XXV.

La mère d'Elio surgit soudainement dans la pièce, provoquant une surprise telle que je m'écarte précipitamment de notre étreinte.

— Je suis désolée de vous avoir dérangés. La porte était ouverte, je n'aurais pas dû entrer, s'excuse-t-elle, prête à se retirer.

Elio, se redressant brusquement, l'arrête d'un geste.

— Tu ne nous déranges pas. Qu'est-ce que tu veux ?

Je vois bien que, malgré ses paroles, le brun est visiblement perturbé par cette intrusion inattendue.

— J'apportais des serviettes de toilette à Noa, explique la quinquagénaire en déposant les tissus sur le lit, affichant un sourire bienveillant, cherchant sûrement à dissiper le malaise.

Son regard curieux se pose sur moi, et elle s'exclame avec amusement :

— Noa, tu es encore plus adorable quand tu rougis.

Pris de court par cette remarque, je place mes mains sur mes joues brûlantes pour les cacher. Mon geste semble plaire à la mère d'Elio, qui détourne ensuite son attention vers son fils :

— Pourquoi n'as-tu pas installé notre invité dans la chambre d'ami au fond du couloir ? Elle est bien plus spacieuse, il aurait été mieux installé.

Je regarde autour de moi, légèrement stupéfait par cette révélation. La pièce dans laquelle je me trouve est déjà incroyable, et je n'ose imaginer ce à quoi ressemble la chambre dont elle parle. Je fais attention à la réponse d'Elio, qui réplique :

— Je trouve que celle-ci lui correspond mieux.

Le ton du brun semble délibéré, mais il ne répond pas vraiment à la question. Sa mère, malgré son incompréhension, ne pousse pas davantage et déclare juste :

— Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Si tu as besoin d'autre chose, Noa, n'hésite pas à demander.

Elle quitte ensuite la pièce en refermant doucement la porte derrière elle.

Je tourne la tête vers Elio, chuchotant sans oser croiser son regard :

— Pourquoi tu ne m'as pas installé dans la chambre dont ta maman a parlé ?

Sans hésitation, la réponse du Latino résonne clairement :

— Pour que tu sois plus proche de moi.

Cette attention supplémentaire de la part du brun provoque en moi une sensation délicieuse au creux de l'estomac, comme une nuée de papillons qui tourbillonnent. L'émotion est brusquement interrompue lorsqu'il propose :

— Tu veux regarder un film ?

Je relève finalement les yeux vers lui, qui sourit largement, sans la moindre gêne ni malaise, alors que je me sens encore perturbé. Entraîné par son enthousiasme contagieux, je réponds :

— Oui ?

Il m'invite alors à le suivre dans une nouvelle pièce de la maison. Nous redescendons l'étage, puis empruntons un escalier qui nous mène à un sous-sol aménagé.

L'endroit est époustouflant et ressemble à une salle d'arcade. Un écran est adossé contre un mur, devant un canapé qui semble des plus douillets. Plusieurs consoles sont reliées à cette télévision, la plus grande que j'aie jamais vue jusqu'à présent. Il y a aussi dans cette pièce un billard, ainsi qu'un bar associé à des tabourets.

— Mon père l'a aménagée pour moi et mes potes quand j'étais au lycée, m'explique le brun en observant mes réactions.

— Tu... tu es vraiment chanceux, soufflé-je sans réfléchir.

— Je sais, me confirme le Latino, pensant sans doute à tort que je parle de l'opportunité qu'il a eue d'avoir cette salle rien que pour lui durant son adolescence. Pourtant, je songe plutôt à l'aubaine qu'il a que ses parents le chérissent de la sorte. Sans parler de l'aspect financier, le fait qu'ils soient si bienveillants avec leur fils éveille en moi un brin d'envie que je tente de refouler aussi vite qu'il a surgi.

Je m'installe aux côtés du brun sur le vaste canapé. L'ambiance envoûtante du lieu promet une expérience cinématographique hors du commun. Mon voisin prend la télécommande et démarre le film, plongeant la pièce dans l'obscurité, à l'exception de la lueur de l'écran. Les premières images du générique capturent mon attention.

Je me sens parfaitement à l'aise dans ce cocon de tranquillité. Les couleurs et les mouvements du film se fondent en une toile de fond apaisante. Alors que l'intrigue se tisse, une tension douce envahit la pièce et je laisse doucement mes paupières se fermer.

Je plonge dans une semi-conscience, bercé par le murmure du film. Je ne sais si c'est une dette de sommeil que je dois combler ou si la présence réconfortante d'Elio est la cause de ces endormissements fréquents, mais je n'ai jamais connu un sommeil aussi profond depuis que nous nous côtoyons. Alors que les frontières du rêve se dessinent, une idée audacieuse émerge en moi.

