Chapitre 15
- Tu dois pas faire comme ça! s'exclama Pandora outrée. Tu vas gâcher le poisson sinon et on va pas pouvoir manger!
J'ai pris sur moi pour ne pas lui lâcher une réplique sanglante. Est-ce que je suis pêcheuse professionnelle? Absolument pas. Je suis juste une journaliste parisienne et une râleuse de première catégorie. Si il y avait eu une compétition, j'aurai gagné haut la main! Elle m'a pris le poisson des mains et le fit à ma place.
- T'es vraiment nul, rala-t-elle. Je vois pas ce que Dimitri te trouve...
- Excuse-moi? dis-je outré.
- T'as bien entendu, grogna-t-elle en s'acharnant sur son poisson. Tu devrais t'éloigner de lui. Tu ne vois pas qu'il va souffrir à cause de toi? Il mériterait quelqu'un de mieux. Quelqu'un comme...
- Toi? demandai-je en fronçant des sourcils.
Elle a rougis et c'est là que j'ai compris qu'elle craquait pour lui. Je n'ai rien dis de déplacer car j'ai vu qu'elle souffrait. Je comprends maintenant qu'elle essaye d'attirer son attention sans succès vu qu'il est intéressé par... moi. Et j'ai de la peine pour elle en un sens. C'est affreux d'aimer quelqu'un qui ne vous aime pas.
Je me suis écartée pour la laisser et je me suis mise à dessiner dans mon coin, loin d'elle. A quoi bon rivaliser sur ce point? Elle dit être meilleure que moi pour décarcasser du poisson et je ne vais pas contester cette fois-ci car c'est la vérité. Les autres sont partis découvrir les environs depuis ce matin et je les attends avec impatience! Je ne voulais pas y aller parce que j'avais mal aux pieds et j'avais espéré que Dimitri me tienne compagnie mais non. C'est Pandora qui a voulut rester car "elle était trop fatiguée". Je me la farcis depuis ce matin et je n'en peux plus. Comment peut-on parler autant de soi? Elena me manque. Heureusement qu'Elena est là sinon j'aurai fait une dépression depuis longtemps. Et le fait d'être arrivée à proximité de la grotte me remonte le moral. J'installe mon sac de couchage et je commence à dessiner la vue de la rivière. Cette fois-ci, on ne dort pas sur une plage mais dans une petite forêt. Il parait que la grotte est à seulement 1 km de là. J'ai survécu à ma première nuit dehors et j'espère que la deuxième sera tout aussi paisible. Dimitri voulait dormir à mes cotés. Je n'ai pas refusé. Il avait étalé une couverture par terre et il m'avait invité à se lover contre lui. Il dessinait de temps en temps avec ses doigts des cercles sur ma peau déclenchant à chaque fois une tonne d'émotions incontrôlables. Ma tête était posé contre sa poitrine et j'écoutais son cœur battre. J'avais fini par m'endormir sur lui. J'ai dormis comme un bébé jusqu'à ce qu'il me réveille. Il a bougé pour retourner sous sa tente. Le jour se levait. Il a été ensuite très distant toute la journée, pour le plus grand plaisir de Pandora. Elena a finit par enfin revenir en compagnie des deux garçons qui étaient entrain de se chamailler à propos de sport. On s'assoit ensuite en cercle pendant que Pandora nous sert le poisson qu'elle a elle même péché.
- Il est un peu raté, précisa-t-elle en servant Dimitri en premier. Dana ne savait pas comment faire...
- C'est pas grave, déclara-t-il en haussant les épaules. J'ai déjà mangé pire.
- Ah oui et quoi? lui demandai-je en espérant qu'il me parle pour la première fois depuis ce matin.
- La nourriture de l'armé, dit-il en fixant le poisson.
Echec. Armée? Tentative de rapprochement raté. ARMEE! Il a été à l'armée? Wow. Sur le terrain? Il a déjà été blessé? A-t-il vu des horreurs?
- L'armée? répétai-je une fois servis.
- Oui, l'armée, confirma-t-il trop sèchement à mon gout. J'ai été à l'armée pendant un certain temps.
- J'ai cru que tu étais partis à la guerre, avouai-je.
- Quelle guerre? Il n'y en a plus depuis bien longtemps. Mais si ça aurait été le cas, je l'aurai fais.
