Chapitre 25 - 6 ans et pas toutes ses dents
Elle est bien bonne celle-là. De tous les coins de la ville, de toutes les écoles où Acacia aurait pu aller, il a fallu que ça tombe sur celle-là.
"- Ça faisait longtemps, Philippine, Olivier.
- Pas assez à mon goût.
- Donc ce petit monstre est votre fille, hein ? Pourquoi cela ne m'étonne-t-il pas ? Sa mère est déjà un cas social alors naturellement, elle a pris de toi Philippine.
- Au moins, elle a mon caractère, toi je constate que ton bossu de fils à pris ton physique. Vilain un jour, vilain toujours.
- Tu te fais vieille au point d'attaquer un enfant ? C'est bas, mais venant de toi, je n'ai pas de très hautes espérances. Déception un jour, déception toujours. Olivier, j'ai appris qu'Adélaïde était sortie de l'hôpital, ta mère m'a appelée pour m'annoncer la bonne nouvelle."
Forcément. Cette vieille peau est dans son camp.
"- Je passerais sûrement lui apporter des fleurs.
- Inutile de te déplacer, tu ne ferais que gêner ma famille et ma grand-mère n'a jamais été une grande adepte des fleurs de toute façon.
- Oh, je vois. Donc...Voici...Comment s'appelle déjà ? Arbuste ? Buissons ? Non, il me semblait pourtant que c'était un nombre d'arbre.
- Acacia. Son nom est Acacia.
- Pauvre enfant.
- Sinon, tu ne veux pas ramasser ton fils et nous laisser Judith ?
- Pourquoi ? Le parking est public. Il appartient à tout le monde. Est-ce que je vous dérange ?
- Si peu.
- Cela reste quand même fort étrange de voir que vous êtes parents.
- Dit-elle. Qui est l'heureux élu qui a l'immense privilège d'avoir créé un gobelin avec toi ? Je sais que les bêtises se font dans le noir, mais vouloir s'envoyer en l'air avec toi, il faut vraiment s'abstenir de prendre en compte ton physique. Ta beauté intérieure peut-être ? Ah non, attends. Tu n'en as aucune.
- Tu sais, j'étais presque heureuse de te voir, nos petites chamailleries me manquaient, mais tu sais quoi Philippine ? Avec le temps je me suis rendu compte que c'était juste de la jalousie et de la méchanceté mal placée.
- Ah ! Ce qu'il ne faut pas entendre. Moi, jalouse ? Ce qu'il ne faut pas entendre.
- Dis-moi Philippine, sachant que Gaston a le même âge qu'Acacia, ne crois-tu pas qu'ils ont quelque chose en commun ? "
Le regard de Judith accompagné de son petit sourire malicieux se dirige vers Olivier.
Non, mais je rêve !
"- Bien essayé. Tu sais, si on était dans une mauvaise romance, peut-être que tu aurais pu m'avoir et me faire croire qu'Olivier est le père.
- Ne t'as -t-il pas dit ce qu'il s'est passé aux Philippines quand nous sommes partis ensemble ?
- Tu peux dire tout ce que tu me veux, je ne me laisserais pas avoir par tes mots pervers.
- Dommage. Bon après tu sais, je ne t'en veux pas d'avoir Olivier. J'ai fait la paix avec ça, après tout...Ne dit-on pas qu'il faut se montrer généreux envers les plus démunis ? J'ai toujours bien voulu laisser mes vieux jouets.
- Trop aimable de ta part.
- Maintenant que nos enfants sont à l'école, nous aurons l'occasion de nous revoir régulièrement alors ! J'ai hâte. Allez Gaston mon chéri, on y va."
Je la regarde s'éloigner dans sa voiture décapotable sans dire un mot tandis qu'Olivier attrape Acacia dans ses bras.
"- Je t'ai trouvé relativement calme et silencieuse. C'est rare.
- Crois-moi, dans ma tête, elle vient de mourir 123456 fois et de manière différente à chaque fois. Oser me balancer que tu pourrais..."
Je me retourne alors vers lui
"- Quoi ? Ne me dis pas que tu la crois quand même ?
- Ai-je des raisons de ne serait-ce pensé que...
- Non ! Philippine, bien sûr que non ! Il ne s'est rien passé aux Philippines, je te l'assure. "
S'il n'y avait pas eu Acacia, sans doute lui aurais-je sauté à la gorge et lui aurais-je arraché les cheveux, mais je ne l'ai pas fait. Je ne peux plus me le permettre. Ce genre de comportement était excusable quand j'étais seule, et encore, mais maintenant j'ai une petite fille qui me dessine en super-héroine sur ses feuilles blanches et qui ne rêve que de prendre sa maman pour exemple.
Je ne montrerais pas ça à Acacia. J'ai mené bien trop de combats avant sa naissance et je me suis fait la promesse que je ne mènerais pas une vie aussi désordonnée avec elle dans mes bras.
"- Bon, on va se la manger cette glace ?
- Oui !
- Tu veux à quel parfum ?
- Chocolat !"
Tu m'aurais dit pistache que ça m'aurait étonnée.
"- La maîtresse elle nous a fait écrire un mot aujourd'hui dans nos carnets pour notre sortie scolaire lundi !
- Oh ? Vous allez où ?
- Au zoo ! Elle veut aussi que des parents viennent avec nous pour nous encadrer. Maman, tu veux venir ?
- Au zoo ? Pourquoi pas, ça fait longtemps que je n'y suis pas allée."
Et ça me ferait une occasion de faire un selfie avec les pingouins.
"- La maman de Gaston c'est l'ancienne amoureuse de Papa ?"
Quelle intelligence cette petite. Six ans, pas toutes ses dents et elle arrive encore et toujours à me surprendre.
"- En quelque sorte.
- Papa tu ne l'aime plus ?
- En fait ma chérie, si tu veux, Papa c'est le chevalier qui a battu le dragon pour venir sauver la princesse. Je suis la princesse et la maman de Gaston, c'est le dragon. Un vilain dragon.
- Bah moi, j'aime pas Gaston. Il est méchant et il n'arrête pas de nous embêter.
- Ne t'en fait pas. Au début les garçons sont méchants, mais après ils deviennent gentils.
- Il veut que ma copine soit son amoureuse. Moi je veux pas.
- Pourquoi tu ne veux pas ?
- Parce qu'il est méchant. Gaston, c'est un dragon aussi."
Sacrée Acacia.
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