Secret de mon âme

Voici ma première histoire YiZhan ! (Acteurs de la série The Untamed). Merci à ma chère @Violette_Edward qui m'a mise au défi de participer à son festival dédié à ce couple. Alors même que je n'y connaissais pas grand chose, je l'avoue. L'expérience a été grisante pour l'autrice que je suis, toujours prompte à relever des challenges d'écriture.

Mon style est ici un peu différent de ce que vous avez l'habitude de lire avec MewGulf. Un peu plus de poésie, de douleur... Mais toujours cet érotisme lancinant qui me caractérise. Cette histoire est aussi une variation autour d'un des plus beaux films du monde : In The Mood for Love.

J'ajoute que cet OS peut se lire sans connaître ni The Untamed ni In The Mood for Love. 😊

Bonne lecture !

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Ge / Ge ge : appellation affectueuse pour désigner une personne plus âgée en mandarin : frère aîné. Peut s'ajouter comme particule à un prénom. Ex : Zhan ge pour Xiao Zhan.

Di / Di di : appellation affectueuse pour désigner une personne plus jeune en mandarin : jeune frère. Peut s'ajouter comme particule à un prénom. Ex : Bo di pour Wang Yibo.

Lao : vénérable, ancien, indique une affection respectueuse. Peut s'employer avec ironie.

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« Autrefois, quand quelqu'un avait un secret et qu'il voulait le préserver, il allait dans la montagne, creusait un trou dans un arbre et y racontait son secret. Puis il bouchait le trou avec de la terre. Et scellait le secret à jamais. »

In the Mood for Love, Wong Kar-wai, 2000


Le crissement de la moto sur l'asphalte brûlant, les hurlements de la foule en liesse, les battements furieux de son cœur compressé sous la lourde combinaison... Les images de sa course endiablée se rappellent à Yibo tandis qu'il franchit les portes de l'hôtel, encore trempé de sueur et de pluie. Le personnel d'accueil toise d'un œil mauvais ses vêtements dégoulinants sur la moquette crème.

Aujourd'hui, Yibo a tout donné dans cette épreuve : son cœur, sa sueur, sa rage. Dans les virages trop serrés, lorsque la moto pliait à l'oblique, bien trop proche du sol... C'est à Zhan qu'il pensait. Devant ses yeux plissés de concentration, le ruban goudronné semblait se teinter de lueurs diaphanes, le béton rugueux voler la grâce d'une peau douce.

La peau de Zhan.

Il l'aime à en crever. Il l'aime à en pleurer.

Le doux et adorable Zhan. Son visage solaire, ses yeux tendres et rieurs, parfois mélancoliques, sa touchante timidité... Et sa renversante beauté. Cette beauté si pure qu'il aurait tant voulu ravager de ses assauts charnels dès le premier jour de leur rencontre, lors du tournage de la série qui les a propulsés sur le devant de la scène. Cette beauté l'a foudroyé sur place, comme une flèche décochée en plein cœur. Des épines empoisonnées ne l'auraient pas davantage transpercé. Depuis, il est tout à lui. Corps et âme. Il a essayé de lutter contre ce désir aussi impérieux que la soif, mais il a fini par céder, s'astreignant à une vie de passion et de douleurs à ses côtés. Zhan demeure le secret de son lit, le bourreau de son cœur, le mystère de son âme.

Le trésor de sa vie.

Leur relation est condamnée d'avance, et si les autorités chinoises l'apprenaient... Ils ne leur resteraient plus que leurs yeux pour pleurer. Alors il faut continuer à vivre dans l'ombre de la vérité, porter un masque et s'aimer dans des chambres d'hôtel impersonnelles à l'abri des regards indiscrets. Meurtriers.

Ce week-end, Zhan donne un concert dans la région accueillant le circuit de moto. Ils ont donc convenu de se retrouver dans cet hôtel, à mi-chemin. Deux nuits ensemble. C'est peu, mais pour eux, c'est déjà une vie entière.

Yibo presse le bouton de cet ascenseur chic, peu préoccupé de salir la moquette trop propre avec ses chaussures boueuses. Il aimerait tant pouvoir souiller les apparences proprettes avec la salissante vérité. Éclabousser l'hypocrisie de ce monde hideux. Mais il s'exposerait à de trop grands périls... Autant dire que c'est impossible. En tout cas, dans ce monde-ci, dans cette vie-là.