- Pourquoi? demandai-je en fronçant des sourcils.
- Parce que ça aurait été mon devoir, dit-il en regardant son poisson et non moi. J'aurai combattu.
- Tu aurais voulu mourir? demandai-je avec colère. Tu aurais voulu voir des horreurs juste par devoir?
- J'aurai servis mon pays parce que c'est ce qu'on aurait attendu de moi!
- Ah oui vraiment? Des poilus de la première guerre ont dis exactement la même chose que toi et pourtant ils se sont fais massacrés! explosai-je. Tous ça pour que la guerre dure quatre ans et qui en ai une autre quelques années plus tard. Leurs morts n'ont servis à rien. Ta mort ne servirait à rien.
- Ils sont morts dans l'honneur et la gloire! Je ferai exactement la même chose qu'eux si je pouvais donc de quoi tu te mêles? s'énerva-t-il en me regardant droit dans les yeux.
- Je me mêle de tout, sache le. Et ta façon de penser? Argh! Elle est juste archaïque!
Si nos yeux pouvaient lancer des éclairs... on serait déjà mort tout les deux.
- Les gars, calmez-vous! déclara Elena en riant nerveusement. Vous parlez de quelques choses qui c'est passé il y a 100 ans!
- Tu as raison, mentis-je en affichant mon petit sourire de télévision. C'est n'importe quoi.
Je donnais mon poisson à Louka qui bavait presque dessus et je décidai de partir me promener un peu histoire de me changer les idées.
- Où vas-tu? me demanda Elena protectrice jusqu'au bout.
- Besoins naturels, mentis-je.
Comment peut-il dire une chose pareil? La guerre détruit les hommes car les hommes se détruisent entre eux. C'est un cercle infernal. Il est inconscient voilà tout. Il n'a pas du voir "il faut sauver le soldat Ryan" ou " Pearl Harbor". Il ne sait rien de la guerre comme moi je ne sais rien de la pèche. Ok il a été à l'armée mais il n'a pas été à la guerre. Et j'éspère de tous cœur qu'il n'ira jamais. De toute façon, je m'en fiche. Je le connais assez pour dire qu'il ne m'écoutera pas parce que c'est une des plus belles tètes de mules que le bon dieu est fait sur cette Terre! Je ne me rangerais pas de son avis comme il ne se rangera pas du mien. Je marche là où mon intuition me guide. Je descends au plus profond de la grotte Comment ai-je pu embrasser un homme aussi horripilant? Argh! Il me soule! Que ce séjour de malheur se termine et que je rentre chez moi! Mon vrai chez moi: Paris.
- Dana! hurla quelqu'un.
Dimitri. Des bruits de pas approchent. Il est pas loin. Je décidai donc de me cacher derrière un rocher au fond. Chose idiote qui m'a parut sensé sur le moment parce que je ne voulais pas lui parler. Pas pour le moment du moins. Il a hurlé mon nom et j'ai pu desseller de la panique dans sa voix. Je me retournai pour l'apercevoir. Il regarda par terre, passant sa main dans ses cheveux et il se figea avant de se baisser pour ramasser... mon carnet de dessin! Je l'avais laissé dans ma poche et il a du tombé lorsque je me suis faufilée à travers les pierres! Il commença à feuilleter mon carnet et j'ai bien faillis sortir de ma cachette pour lui arracher le livre des mains. Qu'est-ce qu'il peut m'énerver!
- Dana, je sais que tu es là, dit-il comme si il s'adressait à une enfant. Je veux seulement... arrête de faire la gamine et viens!
- La gamine? Moi? Tu te fiches de moi!
C'était plus fort que moi, il a fallut que j'ouvre mon clapet.
- Bien sur! rigola-t-il. Ne me dis pas que tu es fâchée à propos de cette histoire d'armée?
- Si. Et parce que tu ne m'as pas adressé la parole de toute la journée! Comme si j'avais fais quelques choses de mal... J'ai fait quelques chose de mal?
