Chapitre 12 : La guerre est déclarée (1)
Edelgard était l'Empereur des Flammes.
Byleth l'avait deviné, mais il n'avait rien dit. Il aurait dû en parler avec Dimitri, et désormais il se sentait coupable d'avoir gardé le silence. Lorsque le masque était tombé, le jeune prince avait été pris de démence et avait commencé à se battre comme une bête sauvage assoiffée de sang, promettant à Edelgard qu'il lui arracherait la tête.
Non seulement la jeune femme, sous la guise de l'Empereur des Flammes, avait attaqué l'archevêque pendant la cérémonie, mais en plus, elle avait forcé son père à abdiquer, ascendant ainsi au trône de l'Empire. La déclaration de guerre à l'Église de Seiros n'avait pas tardé à suivre.
La guerre. Cela mettait le jeune professeur mal à l'aise. Durant les guerres, ce n'était pas que des petits groupes qui combattaient. La politique s'en mêlait. Souvent, la vie des simples citoyens en était profondément impactée. Quoi que réservent les prochains mois ou les prochaines années, Fodlán en garderait à jamais de profondes cicatrices. Le Royaume et l'Alliance ne tarderaient pas à être impliqués, et bientôt, il n'y aurait plus un seul endroit sûr dans tout le continent. Il fallait les retenir ici, à Garreg Mach. Le jeune professeur devait protéger ses élèves, mais aucun d'entre eux n'avait proposé de fuir, alors il était resté. Ils assureraient la protection du monastère, et Byleth se chargeraient de leur protection. Afin d'être certain que tous soient fin prêts, pendant que ceux qui ne pouvaient pas se battre évacuaient, le professeur donnait des derniers cours en urgence, afin de mettre au point les dernières techniques, assurer les dernières formations et affiner la maîtrise des armes des élèves.
Malgré tout cela, il avait peur. Si quoi que ce soit arrivait à l'un des élèves, il ne se le pardonnerait jamais.
« Salutations, professeur ! »
Byleth leva la tête, surpris. Perdu dans ses pensées, il avait oublié que pour aller au marché recruter des escouades à la guilde, il devait passer devant la grande porte, et donc devant son gardien.
« Oh... bonjour. »
« Figurez-vous que j'ai quelque chose à signaler ! Vous vous y attendiez pas, à celle-là, pas vrai ? »
Byleth lui jeta un regard incrédule. Comment pouvait-il être aussi détendu ?
« Il semble que ce soit la première invasion que subit Garreg Mach, depuis 995 ans que dure son histoire ! »
« Et... vous n'allez pas évacuer avec les autres ? »
« C'est mon travail de garder cette porte, alors même si une horde d'ennemis débarque, je les attends de pied ferme ! Je suis un soldat, moi aussi, vous savez. J'espère que nous survirons tous les deux... Nous devons combattre de toutes nos forces et prier pour que la victoire nous revienne ! »
Byleth se contenta de hocher la tête. Puis il déclara :
« Si ça tourne mal... Prenez la fuite. Je trouverai un moyen d'arranger les choses, mais pour cela, il faudra que vous soyez en vie. D'accord ? »
Le garde répondit avec un sourire.
« Compris. »
Ce fut bref et presque imperceptible, mais Byleth vit le léger tremblement de la lèvre inférieure de son interlocuteur. Lui aussi avait peur, finalement.
Le professeur prit la main du jeune homme, cherchant les mots pour le rassurer.
Mais il ne trouva rien à dire, alors il se contenta de rester planter là, serrant cette main comme si elle allait s'échapper à tout moment pour ne plus jamais revenir.
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