Une fois dans le couloir, le jeune homme balaye les lieux d'un regard méfiant. À cette heure tardive, la plupart de la clientèle garde le confort de sa chambre. D'un geste fébrile, il compose le digicode pour déverrouiller la porte de la chambre 2046.

La pièce est plongée dans la pénombre. Il s'approche du lit, où se devine une silhouette endormie. Il s'assoit au bord avec précaution, ne souhaitant pas réveiller cet être précieux abandonné à la sérénité du sommeil. Il le couve d'un regard amoureux, enveloppant.

– Zhan ge... murmure-t-il en posant une main sur sa joue.

Il est si beau qu'il aimerait le redessiner du bout des doigts. La pluie coule de ses cheveux et vient s'échouer sur le visage de Zhan, comme une larme.

– Mince, jure Yibo tout bas.

Il se redresse et se rend dans la salle de bain. Il a besoin de se décrasser de cette journée éprouvante, tachée de boue, de pluie, de sueur et d'essence. Il prend une douche brûlante. Ses muscles endoloris se délassent sous le jet d'eau puissant. Il lui reste encore quelques heures auprès de celui qu'il aime, couché dans un lit étranger. Des heures au goût d'éternité.

De retour dans la chambre, il se glisse entièrement nu dans le lit et se fond dans la chaleur du corps alangui. Il enveloppe Zhan de ses bras, l'étreint comme s'il risquait de disparaître à chaque instant.

– Di di... souffle une voix endormie.

– Je suis là, mon ange, tu peux te rendormir. Je veille sur ton sommeil, chuchote Yibo en déposant un baiser dans son cou.

Zhan se retourne dans un froissement de draps pour se lover contre le torse solide de son homme.

– Lao Wang, vous m'avez manqué, déclare-t-il d'un ton boudeur.

Yibo esquisse un sourire amusé. La lumière de la Lune projette des taches de lumière sur le visage de son âme-sœur, le baignant d'un magnifique clair-obscur. Il passe une main tendre dans ses cheveux, la fait glisser sur sa joue jusqu'au grain de beauté ornant la lisière de sa lèvre inférieure. Un amour écrasant éclate dans sa poitrine, comme une déflagration. Une indicible tendresse. Il voudrait tant protéger cet être des avarices et des blessures de ce monde ; le garder dans un endroit à l'abri du chaos, le couver de son amour pour l'éternité. Il fond dans le cou de Zhan pour cacher son visage ému. Il refuse qu'il le découvre ainsi, vulnérable.

– Bo di... Tout va bien ? demande ce dernier d'une voix inquiète.

Même sous le voile de l'obscurité, Zhan devine toujours les douleurs qui lézardent son cœur.

– Oui, ça va. C'est juste... Non rien, se dérobe Yibo.

– Bo di... Dis-moi ce qui te tracasse, insiste Zhan d'une voix caressante.

Yibo soupire, vaincu par la douceur de sa moitié.

– Ge ge... Tu sais que si je pouvais, je t'offrirais la lune, révèle-t-il en l'étreignant désespérément.

Un silence. Zhan écarquille ses grands yeux purs, surpris par l'attitude câline de Yibo, par cette fragilité dévoilée.

– Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de Wang Yibo ? plaisante-t-il en caressant sa tête d'un geste affectueux.

Avec humour, il tente de désamorcer la tension qui émane de son pudique amant.

Yibo souffle de reddition. Il sait qu'il doit donner une explication à ce lâcher-prise inattendu, lui qui semblait porter un immuable masque de froideur ces derniers mois. La pression incessante, le harcèlement continu de certains fans, savoir sa moitié loin de lui et ne pouvoir intervenir en cas de problèmes, le poids du secret de leur relation... Tout cela a contribué à noircir son humeur, à durcir son armure.

Ce soir, une insondable mélancolie le submerge, fissure cette carapace éphémère qui avait fini par contaminer son âme. Voilà qu'il cède, enfin. Avec son emploi du temps chargé – les tournages, les tournées musicales et les émissions TV etc. – il n'avait plus guère le loisir d'enfourcher sa moto, ni de s'abandonner à la catharsis de cette périlleuse passion. L'adrénaline provoquée par sa course n'est peut-être pas étrangère à ce chamboulement intérieur...

Le silence s'installe, à peine troublé par leur respiration synchrone.