Il me vit sortir de ma cachette. Je m'avançais vers lui, un doigt accusateur pointé dans sa direction. Il me regardait en souriant sereinement. Il était calme alors que moi je suis en colère contre lui. Je suis en colère qu'il m'ait laissé en plan après m'avoir embrassé et avoir passé la nuit avec moi. Une fois près de lui, il m'attira vers lui par la taille. Je posai mes deux mains sur sa poitrine et je l'observais. Il fixait mes lèvres comme si il voulait à tout prix les embrasser. Il émanait une telle tension sexuel entre nous, un tel désir mutuel que j'ai du reposer ma question.
- Qu'est-ce que j'ai fais de mal pour que tu me laisses en plan aujourd'hui?
- Tu n'as rien fais de mal, m'assura-t-il en me caressant les cheveux.
J'avais du mal à rester en colère contre lui. Il me faisait oublié tout.
- Très bien alors pourquoi tu... tu ne me parles plus? bégayai-je en reculant.
- Je voulais réfléchir un peu, prendre du recul.
- A propos de... nous? lui demandai-je.
- Oui. Je voulais mesurer les risques que j'allais prendre si on voulait aller plus loin. On rentre demain, je te rappelle. Personnellement, j'ai bien l'intention de te revoir.
- Demain, répétai-je en fixant mes mains. On ne se reverra plus.
- Bien sur que si! s'exclama-t-il. J'ai encore plus envie de te voir maintenant.
- Non. Ce n'était pas une question mais une affirmation.
- Moi aussi.
- Ne complique pas les choses, soupirai-je en m'éloignant de lui. Vaux mieux arrêter là avant qu'on ne s'attache trop ou que ça devienne sérieux.
- De quoi tu parles?
Je fis de mon mieux pour prendre un ton détaché. Pour ne pas montrer qu'en réalité ça m'affecterai beaucoup plus que je ne le devrais.
- Tu ne comprends pas? lui demandai-je la boule à la gorge. On commence déjà à se disputer alors qu'on a fait que flirter. Sans parler de nos familles. Tes amis ont raisons.
- Tu veux que je te dises? Je me fous de ma famille et de mes amis, dit-il. Et surtout de la tienne.
Il fit un pas vers moi et j'ai reculé. Vaux mieux qu'on reste éloigné.
- Arrête, soupirai-je.
- Si. Je me fous de ce qu'ils pensent. Pourquoi tu voudrais arrêter de me voir? Donne-moi une bonne raison hormis nos familles?
Rien est sortis.
- Voilà, c'est ce que je me disais. Elena m'aime bien, je le sais. Louka t'apprécie. Et tu crois vraiment que c'est ma famille qui va décider avec quelle fille j'ai envie de passer le reste de ma vie? Tu te trompes. Il ne commande déjà pas au restaurant pour moi alors...
- Tu me compares à un plat? demandai-je surprise.
- Non! s'exclama-t-il en souriant. Bien sur, tu es aussi appétissante tellement tu es belle mais je veux juste dire que...
- Que quoi? Tu vois même toi tu ne trouves tes mots. La situation est tellement insensée!
Et je le poussai pour passer. Il m'oppressait et j'avais besoin de réfléchir. Pourquoi se faire de faux espoirs? Ca ne marchera jamais entre nous et je n'ai pas le temps... de perdre mon temps.
- Attends, ordonna-t-il d'une vois suppliante.
Je ne lui ai pas obéit et il m'a saisit le bras. Il me fit tourner et m'embrassa avant que je puisse réagir. Il me tenait fermement, sa main posé au creux de mes reins. Il se détacha pour poser son front contre le miens.
- Ose me dire que tu n'as rien ressenti, me murmura-t-il.
- Je n'ai rien ressenti, mentis-je.
- Je ne te crois pas, dit-il en me relâchant.
- Tu devrais parce que c'est la vérité. Je ne ressens rien.
- Ah oui? Pourquoi m'avoir dis des choses qui prouvent vraiment le contraire? Pourquoi être venu? me demanda-t-il toujours pas convaincu.
Il est évident que je dois mettre le paquet pour le convaincre. Voir même le blesser pour être sur qu'il n'insiste pas. Je dois le faire taire avant de craquer et de pleurer.
- C'était une erreur, déclarai-je. Une énorme erreur. Je voulais venir parce que je pensais que j'allais le regretter. Mais c'était une...
- Laisse-moi deviner, une erreur? Je sais ce que tu fais. Je sais que tu me repousses parce que c'est plus facile comme ça. Pas la peine d'insister plus parce que je ne te lâcherai pas. Je ressens quelque chose pour toi et je sais que c'est réciproque. Tous les mensonges que tu pourras inventer ne changeront rien et te cacher les choses ne serviront à rien non plus.
