C H A P I T R E 1 2
Et ainsi, cela s'est enchaîné. Les dates se sont simplement succédées après Anvers. Il y a eu Stockholm, Copenhague, Oslo, entre cela les jours tranquilles sur place...
Huit jours, seulement huit jours s'étaient écoulés depuis la folle nuit que Louis et moi avions passé à Amsterdam. Et cela peut paraître minuscule, huit jours. Mais ce n'est qu'un point de vue, car huit jours c'est aussi 192 heures. Et 192 heures, lorsqu'on est dans l'état dans lequel j'étais, c'est juste une éternité.
À cela s'ajoutait le fait que j'avais ainsi que mon équipe un rythme de tournée ; donc, un quotidien effréné. Tout se passait vite, et c'était intense. Et non, on ne peut pas dire que je m'étais remis de cette histoire avec Louis, pas en huit jours. Mais je le cachais de mieux en mieux, j'essayais de ne pas trop y penser, de ne pas pleurer dans mes draps d'hôtel le soir. Et vous savez quoi ? J'échouais lamentablement.
Mentir, cacher mes émotions, dire de faux propos à mes collègues et amis, tenter de jouer l'indifférent ; ce n'était pas moi et ça ne l'a jamais été. Mais je m'efforcais tout de même de le faire, aussi pitoyable et pas crédible que cela était.
Puis, il y a eu Oberhausen.
Je chantai, comme d'habitude, une ballade, sur la seconde scène installée. Les yeux fermés, le rythme en moi, cette folie d'un concert me donnant la chair de poule. Et il y avait encore toutes ces vibrations, le public, ces milliers de fans, chantant... Ça me faisait, littéralement, vibrer. À chaque représentation c'était la même chose mais cela ne perdait pas d'intensité. C'était le même effet électrique.
J'ouvrai les yeux pour regarder cette magnifique foule, et c'est là que je remarquai. Les fans, le public en général, représentaient un drapeau LGBT. Parfaitement organisé, les couleurs dans l'ordre, avec une gommette sur leur flash de téléphone, et c'était si...
Je n'avais pas les mots. Et honnêtement, même avec le recul et les années, je ne les ai toujours pas.
« Tu es magnifique Oberhausen, » dis-je en regardant autour de moi.
J'étais simplement émerveillé, ému, heureux. Mon coeur se gonfla. Mais ce fut également violent, comme une claque. Amour, folie ou obsession, je ne sais pas ; mais je ramenai cela à Louis. La manière dont j'avais besoin de l'avoir contre moi, sexuellement ou juste affectivement. L'envie brûlante de s'aimer, au grand jour, que tout soit beau, et simple.
Mais rien n'était simple. Et devant le magnifique drapeau lumineux mis en place par Oberhausen, je réalisai une énième fois.
Si seulement cela pouvait être si simple...
▬
Je descendai de la scène, et à peine arrivé dans le couloir, mes musiciens me rejoignirent, tout heureux et sautillant.
« C'était tellement puissant ! S'exclama Clara.
- C'était magnifique, acquiesça Adam, plus pied à terre.
- J'ai adoré », souriai-je.
C'est évident que ce drapeau, toutes ses lumières vives et à la fois douces, c'était émouvant ; aussi bien pour moi, très impliqué dans la cause LGBTQ+, mais également pour mon équipe. Les voir si heureux, si satisfaits du concert, me fit plaisir. C'était ma satisfaction du jour.
J'attendis qu'Helene nous rejoigne, son appareil encore autour du cou pour lui demander :
« Tu as immortalisé ce moment ? Demandai-je.
- Le drapeau ? Oui, bien-sûr. C'est pas la première fois qu'ils le font, mais je le prends en photo à chaque fois. C'est magnifique. »
J'acquiescai, souriant. Cela faisait du bien.
« On va se faire une partie de ping-pong ? Proposa Clare.
- Je ne sais pas si j'ai trop envie... Répondai-je.
- Comment ça ? Intervint Mitch. Depuis que tu as eu le trophée, tu ne veux plus jouer. Tu as peur d'être détrôné ? »
J'haussai un sourcil, amusé. Je savais pertinemment ce que Mitch faisait : il me provoquait pour que j'accepte le défi. Et même si ce n'était pas par peur de perdre ni rien que je ne voulais pas jouer, pour une fois, j'acceptai. M'enfermer dans mes pensées noires et mes problèmes n'était pas une solution, et j'en prenais conscience. De toute manière, Louis et l'incroyable sexe d'il y a plusieurs jours, c'était du passé.
On joua pendant une petite heure, à s'envoyer la petite et légère balle, à lui faire par moment une trajectoire vers le mur. Ce fut apaisant, et amusant, réellement. Mes ami(e)s trouvaient le moyen de me changer les idées sans même savoir de quoi les miennes étaient peuplées. Et c'était beau. Et même quand j'y pense aujourd'hui, je pense que cela l'est encore.