– Zhan ge... Je suis désolé d'avoir été distant. J'allais mal. Et je vais toujours mal. Cette pression constante, elle me pèse. Je sais que c'est le cas pour toi aussi. Mais je ne veux plus de tensions entre nous, ni de distance. La vie est trop courte. La situation est... ce qu'elle est. Et on ne peut rien y faire. Alors... tentons au moins de préserver la pureté de notre amour. Pour conjurer le sort, je veux t'aimer autant que tu le mérites. De toute mon âme.

– Bo di... souffle Zhan, ému.

Sa main fine vient se loger dans sa nuque, jouer avec les mèches de cheveux encore humides.

– Ge ge, le monde ne sait peut-être pas que tu es à moi, mais si je ne t'exprime pas mes sentiments à chaque instant que nous accordera cette société pourrie, à quoi ça sert ?

Dans le creux de cette chambre muette, Yibo veut revendiquer Zhan comme son aimé suprême. Il veut l'aimer comme on ne l'a jamais aimé ; comme il le mérite.

Il embrasse sa clavicule, son cou fin, se gorge de son odeur unique et entêtante. L'odeur de sa peau.

– Bo ge...

Yibo gronde. Il est plus jeune que Zhan, mais cela n'empêche pas celui-ci de l'affubler de temps à autre de cette particule réservée traditionnellement aux aînés. Car Yibo possède une aura mature et rassurante. Elle donne envie à sa moitié de se fondre dans son étreinte autoritaire, de disparaître dans ses bras puissants, d'être le doux péché de ses nuits d'ivresse ; d'abandonner toute carapace. Être à lui. Corps et âme.

Leurs lèvres se trouvent dans l'ombre de la chambre. Elles se caressent, s'explorent, presque timides ; puis les langues s'épousent, se redécouvrent, tissent un dialogue silencieux empreint d'émotions.

– Bo ge... J'ai envie de toi, confie Zhan.

Ces derniers temps, il n'exprimait plus autant ses envies qu'à l'accoutumée. Il s'était éloigné, lui aussi, comme un courant nous emporte inexorablement à la dérive. Cette nuit est différente. Elle habite la passion de deux amants effrayés de se perdre, désireux de se retrouver. Il suffit d'un mot pour que l'âme du lion s'éveille.

Yibo se redresse pour regarder sa moitié dans les yeux. Leurs pupilles se happent, brillantes comme la surface d'un lac sombre recelant des abîmes de désir.

Ils rentrent chez eux. Même s'ils ne possèdent aucun lieu familier où se retrouver : leur maison est ici, dans le refuge de leurs bras enlacés.

– Je veux prendre soin de toi, Ge.

– Alors fais-le. Fais de moi tout ce que tu veux.

Yibo se mord la lèvre. Dans la pénombre, il devine ses joues pourpres, l'envie qui pulse dans son cœur, son sang, sa chair.

– Je veux que tu sois à moi. Tout à moi...

– Je suis à toi. Je t'appartiens...

Ces mots déclenchent la guerre. La guerre de l'amour. La seule guerre à laquelle Yibo ne voudrait jamais se livrer. Il part à la conquête du corps offert, colonise ses vallées, ses paysages, ses creux et ses reliefs.

Sous la couverture, Zhan ne porte qu'un tee-shirt blanc. Yibo le soulève pour goûter sa peau. La poitrine est finement dessinée, surmontée de deux bourgeons d'une teinte chocolat. Il y passe la langue. Zhan s'agrippe à ses cheveux, sensible. Il n'est déjà plus qu'une pauvre créature gémissante, vaincue avant même d'avoir pu lutter. Yibo sourit contre son téton : son ange peine toujours à contenir ses ardeurs. Abandonné entre ses bras, il est la sensualité incarnée. Yibo s'applique à grignoter son téton comme il sait si bien le faire. Zhan se cambre, déjà conquis.

– Yibo...

– Oui ? demande-t-il, joueur.

– Je t'en prie... Je t'en prie...

Sous son corps nu, Yibo sent la chaleur irradier de son amant, son érection pousser contre la sienne. Zhan accroche ses jambes autour de ses reins, guidé par un indomptable désir. Le long tee-shirt glisse dans la manœuvre, dévoilant ses cuisses pâles et douces, immaculées. Yibo y ancre la main, s'accroche à la peau tendre. Il veut la caresser mais aussi la blesser de son amour vorace, viscéral !

– Xiao Zhan... Tu es à moi, gronde-t-il encore.