Je mis ma tête entre mes mains. Si je reste une minute de plus avec lui, je vais craquer. Il va me faire changer d'avis... Je l'entendis s'approcher de moi. Je ne l'ai pas repoussé, essayant toujours de réfléchir à ce que je dois faire. Il me saisit délicatement la main pour y déposer... un bracelet bleu. Je regardai le bracelet sans comprendre.
- Je... je l'ai vu ce matin dans une boutique, expliqua-t-il. Je l'ai trouvé magnifique, comme toi, alors je me suis dis que j'allais te le prendre. Ce n'est pas grand chose...
- Merci, dis-je d'une vois neutre. Mais ça ne change rien.
- Tu te fous de moi! explosa-t-il. Comment je dois te faire comprendre que je te veux? Que j'éprouve quelque chose pour toi.
- Je l'ai compris et je suis vraiment désolée mais c'est mieux pour nous deux qu'on en reste là...
- Qu'est-ce que tu en sais? cria-t-il.
- Je n'en sais rien mais...
- Tu sais quoi? Je m'en fous. J'essaye d'être gentil, de faire des efforts et tout mais tu t'en fous. Il n'y a que ta putin de famille qui compte! Mais toi qu'est-ce que tu veux?
-Je...
Il c'était approché de moi à nouveau. C'est dingue, quand il s'approche de moi, je suis obnubilée par lui à telle point que je sais plus quoi dire.
- Qu'est-ce que tu veux merde!
Sa voix s'est brisée et les larmes que je retenais, ont coulé . Il déposa un baiser sur ma joue, aspirant ma larme.
- Je veux...
- Oui? dit-il en me donnant un autre baiser sur l'autre joue.
- Je veux rentrer chez moi.
Il se figea, recula avant de me regarder comme si j'étais pas nette.
- Et bien retournes dans ta capitale avec tes bourges! Rien ne te retiens dans ce pays de merde alors va-t'en! hurla-t-il avant de courir.
Je ne suis pas nette. Je refuse les avances d'un gars sympa, beau comme un dieu avec des yeux magnifiques. Il est en plus romantique! Il m'invite à partir avec lui pour qu'on se connaisse mieux, il m'achète un bracelet... Et je refuse pour quoi? Pour pas qu'une éventuelle relation ne mène à rien. Pourquoi complique-t-il les choses? Si il ne m'avait pas demandé de venir avec lui on ne serait qu'ami ce qui serait beaucoup plus simple. Après avoir séché mes larmes, je suis rentrée. J'ai demandé à Elena si je pouvais dormir avec elle, elle a accepté sans poser de questions. Je suis partie me coucher la première. Je me suis allongée et j'ai pleuré.
- Qu'est-ce qu'ils ont tout les deux? entendis-je demander Louka.
- Ils ont du se disputer? supposa Elena. Ils sont un peu comme chien et chat...
- J'espère que c'est pas trop grave, déclara Louka. Dimitri attends depuis si longtemps...
- Il attends quoi? demanda Elena.
- Il l'a connait depuis longtemps, depuis le lycée enfaite, expliqua Louka. Et je ne sais pas mais... tu sais, c'est mon meilleur pote. Je le connais depuis toujours. Et je sais qu'il est différent depuis qu'il l'a revu.
- Tu peux préciser? insista Elena.
- Il s'est calmé avec les filles. D'habitude, il va en boite quand il peut pour se changer les idées. Il n'a pas une vie très facile... Mais là, c'est finis. Il fait de gros effort pour elle. Il se contrôle, il fume moins et il lui a acheté un bracelet. Un bracelet nom de dieu!
- Pour Dana? dit-elle surprise.
- Oui, je l'ai vu le payer. Tu peux me croire. Je ne l'ai jamais vu faire un acte romantique pour quelqu'un. Il veut que se soit sérieux et crois-moi, il va tout faire pour.
- Je ne m'y attendais pas... Il n'a pas l'air du genre à s'engager.
- Il ne l'est pas d'habitude. Absolument pas même. Mais depuis qu'elle est rentrée, il voit une occasion de la conquérir enfin.
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