Les élèves se dispersèrent rapidement après l'annonce du thème des évaluations. Chacun se retrouva dans des coins différents du château, cherchant la chanson qui pourrait leur permettre de transmettre une émotion forte. Certains s'isolèrent dans leurs chambres, d'autres se rendirent au foyer ou dans la salle de théâtre. Tous savaient que cette semaine serait décisive, et l'idée de se retrouver en nomination n'était pas une option envisageable.

Charles, assis dans la salle de répétition, griffonnait sur une feuille, son regard fixé sur les paroles qu'il avait trouvées. Il murmura pour lui-même.

— C'est puissant... mais est-ce que je vais être à la hauteur ?

Ebony, qui passait par là, s'arrêta en le voyant pensif.

— Ça va aller, Charles. Tu vas choisir la bonne chanson. Mais tu sais, l'expression scénique, c'est la clé.
Il soupira, frustré.

— C'est là où ça coince... je sais pas trop comment faire ressortir l'émotion...
Ebony s'assit à côté de lui, un sourire rassurant sur les lèvres.

— T'inquiète. On va bosser ensemble, je vais t'aider à libérer tout ça. Fais-moi confiance.

Charles hocha la tête, un peu plus rassuré, et se remit à étudier ses paroles, tandis qu'Ebony se préparait à l'aider.

De son côté, Maïa s'éclipsa discrètement, se dirigeant vers la salle de danse pour trouver un peu de solitude. Elle s'installa au piano, observant les touches avant de commencer à jouer quelques notes, le regard perdu dans ses pensées. Elle réfléchissait, cherchant la chanson qui pourrait à la fois la mettre en valeur et exprimer l'intensité des émotions demandées. Peu à peu, elle commença à jouer les premières notes d'une chanson qu'elle connaissait bien : "I Don't Believe You" de P!nk. Les paroles résonnaient dans sa tête alors qu'elle jouait avec une intensité qu'elle n'avait pas prévue.

Marine, qui se dirigeait vers la salle de répétition voisine, s'arrêta soudainement en entendant la mélodie. Curieuse, elle s'avança discrètement et aperçut Maïa, concentrée, jouant avec une grande émotion. Elle resta figée un instant, hésitant à interrompre. Puis, sans pouvoir s'en empêcher, elle se mit à chanter doucement les paroles en même temps que Maïa.

Maïa, surprise, s'arrêta un moment en entendant la voix de Marine, mais n'arrêta pas de jouer. Elle continua, les yeux fixés sur le clavier, son cœur battant plus fort. Marine termina la chanson avec elle, et le silence s'installa.

— C'est ça que tu choisis pour les évaluations ? demanda Marine, légèrement essoufflée.

Maïa soupira, désabusée.

— Franchement, je trouve que cette chanson te correspondrait mieux. Toi, tu as la voix... moi, je n'ai pas ce timbre.

Marine s'assit à côté d'elle, un sourire rassurant sur les lèvres.

— Maïa, ta voix est incroyable. Tu as une manière unique de toucher les gens, surtout quand tu vas dans les graves. Tu n'as pas besoin de la même voix que P!nk. C'est ton interprétation qui compte.
Maïa tourna la tête vers elle, incertaine.

— Tu penses ?

— Oui, absolument. T'es capable de faire ressentir les choses mieux que tu ne le crois.

Maïa resta silencieuse, regardant Marine, les mots résonnant en elle. Peut-être qu'elle avait raison. Peut-être qu'il suffisait qu'elle y croie elle-même pour transmettre cette émotion.

La pièce était silencieuse à nouveau, à l'exception du bruit des touches du piano que Maïa laissa résonner une dernière fois, dans l'espoir de trouver cette connexion qu'elle cherchait tant.