21
Voilà plusieurs minutes que Felipe tente de me faire quitter mon lit. En temps normal, je l'aurai très vite quitter pour ne pas lui déplaire, mais là honnêtement, lui déplaire, l'offenser ou m'énerver m'indiffère au plus au point. J'ai simplement envie de dormir.
Je grogne pour la énième fois et roule sur le côté.
_ Ne m'oblige pas à utiliser la manière forte pour te mettre hors de ce lit, s'ecrit la voix le Felipe.
Étant donné que je ne bouge pas, il se saisit de ma couverture. Il parvient facilement à m'en séparer alors que je m'étais enroulé autour d'elle.
_ Lève toi ou tu ne vas pas assumer.
Pour toute réponse, je baille tout en me recrorquevillant au milieu de mon lit.
Je finis par sentir des mains froides se balader sur mon corps. Felipe me fait des chatouilles. Je l'entend rire mais malheureusement pour lui, je ne suis pas réceptif aux chatouilles.
Je le laisse donc dans son délire et reste silencieuse ainsi qu'immobile. Son rire finit par s'éteindre après plusieurs secondes.
_ Ok, soupire-t-il, tu n'est pas chatouilleuse.
Quel perspicacité Felipe! Bravo, tu m'épate.
Maintenant qu'à cause de lui, je n'arriverai pas à me rendormir, je me redresse et m'appuie contre la tête de mon lit. Je m'étire puis attrape ma couverture avec laquelle je me couvre.
_ Pourquoi tu tenait tant à ce que je me réveille ?
Il s'installe sur mon lit et vérifié rapidement l'heure sur son téléphone.
_ Ce soir, j'ai un dîner avec un présumé investisseur...
Il marque une pause et me regarde. Je secoue la tête pour l'inviter à poursuivre.
_ Et je voudrai que tu m'y accompagne.
L'information monte lentement jusque mon cerveau. Je fronce les sourcils, comme il aime si bien le faire, et lui lance un mauvais regard.
_ C'est pour ça que t'es venu me réveiller? je lui demande amèrement. Putain mais t'es sérieux là? Tu ne compte pas me laisser le choix donc t'aurai très bien pu me laisser dormir. T'es relou!
Sa mâchoire se contracte et il me fixe longuement. Je l'ai énervé. Mais je m'en fou. Qu'il s'énerve! C'est son problème. Je me suis endormis assez tard, hier soir, et ce bâtard me réveille pour ça! Il aurait très bien pu attendre que je me réveille toute seule.
_ Tu as raison, affrime-t-il avec un grain de méchanceté. Prend une douche et habille toi vite. On va t'acheter une robe convenable pour le dîner et faire en sorte que tu ne ressemble plus à...ça, dit-il en pointant mon visage. À onze heures, je te veut prête.
Et sans un regard envers ma personne, il quitte ma chambre.
Il veut que j'aille faire quoi à son dîner d'affaire même? S'ils parlent de bâtiments ou d'hôtel ou d'un autre truc dans ce genre pendant des heures, ça ne va pas le faire. Je me demande même qu'elle genre de personne voudrait investir dans une affaire illégale. Ah oui, c'est vrai, le monde est remplit de gens corrompus. Quel tristesse.
Je me lève de mon lit et ouvre les volets de ma chambre. Je reste planter devant ma fenêtre à observer la rue d'en face. Un petit garçon joue au foot avec un autre petit garçon, sur le petit trottoir. À quelques mètres d'eux, une fille joue avec sa corde à sauter. Ils me paraissent tous heureux et si innocent. En même temps, ils n'ont pas de Felipe dans leur vie. Ils doivent vivre joyeusement avec leur parents, chose qui m'a était volé.
Épuisé par la chaleur du soleil, je me décide à renfermer ma fenêtre.
Je file directement dans la salle de bain où un bon bain m'attend. Je m'enroule ensuite dans mon peignoir et retrouve ma chambre. Ma chambre, où se trouve Felipe.
_ Quel heure est-il querida? demande-t-il calmement.
Je fixe l'horloge accroché à l'un des murs de ma chambre et constate qu'il est onze heures quinze.
_ Tu ne sais pas lire l'heure Felipe? dis-je en lui montrant l'horloge.
Une nouvelle fois, sa mâchoire se contracte. Oh monsieur est contrarié? Quel dommage, il m'avait dit de ne surtout pas le froisser. Il s'approche lentement de moi et se saisit de mon visage.
_ Ne me provoque pas Syra, tu risque de le regretter.
