Et nous voilà à la fin de cette première semaine de la rentrée, il ne me reste plus qu'à rejoindre mon dernier cours de ce vendredi qui est philosophie. Ce qui me rappel à qui je dois faire face lors de ce cours. Ce petit rappel a suffi pour me refroidir. Et c'est avec un air lasse que je rejoinds la salle de classe.
Lorsque je franchis le seuil de la porte, je remarque l'absence du prof peut-être il va être retardé. Je scrupte la salle du regard à la recherche d'une place à occuper. Je sais pertinemment que la place à côté de Tyron est libre mais, je cherche une échappatoire. C'est à mon grand regret que je ne trouve pas une autre chaise vide. Alors je me dirige à la vitesse d'une tortue vers la même place que j'ai occupée mardi à ce même cours. Je vois bien qu'il a fait exprès de s'assoir là pour être à proximité de moi mais pourquoi? Pourquoi ne veut-il pas me laisser un peu de répit. Tout le long de ma marche vers l'enfer, il ne m'a pas jeté un seul regard espérons que aujourd'hui il sera silencieux.
Enfin installée, je fixe les nuages à travers la fenêtre. Le ciel est pour moi l'un des plus beaux endroits sur terre.

-Bonsoir c'est pour les chiens?
Me questionne le mec assis à mes côtés.

-Tu sais le silence ce n'est pas que pour les moines.
Suite à ma réplique il secoue la tête.

-Je vois qu'on avance, maintenant tu me réponds sans d'abord essayer de m'ignorer.

-Lol et puis pourquoi tu t'es assis ici je suis sûre que à ton arrivée il y avait d'autres places libres.

-Je m'assois où je veux. Si je veux m'assoir avec la chialeuse, je m'assois avec la chialeuse.
Dit-il d'un ton condescendant ce qui m'énerve.

-À quoi ça a servi de me demander mon prénom si ce n'est pas pour l'utiliser.
Je lui jette un regard sévère puis, il s'adosse au dossier de sa chaise. Mon emmerdeur de voisin ne me répond pas et se contente de soupirer. C'est un vrai chieur ce mec.

Sur ce, le prof fait son entrée dans la salle. Je n'avais jamais pris le temps de l'observer mais, il faut dire qu'il a des traits qui lui donne l'air d'avoir la vingtaine et il faut aussi avouer qu'il est assez agréable à regarder. Comme Tyron en a l'habitude il me coupe dans mes pensées.

-Je te dis ce prof c'est un pédophile.
Choquée, je regarde au tour de nous pour m'assurer que personne ne l'ait entendu.

-Mais t'es malade ou quoi?

-On parie combien qu'avant la fin de l'année il aura déjà touché une élève?
Murmure t'il.

-Ferme ta gueule je t'ai déjà dit que si toi le cours ne t'intéresse pas, moi si.
Il lève les yeux au ciel puis s'adosse de nouveau.

-Aujourd'hui nous allons abordé une question qui est, l'Homme se range t-il dans des cases? Alors qui a quelque chose à dire sur le sujet?

Là, le prof fait face à un silence cassant de notre part. Il faut avouer que je n'ai jamais aimé parler en public je lève la main en moyenne deux fois par trismestre eh ouai je suis timide. Mais là, j'ai quelque chose à dire j'ai même pleins de choses à dire sur le sujet autant utiliser ma première prise de parole du trismestre.
C'est alors qu'avec le peu de confiance que j'ai, je lève mon bras ce qui fait naître un petit sourire sur le visage du prof puis il me donne la parole.

-Eh bun oui je pense que l'Homme se met dans des cases. De jour en jour, nous inventons des critères complètement ridicules comme: si une femme marche en route sans soutien-gorge et que l'on voie ses tétons c'est une pute, si un homme n'est pas viril eh bun c'est une tapette. D'année en année le racisme, et les discriminations s'accentuent de jour en jour, plus en plus de personnes ne se sentent pas à leur place sur terre ce qui est normal face à une population humaine qui juge limite certains qui se prennent pour Dieu. Nous ignorons le nombre exorbitant de personnes qui ont été abattues et qui se font abattre parce qu'ils ont le courage d'exprimer leurs opinions ne nous étonnons pas que partout dans le monde il y'ait de la résistance contre certains régimes dictatorials. Oui nous passons notre temps à nous ranger des cases qui a dit que si tu ne pars pas à l'école tu ne peux rien faire de ta vie? qui a dit que si tu n'as pas de grandes richesses tu ne peux pas être heureux? Moi personnellement j'observe le monde et je ne peux que être désolée.
Wow, j'ai dû beaucoup trop parler. Quand je finis mon petit speech tout le monde à les yeux rivés sur moi et là ma timidité me frappe en plein visage. Je me rassois et fixe mes mains que je triture sur la table en signe de gênance.

-Mlle Wayne je ne peux que vous féliciter, votre point de vue est très cache je vois que vous êtes engagée.
Il faut dire que pendant les vacances j'ai pris conscience de certaines choses sur la société. Quand je vois le chaos dans lequel le monde est plongé ,j'ai limite envie de pleurer.

-Je propose que ce sujet soit le thème de la dissertation que vous allez rédigez et me remettre vendredi prochain.
Tyron soupire tiens, j'avais presque oublié qu'il était là celui-là.

Encore trente minutes de cours et la semaine est terminée. Ça fait un moment déjà que je me le répète j'en ai plusque assez du lycée. Alors que je prends des notes, Tyron me murmure:

-Tu fais quoi ce week-end?

-Rien qui te concerne.
Je grogne.

-Tu n'es plus très bavarde eihn Mme le monde me désole.
Là je tourne mon visage en sa direction et remarque en fond la fille de la table d'à côté qui le lorgne.

-Je pense que tu as une admiratrice secrète.
Dis-je en fesant mine de désigner la fille en question qui elle quand Tyron se tourne dans sa direction, se dépêche de faire comme ci elle notait quelque chose.

-Eurk.
Fait-il. Puis j'hausse les épaules et me reconcentre sur le cours.

-Sérieux dis moi juste ce que tu fais ce week-end et je te fous la paix.
L'idée me plait bien mais, je ne vois toujours pas ce qu'il va faire de cette information.

-Okay ce samedi je vais manifester et dimanche rien.
Je capitule et il pouffe de rire.

-Manifester, je ne sais pas pourquoi mais ça ne m'étonne même pas en tout cas okay.

-Ngneu ngneu ngeu.
Et sur ce je reprends là où j'en étais au niveau de mon cours.

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Qui a déjà participé à une manifestation?