Il sait que sa possessivité exacerbée pourrait en agacer plus d'un, mais Zhan... Zhan adore ça. Se sentir posséder, en sécurité, à sa merci.

Yibo poursuit son exploration. Ses lèvres se promènent sur le corps offert, esquissent un tracé impatient jusqu'à l'aine découverte. L'ange alangui écarte davantage les cuisses, dévoilant une belle érection humide. Yibo y attarde son regard, gourmand. Le sexe est élancé, tout comme sa silhouette ; dur, tout comme la passion qui l'habite ; le bout rougeoyant et palpitant, tout comme son cœur. Yibo le recouvre de sa grande main.

Oui, c'est comme sentir le cœur de Zhan battre au creux de sa paume.

Il initie un lent mouvement de va-et-vient, encouragé par les langoureuses plaintes de son aimé.

– Continue, Bo ge... le supplie Zhan, se réappropriant la conscience de son propre désir.

Yibo sourit avec malice. Jamais il ne se lassera de ses suppliques, de son visage angélique baigné de plaisir infernal. Un plaisir qu'il est seul à pouvoir lui offrir. La pièce résonne bientôt d'une symphonie de profonds soupirs et de bruits humides. La grande main de Yibo s'active à un rythme toujours plus soutenu.

Il se délecte des réactions de son ange diabolique, qui se tortille sous ses caresses. Son pouce s'attarde sur le gland humide, tirant un gémissement d'extase à cette créature soumise à sa volonté. Alors, il ralentit, se contente de taquiner la fente d'où perle déjà le fleuve de son besoin contrarié.

– Yibo...

Dans cette supplique inachevée, il entend : « pourquoi ralentis-tu ? »

Yibo sourit, espiègle, heureux de gouverner le bien-être de Zhan. Une fois qu'il devine sa frustration à son apogée, il saisit ses cuisses d'un geste autoritaire et les place sur ses épaules.

– Yibo ? Qu'est-ce que...

Sans attendre la fin de sa phrase, il écarte ses fesses, vrombissant d'un désir tout animal à la vue de son intimité secrète : un bouton de rose serré, doux et lisse, qu'il a envie d'écarteler de sa puissance. De goûter comme un fruit mûr gorgé de jus.

– Putain... jure-t-il.

Il tend un bras sur le côté pour allumer la lampe de chevet. Une douce lumière tamisée imprègne la chambre.

Zhan se redresse, comme tiré d'un rêve.

– Qu'est-ce que tu fais ?

– Je veux te voir...

Zhan se mord la lèvre de timidité, mais il ne saurait protester sous le regard incandescent et sévère de son amant. Il s'étend à nouveau dans le lit et le laisse conquérir son corps à sa guise.

– Tu es si beau, Zhan ge... Si beau que c'est un crime.

Yibo ne cesse de contempler l'orifice velouté de sa moitié, portail d'un paradis intime. Il y passe le pouce, obsédé par la chair palpitante qui se contracte à son toucher.

– Je vais tellement prendre soin de toi... répète-t-il encore.

– Yibo... sanglote Zhan au-dessus de lui.

– Patience...

Yibo est joueur. Il aime l'impatience de son adorable tentateur. Il se réjouit de lui infliger une si douce torture. Enfin, son pouce perce le petit anneau de chair, aspiré dans son attirante moiteur.

– Ah ! gémit Zhan à cette agréable intrusion.

– Nous y sommes... commente Yibo, satisfait.

Il fait jouer son pouce en lui, fasciné par les chairs qui s'étirent autour.

– J'ai tellement envie de toi... laisse-t-il échapper.

Sans prévenir, il plonge alors son visage entre les fesses écartées, pointe sa langue pour goûter sa saveur intime. Il exhale un souffle vibrant en sentant la peau moite imprégner ses papilles. Ses gémissements traversent le corps de Zhan en une infinité de petites aiguilles, tel un courant électrique prenant racine à la source de son désir : son intérieur brûlant, qu'il lui tarde de sentir rempli par la lave intime de Yibo.

– Oh mon dieu ! s'exclame Zhan, déchirant soudain le calme de la nuit de sa lascive supplique.

