Chapitre 1
Les rayons de soleil de Santa Barbara, s'infiltrent dans ma chambre. Je cligne des yeux et me les frottes doucement tout en m'étirant.
Les vacances ont belle et bien commencé. Il est tout juste onze heure trente et je pose mon pied au sol pour inaugurer mon premier jour de congé avant de me plonger dans le déménagement pour l'université ! Même si je dois tout de même me préparer à cette grande aventure. Je préfère le déni et m'amuser encore le peu qui me reste avec mes copines. Je viens tout juste de fête mes dix-neuf ans.
— Julia! Tes amies sont là ! m'interpelle ma mère depuis les escaliers.
J'enfile mes basket blanche et enroule autour de mon cou un petit foulard bleu qui s'associe à ma veste en jeans.
Je jette un œil par la fenêtre, mes amies sont dans la voiture, la musique à fond de quoi se faire remarquer.
— A+ maman !
— Fait attention à toi, ne rentre pas trop tard et...
Je claque la porte d'entrée en levant les yeux au ciel, c'est le même speech à chaque fois. Je pense qu'elle oublie que je suis une adulte maintenant.
— Yo les filles !
Je pousse ma copine pour m'asseoir sur la banquette arrière.
Hélène, celle qui est au volant, est la rousse de la bande et elle est sûrement la plus belle rousse que j'ai vue, ses petites tâche de rousseur sur son nez et ses joues la rend encore plus mignonne. Sophie, celle qui est installée côté passager, est blonde aux yeux marron. Du haut de ses dix-huit ans, c'est la plus jeune de nous toutes. Cindy est la bimbo, la parfaite blonde aux cheveux ondulés et aux yeux bleu océan, sans oublier sa paire de nichons imposante. Et puis, il y a Tina. Elle est incontestablement ma meilleure amie. Notre point en commun est la couleur châtain de nos cheveux, tandis qu'elle a les yeux verts et que les miens sont marron. Je suis ce qu'il y a de plus banal à vrai dire. Niveau caractère, nous sommes différentes, au contraire de moi, elle est audacieuse et n'a pas sa langue dans sa poche. Mais comme on dit, les opposés s'attirent. Nous nous connaissons depuis nos sept ans, et sommes inséparable depuis. Elles sont mon quotidien depuis toujours et cela restera éternel.
— Julia tu aurais pu te coiffé un minimum, remarque Cindy par dessus Tina qui nous sépare.
Je les brosse de mes doigts rapidement.
— Regarde devant toi au lieu de me reluquer, voyeuse !
J'essaye de l'attraper pour me chamailler avec elle mais Tina s'interpose entre nous.
— Temps mort les nanas !
— Oh calmer vous derrière ! nous enguirlande Hélène.
— Quel rabat joie cette Hélène ! taquine Cindy.
— Salle peste ! se marre Hélène.
Nous nous garons devant le Tower Bar, notre endroit de prédilection. Une fois la porte franchie, sa décoration des années cinquante fait l'effet d'une machine à remonter le temps ; les banquettes bleues et roses comme dans les films, le carrelage noir et blanc, leur carte de menu en forme de milk-shake et le juke-box qui joue des chansons de cette époque en boucle toute la journée. Ce que je préfère le plus, ce sont les photos des stars connues dans ces années-là, comme James Dean, Debrat Paget avec Elvis Presley, et celle que j'admire par-dessus tout : Marilyn Monroe ! Je pense que je suis née à la mauvaise décennie. J'aurais voulu être une de ces pin-up rockabilly qui n'a pas froid aux yeux. Mais je suis plutôt Sandy la sainte nitouche du film Grease. Il me manque plus que mon Danny pour me dévergonder. Je ris à cette simple pensée.
Le bar est assez calme aujourd'hui. Nous nous installons à notre place habituel, la table prêt du Juke-box. Le personnel nous connaît assez bien par ici. Le serveur Julien, le petit frenchie de la team du Tower Bar nous salue de la main et s'avance à notre table.
— Hé, Julien, comment vas-tu aujourd'hui ? l'interroge Hélène avec un ravissant sourire.
Elle bat des cils en lui faisant les yeux doux. Elle a toujours eu un penchant pour lui, depuis le premier jour que nous avons franchi la porte de ce restaurant. Il la domine de toute sa hauteur et ses gros bras pourraient casser une noix de coco à mains nues. Bon j'exagère. Rien qu'un peu. À part lui demander comment il va, Hélène n'a jamais réussi à sortir une autre phrase que celle-ci.
— Très bien, ma jolie. Vous avez choisi, les filles ?
Nous donnons notre commande à Julien Gros Biscoteaux.
J'ai opté pour un milk-shake banane et des frites.
— Je vous apporte ça de suite, dit-il de son plus beau sourire.
— Il est à croquer, regarder moi ce boule, s'extasie Cindy en reluquant son derrière.
