur ma main. Elle avait deviné ma frustration et voulait vraisemblablement que j'évite de sortir une autre bêtise qui risquait de m'attirer des problèmes. Nicolas continua à expliquer plusieurs autres détails, concernant les sorties, les escaliers de secours et où nos troupes allaient se positionner. Comme toutes nos missions, des soldats étaient déjà sur place à l'extérieur et nous attendaient pour commencer l'assaut. Les autres patients avaient été positionnés aux autres issues et les tireurs prenaient place dans des bâtiments voisins pour nous supporter.

— Très bien, fit Alexia en hocha sa tête.

Cela fit tomber une petite mèche de sa chevelure brune devant ces yeux et elle l'a replaça sans broncher.

— Alors nous devrions partir immédiatement, reprit-elle, puisqu'ils doivent se douter que quelque chose se trame et je ne crois pas qu'ils vont se laisser faire.

Tous approuvèrent et nous nous dirigeâmes vers la tour de verre en silence. La pluie avait maintenant cessé, mais le ciel était toujours couvert, cachant la lune qui devait être pleine. Une partie de mes semelles se faisaient engloutir par les flaques d'eau qui commençaient lentement à disparaître. Nous n'étions qu'à quelques intersections de notre cible, patientant que le signe pour piétons devienne vert. Je sentais mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine et j'essuyai mes mains moites contre mon pantalon en fixant le quatrième étage du bâtiment. Et puis d'un seul coup, toutes les lumières qui l'éclairaient s'éteignirent.

Nicolas jura et sans attendre notre tour pour passer, il traversa la rue en courant en nous indiquant de le suivre au plus vite. Des pneus crissèrent sur l'asphalte et des klaxons retentirent. Je contournai plusieurs voitures qui venaient de stopper net et ignorai les conducteurs qui nous lançaient des injures. Plus que quelques mètres et nous étions rendus. Je retirai mon capuchon et attachai, du mieux que je le pus, ma courte chevelure.

Des véhicules noirs étaient stationnés à l'avant et comme prévu, plusieurs soldats nous attendaient pour commencer l'assaut. Combien étaient-ils au juste à l'intérieur ? Il était impossible de percevoir le moindre mouvement. Je retirai mon arme de son fourreau et la fit retourner plusieurs fois dans ma main. Un sentiment de force m'envahit, même s'il était moins puissant que la dernière fois et une faible lueur argentée entoura mon katana. Je n'y fis pas attention, mais ce ne fut pas le cas des gens autour de nous. Les soldats nous fixèrent avant de se détourner, leur chef les ramenant à l'ordre. Les autres avaient également sorti leur arme. Nicolas donna le signal et nous échangeâmes un hochement de tête avant de pénétrer dans la tour.

Un soldat ouvrit la porte du sas, un fusil en main, pour faire face à un accueil plutôt moderne qui prônait au milieu de la pièce. Il n'y avait absolument personne à l'étage. Je regardai frénétiquement dans toutes les directions, en marchant d'un pas rapide avant de faire volte-face en arrière des escaliers centraux.

Merde, pensai-je avant que tout n'explose dans un bruit assourdissant.

***

Alors voilà pour le chapitre 7 !! Beaucoup d'actions vous attendent dans les prochaines publications :D J'espère que vous avez aimé.

Love -xxx-

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