11. Juste un café (E)

 - Le coup de la fille en danger et sans défense qui tombe dans les bras de son sauveur n'est pas près d'arrivé Sonny !
- J'en demandais pas moins.
- Pourquoi as-tu agis comme ça ?
- Il a essayé de te forcer...
-Je ne te parle pas de ça !
- Oh
- Oui Oh... Pourquoi avoir fui après m'avoir embrassé ?
- Je ne sais pas.
- J'embrasse si mal que ça ?
- Non, il chuchote si bas que je l'entends si mal. Non loin de là.

Même si mon coeur s'active face à ses révélations je ne peux pas en rester sur cette simple explication... 

- J'écoute tes explications alors.
- J'en ai franchement aucune.
- Alors là, c'est le pompon ! Bref Sonny, merci, mais je vais y aller.

Merde.
Je fais demi-tour  et essaie tant bien que mal de partir la tête haute. J'aurais de l'avoir une tout autre allure si mon talon ne s'était pas brise dans ma lutte. J'ai tout gagné...
Je suis à présent certaine que Sonny me regarde avec pitié, en même temps quel autre sentiment pourrai je lui faire ressentir ? En sachant que j'ai moi même honte de m'être fait piégé par Hugo et berner par Sonny...

- Eden attend !

Je m'arrête et mes yeux commencent à gonfler sous le poids de mes larmes. Il ne faut pas que je m'effondre devant lui.  J'attends qu'il vienne à ma hauteur pour affronter son visage si fermé. À la place, quand il arrive à mon niveau, son regard est teinté de regret.

- Pardon, je suis qu'un con des fois. Laisse-moi me faire pardonner.
- Tu ne fais que te répéter... Comment espère tu te faire pardonner ?!
- Accepte de boire avec moi un café ou un chocolat chaud.

Je reste silencieuse après sa demande. Vu comme mon dernier rendez-vous s'est déroulé, je n'ai pas hâte de retenter l'expérience.  Ses yeux me supplient de lui laisser une seconde chance et mon cœur petit à petit se fissure.

- J'espère que tu n'attends rien de ce rendez-vous surtout après... 
- Ça n'en n'est pas un. Je ne suis pas comme lui... Juste un verre pour discuter et me faire pardonner d'avoir été un con. Et puis tu as besoin de te réchauffer.
- Ok ça marche, je lâche. 

Sonny commence à avancer alors que je reste statique sur le trottoir, comme paralyser.  A quel mon cœur et ma tête peuvent me tromper ? Quelle mauvaise journée... Je refoule une puissance vague de sanglot qui serre ma gorge.  Je pense à ce que sera la situation quand je reprendrais le travail lundi. Rien que de croiser Hugo de nouveau me donne envie de vomir. Merde vais je devoir démissionner de ce boulot dont je rêve tant  ?!

Sonny se tourne conscient que je ne le suis pas et revient vers moi puis me tend la main. Incrédule, je regarde par intermittence sa main et son visage. En essayant d'arrêter les larmes, je joins ma main à la sienne qu'il sert un peu en me tirant. 

Contre toute attente il m'attire contre lui et m'entoure de ses bras. Je ne peux contrôler les tremblements de mon corps. Je suis au bord du gouffre et il suffit de peu pour que je m'effondre. Sonny caresse mon dos d'un geste rempli de tendresse puis me fait face.

- Efface tes larmes, il ne les mérite pas.

Mes sanglots redoublent alors qu'il chasse ces larmes du bout des doigts. J'ai le cœur au bord des lèvres, je ne veux pas paraître faible à ses yeux. Je le rejette alors et en souriant je lui demande si on peut enfin y aller. 

Nous marchons silencieusement pendant un bon kilomètre, il n'y a que quand mes larmes resurgissent que je tremble et qu'il vérifie si je vais bien. Sa main emprisonne toujours la mienne, ce qui comprime mon être tout entier. Ma démarche est assez étrange avec un talon en moins, mais j'essaie de rien laisser transparaître de mon mal-être.

Nous nous arrêtons devant un vieux café puis nous rentrons toujours main dans la main.
Sonny salue le barman puis nous guide jusqu'à une table au fond de café, bien à l'écart des autres clients qui le regarde avec étonnement. Je retire sa veste avant de m'asseoir alors qu'il est déjà sur la banquette à me fixer comme si je sortait d'une autre galaxie.
Sonny m'étonne toujours plus à chaque rencontré, il me fait chaque découvrir une nouvelle facette de lui.  Et mon attirance m'oblige à rester silencieuse, par peur de dire n'importe quoi.

- Tu veux boire quoi ?, il me demande en fixant son regard au mien.
- Choisi pour moi.
- alcool permis ?, il continue en souriant.
- Si tu veux oui, je suis plus à ça près !, je lance alors qu'il se dirige vers le bar en rigolant.