Avec lui, je regrette toujours mes paroles de toute manière.
Son visage est tellement proche du mien que je peut sentir son souffle chaud sur mon nez. Sans que je ne m'y attende, il dépose ses lèvres sur les miennes.
Je compte jusqu'à dix dans ma tête avant de libérer mes lèvres. Je reprend mon souffle puis lui rappelle que je doit m'habiller. Mais il n'a pas l'air de s'en soucier plus que ça. Ce qui l'intéresse, c'est de dénouer la ceinture de mon peignoir. Je ne fait plus la maligne à ce moment.
_ Je...j'ai...j'ai mes règles Felipe! dis-je fier de ma trouvaille.
Je n'ai pas la tête à supporter son assaut sur mon corps. Depuis qu'il ma proposé de repartir sur de bonnes bases, c'est à dire il y a une semaine, il m'a fait l'amour cinq fois.
"Fait l'amour"? Lol! Ça me fait rire de devoir dire ça. Je parle quand même de viol là. Mais dorénavant, monsieur m'interdit de voir ça comme un viol car comme il aime si bien le dire depuis quelques jours, nos ébats "sont des relations sexuelles consenties entre deux adultes responsables".
Mais bien-sûr, je consent à me faire violer. Ce mec est un grand malade.
Il sourit malicieusement avant de rigoler.
_ Tu as tes menstruations comme deux semaines auparavant?
Ah oui, parler de mes règles est devenus un sujet comme les autres. C'est simple, je suis à lui, donc mon corps lui appartient, donc il doit être informé de chacun de mes cycles pour pouvoir abuser, non pardon, me faire l'amour sans aucun désagrément.
_ Bon, commence-t-il, je te laisse dix minutes pour te préparer.
Il m'embrasse, cette fois-ci plus longuement et quitte ma chambre.
Si j'avais les moyens pour lui coudre les lèvres et de lui arracher la langue, je le ferais sans hesitation.
J'hydrare rapidement ma peau puis cherche une tenue dans ma penderie. Vu la chaleur étouffante qu'il fait, si je met un jean je vais mourir.
J'opte alors pour une combishort bleu nuit. Elle est assez courte. Ses fines bretelles se croisent dans mon dos descendent juque ma taille, laissant apparaître mes omoplates. Elle me met à mon avantage et je m'y sent bien dedans.
Je retourne dans la salle de bain pour me coiffer rapidement. Un petit chignon bien fait, des baby hair et le tour est joué. Je ne me maquille pas. Je préfère rester au naturel, d'autant plus qu'il fait hyper chaud et qu'il risque de couler.
De retour dans la chambre, j'enfile une paires de spartiates montantes caramels et attrape une pochette de la même couleur.
Lorsque j'ouvre la porte de ma chambre, je tombe nez à nez avec Felipe. Son regard passe lentement de mes pieds à mon visage. Lorsqu'il le plonge dans mes yeux, ses yeux brillent d'une étrange lueur. J'ai l'impression qu'il fait preuve de retenue. Il ne dit rien et m'invite, d'un signe de main, à le suivre dans le couloir.
Nous quittons la maison sans un mot et prenons place dans l'une de ses belles voitures.
¤
Je vielle à ce que les portes soient bien refermé avant de me retourner vers Felipe et l'incendier du regard.
_ Mais il est ou ton problème Felipe? Faut que t'arrête un peu, sérieusement!
_ Il n'avait qu'à pas poser ses yeux sur ce qui m'appartient! dit-il fermement.
Ce qui t'appartient? Plus pour très longtemps! Plus qu'une semaine et je serais loin de toi. Que demandé de mieux?
Felipe a fallit se battre avec le serveur du restaurant dans lequel nous avaons dejeuné. Le serveur me lançait de petits sourires à chaque fois qu'il nous apportait nos plats. Il était plutôt beau et je reconnais lui avoir rendu ses sourires, ce qui n'arrangeait rien.
Mais je m'attendais pas à ce que Felipe s'énerve autant. Il l'a giflé! Juste parce qu'il m'a sourit! C'est plus que de l'abus! Le pire dans tous ça, c'est que le gérant du restaurant a remit la faire sur le serveur. Il s'est fait giflé par un fou, mais c'est lui le fautif! N'importe quoi!
_ Et toi tu es rentré dans son jeu! reprend Felipe. Tu veut me fouttre en rogne?
Le fouttre en rogne? Pourquoi pas, c'est très simple en plus.
