Chapitre 7
Le mercredi matin, le château baignait dans une lumière douce, annonçant une journée calme après les tumultes des jours précédents. Dans la cuisine encore silencieuse, Maïa était la première à s'y aventurer, les cheveux légèrement en bataille et un sourire discret aux lèvres. Elle s'était levée avec un mélange d'émotions, mais surtout une étrange sérénité, encore enveloppée des souvenirs de la soirée précédente.
Marguerite entra peu après, encore en pyjama, son regard pétillant et son sourire apaisant illuminant la pièce.
— Bonjour, murmura-t-elle doucement.
Maïa leva les yeux, son sourire s'élargissant.
— Bonjour. Bien dormi ?
Marguerite hocha la tête en s'asseyant à côté de Maïa, déposant une tasse de café fumant devant elle. Le silence confortable qui suivit fut brisé par Marguerite, sa voix légèrement hésitante mais pleine de douceur :
— À propos d'hier soir...
Maïa détourna un instant les yeux, ses joues rosissant.
— Oui ?
Marguerite posa sa main sur la table, près de celle de Maïa, mais sans la toucher.
— Je veux juste que tu saches que je ne veux rien te brusquer. Je ne veux rien imposer, ni te forcer à quoi que ce soit. Ce baiser... c'était un moment que je voulais partager avec toi, mais je n'attends rien de toi. Je veux qu'on prenne notre temps, qu'on laisse les choses venir.
Les paroles de Marguerite étaient empreintes d'une sincérité qui toucha profondément Maïa. Elle leva les yeux vers elle, son regard bleu se plongeant dans celui de Marguerite.
— Merci, murmura Maïa, un sourire tendre se dessinant sur ses lèvres. Je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis... depuis tellement longtemps. Être avec toi, comme hier soir, c'était... naturel.
Marguerite lui rendit son sourire, visiblement soulagée par cette réponse.
— Alors, on se laisse porter, conclut-elle doucement. Pas de pression, pas d'attentes. Juste toi et moi, et on verra bien où ça nous mène.
Maïa hocha la tête, son cœur battant plus fort à ces mots. Elle tendit timidement sa main, et Marguerite la prit doucement dans la sienne.
Mais à cet instant, des bruits de pas dans le couloir les firent sursauter. Charles et Franck firent irruption dans la cuisine, l'air encore endormi mais bien décidé à profiter du petit déjeuner.
— Eh ben, vous êtes matinales, vous deux, lança Charles en s'étirant.
Maïa et Marguerite échangèrent un regard complice avant de reprendre une attitude détendue, comme si de rien n'était.
— On profite du calme avant que tout le monde débarque, répondit Marguerite en souriant.
Peu à peu, les autres élèves rejoignirent la cuisine. Thomas et Maylis arrivèrent main dans la main, affichant leur habituelle bonne humeur qui réchauffait l'atmosphère. Ebony et Masseo suivirent, déjà en pleine discussion sur les évaluations de la veille.
Marine entra presque en dernier, s'asseyant volontairement à l'autre bout de la table, évitant soigneusement le regard de Maïa. Depuis la veille, une gêne s'était installée entre elles. Elle sentait que leur complicité s'était effilochée, et cela la blessait plus qu'elle ne voulait l'admettre.
Ebony, qui l'avait remarqué, murmura en souriant :
— Tu comptes lui parler ?
Marine la fusilla du regard.
— Je ne te remercie pas, souffla-t-elle à voix basse, frustrée.
Ebony haussa les épaules, un air faussement innocent sur le visage.
Pendant ce temps, Marguerite, assise à côté de Maïa, remarqua que cette dernière jetait des coups d'œil discrets vers Marine, comme pour évaluer si elle devait briser la glace ou non. Marguerite posa doucement sa main sur le bras de Maïa, attirant son attention.
— Tout va bien ? murmura-t-elle.
Maïa hocha la tête avec un sourire qui se voulait rassurant, mais Marguerite n'était pas dupe. Elle connaissait les doutes qui habitaient son amie et savait qu'ils n'étaient pas près de s'apaiser.
Le petit déjeuner continua dans une ambiance un peu chaotique, comme à leur habitude. Les discussions allaient bon train, les rires éclataient, mais en-dessous de cette façade joyeuse, certains liens semblaient plus fragiles que jamais. Marine observait Maïa de loin, se demandant comment recoller les morceaux, tandis que Marguerite faisait de son mieux pour apaiser les inquiétudes de Maïa.
Le triangle qui se dessinait autour de Maïa était désormais impossible à ignorer, et tout le monde dans la pièce semblait en ressentir les tensions, même s'ils n'en disaient rien.
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