« Je garde le trophée, dis-je à Mitch à la fin de notre petite séance.
- Jusqu'à la prochaine fois », répondit-il déterminé.
Je ris avant de quitter la petite pièce réservée au sport de table. Nous avions des pièces pour plusieurs choses, et il y en avait une spécialement pour le ping-pong. Il se passait réellement des bonnes parties de rigolade derrière cette porte.
Minuit approchait alors je décidai qu'on allait chacun aller se doucher pour s'apprêter à partir. Je rejoignis ma loge et à peine dans la pièce, mon téléphone sonna.
« Oui ? Soufflai-je en décrochant.
- Salut chéri. Tu as passé un bon concert ? »
La voix de ma mère m'apaisai aussitôt. Ce n'était toujours pas rangé dans ma tête mais la voix et la présence d'une mère sont souvent un échappatoire momentané.
« Salut Maman. Oui, c'était bien. Vraiment très beau.
- J'ai vu sur les réseaux, on m'a identifié dans beaucoup de photos. Tu étais très beau. »
Je rigolai doucement en l'entendant. Cela faisait évidemment plaisir.
« Merci Maman. Par contre je vais devoir te laisser, je m'apprêtais à aller prendre une douche pour ensuite qu'on quitte la salle et qu'on aille à l'hôtel.
- Oh, bien-sûr chéri ! Excuse-moi de t'avoir appelé si tard, je suis bête. Je n'arrivais juste pas à dormir et... Peu importe. Excuse-moi.
- Non, ça m'a fait plaisir. »
Et plus que cela encore, cela m'avait fait du bien ; juste un peu, certes, mais ce n'était pas négligeable.
« Désolé de ne jamais pouvoir rester très longtemps au téléphone, soupirai-je.
- Non, ne t'excuses pas chéri. J'ai accepté il y a des années que tu aies une vie remplie et que tu n'aies plus trop de temps pour moi. Tu n'as aucune excuse à me présenter. »
Ma mère était forte, d'une force mentale que j'admirai avec une extrême sincérité. (Et je sais que je ne fais que me répéter, mais avoir osé laisser son fils de 16 ans commencer dans un milieu si dingue et inconnu pour elle est quelque chose que je trouve incroyable. Aujourd'hui, au temps de mon récit, et à mes 16 ans déjà).
« Je t'aime Maman, dis-je.
- Je t'aime Harry. »
Ainsi, je raccrochai. En effet nos conversations téléphoniques n'étaient jamais très longues même si nos appels étaient fréquentes. Heureusement, nous nous rattrapions car il faut dire qu'elle venait souvent me voir me produire sur scène, et j'essayai le plus possible de rentrer à Londres lorsque j'avais des pauses.
Je décidai d'aller finalement me laver puis me changer. Dans ma douche, je trainai. J'étais pensif et mon front était posé contre le mur, l'eau coulant sur mon corps. J'étais épuisé.
Je sortis de la douche, désormais habillé d'une tenue très banal et rangeai rapidement mes affaires. Peu importe à quel point j'étais connu, à quel point mon compte en banque était rempli, à quel échelle mon nom était sur Internet ; je rangeai mes affaires moi-même et personne n'était employé pour le faire.
En enfilant mes chaussures - des Vans noires basiques -, une fois ma tâche de rangement terminée, je me rendis compte que mon esprit me jouait des tours. Réellement. Car par la simple vision de ces chaussures banales, je pensai à Louis.
Il était fan de sport, et de tenues allant avec cette discipline ; et les Vans étaient un peu un signe distinctif chez lui, même s'il n'avait aucun droit sur cette marque. Des milliers de personnes en possédaient, et j'en faisais partie, tout simplement.
Mais ce n'était pas si simple pour mon esprit qui relia aussitôt ce vêtement à Louis, mon Louis. Et c'est à peu près à ce moment-là que je me rendis compte à quel point tout revenait à lui.
Au même moment, mon téléphone retentit ; mais pas signe qu'on m'appelait à nouveau, juste une simple notification. Je soupirai et regardai. Le contenu était masqué sur mon écran de verrouillage mais une fois sur l'écran d'accueil, le mur de notification baissé, je vis le destinataire. Je vis que c'était Louis.
Juste un simple message, avec dix mots, des marques de ponctuation... Rien à signaler. C'était un message des plus banals - enfin, pas réellement vu le contenu - mais mon sang se glaça. Je ne sais pas si on peut dire que c'était négatif, c'est juste que je ne m'y attendais pas. Recevoir un message de sa part, alors que le précédent, juste au dessus, était son "Bonne continuation" qui me hantai depuis des jours.
Je suis à l'hôtel de la place si tu veux .
