COUP DE FOUDRE

CONCRÈTEMENT, c'est quoi le coup de foudre ? Oui parce qu'on a tous une vision totalement différente de ce terme mais également de l'amour en général mais moi, j'en ai une bien précise.

Déjà, il faut se l'avouer, c'est superficiel. Bah oui, on va pas tomber in love de quelqu'un ressemblant à une croûte de pain, donc, le coup de foudre c'est que pour les gens beaux. Ce sont les gens moches qui tombent pour des gens beaux, ça c'est dit.

Bon j'avoue, je généralise, on peut également aimer une personne aux premiers abords car elle a un style qui nous plaît ou une certaine façon d'être qui dégage un certain charisme. Donc, il faut soit avoir un goût particulier pour la mode et être pété de tunes ou alors, avoir le charme de Dicaprio.

Eh bah, on est mal barré.

Personnellement, je suis quelqu'un de simple, je me fond dans la masse avec mes larges robes de hippie et un maquillage trop coloré... oh attendez, peut-être que je ne suis pas si discrète après tout. En tout cas, on ne tombe pas amoureux de gens comme moi. Vous savez quel genre de filles on aime ? Les filles qui savent rester à leur place.

Et je vous repose la question: vous savez quel genre de garçon on aime ? Les garçons qui savent se montrer.

Bah c'est vrai ! Un petit mec avec une tête de bébé qui reste dans son coin, tout le monde s'en fou ! Ce que les gens veulent c'est d'un gars qui montre que c'est lui le patron, que s'il était pas là, y aurait pas d'ambiance ! Simple exemple, si vous êtes fan de girlsbands ou de boysbands, je sais pas moi... EXO par exemple ! Entre nous, vous savez qui c'est Minseok ? Moi non plus.

Mais par contre, Chanyeol et Baekhyun qui font les zouaves devant la caméra, eux tout le monde les aiment, n'est-ce pas ?

Bref, je m'étale un peu, après tout c'est pas une fiction pour les gens moches et timides... quoi que, Francesca elle est moche et timide, et bizarre, et plein d'autre trucs super négatifs. Vu qu'elle est moche, c'est elle qui est amoureuse de quelqu'un de beau, bien évidemment.

« J'ai besoin d'argent, constata l'asperge en brune en fixant son armoire. »

Elle soupira avant de faire mentalement le tri entre "si je porte ça je vais me retrouver dans les story snaps de tout le monde" et le "ouais mais ça fait trop mouton", elle décida finalement d'opter pour la seconde option car il ne fallait absolument pas qu'elle se fasse remarquer, elle avait très mal commencé l'année donc elle ne voulait pas se foutre encore plus dans le pétrin.

Elle enfila un débardeur laissant paraître son nombril, la sensation du coton sur sa poitrine nue la fit grimacer car cette matière la grattait, elle devait faire une sorte d'allergie bizarre, vous savez, les allergies pour les nuls en mode "j'suis allergique au gluten". Puis elle se dépêcha de choisir un pantalon au pif, même s'il ne moulait pas ses fesses pleins de cellulites, c'était pas grave.

Après tout le "t'as un beau cul" était loin d'être un compliment.

Quand on a loupé son permis deux fois, qu'on a failli casser la voiture de papa en voulant juste aller acheter du pain et surtout, qu'on est fauché, on ne conduit pas. Surtout pas. Les voitures, ça faisait parti du charme sauf que Francesca elle n'en avait pas donc, même s'il pleuvait, elle avait la raie des fesses enserrée sur sa selle douloureuse.

Juste au passage, son vélo était moche et la sonnette ne marchait plus, au cas où vous vous disiez que ça pouvait donner un certain style, reprenez-vous.

Sur le chemin, dévalant la colline à vélo, elle entendit une voiture derrière elle, l'italienne se mit rapidement sur la gauche afin de laisser passer l'engin mais sauf qu'une fois le véhicule arrivé à sa hauteur, elle tomba nez-à-nez avec El Beau Gosse. Ou Bin, ça dépend si votre cerveau est aussi détraqué que le sien.

Il ralentit afin d'aller à la même vitesse qu'elle, l'asiatique baissa sa vitre avant de lui sourire, sourire horrible au passage puisque ses fines lèvres devenaient inexistantes et qu'il avait encore un appareil à son âge. L'européenne le fixait avec un air béat voir niais, j'attendais le moment où sa roue allait s'emmêler dans je-ne-sais-quoi, qu'elle allait se manger le goudron et que ce petit con l'écraserait avec sa boîte de conserve lui servant de bagnole.

« Eh Francis ! T'es sûre que tu veux pas monter ? Y a de la place dans le coffre ! Proposa-t-il. »

Oui oui vous avez très bien compris, il ne se souvenait même plus de son vrai prénom et lui a effectivement dit de monter non pas à l'avant mais dans le coffre, quel homme charmant.