Quelques minutes plus tard, il revient à notre table avec un grand café avec de la chantilly pour moi et une bière pour lui. Quand j'étudie le verre pose devant moi, je remarque un liquide translucide au fond.

- C'est quoi ton truc ? Tu n'es pas en train de me droguer ?
- Pour faire quoi ?
- Abuser de moi...
- Je ne suis pas sûr que j'en ai envie...

Pourquoi sa réponse provoque un trou au cœur ? Mon corps aurait préféré que ce soit le contraire ? 
Sans m'en rendre compte, je grimace et il se rattrape aussitôt :

- Je voulais dire que non ce n'est pas mon intention.
- Je n'ai rien dis...
- Ton visage et ton corps disaient le contraire Eden.

Des frissons parcourent mon dos lorsqu'il dit mon prénom de sa voix grave.

- Je... rien mais c'est quoi alors ?
- Un Irish coffee.
- Hein ?
- Un café au whisky. Goûte, c'est vraiment bon et c'est fait du bien au corps et à l'âme.

Sonny porte la bière à sa bouche et mon esprit pense au fait qu'il verrait bien mes lèvres à la place de cette bouteille... Je secoue la tête et prends la paille de mon café. J'aspire et sens immédiatement la boisson chaude coulait dans ma gorge.
Oh mince que c'est fort !
Je ne peux retenir la toux qui arrive et Sonny aux yeux rieurs.  

- Il faut que tu montes la paille quand tu bois sinon tu vas boire que du whisky.
-Je confirme, je réponds en rigolant.

En essayant avec sa méthode, le goût est total différent.
Sucré et amer, comme lors de notre baiser... Un gout si enivrant.
Cette boisson est vraiment un délice. 

Je me sens instantanément mieux et me détend. Il avait raison ça ne peux que faire du bien, mais je ne sais pas si c'est dû à ma boisson ou si juste ses yeux qui se posent sur moi. Nous restons un moment silencieux à nous observer à la dérobée.

J'ai vraiment passé une mauvaise soirée et j'espère qu'elle se terminera bien mieux. Si Sonny n'était pas arrivé qu'est-ce qu'il se serait passé ? Hugo, aurait-il vraiment été jusqu'au bout de sa folie ? Un frisson me traverse devant cette éventualité.
Sonny doit s'en apercevoir quand son regard sur moi change. Je lui suis tellement reconnaissante pour son aide, et je ne sais pas trop comment le remercier.

Et merde ! Dans ma tête, c'est le gros bazar. 
Je reste en colère et tellement triste contre Hugo et contre ma propre bêtise, et naïveté...   Je suis tellement troublée et terrifiée par ce que je ressens pour Sonny.
Sa voix grave, ses yeux clairs qui semblent me transpercer jusqu'à mon âme, ses doigts tachés de peinture. Est-ce qu'il peint ? Peut-être que c'est son métier finalement...

- Oublie-le, il me dit soudainement en buvant une gorgée.
- De quoi ?
- Ce tocard, et ce qu'il t'a fait.
- Oh. Oui ça va passer, je suppose... Merci encore Sonny.

Je constate qu'il trésaille légèrement lorsque je prononce son prénom.
Est-ce que je lui fais autant d'effet qu'il m'en fait ? Impossible à savoir, il semble si hermétiquement fermé et visiblement en couple. Ce qui ne serait pas logique qu'il soit attiré par moi vu qu'il a une copine !
Merde, ma colère qui j'avais fait taire envers lui repart de plus belle alimenté par celle que je ressens pour Hugo.
Il faut que je sache pourquoi il a fui comme ça au festival ou je vais finir marteau... 

- À quoi joues-tu avec moi ?

Il se fige brusquement et ses yeux tentent de me sonder, mais je ne lâche rien. Son regard pour la première fois évite le mien.

- De quoi tu parles Eden ?
- Pourquoi m'as-tu embrassé au festival ?
- Parce que j'en avais envie ?, il répond naturellement.
- Logique en effet... Mais pourquoi avoir fui et pourq...
- J'ai passé ma nuit avec une autre ?, il termine en me fixant.

Son honnête me surprend et m'agace. Il avoue avoir couché avec une fille juste après m'avoir embrassé ? Même si je me doutais de ces événements les entendre de sa bouche sont plus douloureuses que je ne voulais bien l'admettre.
Je pince mes lèvres et hoche ma tête. Si je parle, il va comprendre que je suis vexée et je ne veux pas parait encore plus vulnérable.

- Je ne me rappelle pas de grand-chose de cette nuit-là..., il avoue en se frottant la barbe et il ajoute, je n'ai que des brides.
- Oh, je réponds encore plus vexée.
- Je me souviens de t'avoir embrassé et d'avoir aimé ça.