▬
Je n'ai aucune idée du nombre de minutes pendant lesquelles j'ai fixé mon écran. Honnêtement, je restai de marbre devant les pixels, à attendre je ne sais quoi.
En vérité, je n'attendais pas. Je réfléchissais. Dans ma tête se dessinaient des dizaines de schémas, des dizaines de scénarios. J'ai toujours été ce genre de personnes qui s'imaginent trop de choses et finissent déçues. Mais là, connaissant Louis aussi bien que je le faisais - et le fais - j'avais pleine conscience que son message me faisait passer celui de : viens, on va s'amuser. Cela n'engageait à rien d'autres et je savais pertinemment que c'était ainsi et pas autrement. Pas une conversation sérieuse, sur ce qui n'allait pas, ce qui devait aller, pourquoi c'était ainsi. Nous n'étions clairement pas encore prêts à en arriver là. Et n'étant pas devin et plutôt pessimiste à ce moment-là de ma vie, je pensai que nous n'allions jamais en arriver là. Que suis-je heureux d'avoir eu tord.
Mais sur le moment présent, je regardai sans cesse les dix mots, un silence installé dans ma loge depuis quelques instants - secondes, minutes - et je ne comptai pas bouger. Je pensai à beaucoup et pesai les pour, les contres, faisait résonner ma morale et mes principes... Même si je savais qu'avec Louis, j'envoyais valser tous ces éléments.
Ce qui me dérangeai dans ma contemplation inutile mais infinie du message en question, ce fut Jeff. Il cogna à la porte en bois, je ne dédaignai pas répondre, alors il ouvrit et fit passer sa tête.
« Harry, on y va. Tu viens ? »
Je sursautai presque et tournai ma tête rapidement vers lui. Il venait de percer une bulle de pensée entière, alors que cela faisait un moment que je me répétai "J'y vais, non je n'y vais pas, j'y vais, non je n'y vais pas, j'y vais, non je n'y vais pas -"
Et au moment où il m'interrompu, un "j'y vais" me traversa l'esprit.
Alors je me levai et d'un geste très rapide, pris ma veste et mis mon sac sur mon épaule.
« J'ai quelque chose à faire Jeff. On se rejoint demain devant l'hôtel, ne t'en fais pas. »
Je ne laissai pas à mon ami le temps de répondre que j'étais hors de la petite pièce.
▬
Je quittai la grande salle de concert seul. Je n'étais pas habitué à ce genre de départ, habituellement toujours accompagné de mes musiciens et mon agent. Là, j'étais seul ; il n'y avait même pas de voiture prête à me conduire à la destination de mon choix. Je me contentai de marcher seul dans les rues. Je ne savais pas réellement pourquoi j'y allais, à quoi je m'attendais, et je ne savais pas grand chose tout court. La curiosité et pleins d'autres forts sentiments me dominaient et m'indiquaient d'y aller.
Alors, je le fis. Après une dizaine de minutes de marche dans les rues sombres mais jolies, je dois le reconnaître, d'Oberhausen, j'arrivai devant l'adresse que Louis m'avait envoyé sur mon téléphone. J'entrai dans le grand hôtel et indiquai à la réception que je venais rejoindre Louis Tomlinson. Je n'eus pas de problème ; ils auraient pu me prendre la tête, mais il faut croire qu'être connu me sauva cette fois, car je n'eus même pas à justifier mon identité ni quoi que ce soit. Mon visage suffit, et je me retrouvai rapidement dans l'ascenseur, puis devant la chambre de Louis, puis à l'intérieur de celle-ci.
Je posai mon sac sur le sol. Louis prit place sur le lit tandis que je restai debout ; dos à lui. Je fermai les yeux et un silence s'installa, jusqu'à ce que je le brise.
« Pourquoi je suis là ? » Demandai-je.
Un nouveau silence prit place dans la pièce luxueuse. Je me retournai finalement pour regarder Louis avant de parler à nouveau.
« Et pourquoi tu es là ? Pourquoi on est là ? »
Il me regarda droit dans les yeux quelques secondes avant de me répondre, la voix totalement posée.
« Je suis là parce que j'avais un rendez-vous professionnel. Nous sommes là parce que j'avais envie de te voir. Et tu es là parce qu'apparemment, tu en as envie aussi. »
C'était purement impossible que je le contredise. J'aurais pu mentir et dire non, je n'ai pas envie, je suis juste venu ici pour qu'on s'explique ; et il y a avait de cela, une envie d'explications, mais un manque d'envie de le voir... Non, clairement pas. Jamais. Même en réunissant toute la force dont laquelle je pouvais faire preuve, j'avais atterri ici, dans sa chambre d'hôtel. Cela en disait long sur ma force mentale et sur ce que je j'éprouvai pour lui.