« Non non ! Mon vélo ne rentrera pas dans ton coffre ! Répondit-elle bêtement.
— Je parlais pas de ton vélo mais bon, sinon le cours de socio' commence dans dix minutes, bonne chance ! Annonça-t-il avant de remonter sa vitre crade et d'accélérer, la laissant seule. »

Elle l'observa s'éloigner tandis qu'elle affichait une drôle de tête en réfléchissant à ce qu'il venait de dire, le cours ? Dix minutes ? Ok, même si elle avait de bon mollet, elle ne pourrait jamais y arriver, son université se trouvait certes à cinq minutes... mais en voiture.

Arrivée devant son établissement, elle s'empressa d'accrocher son anti-vol à la roue de son vélo (comme si quelqu'un allait le lui voler) et replaça son sac sur son épaule avant de sprinter (façon de parler, elle courrait aussi vite qu'un obèse tétraplégique) jusqu'à son amphithéâtre.

Heureusement pour elle, le prof' semblait lui aussi rencontrer des difficultés. Mais pas les mêmes, puisqu'elle était en pleine session de drague avec le prof' de Lettres modernes, tant mieux après tout, si elles pouvaient se draguer comme ça durant les deux prochaines heures, ça l'arrangerait.

L'italienne débarqua lourdement dans la salle, essoufflée, elle chercha une place du regard (le mieux qu'elle pouvait vu qu'elle était myope), même si les gens ressemblaient à des particules de poussières, elle réussit à distinguer une chaise de libre au troisième rang, à côté de son ami.

Enfin, on a tous aussi sa propre définition d'amis.

« Mathis ! Appela-t-elle tandis que celui-ci se cacha derrière son sac. Merci pour la place ! »

Elle était toujours en bas, elle le remercia en levant son pouce à l'air et en souriant de toutes ses dents dévoilant un sourire rectangulaire, tout le monde la regardait, certains même se tournaient vers leurs camarades en chuchotant des "Mon Dieu, la honte..." ou des "Elle a mis son t-shirt à l'envers ?".

Mathis, un métisse de la taille d'une canette mais qui était tout de même assez apprécié, afficha une mine crispée avant de rassurer les autres élèves en affirmant qu'il était son coach afin qu'elle se reprenne en main ou alors qu'elle était dépressive ou quelque chose du genre alors que non, il n'assumait tout simplement pas d'être son ami.

Elle s'activa en s'asseyant près de lui puis sortit sa trousse, sa pochette où était rangée ses lunettes ainsi que son iPad afin de prendre des notes car madame Delange parlait extrêmement vite et partait dans tous les sens lorsqu'elle expliquait. Le métisse avait laissé divaguer son regard sur sa trousse, il hésitait à lui demander pourquoi est-ce qu'elle avait une trousse mais se retenu car il avait peur de la réponse qu'elle allait lui donner.

« Alors Francescabrutie, quoi de neuf ?
J'ai vu Bin ! Ce matin ! Il m'a parlée ! À moi ! S'exclama-t-elle en s'agitant dans tous les sens.
J'espère qu'il t'a pas parlé de trop près, marmonna-t-il en mettant sa main devant son nez.
Non ! Il était en voiture ! Corrigea-t-elle en n'ayant pas compris la remarque de son ami.
— Ah ouais ? Il t'a proposé de monter ?
Oui mais j'ai refusé ! Y avait pas de place dans le coffre. Finit-elle par dire en haussant les épaules. »

Le jeune homme la fixait toujours, le coffre ? De toute manière, il lui avait déjà confié ce point: Mathis n'aimait pas Bin. Il était bizarre, il semblait avoir le cerveau atrophié mais pas comme Francesca, lui c'était à un autre level.

Par exemple, en soirée, il se retrouvait toujours sur les réseaux sociaux, complètement déchiré, entrain de mettre le feu à des voiture ou de dormir dans la fontaine près de la mairie, d'ailleurs personne ne buvait plus l'eau de cette fontaine depuis qu'on a découvert que lui et sa bande de génie pissaient dedans.

« Et toi, quoi de neuf ? Demanda-t-elle à son tour.
Moi, rien mais si tu veux tout savoir, c'est la panique chez mes parents car ils ont découvert que j'avais un tatouage, expliqua-t-il.
Ah ouais ?! Pourtant t'en as déjà un de tatouage et ils t'avaient rien dit, remarqua-t-elle.
Ouais mais, celui-là est trop provocateur, ils peuvent pas comprendre. »

Elle l'interrogea du regard, le garçon leva les yeux à l'air avant de lui répondre par un sourire taquin et de lui faire une pichnette sur le nez.

« J'te le montrerai quand tu seras plus vierge, déclara-t-il. »

Sérieusement, il n'aurait jamais dû dire ça.

SENTIMENTALE ! +20/06/2017

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