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- Tout le monde est là ?
La cinquantaine d'élèves de septième année, toutes maisons confondues, échangea quelques regards puis certains hochèrent la tête. Deux retardataires arrivèrent alors et Hagrid ferma la porte de la pièce. Le volume sonore baissa sensiblement et McGonagall prit la parole.
- Vous vous demandez sans doute pourquoi je vous ai fait venir ici, vous seulement, et pas les autres années, j'imagine ? dit-elle. Déjà, d'une parce que c'est présentement l'une des dernières soirées que nous passons tous ensemble dans cette école. Les sept années que vous avez passées ici ont été dures, non seulement sur le plan scolaire, et social pour certains d'entre vous, mais aussi sur le plan moral car vous avez du faire face au retour de Voldemort, à son acharnement sur le collège et le monde sorcier. Même si tout un chacun sait qu'il n'a pas participé à la grande guerre, au fond de vous, vous y avez largement contribué, tout comme vous avez contribué à sa chute puis sa défaite en entourant de votre amitié, de votre amour parfois, ou simplement de votre attention, Harry Potter ici présent. Sans votre aide, il n'aurait pas réussit. Mais passons, ce cher monsieur Potter a déjà eut toutes les éloges possible et inimaginables, je ne vais pas revenir dessus.
Harry sourit légèrement, rouge brique. Hermione lui colla un coup de coude dans les côtes et Ron lui décocAh une claque dans le dos.
- Je tenais simplement à vous rassembler une dernière fois devant moi, à contempler ce que les professeurs et moi-même avons réussit à faire de vous malgré la guerre, les morts déchirantes que nous avons subies, les peines et les joies... reprit McGonagall.
Quelques élèves se regardèrent. Harry se mordit la lèvre en songeant à Dumbledore. Il se reprit rapidement quand McGonagall dit :
- Il se peut malheureusement que la prochaine fois que vous mettiez les pieds à Poudlard, je ne sois plus là...
Des murmures s'élevèrent et Hermione demanda :
- Vous allez prendre votre retraite, Madame ? Déjà ?
McGonagall sourit légèrement.
- Je ne suis plus toute jeune, miss Granger... Voilà plus de quarante ans que je vis et travaille ici, il est temps pour moi de tirer ma révérence... bientôt.
Hermione se mordit la lèvre à son tour et soudain elle dit :
- Attendez encore douze ans, Madame...
- Douze ans ? répéta la vieille femme. Pourquoi douze années précisément ?
Ron et Harry regardèrent Hermione avec des yeux surdimensionnés en comprenant où elle voulait en venir.
- Douze ans parce qu'alors l'enfant que j'attends aura l'âge d'entrer à Poudlard... Et parce que je veux qu'il ait comme tutrice la plus grande des Directrices de Poudlard.
McGonagall regarda la jeune femme fixement. Elle porta une main à sa bouche et soudain, provoquant la surprise de tout le monde, elle fondit en larmes et vacilla. Aussitôt Rogue et Chourave lui prirent les bras et Hermione s'approcha.
- Madame... Je pense que tout le monde est d'accord avec moi, même ceux qui ne sont pas aussi proches de vous que moi, mais... pour nous, vous avez été plus qu'un professeur, plus qu'une Directrice... Pour certains vous avez été une mère, pour d'autres une grand-mère... Pour d'autre encore les deux à la fois. Mais pour tout le monde, Poudlard est et restera à jamais notre maison et notre seconde famille...
McGonagall sembla soudain perdre pied. Un fauteuil fut convoqué sous elle et elle s'y affala en disant, la voix chargée de sanglots :
- Miss Granger... Merlin... Je... Je n'avais pas prévu une telle chose, je... Merci, miss, merci à vous tous...
Elle eut un rire qui contrastait avec ses yeux brillants et soudain Hermione lui bondit dans les bras. Elle l'étreignit avec toute la force qu'elle avait et elle recula, le visage inondé de larmes et la lèvre inferieure agitée de violents soubresauts.
- Jamais nous ne vous oublierons, Madame la Directrice, dit-elle, la voix tremblotante.
- Oh miss Granger ! s'exclama la vieille femme en fondant à nouveau en larmes.
- Personne ne vous oubliera, fit alors un Pouffsouffle en s'approchant. Ni vous, ni les autres professeurs. Sans vous tous, nous ne serions pas devenus ce que nous sommes maintenant. Nous vous devons tout, même la vie pour certains.
Il regarda alors Harry qui déglutit et hocAh la tête. Il y eut alors un silence. Quelques reniflements percèrent et il y eut un bruit de mouchage dans le fond. Chourave regarda alors Hermione et demanda :
- Miss Granger vous... vous attendez vraiment un bébé ?
Hermione renifla et sourit. Elle hocAh la tête.
- Oui, professeur Chourave, depuis quelques semaines seulement... Voilà pourquoi je veux que vous attendiez Madame, avant de partir, fit la Gryffondor en regardant à nouveau la sorcière. Je veux que mon fils connaisse celle qui m'a fait devenir ce que je suis, qui nous a fait devenir ce que nous sommes...
La Gryffondor embrassa alors du regard tous les autres septième années puis, silencieusement, un par un, ils vinrent près de McGonagall pour lui dire merci. La vieille femme était au bord de la syncope, elle n'avait de cesse de cligner des yeux, c'était trop d'émotion pour elle mais elle résistait tant bien que mal. Elle n'avait absolument pas prévu un tel éloge...
Quand le défilé fut terminé, la vieille sorcière se moucAh pour la cinquantième fois et, comme Hagrid allait rouvrit la porte de la salle, une vois s'éleva dans le silence larmoyant.