Elio me croit plongé dans le sommeil. Une impulsion irrésistible me pousse à renouer avec le contact physique, à raviver la tendre intimité que nous avons partagée. J'entrouvre délicatement les paupières pour localiser la main la plus proche d'Elio, reposant entre nous. Chaque mouvement semble suspendu dans le temps. Puis, refermant les yeux, je m'abandonne à une hésitation palpitante, le cœur battant à l'idée de retrouver cette proximité précieuse.

Finalement, empreint d'une légère nervosité, je décide de suivre le fil de mon désir. Mon bras, initialement posé sur ma cuisse, glisse avec une lenteur mesurée, faisant tomber ma main sur le canapé. Un délicieux frisson parcourt ma peau à mesure que j'établis ce contact subtil. L'obscurité complice de la salle d'arcade intensifie chaque sensation, créant une atmosphère chargée de tension palpable. Mon dernier geste, qui se voulait léger et discret, trahit ma nervosité et prend une tournure inattendue. Alors que je comptais simplement effleurer la main d'Elio, je réalise avec un mélange d'étonnement et d'appréhension que ma main repose entièrement sur la sienne désormais. Une vague de panique m'envahit, craignant sa réaction à cette initiative inattendue. Mon cœur s'emballe, résonnant comme un tambour dans ma poitrine.

Je perçois un léger mouvement de la part du brun, mais il ne retire pas sa main de dessous la mienne. Ses doigts bougent doucement, et bien que la pièce ne soit pas totalement silencieuse, je remarque le changement dans sa respiration, devenant plus rapide et plus audible.

Cette réponse inattendue augmente ma nervosité. Des perles de sueur apparaissent, accentuant la moiteur de ma paume. Déconcerté par cette réaction physique intense, je décide de mettre fin à ce contact, simulant un déplacement dans mon sommeil. Retrouver ma contenance est un défi difficile. La réalisation du plaisir ressenti en touchant Elio résonne à travers chaque fibre de mon être.

Après un moment, je perçois le mouvement indiquant qu'il se lève et quitte le sous-sol, aussi silencieusement que possible. J'ouvre les yeux, me redresse, et commence à faire les cent pas, cherchant à calmer l'effervescence en moi. Une fois que je retrouve un semblant de sérénité, je me rassois sur le canapé, attendant son retour, nerveux.

Mon impatience finit par me guider inévitablement vers les escaliers, gravitant vers le reste de la maison. La mère du brun, qui m'aperçoit, m'adresse la parole :

— Elio est parti marcher un peu. Il m'a dit qu'il n'en aurait pas pour longtemps.

— Ah, hum, d'accord.

— J'allais préparer le repas de ce soir, tu veux me tenir compagnie ?

J'accepte la proposition car je ne saurais même pas comment la décliner si j'avais envisagé de le faire et suis cette dame dans la cuisine. Une fois installés autour de la table, la mère d'Elio entame l'épluchage des légumes. Je me permets timidement d'offrir mon aide :

— Je peux faire quelque chose ?

— Bien sûr, approuve-t-elle immédiatement, manifestant sa satisfaction à mon initiative. Elle me confie quelques pommes de terre et un économe. Après m'être lavé les mains, je me plonge directement dans la tâche.

La conversation se dirige naturellement vers des questions sur ma relation avec Elio. Soucieux de préserver l'intimité de notre cohabitation, je partage sobrement :

— On s'est rencontrés il y a peu.

— Ah oui ? Et à quelle occasion ?

— À notre emménagement dans la colocation, mentionné-je avec un sourire timide.

Je suis persuadé qu'elle le sait déjà au vu de sa réaction. Elle tente sans doute de faire la conversation et elle a sûrement compris que parler de son fils avec moi est le sujet sur lequel je suis le plus à l'aise.

— En tout cas, vous avez l'air de bien vous entendre, affirme-t-elle soudainement, une lueur pétillant dans ses yeux.

Je relève les miens, mes joues s'embuant, j'en suis sûr, d'une teinte rosée, j'avoue doucement :

— Je l'aime beaucoup.

Son sourire complice se mêle à la symphonie des émotions partagées.

— Je pense que c'est réciproque.

Tout à coup, quelque chose capte son attention derrière moi. En me retournant, je croise le regard d'Elio dans l'embrasure de la porte.

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Forcée de constater que si je souhaite avancer sur mon histoire, je ne peux plus m'attarder autant sur chaque chapitre. J'espère qu'ils seront bon malgré tous et que l'histoire continuera à vous plaire. ❤️❤️❤️❤️❤️ 

Merci de vos lectures.


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