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Après la visite de Steffens, Harry put profiter de plusieurs jours sans être incommodé et il tenta même le diable en allant chercher la boucle de ceinture de Malefoy, qu'il avait soigneusement rangée dans un tiroir de son bureau, au Terrier. A sa grande surprise, même si son cœur se serra, aucun autre organe ne réagit. Néanmoins, le souvenir du Serpentard refit surface dans son esprit et la veille du jour d'Halloween, il réalisa que cela faisait deux mois, au jour près, qu'ils ne s'étaient pas vus. Harry décida donc de prendre le taureau par les cornes et de se rendre à l'Université Magique de Londres...
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Malefoy surveillait son diner tout en écoutant à la télévision le journal du soir. Il n'aimait pas trop le mobilier Moldu, mais la télévision était quand même un objet tue-ennui assez pratique, il devait bien le reconnaitre. Il brassait ses spaghettis quand son soudain on frappa à sa porte.
— Allons bon, qui peut bien venir me voir à cette heure-ci ? dit-il en regardant l'heure.
Saisissant un torchon, il s'essuya les mains et alla ouvrit. Il resta figé en reconnaissant le visiteur si tardif.
— Salut...
Harry se dandina d'un pied sur l'autre, les mains dans les poches.
— Je ne sais pas ce que je fais là, dit-il en se détournant soudain. Excuse-moi.
— Non ! Attends... Je... Tu veux entrer ?
Le Gryffondor se mordit la lèvre puis passa le seuil et le blond referma la porte après lui.
— Tu allais diner ? demanda alors Harry. Ça sent bon...
— Un simple plat de pâtes, répondit Malefoy en retournant dans la cuisine. Tu as déjà mangé ?
Le Gryffondor secoua la tête avec un sourire pincé.
— Alors va mettre la table, répondit le Serpentard. On sera mieux autour d'un diner pour discuter... Si tu es là pour ça, bien entendu.
Harry hocha la tête et Malefoy lui indiqua le placard au-dessus de l'évier pour les plats et les verres et le tiroir à côté de la machine à laver pour les couverts. Harry installa donc le couvert pour deux sur la petite table dans la salle à manger et en profita pour écouter les informations. Il n'avait pas regardé la télé depuis des mois, mais cela ne l'étonna même pas que Malefoy en ait une. Il posa quand même la question.
— Elle était déjà là, répondit le blond en renversant la gamelle de pâtes dans la passoire posée dans l'évier. Même si c'est une Université pour les sorciers, certains sont bien installés dans la routine Moldue et ce devait être le cas de mon prédécesseur dans cet appartement...
— La machine à laver aussi ? demanda Harry.
— Oui. Mais je ne m'en sers pas. Hermione vient chercher mon linge quand elle descend à la laverie automatique.
— Hermione te fais tes lessives ? s'étonna Harry en haussant les sourcils. Il fallait me demander...
Malefoy le regarda de travers.
— Et comment ? Nous n'avons eut aucun contact depuis deux mois... De toute façon, je ne suis pas empoté non plus, je paie la laverie, faut pas croire... Elle fait juste un seul voyage. Et je lui fais des courses quand j'y vais pour moi.
Harry accusa le coup. Il ne dit rien et alla dans le frigo, faisant comme chez lui. Il dénicha du fromage râpé, une bouteille de vin, et une conserve de sauce tomate entamée. Il ramena le tout sur la table et Malefoy apporta un grand saladier rempli de spaghettis odorants.
— Qu'est-ce qui t'amène ? demanda-t-il en prenant place.
Harry s'assit en face de lui, un peu gêné de s'imposer, et attendit quelques secondes avant de répondre. Malefoy lui reposa silencieusement la question en lui demandant son assiette.
— Je ne sais pas trop... répondit enfin le Gryffondor.
— Tes pas t'ont mené jusqu'à moi, c'est ça ?
— Hem... En quelque sorte...
Malefoy hocha la tête en songeant qu'entre Loutry-St-Chaspoule et Londres il y avait environ cinq cent kilomètres. Un silence s'installa et Harry soupira soudain.
— Écoute, je... Je suis désolé d'avoir fait le mort pendant ces deux derniers mois mais... j'avais besoin de me recentrer, de me calmer et... surtout de ne plus penser à toi dès le saut du lit, je...
— Ça va, calme, le coupa le blond. Excuses acceptées. Tu sais, ces deux mois de silence m'ont permis de réfléchir moi aussi et je me suis rendu compte que malgré les cours épuisants et les activités extrascolaires, je pensais souvent à toi.
Malefoy eut un petit sourire et Harry lui fit miroir. Le blond reprit alors la parole en piquant sa fourchette dans ses pâtes.
— Quand je faisais quelque chose, je me demandais si tu l'aurais fait comme ça, ou si tu m'aurais prit les choses des mains pour le faire à ta manière...
Il baissa les yeux et inspira brièvement.
— Tu me manques, fichu Gryffondor...
Harry eut un sourire. Il prit la main du blond dans la sienne en travers de la table et Malefoy lui caressa les doigts.
— Je ne veux plus qu'on se dispute... dit-il. Ce n'est pas parce que ça fait mal mais parce que j'ai l'impression que si le ton monte encore entre nous, on risque de se séparer encore plus longtemps et peut-être même pour de bon et ça, je ne suis pas sûr de pouvoir le supporter...