Cela ne fait qu'encourager Yibo qui se délecte de cette sensation. Sa langue habile fouille sa moiteur. Il mordille, embrasse, lape et s'insinue dans ce couloir de chair crée pour le rendre fou. Il veut dévorer son bien-aimé de l'intérieur. Et c'est ce qu'il fait, littéralement. Zhan tremble, s'arque et sanglote de plaisir sous les assauts humides qui ravagent son anus. Yibo a toujours été si habile de sa langue. Zhan a longtemps lutté contre cette indécente caresse, trop timide pour lui ouvrir les portes de son intimité. C'était mal connaître Yibo... Son obstiné amant n'a jamais abandonné ce dessein, bien trop excité à l'idée de le faire sien ainsi. Zhan ne le regrette pas, car avoir la langue gourmande de son homme en lui, de manière si... infiniment obscène, c'est bien ce qu'il préfère avec la pénétration.

Yibo ne cesse de l'enflammer de l'intérieur. De la salive s'écoule de ses lèvres sur les draps. Sa bouche affamée et dévorante déverse une cascade de bruits humides absolument impudiques. Zhan est au supplice. Il referme ses longues jambes sur les épaules de Yibo, l'incitant à le lécher plus profondément encore. Toute honte a déserté. Seule compte la morsure du plaisir irradiant chaque fibre de son être.

Il n'est plus qu'un morceau de chair soumis à l'offensive sensuelle de son guerrier de l'amour.

Bientôt, la tête lui tourne. Son anus s'ouvre encore et encore. Yibo le maltraite si bien... Ce dernier ne faiblit pas. Il sent que sa tendre victime n'est pas loin de rendre les armes, il est fasciné par ce délicat nœud de chair dépliant ses pétales. Sa langue s'enfonce jusqu'au fond de Zhan, comme s'il voulait récolter sa sève intime. Il s'agrippe à ses cuisses tremblantes, imprime des bleus sur sa peau sensible.

– Oh mon dieu, Yibo, je-je viens... !

Et c'est la délivrance. Une violente tempête de plaisir qui le ravage de part en part. Il exulte, jouissant dans un long cri éraillé. Sa semence gicle en d'abondants jets laiteux sur son buste et même son menton. Il tente de reprendre sa respiration, accablé de bien-être. Yibo se redresse, le regard prédateur. Sa bouche brille de salive, lubrique. Il surplombe Zhan, lèche son visage pour y recueillir le fruit crémeux de son orgasme.

– Hum... J'adore quand tu jouis comme ça, seulement de ma langue.

– Yibo ! se plaint Zhan d'un ton boudeur.

Il cache ses yeux avec son avant bras. À ce geste mignon, un rire grave s'échappe de la poitrine de Yibo.

– Arrête. Tu n'as plus le droit d'être timide. Pas après que j'ai dévoré tant de fois ton adorable petit c-

– Wang Yibo ! S'il te plaît ! proteste Zhan, cramoisi.

– Tu joues au timide, alors que tu adores ma langue, tu adores que je te fasse mien...

À peine a-t-il fini sa phrase, qu'il retourne son adorable compagnon d'un mouvement brutal pour le plaquer sur le ventre. Ses fesses rondes et pâles se révèlent dans toute leur splendeur, véritable appel à la luxure. Il mordille un globe de chair rebondi, ensauvagé. Très vite, une marque violacée apparaît.

Son empreinte, sur la peau de Zhan.

– Je n'en ai pas fini avec toi, mon ange... promet-il d'un ton presque menaçant.

Un tube de lubrifiant attend dans la table de chevet. Yibo ne part jamais sans s'il doit rejoindre Zhan dans un hôtel quelconque. Cette nuit, il semble avoir oublié ce détail. La passion consume ses sens. Et puis... Zhan est déjà bien humidifié. Il porte toutefois deux doigts à sa bouche pour les imbiber de salive, puis caresse l'entrée dilatée. Il se penche sur son dos, mordille ses épaules, son cou, grogne tel un lion affamé.

– Zhan ge... Tu me veux en toi ?

Zhan ne répond pas, perdu dans les sensations enivrantes que lui procure cet homme magnétique. Aucun son, si ce n'est des gémissements plaintifs, ne parviennent à franchir ses lèvres.

– Réponds-moi... insiste Yibo.

Il aime pousser Zhan à bout, l'exhorter à exprimer son désir. Transformer le petit lapin sage en animal impudique.

– Yibo... Touche-moi... Je t'en prie... en moi...

Un sourire satisfait étire les lèvres de Yibo. Sans plus attendre, il insère son majeur d'un coup sec dans l'antre moite et brûlant.

– Ah ! Oui... !

