Le réveil sonne dans son bip bip agaçant. Prise en plein rêve, je sursaute et manque de tomber du lit. Il est six heures, et mon mercredi commence.

Je m'extirpe difficilement de ma couette et pose un pied nu sur le parquet. Aussitôt, le froid me prend, et je frissonne. J'ouvre ma penderie, saisis un t-shirt, un sweat et un pantalon et me dirige vers la salle de bain où je mets le chauffage à fond. Je m'habille puis descend l'escalier.

Je sors mon ordinateur et je vérifie toutes mes notifications. Je réponds à mes messages WhatsApp, je regarde les nouvelles stories sur Instagram, après quoi j'ouvre Wattpad. En tout premier dans la liste des notifications apparaît un nouveau chapitre du concours auquel je participe, le "concours des feuilles mortes" de Ink Clover. Je pousse un soupir, car en ce moment je n'ai quasiment aucune inspiration pour écrire.

Dehors, l'herbe est mouillée. L'eau envahit peu à peu mes claquettes-chaussettes du matin, mais pas l'inspiration, visiblement.

Les deux chiens courent partout dans le jardin, reniflent des bâtons, remuent les buissons, puis ils décident de rentrer, alors je les suis.

Je n'ai toujours pas la moindre idée de ce que je pourrais écrire. J'ai beau me creuser la cervelle, imaginer des scénarios, je n'en trouve aucun qui pourrait convenir pour ce sujet très spécifique. Et même pour mon livre principal, je n'ai plus d'idée.

Après avoir sorti les chiens, je prépare mon sac pour aller au lycée, j'enfile mes chaussures et sors mon vélo pour me rendre à l'arrêt de bus.

L'humidité et le froid du mois de novembre me mordent les doigts, qui deviennent bleutés. Une fois à l'arrêt de bus, je range et j'attache mon vélo, je sors mes écouteurs et je lance une playlist Spotify.

La journée passe en un éclair. Au lycée, je ne peux même pas écrire car les ordinateurs se sont réinitialisés et je n'ai plus de codes. Je ne trouve aucun scénario, aucune histoire qui pourrait convenir pour le concours. De plus, je n'ai aucune motivation pour écrire.

Le soir venu, je prends le bus pour rentrer, je finis mon trajet à vélo et je me pose tranquillement chez moi devant Youtube. Mon cerveau est vide d'inventivité, j'ai beau me mettre sur un fichier texte, je ne parviens à rien écrire.

Je prends alors un goûter pour me réconforter. Je me décongèle un morceau de pain, et je glisse une barre de chocolat noir dedans. Je le finis en quelques bouchées, et repars à mes tentatives d'écritures.

Mais je me sens de plus en plus mal. Des crampes me soulèvent l'estomac, et j'ai rapidement la nausée. Inquiète, je me dirige vers le placard et sors l'emballage du chocolat pour regarder la date. En la voyant, je pousse un cri effaré. Mais je n'ai pas le temps de prendre un médicament ou de prévenir quelqu'un. Mon estomac se serre de plus en plus, et je m'effondre sur le carrelage, sans vie.