— Il est à moi ! surenchérit Hélène, sur la défensive.
Nous éclatons de rire. C'est vrai qu'il est mignon, Julien, sous toute cette musculature. Mais lui, ne s'intéresse pas vraiment à nous. Nous sommes ses clientes du week-end un peu fofolle sur les bords. De plus, il doit avoir dans les presque trente ans.
— Les filles, on est d'accord alors, nous passons les grandes vacances ensemble ? demande Tina.
— Changement de programme, je ne peux pas... Ma mère m'envoie chez mon père pour l'été, répond Sophie en levant les yeux au ciel.
Nous grimaçons. Elle s'affale sur son siège en croissant les bras sur sa poitrine. On avait déjà des plans plein la tête et le faite que Sophie soit pas la ça gâche tout.
— Bon, allez, profitons de ce qui nous reste de temps toutes les cinq ! Je lance les défis, se réjouit Tina.
— Encore ? Vous ne vous lassez jamais de ce jeu ! râle Hélène.
C'est un jeu de gamin, je vous l'accorde. Mais c'est un peu notre jeu à nous.
— Cindy, j'en ai un pour toi, lâche Tina en regardant droit devant elle.
Je suis sa trajectoire. Un homme d'une soixantaine d'années est en train de dévorer son hamburger comme un porc.
— Va lui demander de te passer de la sauce de façon sensuelle, la défi-t-elle.
Nous pouffons. Tina a vraiment des idées tordues, des fois.
— Un jeu d'enfant ! soupire-t-elle en faisant grincer sa chaise.
Elle réajuste sa poitrine pour la mettre en évidence. Je veux les mêmes nichons !
Sophie sort son portable pour filmer.
— Regardez-moi et prenez notes les pucelles !
Nous observons la scène qui est à se plier en quatre. Cindy se dandine jusqu'à sa table. Elle se penche vers lui et pose ses mains à plat sur la table en serrant fermement ses seins bien ronds entre ses coudes. Elle a cette assurance en elle que je n'aurais probablement jamais et c'est pour ça que j'admire cette fille !
— Excusez-moi, monsieur, est-ce que je pourrais avoir un peu de votre sauce ? demande-t-elle en surjouant de sa voix et en se mordant les lèvres.
L'homme ne sait plus où se mettre ; en dessous de la table ou bien dans les seins de ma copine. Il la regarde la bouche ouverte, il ne fait que hocher la tête et mater son décolleté au passage.
Elle revient s'asseoir à nos côtés en déposant le pot de ketchup.
— Un jeu d'enfant. La suivante ? plaisante-t-elle, souriante.
— Décroche un rencard avec Julien, Hélène, dis-je, taquine.
— Quoi ? Non ! T'es folle !
— Allez ! insistons nous.
— Mais qu'est-ce que vous me faites faire ! Juste son numéro de portable alors !
On finit par accepter sa proposition après nous avoir attendries avec ses yeux de merlan frit. Je ne fais que lui donner un coup de pouce, rien d'autre ! Elle s'avance vers le comptoir et se retourne de temps en temps vers nous pour montrer son mal à l'aise.
— Salut, Julien. Je...
— Un défi ? demande-t-il en lui coupant la parole.
— Non, enfin peut-être.
Elle ne s'en sort pas mal du tout.
— Tu me donnerais ton numéro de téléphone ?
— Tu n'as pas besoin d'un défi pour avoir mon numéro, ma belle.
Il lui tend un morceau de papier où il a griffonné quelque chose dessus. Elle se tourne vers nous en levant les bras en l'air, en signe de victoire.
— C'était trop facile ! peste Sophie.
— Ils sont passés où les gens ? C'est mort aujourd'hui.
Il doit y avoir une dizaine de personnes à tout casser. D'habitude, ce bar est bondé de monde, il est peut-être encore trop tôt ? La montre rétro pendue sur le mur en face de moi affiche treize heures.
— Sophie, c'est pour toi le prochain défi, dit Tina.
— Fais deux tours de la pièce, défié-je Sophie.
— T'es pas sérieuse, Julia ?
— Si ! Et tu fais l'oiseau en même temps.
Je me mets à rire, je peux être une peste des fois.
— Tu ne perds rien pour attendre, toi ! me menace-t-elle en basculant sa chaise vers l'arrière.
Elle commence par marcher pour ensuite courir en roucoulant. C'est tellement drôle qu'on ne peut pas s'empêcher de se moquer. Les clients nous regardent étrangement, tandis que Julien lève les yeux au ciel. Il doit avoir l'habitude, j'en suis sûre, plus rien ne le dérange venant de notre part. Je l'observe faire le pigeon et je me dis que je n'aurais jamais osé faire ça, c'est trop gênant. Elle se rassoit, essoufflée.
— Je n'aurais jamais osé ! Je t'admire, lui dis-je en l'applaudissant.