Yibo fait coulisser son doigt dans l'intérieur serré de Zhan, bientôt rejoint par son index. Il adore cette sensation d'être comprimé par ses chairs intimes et délicieuses. Son membre dur réclame lui aussi de l'attention, mais il a appris à reléguer ses besoins au second plan pour satisfaire son amour. Il sent cependant qu'il est sur le point d'atteindre sa limite.

De ses longs doigts experts, il lime Zhan avec attention, stimule tous les endroits qu'il faut pour le conduire vers le doux supplice d'un second orgasme.

– Hum... Yibo... se lamente Zhan d'une voix faible, si douce et tentante.

Un chant des sirènes auquel Yibo ne saurait résister.

Cette intrusion est un tel délice, Zhan ne peut s'empêcher de cambrer les reins pour la ressentir encore plus profondément. Il n'est plus que corps ; son esprit a dérivé vers des contrées lointaines, abandonnées. Il n'est plus que corps. Ancré ici et maintenant, embroché aux doigts magiques de son merveilleux amant. Un long sanglot s'échappe de sa gorge, alors que Yibo tape au fond de lui avec une précision redoutable. Puis, soudain, le vide. Le froid. Yibo s'est retiré. Zhan sait ce qui va suivre, et il en pleurerait presque de gratitude.

Yibo plante ses mains dans les hanches moelleuses de Zhan. Il contemple un moment ses fesses laiteuses, la trace de sa morsure évoquant une traînée de sang sur une toile immaculée. Sa toile. Son sexe épais se dresse, caresse la fente offerte.

– Yibo... Vas-y... quémande Zhan, à bout de patience.

Yibo ne se le fait pas dire deux fois. Il pousse son gland entre les chairs humides, fasciné de les voir s'écarter pour lui, tel un cortège de sujets devant son roi. Son membre coulisse avec une lenteur exquise. Enfin, il est au fond de Zhan, enveloppé par son intérieur si soyeux. Un fourreau divin. Il palpe les fesses offertes, les presse, les pince, à l'écoute des suppliques incessantes de son amant, une mélodie envoûtante. Une voix aux intonations de sortilège.

Il se penche en avant pour mordiller sa nuque.

– Tu es à moi...

– Je suis à toi... Alors, prends-moi.

Si Yibo était un métamorphe, nul doute qu'il se transformerait en lion. Mais il n'a guère besoin d'être un dangereux félin pour ravager sa proie de son écrasante et majestueuse puissance. Il retire son sexe, laisse son extrémité chatouiller l'orifice de Zhan, avant de replonger en lui avec force, lui arrachant un faible couinement. Zhan s'effondre sur le matelas sous la vigueur de ce coup de rein tant attendu.

Puis, la danse du diable commence. La danse d'un sorcier de l'amour.

Yibo pince les hanches de Zhan, qu'il brutalise de ses coups de reins passionnés. Sa hampe de pierre le pilonne intensément. Encore et encore. Il n'a jamais rien connu d'aussi bon. Que ce soit l'euphorie de la danse, la volupté du chant, l'adrénaline d'une course à moto, ou bien encore les paysages les plus sublimes de la planète... ils échoueraient tous à lui apporter cette souveraine plénitude.

– Tu es si bon... Xiao Zhan... lui chuchote-t-il au creux de l'oreille.

Le souffle chaud et la voix grave saturée de désir font fleurir une myriade de frissons sur l'épiderme de Zhan. Il sent le membre puissant conquérir ses chairs, s'insinuer dans ses tréfonds. C'est si bon qu'il pourrait s'évanouir. Un coma de plaisir indescriptible le guette. Un bien-être si odieux qu'il confine au vertige. Il se laisse emporter par la houle de l'orgasme, une nouvelle fois.

– Non. Ne jouis pas tout de suite, ordonne Yibo.

Quand Yibo ordonne, Zhan ne peut que consentir.

Il ferme les paupières, tente de retenir le flot de plaisir qui menace d'inonder ses entrailles, alors même que son sexe est resté intouché. Yibo se serre contre lui, plaque son corps menu contre son torse puissant. D'un geste fébrile, il lui retire son tee-shirt qu'il n'avait pas pris la peine de lui ôter dans sa précipitation à le faire sien. La peau nacrée de son dos pâle, où s'accrochent des perles de sueur, se révèle dans toute sa beauté ; une voûte céleste fendant la nuit noire. Yibo se penche pour s'abreuver à son écume, sans cesser de le culbuter en profondeur. Il le sent se resserrer autour de lui, convulser sous ses assauts.

