Le dimanche matin, le château reprenait doucement vie après une nuit bien méritée. Les élèves s'étaient levés tard, encore fatigués par les émotions du prime, et se retrouvaient progressivement autour de la table pour le petit déjeuner. Les conversations étaient animées, et les rires ponctuaient le bruit des tasses et des bols qui s'entrechoquaient.

— On dirait que tout le monde a dormi comme des pierres, lança Charles en versant du café. Enfin, presque tout le monde.

— Pourquoi ? répondit Emma en haussant un sourcil.

Charles et Noah échangèrent un regard complice avant que Charles n'éclate de rire.

— Parce que Thomas a disparu cette nuit.

Un murmure d'étonnement traversa la table.

— Quoi ?! s'exclama Maureen.

— Oui, confirmé, enchaîna Noah. On l'a cherché dans la maison ce matin, mais il n'était nulle part.

— Peut-être qu'il est allé se balader dans le jardin, tenta Marine, haussant les épaules.

— Attendez, attendez ! ajouta Marguerite en posant son bol. Nous aussi, on a eu une disparition cette nuit. Maylis n'était plus dans son lit.

Cette révélation fit éclater un éclat de rires et d'exclamations autour de la table.

— Alors, c'est officiel, ils sont partis ensemble, plaisanta Ebony en prenant une tranche de pain.

— Ça devient Star Académie : Le Mystère au Château, dit Franck en imitant une voix dramatique, ce qui provoqua un nouvel éclat de rires.

Au milieu de l'agitation, Julie se redressa soudain, un sourire espiègle sur les lèvres.

— Et sinon, les filles, vous savez quoi ? Maïa a parlé dans son sommeil cette nuit.

Tous les regards se tournèrent instantanément vers Maïa, qui manqua de s'étouffer avec son jus d'orange.

— Quoi ? Mais non, protesta-t-elle, visiblement mal à l'aise.

Julie hocha la tête, savourant son moment.

— Oh si, et tu as même dit : "Je t'aime."

Un silence stupéfait s'abattit autour de la table, suivi d'un éclat de rires général.

— Mais à qui ?! lança Emma, se penchant en avant.

— Oui, dis-nous tout, ajouta Maureen en souriant malicieusement.

Maïa rougit instantanément, cherchant désespérément une issue.

— Je... je ne sais pas. C'était un rêve, c'est tout.

— Tu rêves d'amour, mon chat, murmura Marguerite avec un sourire doux mais intrigué.

— Intéressant, très intéressant, fit remarquer Marine avec un ton faussement détaché. Alors, qui est l'heureux élu ?

Maïa se redressa, les joues écarlates.

— Vous êtes insupportables, tous autant que vous êtes.

— On veut savoir ! insistèrent Ebony et Franck en chœur, ajoutant à l'atmosphère joyeusement oppressante.

Voyant qu'elle ne pourrait s'en sortir, Maïa poussa un soupir dramatique et se leva.

— Vous n'aurez pas de réponse. Fin de la discussion.

Elle quitta la pièce sous les éclats de rire, les académiciens criant encore quelques « On découvrira ! » et « Allez, avoue ! » derrière elle.

Dans le salon, enfin seule, Maïa s'installa dans le canapé, les bras croisés, pour attendre l'arrivée de Marlène. Mais même là, son cœur battait encore à toute vitesse. Pourquoi ai-je rêvé de ça... et pourquoi faut-il qu'ils insistent autant ?

Elle secoua la tête, essayant de chasser ses pensées, tout en priant pour que le débrief arrive vite.