- La soirée semble être aux larmes et aux secrets révélés, n'est-ce pas, miss Granger ?
Hermione tressaillit et se retourna. Elle porta une main à sa bouche en voyant Rogue s'approcher de McGonagall.
- Non, fit alors la jeune femme. Ne... Pas ça...
- Ils le sauront un jour ou l'autre, répondit Rogue. Maintenant, rejoins-moi et annonçons à tout le monde que ce n'est pas un élève le père de ton enfant... mais moi.
La salle explosa en exclamations de surprise. La chape de chagrin se brisa en morceaux et tout le monde se mit à parler en même temps que son voisin. Seuls McGonagall, Harry, Ron, Caroline, Malefoy, Pansy et Blaise restèrent silencieux. La surprise était telle qu'ils ressemblaient à des fantômes... ayant vu d'autres fantômes.
Hermione, tremblante, avança une main avec hésitation. Rogue s'en empara et la tira à lui. Elle s'agrippa à son costume et une élève de Serdaigle parla alors :
- Professeur Rogue vous... vous savez que vous pouvez perdre votre travail... et toi Granger, tu risques...
- Nous savions ce que nous risquions, fit alors Hermione en se reprenant. Dans quelques semaines cela fera un an que je fréquente le professeur Rogue en dehors des cours, que nous nous voyons en secret de vous tous...
- Et vous deux, fit alors une Serdaigle en regardant Harry et Ron. Vous le saviez ?
- Ils ne sont au courant que depuis quelques jours, répondit la Gryffondor à la place de ses deux amis. A voir vos expressions, vous ne comprenez pas ce qui a bien pu me passer par la tête et je vous comprends parfaitement car j'ai mit des semaines à accepter moi-même cette nouvelle façon de voir le professeur Rogue.... Il est vrai que tel que nous l'avons toujours connu, il ne fait rien pour se faire aimer, au contraire... Mais moi j'ai réussi à le cerner, à briser sa coquille...
La jeune femme lui jeta un regard de style caramel mou puis elle dit :
- Et croyez-moi sur parole, sous cette carapace noire et froide, il y a bel et bien un homme avec un vrai cœur comme le vôtre et le mien... Un cœur hélas torturé et craintif mais il est là et il bat pour moi et pour l'enfant que je vais avoir.
- C'est une nouvelle tout bonnement hallucinante, miss Granger, fit Chourave en secouant la tête. J'ai une grande peine à y croire mais je connais le professeur Rogue depuis longtemps et je sais que malgré son apparence froide et sévère, c'est un homme bon et généreux.
Hermione sourit. Une Serpentarde dit alors :
- Cette fin d'année aura été la plus intéressante des sept dernières... D'abord Gryffondor et Serpentard qui font la paix, puis leurs deux Leaders qui deviennent amis... et puis un Serpentard qui sort avec une Gryffondor... et voilà la cerise sur le gâteau ! Un moitié Gryffon moitié Serpent qui va bientôt voir le jour ! Personnellement, je crois que je raconterais encore et encore cette histoire à mes enfants et mes petits-enfants car je ne pense pas l'oublier de si tôt !
Les autres élèves sourirent. Il y eut alors des applaudissements et Hermione se racla la gorge.
- Une petite chose encore... dit-elle.
- C'est des jumeaux ! s'exclama un Pouffsouffle.
- Diable non ! fit Rogue.
Hermione pouffa puis elle secoua la tête et dit :
- Non, j'aimerais simplement que ce secret ne sorte pas de cette pièce. Comme quelqu'un l'a dit tout à l'heure, nous risquons gros tous les deux... Lui de perdre son travail et moi de me voir interdire l'Université Magique de Londres. Hors je ne peux pas me permettre de perdre cette opportunité. Ais-je votre parole à tous ?
- Depuis toujours Hermione, tu le sais, fit Harry.
Ron hocAh la tête.
- Au nom des Serpentards tu as notre parole, fit alors Malefoy.
- Les Serdaigles ne diront rien.
- Les Pouffsouffles non plus, tu as notre parole, Granger.
- Merci mes amis, fit alors la brunette.
- Une dernière fois pour les professeurs ? fit alors Harry. Hip, Hip, Hourra ! Hip, Hip, Hourra !
Les trois mots furent répétés encore cinq ou six fois avec force de poings levés en direction du ciel puis, après une dernière accolade aux professeurs et encore une vague de larmes, Hagrid libéra tout le monde et chacun alla vaquer à ses occupations, le cœur tourneboulé.
- Tu restes là, Mione ? demanda Ron en se tournant vers la porte.
La brunette hocAh la tête :
- A demain, Ron...
- A demain Hermignone...
La Gryffondor sourit puis Rogue la serra contre lui et Ron quitta la salle derrière Harry.
Passant les grandes portes de la Grande Salle, Harry tourna à droite et Ron demanda :
- Tu ne rentres pas avec moi ?
- Pas cette nuit Ron... J'ai promit quelque chose à quelqu'un...
- Ha... D'accord. Bon hé bien, bonne nuit alors.
- Oh oui elle va être bonne, fit Harry avec un sourire de biais.
Ron pouffa puis les deux se séparèrent. Ron se hissa dans l'escalier de marbre et se retourna pour voir son ami se fondre dans les ombres. Il vit alors Malefoy, Pansy accrochée au bras, se diriger vers Serpentard, tous deux en grande conversation.
- Avec qui que tu sois ce soir, Harry, il va passer une très bonne nuit, fit le rouquin en souriant.
Il rigola pour lui puis retourna à Gryffondor tranquillement, les mains dans les poches.
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