Chapitre 1

Lucius et moi avions deux manières bien différente de jouer aux cartes ; tandis que Lucius réfléchissait longuement, dessinant un véritable plan dans son esprit, je me contentais de balancer une carte en espérant ne pas perdre. C'est pour ça que lorsque je gagne, ça lui sort par les oreilles. Même si son visage reste de marbre en toute circonstance, il avait le tic de bouger ses oreilles pointus lorsque qu'il perdait. C'était assez drôle à voir.

Mais là Lucius est serein. Les traits dures et carrés de son visage sont détendus, et il balade tranquillement son regard sur le jeu. La nuit était déjà bien avancée, et la cabane branlante semblait absorber le froid et l'humidité du lac. Les coins étaient moisis, l'air puait. Les lits double en fer rouiller grinçaient, et lorsque Alexander ce retourna, son lit fit un bruit monstrueux.

Nous étions en tout cinq, et si l'année dernière les organisateurs de la colo avait eu la brillante idée de dispersé les vampires dans le camps de cabanes, ce qui donna d'ailleurs lieu à une véritable tuerie, un massacre et un rejet totale, cette année ils avaient réaliser que ce n'était pas une si bonne idée et nous avaient tous casés dans la même cabane, la plus miteuse et éloigné des autres.

Ils avaient retenu la leçon, c'était le principale.

En levant les yeux de mes cartes, j'ai croiser le magnifique poster de Robert Pattinson et Kristen Stewart en train de se bécoter dans un champs de fleurs. En dessous, Lizelle écoutait de la musique les yeux fermer. 

- J'aime bien les vampires de Twilight, dis-je en piochant une carte.

- Vraiment ? demande Lucius en levant un sourcils et se plongeant dans son plan de jeu.

Un sourire vint illuminer mon visage, découvrant quatre canines pointus.

- Ils sont si naïfs. Et puis j'aimerais bien briller et avoir des supers pouvoirs aussi cool, dis-je avec amusement.

- Pas moi, répondit-il en posant une carte.

Tous le monde s'est brusquement raidi, l'atmosphère s'est tendue, et est devenue glacial. Ils n'étaient qu'à quelques pas, et nombreux. Pourtant personne ne bougea ou ne fit mine de sortir pour aller voir ce qui se passait : mais il y avait de l'agitation. Personne n'a sursauté lorsque qu'un chien puant est entré en trombe sous forme humaine. Lui et sa troupe de créatures sont venu se planter à côté de Lucius et moi ; aucun de nous deux ne leva la tête ou ne dégna le regarder, ce qui mit ce sale clébard en colère.

- Hey les Chauve-souris, me dîtes pas que vous avez oublier notre course de minuit ? Cette année, Allaura, tu ne l'emporteras pas ! s'exclame-t-il bruyamment avec sa voix mutante d'ado.

Les ondes sonores aigü/grave qu'émettent sa voix me donnerait presque mal à la tête. Chaque année ce crétin me défit et espère me battre à la course. Comme si il avait une chance. 

- Alexander peut courir à ma place, j'en ai marre de te faire bouffer la terre, dis-je avec un calme froid. Les chiens comme vous devraient accepter le fait que nous somme une espèce physiologiquement supérieur. Mais flemmard comme il est tu auras certainement ta chance.

Je sentais le regard noir d'Alexander sans y prêter attention. Lucius a rejoué, et j'ai immédiatement joué à mon tour, le replongeant dans son intense réflexion. Je m'attendais à ce que le clébard éclate de fureur comme l'année dernière, mais à la place, lui et sa bande se sont mit à ricaner.

- Ouais ouais, mais cette année se sera différent ; on a avec nous un Walckenaer! Alors, ce nom ne te dit pas quelque chose ? s'exclame-t-il avec tellement d'enthousiasme que s'en était pitoyable. Et c'est le petit-fils de l'Alpha !

Il se poussa et tira quelqu'un pour nous le montrer comme un trophé. A l'entente du nom des Walckenaer, mon sang n'a fait qu'un tour et ma bouche s'est asséché. Les Walckenaer sont très ancienne meute de Loup-garou, très importante autant sur le plan social que historique. Et accessoirement, ce sont nos voisins,que je n'ai bien évidemment jamais vue. 

Je n'ai pas pus me retenir de lever les yeux, pour voir à quoi il ressemblait. C'était un jeune homme aux yeux foncés, à la peau bronzé et aux cheveux épais et brun. Son visage était dessiner avec une symétrie presque parfaite et malgré son âge, il avait une carrure imposante ; celle d'un lycanthrope. Comme tout les autres gamins, il devait avoir treize ans mais faisait plus. Lui aussi devait être curieux de me voir, car il me scrutait. Nous étions statique. Deux entités légendaires, des rivaux de la nuit des temps qui se regardaient droit dans les yeux, immobile. Quel situation cocasse, je n'arrive pas à m'empêcher un sourire. 

- A ton tour, dit Lucius en levant ses yeux abyssal sur moi.

Je pose mes cartes.

- Ne triche pas, je reviens.