Mon bas-ventre s'échauffe instantanément alors que j'essaie de contenir mon sourire. Il a aimé notre baiser. Pourquoi j'agis comme une adolescente dans son premier flirt ?!

- Pourtant, tu es en couple !, je réplique en croisant les bras alors que Sonny commence à rigoler.

Je l'observe comme s'il devenait fou. Mais pourquoi il rigole ? Se moque-t-il de moi ?

- Eden, je ne suis pas en couple.
- Et la blonde ?
- Pas importante, une fan.
- Ok, je réponds en gardant les bras fermés devant ma poitrine.
- Qu'avons-nous fait d'autre Eden ?, il me demande ses yeux toujours dans les miens.
- Tu te rappelles vraiment de rien ?

Sonny secoue la tête en finissant son verre puis il fait signe au serveur de lui remettre la même chose. J'avale une gorgée de mon café avant de lui raconter notre soirée. Je suis déçue qu'il ne se rappelle pas ce moment-là, car pour moi, c'est un excellent souvenir.

Nous rigolons comme des enfants quand je lui raconte son caprice de star au moment d'acheter la barbe à papa. Nous rions au éclat lorsque je décris notre course folle parmi les festivaliers pour rejoindre la bute sur laquelle nous nous sommes embrassés.
J'aime les petits plis qui se forment au coin de ses yeux quand il sourit. Son visage change également, il parait moins dur et plus jeune.
À plusieurs reprises, je surprends son regard glisser sur moi, et à chaque fois c'est le même effet de dingue sur moi. Mon corps s'embrase.  

  Pour essayer de garder l'esprit calme, je regarde mon téléphone. Mince, il est plus de minuit et demain je dois me lever tôt et je suis surtout exténuée par la fin de cette soirée... 
Le temps a défilé si vite.

- Je vais rentrer...

L'espace d'un instant, je décèle une déception sur son visage, mais elle disparaît si vite.

- Ça marche, je te ramène à ta voiture.

En quittant le bar, je suis saisie par la fraîcheur de la nuit. Ce vent froid me glace le sang et mon agression me revient en mémoire...
J'ai du mal à marche avec ce talon en moins ! Alors tandis que Sonny s'allume une clope, je me déchausse et balance mes chaussures dans la poubelle au coin. Sonny m'observe les yeux rieurs puis me tend une cigarette avec un sourire désolée.

- Tu as froid ?
- Un peu, j'avoue.

Pour la seconde fois de la journée, il retire sa veste et me la met sur les épaules. Mes bras enfin couvert les frissons s'arrêtent. Tandis que nous avançons vers ma voiture, l'odeur de Sonny s'échappe de son vêtement.
C'est étrangement agréable...
Je sens bien l'odeur de la peinture mélangé à son parfum boisé. L'ensemble donne quelque chose de très enivrant ?

Devant ma voiture nous nous faisons face, Sonny me regarde sans ciller.
Mon cerveau se met alors en route activant chaque parcelle de mon corps et lorsque ses yeux descendent vers mes lèvres, j'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma poitrine.
Va-t-il tenter de m'embrasser ??! 
Comment je peux penser et vouloir une telle chose alors que je viens de me faire agresser ?
Il me manque vraiment une case moi... Mais pourquoi reste-t-il statique devant s'il ne veut ne pas semer le doute en moi ?

- Sonny, merci pour tout..., je décide enfin de lâcher.
- C'est normal Eden. Passe une bonne nuit et ne repense pas à ce connard, tu ne mérites pas une merde pareille !
- Oui..., tiens, je réponds en lui tendant sa veste un peu déçue qu'il s'éloigne de moi.

Lorsqu'il prend sa veste, nos doigts se touchent, nos yeux se rencontrent et il la retire rapidement, comme brûlé. Sonny passe de nouveau ses doigts dans sa barbe et je les envie... J'aimerais savoir qu'elle sensation ça fait de le toucher.

Subitement, il récupère ma main d'un geste rapide. Ses yeux sont rivés sur elles et je compte chaque battement de mon palpitant qui s'accélère encore. Mon corps semble réclamer quelque chose que mon cerveau ne veut pas imaginer.
Pourquoi diable faut-il que je m'entiche du premier venu ?

Mais lorsque ses yeux remontent vers les miens et qu'un sourire étire ses lèvres, je n'ai plus aucune question. Je veux goûter à nouveau à la douceur de ses baisers...
Le temps semble suspendu pendant que nous nous observons. Un klaxon nous arrache à notre silence et il enlève sa main.

- Je t'aurai bien proposé un autre verre, mais tu dois être fatigué ?, il déclare avec un sourire espiègle.

Quel coup bas ! Il rejette la faute sur moi et je ne sais pas si j'ai envie de rire de la situation ou de crier de rage.

- Tu as raison, je dois y aller. À bientôt Sonny.