Je soupirai et commençai à marcher dans la pièce, sans but précis, juste pour m'occuper et ne pas être assis à ses côtés, à me perdre dans ses yeux, à avoir cette envie puissante de mettre ma main sur sa joue légèrement piquante.
« Je suis là, je suis là et tu sais parfaitement comment ça va finir, dis-je. On va finir par s'allonger sur ce lit et coucher ensemble, peut-être une fois, ou plus, et je vais gémir sincèrement sans penser une seule seconde à ma copine parce qu'il te suffit de claquer les doigts pour que j'arrive. Et puis demain on va encore se séparer et je vais encore être mal. À moins que je quitte cette chambre d'hôtel, maintenant.
- Si tu en as envie, tu as juste à passer la porte. Je ne vais pas te retenir. »
Évidemment qu'il n'allait pas le faire.
Je m'arrêtai soudainement pour le regarder. J'étais toujours debout, lui assis sur le bord du lit, mais nous étions face à face et mes yeux étaient dans les siens. Son regard était si profond que c'était comme si je pouvais apercevoir son âme.
« Mais je n'ai pas envie de franchir cette porte, rétorquai-je. Je n'en ai pas envie. Et je ne vais pas le faire. Là est le problème. »
Louis me regarda quelques secondes et se leva. Il fit un pas en ma direction, mais pas plus. Nous étions à environ un petit mètre ; il n'envahissait pas non plus un cercle trop privé autour de moi, même si je sentis que ce moment n'allait pas tarder.
« Si tu veux tout savoir, je n'ai pas envie que tu franchisses cette porte non plus. »
Il n'en fallut pas plus à mon cœur pour se serrer. C'était tellement frustrant, on avait besoin de la présence de l'autre, mais on ne savait pas comment s'y prendre. Nous avions été ensemble pendant des années - bordel, nous avions été mariés ! - et malgré cela, nous étions de retour à une situation très adolescente. Ou plutôt bien trop adulte, parce que cela faisait bien trop mal pour des adolescents.
« Mais je la franchirai demain matin, ajoutai-je, la voix posée mais blessée. Je la franchirai demain matin, quoi qu'il arrive.
- Mais tu pourras en refranchir une nouvelle bientôt », proposa Louis.
Je n'étais pas sûr de comprendre où il en venait en venir. Il remarqua certainement cette incompréhension car sans même que je lui demande, il poursuivit avec plus de précisions.
« Je serai à Barcelone en même temps que toi, puis aux deux dates de Londres, à Tokyo, en Argentine, à San Jose... Et à tellement d'autres dates si tu le souhaites. On pourrait se voir là, à chaque fois. »
Je le regardai, l'expression dure ; mais pas par colère, juste par toute la fatigue accumulée ces derniers jours, à penser à lui, lui, lui, notre nuit, notre passé, à m'imaginer stupidement un futur (au final, ce n'était pas stupide que ça, mais comment aurais-je pu le savoir à l'époque).
« On pourrait, répondis-je.
- On pourrait », confirma Louis.
Il tendit sa main, et l'approcha de ma joue ; mais il ne la posa pas contre. Elle était juste à quelques centimètres, et il attendit patiemment que je fasse le geste de pencher la tête pour qu'il y ait contact. Et je le fis, les yeux fermés. Sa paume était si douce contre la peau de mon visage, j'en oubliai tellement de négativité.
La main de Louis dériva délicatement jusqu'à mes la commissure de mes lèvres, et son pouce caressa celles-ci. Elles étaient sèches, je me souviens parfaitement de la sensation. J'ouvris à nouveau les yeux pour le regarder, parce que le savoir ainsi devant moi était tout de même un peu irréel, et absolument mal, mais tellement rêvé.
Je baissai les yeux vers ses lèvres. Elles m'appelaient. À ce moment-là nous étions encore doux, et la seconde d'après, nous ne l'étions plus.
Louis m'embrassa à pleine bouche, ses mains trouvèrent mes vêtements, les miennes lui enlevèrent les siens ; nos lèvres visitèrent le corps de l'autre, un chemin qu'elles connaissaient par cœur, et il me posséda encore une fois - tandis que pour moi et mon cœur nous faisions l'amour - avec une ardente chaleur qui me fit perdre le contrôle de moi-même, encore.
Alors non, ce n'était pas simple, ce n'était pas une conversation qui mettait les choses au clair et réglait tout, ce n'était pas s'aimer au grand jour ; ce n'était clairement pas la situation rêvée. Mais peu importe dans quoi nous nous lancions à ce moment-là, pour l'instant, j'allai m'en contenter.
***
Louis et Harry se lancent dans quelque chose de pas très saint... La route n'est pas encore finie pour que ces deux-là puissent enfin vivre "quelque chose" sans encombre. Mais comme vous l'avez deviné vu les passages où Harry parle au présent, ce "quelque chose" va finir par arriver. ♥
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top