Il est temps.

– Viens pour moi, Xiao Zhan. Jouis pour moi, ma merveille.

– Wang Yibo...

Il n'en faut pas plus. Zhan réagit à ses mots, hypnotisé par cette autorisation qui sonne comme un ordre. Il écrase son visage dans l'oreiller pour étouffer son cri de plaisir. Une lame de fond le lamine. Il est foudroyé. Son sperme jaillit sur les draps, tandis qu'il vibre d'extase. Essoufflé, il tente de reprendre contenance, l'esprit embrumé.

– Et voilà... Maintenant, je vais bien te remplir...

Zhan comprend que son homme n'a pas joui. Il a préféré s'occuper de son plaisir.

« Je vais tellement prendre soin de toi . » Yibo ne manque jamais à ses promesses.

Maintenant, son lion sauvage va se faire du bien en utilisant son corps affaissé sur le matelas. Zhan aime-t-il ça ? Oh que oui, il adore être l'instrument de son plaisir, la proie soumise à la brutalité de son désir impérieux.

– Oui, Bo ge, viens en moi...

Un éclair de désir percute les reins de Yibo à cette appellation, à ces douces paroles si audacieuses dans la bouche de cet être candide et aguicheur. Il empoigne ses épaules pour le redresser, l'attirer dans une étreinte fébrile. Il se cramponne à ses hanches d'un geste possessif, peignant toujours plus d'ecchymoses sur sa peau tendre. Il transperce ses chairs encore et encore à un rythme urgent. Il ne veut jamais plus dérober son membre à ce cocon délicieux, chaud et serré. Si bon.

Zhan est le rêve dont il ne veut jamais se réveiller.

Un râle lancinant franchit ses lèvres entrouvertes, alors que la lave de son orgasme se déverse enfin dans les entrailles de son bien-aimé.

– Oh putain, oui... exulte-t-il en léchant sa nuque.

Ils retombent sur le matelas, vidés de toute énergie, fracassés de bonheur brut. Yibo enlace Zhan dans ses bras solides, enveloppe son dos d'un geste protecteur.

– Je t'aime Ge ge... murmure-t-il.

– Je t'aime aussi Di di, répond Zhan d'une voix faible où se devine un sourire.

Yibo parsème sa nuque de baisers mouillés. Il passe une main entre leur deux corps, sentant l'humidité de sa semence s'écouler du doux fessier.

– Ge... commence-t-il, prudent. Est-ce que je peux te nettoyer ?

À la lueur de la lampe de chevet, il voit ses joues se teinter de pourpre.

– Wang Yibo...

– Tu aimes ça, je le sais, le taquine-t-il.

Zhan se contente de hocher la tête pour exprimer son assentiment. Satisfait, Yibo le positionne à nouveau sur le ventre, replie ses genoux sur le matelas. Cette fois, il le manipule avec délicatesse. La respiration de son amant est lourde, chargée d'envie. Yibo caresse sa chute de rein vertigineuse, fait courir sa main jusqu'au fessier velouté, puis insinue un doigt léger dans la fente humide.

– Détends-toi, Ge ge...

– Hum...

Lorsque Yibo écarte les fesses exposées, il retient un gémissement licencieux à cette vision d'un érotisme grisant : sa propre semence suinte de Zhan, ruisselle sur ses cuisses en une coulée crémeuse. Non, il ne veut pas la voir s'échapper. Il veut la retenir à l'intérieur. Il se penche pour rattraper sa propre liqueur du bout de la langue, la fait remonter avec lenteur jusqu'à l'orifice délicat de Zhan, dans lequel il pousse son sperme.

– Oh mon dieu... gémit ce dernier en se mordant le poing.

Cette caresse impudique le couvre de honte, mais le plonge aussi dans une transe inégalée à ce jour. Yibo goûte son propre sperme sur la chair moite de Zhan. Leur saveur organique se mêlent. Yibo passe sa langue, encore et encore, et encore... Il chemine vers les testicules de Zhan, les mordille, puis retourne au cœur de sa grotte. Son visage se couvre bientôt de sa rosée intime.

– Zhan ge... putain... Tu es si bon, si bon...