Harry se leva soudain et contourna la table. Malefoy le suivit du regard et quand son compagnon s'agenouilla sur le sol, il sentit l'air lui manquer.
— Potter, ne fais pas...
Le Gryffondor sourit en secouant la tête. Malefoy parut brusquement soulagé et le brun lui prit les mains dans les siennes.
— Je voudrais te demander pardon, Drago, dit-il. Pardon d'avoir douté de nous au point de croire que je serais incapable de gérer mon amour pour toi en plus de mon désir physique. Je t'aime de tout mon être et je ne veux plus jamais vivre loin de toi.
Malefoy hocha lentement la tête. Harry se releva alors et l'embrassa solidement. Le blond sentit une douleur dans la nuque mais ne le repoussa pas. Il lui rendit le baiser puis le brun recula et lui mordit la lèvre inférieure avec un sourire.
— Putain que c'est bon... souffla-t-il. Ça m'avait manqué...
Le Serpentard baissa la tête et se mit à rire doucement. Il passa sa langue sur ses lèvres et souffla alors par le nez, comme pour se donner du courage.
— Tu veux dormir ici cette nuit ? demanda-t-il, presque sans respirer ni regarder Harry.
Celui-ci haussa les sourcils.
— Tu n'as pas peur que...
— C'est l'occasion de savoir si oui ou non tu sauras te contenir.
— Ah, mais je... balbutia Harry en se sentant rougir.Nous n'avons jamais abordé ce sujet...
Il retourna à sa place et le blond décida qu'ils allaient d'abord diner tranquillement puis qu'ils aborderaient le « sujet » plus tard, devant la télévision.
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Il n'en fut cependant rien car à peine le repas terminé, le Gryffondor décida de rentrer au Terrier. Il n'avait aucune envie de tenter le diable même si ses reins semblaient paisibles.
— On va y aller en douceur, dit-il en s'approchant de la porte d'entrée. Je ne voudrais pas qu'en me couchant à tes côtés ce soir tu te rendes compte que je ne suis plus capable de contenir mes élan amoureux... Je ne veux pas te perdre, chéri, je...
— Je sais, Harry. Moi non plus, je ne veux pas te perdre et je comprends ton hésitation. Néanmoins, ne me laisse plus jamais sans nouvelles de toi aussi longtemps et surtout, ne redemande jamais à Granger de faire la relation entre nous. Nous ne sommes pas en ménage à trois, elle a sa propre vie, son bébé et son compagnon. A nous de régler nos problèmes, ok ?
— D'accord.
Le blond sourit puis Harry l'embrassa avant de le serrer solidement entre ses bras. Il le gratifia d'un dernier baiser avant de sortir sur le palier puis lui décocha un sourire et transplana. Malefoy soupira alors profondément et Hermione battit doucement des mains.
— Très bien mené, dit-elle en sortant de chez elle.
— Tu trouves ?
— Oh oui, Malefoy. C'est bon, c'est reparti, fit la brunette.
Elle lui sourit et le prit dans ses bras. Le blond posa ses mains sur son ventre de six mois en reculant et elle lui sourit. Elle lui avait annoncé la semaine précédente qu'elle aimerait que Ron et lui soient ses parrains, en plus de McGonagall et Ginny comme marraines. Deux couples de tuteurs ce n'était pas habituel, mais pour un sorcier, il fallait bien cela...
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Le lendemain, à la soirée d'Halloween au Terrier, Harry était étrangement serein. Hermione et Rogue furent invités, ainsi que les parents de la brunette et il fallut doubler la surface de la salle à manger pour que tout le monde puisse prendre place au chaud autour de l'immense table en bois dressée pour l'occasion avec tout ce qui pouvait se faire en termes de plats et de desserts à base de citrouille.
— J'aurais du inviter Malefoy...
— Serait-il venu ?
— Peut-être... Non, en fait tu as raison, il ne serait pas venu.
— Il se passe quoi entre vous deux maintenant ?
Harry regarda Hermione. Enroulés dans des couvertures enchantées, Ron, elle et Harry se tenaient serrés les uns contre les autres sur la terrasse de la maison pendant que les adultes refaisaient le monde sans eux.
— Je ne sais pas... soupira le brun en étendant ses jambes.
La couverture s'agrandit pour les protéger du froid et Hermione pinça les lèvres.
— Je vous ai entendus quand tu es venu à la cité U, hier soir, tu sais ?
— Hum ? Ah...
— Tu es allé là-bas ? fit Ron. Je ne savais pas...
— En fait je suis sortit faire un tour et j'ai transplané à Londres... Je me suis retrouvé devant votre immeuble sans même m'en rendre compte.
— Le Destin t'a poussé là-bas, fit Hermione un sourire.
Harry haussa les épaules.
— C'est possible, dit-il.
Un éclat de rire joyeux monta alors de la salle à manger et tous trois se retournèrent pour voir les adultes trinquer. Hermione sourit. Voir le père de son enfant s'amuser, même sans rire aux éclats lui faisait plaisir. De ce fait, elle avait l'impression qu'il était encore plus vivant que d'habitude. Il retrouvait, grâce à elle, la plus simple des joies, celle d'être avec des gens qu'on connait, et de passer une soirée sans inquiétudes quelles qu'elles soient. Et ça, dans la vie du sombre professeur Rogue, ce n'était pas arrivé depuis bien longtemps.
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