_ Mais non, lui dis-je avec un sourire, c'est juste qu'il était très beau. Ses yeux, son sourire...
Son visage se crispe. Il me fait taire en m'embrassant brutalement. Je pause mes mains sur son torse et parvient à l'éloigner de moi.
_ Il n'y a que moi qui ai le droit de toucher à tes lèvres, dit-il fermement. Tu as bien compris?
Est-ce que je lui ai donné la permission même? Il se les ait approprié, tout comme mon corps! Ce mec m'insupporte, c'est grave!
Je me defait de son emprise et avance devant lui. Il ne tarde pas à me rattraper et à me prendre la main.
_ Ce n'est pas par ici, m'annonce-t-il.
_ On va où d'ailleurs ?
_ Te procurer une belle robe. J'ai une amie qui en fabrique de sublime.
Je me contente de hocher la tête. Nous faisons demie tour et traversons les différentes rues de la Havane. Je retrouve assez vite le sourire en voyant la joie de vivre des habitants de ce beau pays.
Nous arrivons dans un quartier plutôt calme avec quelques maisons. Felipe m'entraîne vers l'une d'elle et y pénètre sans prendre la peine de sonner. Ça ne m'étonne même pas de lui. Monsieur se croit tout permit!
Il referme lentement la porte et une jeune femme surgit devant nous.
Je dirais qu'elle n'a pas plus de vingt-cinq ans. Elle est juste sublime. Sa peau pale contraste parfaitement avec ses long cheveux ébènes. Ses yeux vers sont hypnotisant. Très grande et plutôt fine, elle a le corps digne d'un top model. La robe mi-longue qu'elle porte, dévoile ses belles jambes surélevé par de haut talons.
_ Holà Felipe, dit-elle d'une voix douce.
Elle prend Felipe dans ses bras avant que son regard ne se pose sur moi. Son sourire s'agrandit et elle me prend à son tour dans ses bras. Je suis un peu déconcerté par son geste mais je répond tout de même à son étreinte.
_ Tu doit être syra? me demande-t-elle avec un parfait accent espagnol.
Pourtant je ne dirais pas que c'est une hispanique. Je hoche la tête. Elle se présente alors à moi. Elle s'appelle Abbygaël et est créatrice de robes. Elle est américaine et voyage un peu partout dans le monde afin de dévoiler ses créations. Elle n'est pas très connue mais ses robes plaisent beaucoup et elle est convaincu qu'un jour elle se ferait un nom.
Étant donné qu'elle connait mon prénom alors que je ne le lui ai pas, je conclut que Felipe lui a parlé de moi. Lui a-t-il dit qui j'étais réellement pour lui? J'en doute fort.
Elle décide de me parler anglais parce nous avons toutes les deux des lacunes en espagnols.
Abbygaël nous invite à la suivre dans son showroom improvisé. Je reste bouche bée en apercevant la quantité de robes suspendu à des ceinttes un peu partout dans la grande pièce. Il y en a des tonnes, en passant pas les robes les plus courtes, aux robes les plus chic. Sans même les toucher, je sais que les tissus et matières utilisés sont très nobles.
Lorsque Felipe m'a annoncé qu'on allé m'acheter une robe pour son dîner, je m'attendais à ce qu'il emmène au centre commecial pour que j'en prenne une simple. Mais visiblement, monsieur vois les choses en Grand. Et je ne vais certainement pas m'en plaindre.
Je me retrouve sur une estrade ronde. Abbygaël me sonde avec attention de la tête au pied et c'est plutôt désagréable. Pour plus de tranquillité, elle invite Felipe à se rendre dans le bar, se trouvant dans la pièce d'à côté.
Cependant il refuse et prend place sur un des fauteuls. Il croise sa jambe sur son genou et me fixe en souriant. Je l'ignore et me reconcentre sur Abbygaël. Elle a déjà les bras chargés de robes et se depace entre chaque rayons.
Elle finit par revenir vers moi et me demande de me déshabiller. J'ouvre la bouche puis la referme. Elle me lance un regard d'incompréhension. Je lui montre donc Felipe d'un mouvement de tête et ce dernier ricane comme un con.
_ Je doit te rappeler le nombre de fois où je t'ai vu nu querida? Si tu ne te déshabille pas tout de suite, dit-il plus fermement, je m'en occuperai et je doute qu'Abby appréciera le spectacle que je risque de lui offrir.
Je fusile Felipe du regard. Il m'énerve! Cet imbécile! Ce chien!