Je me lève tranquillement sous les exclamations de joie des autres. Le Walckenaer et moi nous faisons face, le regard franc. Il n'avait pas un regard animal déterminer comme ses amis, mais des yeux profonds qui veulent lire en vous. Ce qu'il ne sait pas, c'est qu'au fond d'un vampire, on ne voit rien.

- C'est parti ! Hurle l'autre crétin. On va pulvériser ces poisseux une bonne fois pour toutes ! 

Ils attrapent Walckenaer et sortent de la petite cabane lugubre. Le garçon se laisse faire, les autres cris de plaisir, une véritable euphorie, l'esprit de compétition enflamme les foules. Je les suis d'un pas lent et désabusé, loin de tout ça. Je ne suis pas inquiète, je ne veux pas me battre. Mais pour une fois la course m'intéresse ; voyons ce que vaut un Walckenaer face à une Van Ronseray. Nous traversons le camp sans qu'aucun animateur ne viennent. Les fées ce mettent à volés en faisant des pirouettes, les sorciers lèvent leurs chapeaux, les lycan hurlent à la lune. Celle-ci est pleine dans un ciel d'encre.

La ligne de départ ce trouve à l'auré de la forêt, tout les ans nous nous réunissons face à ce petit chemin lugubre entre deux arbres. Les torches projettent des ombres menaçantes sur cette assemblée de créatures magiques en crise d'adolescence. Ils firent une allée d'honneur à leur héro. Les autres vampires de la cabanes m'ont rejoins et ce place dans l'ombre pour observer la scène. Sur la ligne d'arriver, à côté de Walckenaer, je prend position. L'autre crétin ce met devant, un air de satisfaction et de plaisir inébranlable sur le visage.

- Bonne chance, mademoiselle Van Ronseray.

Je lance un regard vers Walckenaer qui me sourit.

- Partez ! Ahouu ! 

Il part sans perdre une seconde, je le suis. Il était d'un tout autre niveau que l'autre crétin ; visiblement habitué à courir dans des forêt sinueuse même sous forme humain, j'entendais ses pas frapper le sol et le froissement de ses vêtements. Il était d'une vitesse inouïe, si rapide que le doute me pris une seconde. Je me refusais de perdre face à lui. Mes pieds ne frappaient pas le sol, il l'effleurait d'une pulsion qui faisait voler les feuilles ; ma vue s'adapta progressivement à la vitesse et à la noirceur des bois ; je sautais les branches, mes bras balançaient, mes hanches ondulaient et mon corps réagissait à l'appelle de la force. Ma respiration ce fit profonde lorsque je trouvais le second souffle, plus ardent et alerte. En calculant la distance qui restait avant la barrière et le lac, mes instincts me poussèrent à rester en alerte. J'avais trois foulés d'avance sur le loup et je sentais sa présence aigu juste derrière moi. 

C'est tout naturellement qu'en présence de spécimen étranger, les sens d'un vampire sont en alertes. Mais je n'avais pas pris Walckenaer pour un danger potentiel. Il était un lycan pubère.

Pourtant j'entendais son souffle rauque et profond, les grognements au fond de sa gorge, et le bruit sec de ses os qui ce cassent et s'entrechoquent. Brusquement il prit une vitesse tel qu'il me talonna. Je sentais sa respiration. Profonde. Son souffle sur ma nuque. Plus que je n'entendais ses crocs sortirent ou que je ne voyais sa peau se déformer sous la pression, je sentis. A la mili seconde où il ce jeta sur moi je l'attrapais par le poils pour le projeter de toute mes forces. La contorsion me brisa la colonne vertébrale et mes poignets ce déboitèrent. Des grognements enrager. Un cris de chien battu. L'arrêt brusque me fit partir en avant et j'atterrissais piteusement dans un buisson au milieu des branches brisés.

Ma vue resta trouble quelques secondes. La douleur me maintint au sol, immobile. Je restais là, la terre fraîche contre ma joue, des feuilles morte me chatouillant les hanche. Mes sens restèrent en alerte, la forêt m'apparaissait clairement dans toutes les nuances de gris clair. La lune ne perçait pas entre le feuillage.

Au bout de quelques minutes, un son aigu me parvint. Lointain. Puis un autre. Des gémissements, ou plutôt des glapissement. Je soupire et me relève lentement. Une fois sur mes deux pieds, je craque mon dos. Je suis les gémissements, entrecoupé de grognements et de plaintes. Après un moment j'arrive jusqu'à la barrière qui longe le lac du camp. La dernière planche est brisée. Une immonde odeur de chien mouillé traîne dans les parages.

- Je suis là, souffle une voix rauque.

- Je sais, répondis-je en contemplant l'eau noir du lac.

Il soupire et je me retourne. Un peu plus loin, il gît tremper et nue au pied d'un arbre. Je le rejoins en quelques pas. Des plaie bénignes un peu partout, une grosse éraflure sur le flan, et certainement les marques de mes ongles dans le dos. Les yeux plissés, il lève son regard contrit sur moi.

- On peut considéré que j'ai gagné, dis-je nonchalamment, les poignets toujours endoloris.



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