Genre : réalisme, romantique

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« Hey ! surgit une voix grave derrière mon dos. »

Cette voix, je la reconnaissais entre mille. J'en étais tellement amoureuse. Comme à chaque fois qu'il venait me voir, des frissons me parcouraient tout le corps, mes poils s'hérissaient et mes joues rougissaient légèrement. J'essayais de dissimuler mon grand sourire, mes yeux pétillants d'excitation et la rougeur de mes joues sans grand succès. Je me retournais pour l'observer. Il était encore plus magnifique que la dernière fois : ses cheveux châtains mi- longs étaient tout ébouriffés et j'avais une furieuse envie de passer ma main dedans, ses yeux d'un bleu profond me fixait, ses lèvres étaient charnues et ne demandaient qu'à être embrassées. Sa chemise bleu clair s'accordait parfaitement à la couleur de ses yeux et son jeans semblait reposer doucement sur ses hanches. Bref, il était extrêmement sexy.

« Hé Oh ! Amanda ? Tu m'écoutes ? me demanda-t-il en agitant sa main devant mes yeux. »

Mes joues s'enflammèrent encore plus qu'avant et je rivai mes yeux sur le sol, honteuse d'avoir été prise en flagrant délit. Il eut un petit sourire taquin sur les lèvres et sembla réprimer un rire. Je fixai mes pieds, les trouvant tout d'un coup beaucoup plus intéressant. Tiens...je n'avais jamais remarqué que le bout de ma converse gauche fût...

Sa main douce et rêche à la fois attrapa mon menton et me le releva :

« Hey, ne fait pas cette tête-la. Ce n'est pas grave tu sais... »

Ses yeux intenses me fixèrent et je n'en pouvais plus. Son visage était à quelques centimètres du mien et je ne savais plus quoi faire. Allait-il m'embrasser ? Je n'en savais rien. Je fermais les yeux, me préparant à une éventuelle caresse de ses lèvres. C'est alors qu'une voix aigüe et familière brisa ce magnifique moment. Cameron retira sa main et s'éloigna de moi en me faisant un petit clin d'œil qui me fit fondre et salua froidement ma meilleure amie qui lui répondit de la même manière.

Je fulminais intérieurement. Dès le début de l'année, j'avais été attirée par Cameron et Maelly le savait, je le lui avais dit. Elle avait réagi bizarrement et avait tout fait pour me pousser dans les bras de Cameron. Cela devait faire deux semaines que nous étions de plus en plus proche et cela faisait aussi deux semaines que ma meilleure amie venait gâcher tous mes précieux moments avec lui. Elle posa sa main sur mon épaule pour me retourner face à elle. Je lui adressai un regard meurtrier et marmonnai un vague « on a cours » et me dirigeai vers ma salle de classe. La cloche retentit à cet instant précis pour confirmer mes paroles. Sauvée par le gong ! Quoique...Comment vous dire que...Ah oui...Je n'aimais pas l'école ! Pour moi, c'était un lieu inutile où on nous apprenait que des choses inopportunes. Expliquez-moi comment le théorème de Thalès pourrait bien m'aider à faire mes courses, ou encore à repasser. Je me doute bien que les futurs mathématiciens en ont besoin...Mais pas moi. Je veux être journaliste, pas prof de math. Evidemment, ce lundi commençait à merveille vu que mon premier cours de la journée n'était autre que mathématiques avec Madame Haine. Non, elle s'appelle vraiment comme ça. Et je vous assure qu'elle porte son nom parfaitement bien. Je ne l'aimais pas et elle ne m'aimait pas : au moins, on était fixée. Je m'assis comme à mon habitude au fond de la classe et essuyait la remarque sarcastique de la prof suite à mon arrivée quelque peu tardive. Je rabattis mon capuchon de mon sweat Adidas sur ma tête et m'enfonçai dans mon siège, dans l'espoir de rattraper mes quelques heures de sommeil perdues. A mon plus grand soulagement, ni de Cameron, ni de Maelly en vue...J'étais tranquille et...

« Euh excuse-moi, je peux m'asseoir près de toi ? demanda une voix douce et aiguë. »

Nan mais qu'est-ce qu'il me veut le minus ? Je le regarde de la tête aux pieds et je le vois légèrement trembler. Je répondis alors avec un grand sourire carnassier :

« Dégage pauvre tache ! »

Il sembla au bord des larmes et partit se réfugier près de quelqu'un d'autre. Les quelques personnes qui avaient écouté notre échange me regardaient d'un air mauvais. J'avoue que je n'avais été très douce avec ce gamin mais j'étais de mauvaise humeur et on était lundi et qui plus est en cours de math ! J'avais bien le droit d'être fâchée, non ? En plus j'étais sur le point de m'endormir...Mais là, c'était fichu...J'étais trop énervée.

Je n'écoutais pas ce que le professeur racontait et jetai alors un coup d'œil par la fenêtre qui donnait vue sur la cour de récréation. A cette heure de la journée, elle était normalement déserte. Mais je vis précisément deux personnes, main dans la main, en train de courir vers la sortie. Je ne pus réprimer un sourire et un petit ricanement face à ce couple de jeunes rebelles qui séchaient les cours pour une petite escapade romantique. J'aimerai tellement pouvoir faire ça avec Cam...