Je tourne les talons avant de regretter mon impulsivité et ouvre ma voiture. Pendant que je m'installe derrière le volant, je jette un œil derrière, là où nous étions, mais il a déjà disparu. Plus rapide que son ombre celui-là...

🖤

  C'est un coup de fil de Cheryl qui me sort de mon sommeil de plomb. J'ai la tête engourdie et les yeux gonflés. Quand je suis arrivé chez moi, la douce présence de Sonny loin de moi tout est redescendu. La peur que j'ai ressentie face à Hugo, la colère envers moi-même et la déception de m'être faite avoir une nouvelle fois refait surface...
J'ai beaucoup pleuré avant de sombrer de fatigue sur mon canapé. Mon esprit est encore groggy quand je décroche e téléphone.

- Je veux TOUT savoir ma belle ! Et vu l'heure où tu te lèves, tu as dû faire des cochonneries coquine !

Ces quelques mots suffisent à refaire couler le torrent de larmes. Je ne parviens même pas à articuler un seul mot. Au bout du fil, Cheryl est en pleine panique, elle me questionne, mais je ne réponds qu'avec des onomatopées à peine audible. Alors au bout d'un moment, elle m'informe avant de raccrocher qu'elle arrive immédiatement.

Le téléphone toujours à la main, je reste allongé sur mon canapé et pleure encore sur ma stupide vie. Ce qui me ronge le plus est cette honte que je ressens...
Honte de m'être fait piéger par Hugo et ses airs de gentil garçon. Il parait bien sous tous les rapports, mais il est le mal incarné. Je suis secoué par un sanglot quand je pense à ce qui me serait arrivé si Sonny n'était pas arrivé...

J'ai l'impression qu'il s'est écoulé à peine quelques minutes quand Cheryl frappe à ma porte comme une cinglée. Elle n'attend pas de réponse et entre comme une furie.
Elle rentre comme une tornade, manque de tomber en trébuchant sur mon tapis puis se jette sur moi.

- Qu'est-ce qu'il se passe, Eden ? Tu m'as fait vraiment peur...

Mon visage doit exprimer mieux les choses que ce que je voudrais dire, car elle me prend dans ses bras et tente de calmer le flot de larmes qui tombe en discontinu.

- Il faut que tu me dises ma belle, je veux bien te consoler, mais si je ne sais pas pourquoi ça ne m'avance pas. Je ne peux pas t'aider... Hugo n'a pas été l'homme galant que tu attendais ?
- Pire que ça, je lâche enfin.
- Oh...
- Il a essayé de m'agresser, enfin, je veux dire, il m'a agressé...
- Pardon ?! Il a fait quoi exactement ?

Durant de longues minutes, je lui raconte la soirée puis l'horrible tournure des évènements. Cheryl est véritablement une amie en or, car quand je pleure, elle ne peut pas s'empêcher de pleurer avec moi. À la fin de mon récit je vois bien qu'elle est en colère contre Hugo, ce que je comprends mais elle reste calme et tente de m'apaiser.

Au bout d'un moment, je reprends le contrôle sur mes émotions et je lui raconte la fin de soirée avec Sonny. Bien contente que je change de sujet, elle plonge à fond dans ce que je raconte. Ça me fait du bien de trouver des mots sur ce que je ressens au fond de moi, autant contre Hugo que pour Sonny.

C'est un sacré bazar en moi avec ces derniers événements, je suis complètement étourdie par ce mélange de sentiments contradictoires. Ma raison me crie de ne rien ressentir pour Sonny, mais rien que de parler de lui réveille chaque parcelle de mon corps.
Est-ce parce qu'il a agi avec moi comme un héros ?
Je ne pense pas sinon il aurait profité de la situation, et vu mon état hier, je n'aurais pas su lui résister...

Cheryl décide de passer le reste de la journée et la nuit avec moi, comme au bon vieux temps. Je prends le temps de parler avec mon père aussi qui doit être inquiet par l'arrivée soudaine de Cheryl. J'espère qu'il n'a pas entendu mes sanglots cette nuit, car je ne saurai lui expliquer tout ça. Il nous prépare deux chocolats chaud et nous rigolons tout le reste de la journée.

  J'ai de la chance d'être entourée de si belles personnes tout compte fait...    

Bonjour à tous !

J'espère que ce chapitre vous a plu :)
Et non Eden n'a pas autant fait payer à Sonny... pensez vous qu'elle a tord ?

Je tenais en tout cas à remercier tous ces nouveaux lecteurs qui sont arrivés récemment :) Ça le fais tellement plaisir ! Et je ne pourrai pas ne pas remercier OceaneGhanem pour sa publicité sur l'âme bleue ! Et je vous conseille vraiment de lire ses oeuvres car elles sont toutes FORMIDABLE comme l'auteure 🖤

Je vous dis à très vite pour un nouveau chapitre :)

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