Zhan est à bout. Cette langue agile le torture. Il est si sensible, il a déjà joui par deux fois ! Il n'est plus qu'une boule de nerfs. Un animal aux abois. Yibo le nettoie consciencieusement, en profondeur. Sa langue s'insinue, pernicieuse, diabolique.

– Oh... Je-je viens encore... ! s'étonne Zhan dans un cri presque désespéré.

Il se tortille sur le matelas, le fessier en l'air, tremblant d'une fièvre charnelle.

– Stop, stop... doit-il implorer, car Yibo ne semble plus vouloir cesser de le dévorer.

Sa caresse finit par s'amollir. Avec une troublante délicatesse, il embrasse une dernière fois l'anus abusé, puis retrouve les bras de Zhan qu'il écrase contre son buste.

– Je t'aime tant... Je ne peux peut-être pas t'offrir la lune, mais je peux t'offrir un paquet d'orgasmes, se vante-t-il avec une éclatante arrogance.

– Wang Yibo !

Son mignon lapin lui lance un regard adorablement courroucé, avant de lui mettre un coup de coude dans les flancs.

– Hé ! Tu n'aimes pas que je te donne des orgasmes ? insiste Yibo d'un air provocateur.

Une moue boudeuse s'ébauche sur les jolies lèvres de Zhan.

– Il faut toujours que tu te vantes de tes exploits...

– Et pourtant tu en redemandes, de mes exploits... souffle fièrement Yibo à fleur de ses lèvres. Et tu finis toujours par me supplier de faire de toi ce que je veux que tu sois.

– Et que veux-tu que je sois, Wang Yibo ?

Leurs prunelles s'accrochent avec force, magnétisées.

– Heureux.

***

Et que veux-tu que je sois, Wang Yibo ?

– Heureux.

L'air frais et pur fouette le visage de deux jeunes hommes filant sur une moto Yamaha. Lancée à toute allure sur ce chemin de terre désert, elle s'enfonce peu à peu dans la broussaille. Le soleil couchant verse une cascade de reflets orangés sur leurs cheveux d'encre.

Après plusieurs mètres, la moto s'arrête dans un vrombissement de moteur au centre d'une forêt.

– On y est, déclare Yibo.

Autour d'eux, une mer d'arbres millénaires les surplombent, aussi majestueux qu'intimidants. Les rayons ardents du soleil s'infiltrent entre leur feuillage, conférant à la scène une beauté surnaturelle. Zhan déglutit, impressionné par ce lieu à l'aura mystique. Cette forêt est célèbre pour abriter les plus vieux arbres de Chine : des métaséquoia grandioses. De nombreuses légendes entourent cette nature immobile. On raconte notamment que les hommes peuvent chuchoter leurs secrets dans le creux de leur écorce, afin de les préserver à tout jamais.

Yibo saisit la main de Zhan dans la sienne. Il ne partage pas ses croyances taoïstes. Pour lui, ce n'est rien d'autre qu'une forme de magie. Mais pour l'amour de Zhan, il veut bien faire une entorse à ses convictions. La magie, finalement, existe peut-être bel et bien si l'on décide d'y croire.

Zhan lui rend son regard affectueux, dans lequel crépite une infinité de serments amoureux, audibles pour eux seuls. Ensemble, ils cheminent au cœur de la forêt où niche un ancien temple taoïste. En son centre, le plus grand métaséquoia de Chine les domine de sa toute puissance antique et vénérable.

Quelques personnes observent les statues taoïstes : des locaux mais aussi des touristes armés d'appareils photos imposants. Un moine garde l'entrée du temple, le visage couvert d'humilité. Les deux jeunes amants dissimulent leur visage avec la capuche de leur veste et un masque noir. Ainsi, personne ne peut les reconnaître malgré leur popularité toujours plus grandissante. Ils s'approchent à pas lents, impressionnés par l'arbre immense d'où semble émaner des ondes surnaturelles.

Enfin dérobés aux regards par les épais branchages frangés de larges feuilles, ils échangent un pudique baiser.

Sur le tronc massif de l'arbre, un trou. Comme une bouche creusée à même l'écorce.

Le trou aux secrets.

Yibo et Zhan se penchent, et, dans les entrailles de l'arbre, ils versent leur secret, livrent leurs prières. Puis, Yibo se saisit de quelques feuilles pour boucher le trou, enterrer à tout jamais le secret de leur âme. Sceller leur amour sous le regard pur de cette nature muette, dépourvue de jugement.

FIN

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