Abbygaël me demande de lui traduire ce que Felipe m'a dit, mais je chasse sa demande d'un signe de main. Je soupire bruyament et tourne le dos à Felipe. Je fait glisser ma combinaison le long de mes épaules puis de mes jambes.
J'entend Felipe se lever de son canapé. Il se plante juste devant moi et me fixe avec approbation. Je croise immédiatement mes bras sur ma poitrine.
Je remercie intérieurement Abbygaël lorsqu'elle chasse Felipe du showroom et qu'elle verrouille la porte.
_ Nous seront plus tranquille sans lui, me dit-elle en anglais.
Je me détend un peu et lui souris en guise de remerciements. Cependant je vois bien que son regard s'attarde un peu trop sur mon ventre. Je baisse donc mes yeux vers celui ci et je comprend qu'elle est accaparé par les fines cicatrices qui s'y trouvent. Tout ça à cause de Felipe!
_ Ne t'inquiète pas, lui dis-je, ce n'est pas très grave. J'ai ces ces marques depuis toutes petites. Je ne me rapelle plus exactement comment elles sont apparu mais ce n'est rien de très méchant.
Au regard qu'elle me lance, je vois bien qu'elle ne me crois pas.
_ Alors, tu me les fait essayer tes merveilles?
Elle me sourit avant de me faire essayer la première robe. Et pendant une demie heure, j'essaye des tas de robes toutes aussi belles les unes que les autres. Nous en sélectionnons cinq parmit celles qui me vont le mieux afin que Felipe fasse son choix.
C'est lui qui paye donc il a son mot à dire. Afin d'éviter que j'ai à me changer devant Felipe Abbygaël m'a prit en photo avec les cinq robes et les montre à Felipe.
Il semble émerveillé devant chaque photo. Ce mec en fait des tonnes, c'est grave!
Au final, il jette son dévolu sur la robe que j'ai le moins aimé. C'est une robe bleu électrique sans manches, s'arrêtant juste avant les genoux. Son col remonte jusque mon cou et. La robe marque ma taille puis par en évasé. Elle est très simple et me va plutôt bien mais les quatre autres sont beaucoup plus belles.
[...]
Lorsque je retrouve ma chambre, je suis surprise de découvrir une jeune femme asssise sur mon lit. Elle me salut d'un petit signe de main et me sourit timidement.
_ Je suis ici pour te faire belle.
_ Oh.
Felipe a appelé une fille pour s'occuper de moi. C'est limité vexant. À croire que je ne peut pas m'appreter toute seule.
La jeune femme m'invite à prendre place sur ma chaise qu'elle a préparé et défait mon chignon. Je la laisse magner mes cheveux sans rien dire. Elle tente plusieurs coiffure, qu'elle laisse finalement tomber. Elle n'a pas l'air de savoir quoi faire avec mes cheveux...
Elle finit par me refaire un simple chignon et place une broche à diamants dessus. C'est très jolie, mais j'aurai pu faire la même chose toute seule.
Elle s'attaque ensuite à mon maquillage. En quinze minutes, c'est bouclée. Je trouve que je suis beaucoup trop maquillé mais je garde ça pour moi. Je n'ai pas à critiquer son travail.
La jeune femme m'aide ensuite à enfiler la robe que Felipe m'a acheté. D'ailleurs elle a coûté très cher, tout comme les talons et la pochette qu'il m'a prise.
Lorsque la fille, dont je n'ai pas appris le prénom, s'en vas, je me poste devant mon miroir. Je souris devant mon reflet. Pour une fois je trouve que je ressemble à une vrai femme. Une belle femme. Pas une gamine.
À travers le miroir, je vois Felipe pénètrer dans ma chambre.
Encore une fois, à son regard je comprend que je lui plait. Et ça m'énerve. J'aurai aimé plaire à un homme avec qui j'aurai pu envisager quelque chose. Un avenir. Un mariage. Pas un homme qui ne pense qu'à m'écarter les jambes quand bon lui semble.
_ Tu es magnifique, dit-il en s'avançant vers moi.
_ Je sais, je lui répond avec assurance.
_ Tu va me faire perdre la tête querida.
Ta tête, tu l'a perdu il y a bien longtemps.
Je me retourne face à lui et observe sa tenue. Il porte un costume sur mesure lui allant à la perfection, mais ça bien-sûr il n'en saura rien. La luxueuse montre qu'il a à son poignet scintillent et ses chaussures de ville son parfaitement cirés. Il est juste magnifique et ça m'énerve de devoir l'admettre.
À suivre...
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