— Sale peste !
Le tour de Tina arrive et sans grande surprise c'est bien la première qui accepte tout les défis.
— Fais-nous un concert privé, s'enthousiasme Sophie, je veux te voir te trémousser pour garder ça en souvenirs avant de partir !
— Juke-box baby ! lance-y-elle en me jetant une pièce au visage.
Je tente de rattraper la pièce avec difficulté et la ramasse au sol en lui envoyant mon doigt d'honneur. J'insère une pièce de monnaie dans le Juke-box et choisis notre chanson. Elle n'hésite pas à se mettre debout sur sa chaise et a gesticuler ses hanches tout en bougeant ses bras au rythme de la musique de Marvin Gaye " Ain't no Mountain high enough".
— Listen Baby ! chante-t-elle.
Tous les regards sont rivés sur nous. Julien frappe des mains pour nous ambiancer. Tina nous enseigne ses grand talent de chanteuse. Notre public est chaud est aujourd'hui car les quatre pelés du bar nous accompagne de leur applaudissements.
Nous faisons les chœurs pendant qu'elle se donne à fond et ensuite, chantons le refrain en chœur.
— Cause baby, There ain't no mountain high enough, ain't no valley low enough, ain't no river wide enough ! To keep me fom gettin' to you, baby !
Nous partons dans un fou rire incontrôlable. C'est ça que j'aime ! Être ici avec mes copines, ne nous soucier de rien d'autre que de nous et de nos bêtises. Je ne changerais mes amies pour rien au monde.
Quand la porte du bar s'ouvre et laisse entrer un vent frais qui hérisse mes poils, je ne prête plus aucune attention à mes amies. Mes yeux se dirigent vers la bande de jeunes qui vient de faire son entrée. Alors que Tina continue à chanter à gorge déployée, le groupe de garçons se met à rire. Ils doivent se demander qui sont ces folles. Ils dégagent tellement d'assurance qu'on se sent obligé de regarder dans leur direction. Je suis subjuguée par autant de présence. J'ai l'impression d'être Bella dans Twilight quand elle rencontre les Cullen pour la première fois sauf que là, ils n'ont pas un air pétrifié ni le teint blanc comme un cul. Tina finit la musique avec quelques applaudissements autour de nous et se rassoit sur sa chaise.
— Wow, j'ai déchiré, non ? s'étonne-t-elle essoufflée.
On se met à rire comme des débiles.
— Vous les avez vu rentrer ? demande Hélène en les scrutant du coin de l'œil.
Je me tourne discrètement vers eux. La bande est composée de six garçons et d'une fille, tous vêtus d'une veste en cuir identique. L'un d'eux attire mon attention et se démarque des autres. C'est peut-être leur meneur. Il prend tout l'espace et l'assurance de ce groupe. Ses yeux sont pétillants d'une couleur chocolat fondant, ses cheveux bruns sont en bataille, on croirait qu'il s'est battu avec son peigne, et ne parlons pas de son sourire éblouissant dont des petites fossettes se creuse car sinon j'en ferai des éloges.
— Plutôt mignons, non ? nous interroge Sophie en les dévorant des yeux.
Je lui donne un coup de coude.
— Arrête de regarder, ils vont nous repérer !
— Je pense qu'avec le concert de Tina, ils nous ont déjà remarquées, tu sais ! surenchérit Cindy.
Je ris doucement. Elle n'a pas faux. Ils font du bruit comme s'ils voulaient se faire entendre par tous. Après tout, ça se voit que ce sont des personnes pas trop fréquentables, de plus, ils sont un peu plus âgés que nous, je dirais vingt-cinq ou vingt-six ans. La fille qui les accompagne se fond bien dans le décor avec son look de pin-up. Elle a de magnifiques cheveux noirs bouclés et un bandana noué autour de sa tête. Faut que j'arrête de les regarder, ça ne se fait pas. Julien prend leur commande et il à l'air de les connaître.
— Peut-être que ta prochaine proie est dans le groupe, Hélène ? m'esclaffé-je.
— Tu crois ? Ils ont l'air un peu... Comment dire ? Mauvais ? murmure-t-elle en grimaçant.
— On s'en fout de ça ! Les méchant c'est toujours les plus sexy ! affirme Cindy.
— Julia, je pense que j'ai ton défi, lâche Sophie, un sourire malicieux ornant son visage.
Mon cœur s'emballe seul. Je hais lorsque mon tour arrive. Je préfère me moquer de mes amies. J'appréhende ce qu'elle va me proposer. Je mets ma main à couper que ce défi sera en rapport avec ce groupe de garçons. Je les déteste déjà pour ce qu'elles vont me demander de faire.
Julien se tourne vers nous et nous fait signe de nous tenir a carreaux. A mais c'est déjà foutu, je ne peux pas me dégonflé devant mes amies.
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