Non, ça ne va pas non plus. Vraiment pas.

Je jette une autre robe au tas de vêtements qui grossit de plus en plus. Je jure.

-Tu devrais d'abord essayer de te détendre.

Je fusille Caroline du regard avant de reporter mon attention à mon armoire quasiment vide.

-Ce n'est qu'un concert. Tu te prends trop la tête.

Oui, bien sûr, ce n'est qu'un concert. Mais c'est un concert avec Maël. Et cette précision change tout.

Entre le maquillage, la tenue et la coiffure à adopter, Caroline doit bien être là depuis deux heures. On est également en ligne avec Charlène qui ne cesse de commenter la scène.

-Sors la noire, Vi'.

J'interroge expressément Caroline du regard qui hoche la tête pour donner confirmation.

Je pars me changer dans la salle de bain, en ignorant le regard moqueur de mon frère. J'ai le cœur plus léger depuis notre discussion.

J'entends les filles parler à voix basse et je colle mon oreille contre la porte.

-S'il savait tout ce qu'elle fait pour lui plaire.

-Oh, je pense qu'il s'en doute. Maël est intelligent.

-Et il est déjà fou d'elle, le pauvre, il ne sait pas dans quoi il s'embarque.

-Elle est en train de tomber amoureuse aussi.

-Ce n'est pas forcément une mauvaise chose...

J'arrête là leur discussion sur ma vie sentimentale en ouvrant la porte d'un seul coup. Caroline m'offre un sourire contrit.

-Essayez de faire ça discrètement la prochaine fois, les filles.

Je souris et c'est l'élément déclencheur du fou rire. Je sais ce qu'elles allaient se dire.

Qu'être amoureuse dans mon état n'est pas une bonne chose et pour Maël, surtout pour Maël, encore moins.

Mais ce soir, quand ma chanson préférée du groupe retentit et qu'il est à côté de moi, à sauter et à chanter au même rythme que toute la salle, je n'y pense pas.

Je me dis que ce sont pour ces moments là qu'il faut vivre, ceux où un pur sentiment d'adrénaline et de bonheur se fait ressentir.

Sans regret.