« J'espère ne point vous déranger Mademoiselle Raynolds, mais je pense que vous devriez rapporter votre attention sur le tableau étant donné vos points plus que catastrophiques dans cette matière. Et enlevez moi cette capuche ! »

Certains élèvent me regardèrent en souriant, d'autres se moquèrent ouvertement de moi. Effectivement, je l'avais cherché. Elle avait raison, je devais me concentrer sur le cours mais je ne pouvais juste pas faire le moindre effort aujourd'hui. Je pensais trop à ma meilleure amie et mon futur copain. Ils se comportaient bizarrement et s'évitaient le plus possible sans pourtant témoigner d'une grande animosité l'un envers l'autre. Les regards des élèves me gênèrent, ma respiration se fit haletante et les murs de la classe semblèrent se rapprocher de plus en plus. J'étais pâle et de la sueur perlait dans mon dos. Je fus maintenant proie à une panique monstrueuse et je ne sus pas comment réagir. Madame Haine dû le remarquer vu qu'elle me conseilla d'aller chez l'infirmerie. Je profitai de cette occasion et me précipitai hors de la classe. Mais ma pose ne fut pas de longue durée car l'air dans les couloirs était étouffant : je devais sortir.

Une fois dans la cours, je me souvins de ce petit couple qui s'était échappé par la grille et décidai de les suivre. Je me sentais mieux dehors et je ne comptais absolument pas retourner en classe et encore moins aller à l'infirmerie. Je courus vers la sortie et me précipitai vers le parc ; ils devaient être là-bas. Je ne savais pas ce qui me poussait à suivre ce mystérieux couple et j'étais de plus en plus paniquée. Ma conscience me soufflait de ne pas y aller mais une autre petite voix, celle de la curiosité, me disait de découvrir l'identité de ces personnes.

Arrivée au coin de la rue, j'aperçus le couple, assis sur un banc, le bras du garçon autour de l'épaule de la jeune fille qui dégustait une glace. Nous étions en hiver et personne n'était assez fou pour consommer une glace durant cette période. Mon cerveau analysa difficilement les informations lorsque le garçon se tourna vers la fille et que je pus enfin voir son visage : des yeux bleus, des cheveux châtains mi- long en bataille, ses lèvres charnues,...C'était lui, sans aucun doute. Mais que faisait Cameron avec une fille ? Etait-ce sa sœur ? Il m'avait affirmé qu'il n'était pas en couple et semblait manifester une réelle attention envers moi. Que faisait-il ici, au beau milieu du trottoir, assis sur un banc ?

Trop de questions se bousculaient dans ma tête si bien que je n'avais pas remarqué qu'ils étaient partis et je faillis perdre le couple de vue. Ils semblaient ce diriger vers le parc. Je les suivis, à une distance raisonnable, pour ne pas me faire remarquer. Je devais savoir ce que Cam mijotait, même si cela pouvait me briser le cœur. Cameron et la mystérieuse fille pénétrèrent dans le parc, main dans la main. Je fis de même et les suivis, haletante. Une partie de moi, la partie curieuse, tenait absolument à découvrir ce qu'il se passait. Mais une autre, la partie rationnelle, me criait de faire demi-tour. Effectivement, je ne pouvais me faire que du mal en découvrant l'identité de cette fameuse fille. Pourquoi Cam quitterait les cours pour manger une glace avec sa sœur ? Tout cela n'avait décidément aucun sens...

Avec ma curiosité maladive, je me dirigeai vers les deux adolescents qui s'étaient confortablement installés sur une couverture près d'un grand chêne. Je me cachai derrière ce dernier et les observai. Cam était de dos à moi et j'aperçus difficilement la fille puisqu'elle baissait la tête. Je ne pris même pas la peine d'écouter leur blabla qui sembla durer une éternité. Je roulai des yeux et c'est à ce moment précis que la fille releva brusquement la tête. Oh non, ces traits, ce visage, cette manie de manger des glaces en hiver, tout convergeait vers cette personne à qui je faisais pourtant confiance : Maelly. Elle se leva et je me cachai derrière le chêne, de peur d'être découverte. J'entendis alors le son distinct d'un baiser échanger entre les deux personnes que j'aimais le plus dans mon existence. C'en était trop, les larmes dévalèrent mes joues. Mais ma partie curieuse et sadique me poussa à regarder cette horreur pour avoir une confirmation de ce que j'avais entendu. Cela ne pouvait pas se produire, j'étais en plein cauchemar...

Elle était là, à califourchon sur lui, les mains dans ses cheveux et le sourire aux lèvres. Lui avait les jambes tendues, les bras en appuis derrière lui, le visage relevé vers cette fille qui me dégoûtait maintenant énormément, un sourire plaqué sur ses lèvres. Il ne m'avait jamais souri de la sorte, jamais. Comment cette traîtresse qui était censée me rapprocher de Cameron pouvait l'embrasser ? J'étais perdue, je ne savais plus quoi faire, ni penser.

A partir du moment où je m'étais cachée derrière cet arbre pour les épier, je savais que je le regretterai. C'est alors qu'elle prononça ses trois petits mots qui brisèrent mon cœur instantanément :

« Tu m'aimes ? Dit-elle en le regardant dans les yeux.

-Oui. Maintenant, pour toujours et à jamais. »

Mon monde s'effondra et tout devint noir.

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Bref, on se retrouve en septembre pour de nouvelles parties dans mon recueil ! (Si tu veux en savoir plus, va sur mon profil, je t'expliquerai tout ;) )

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