Chapitre 2
Le dîner fut plus calme que d'habitude. Les élèves semblaient plongés dans leurs réflexions, chacun essayant de deviner quelle stratégie adopter pour les binômes. Maïa, quant à elle, se retrouvait au centre d'une tension qu'elle avait du mal à expliquer. À table, elle était assise entre Marguerite et Marine, tandis que Julie, un peu plus loin, l'observait discrètement.
— Tu as aimé le cours de danse aujourd'hui ? demanda Marguerite en se penchant légèrement vers Maïa.
— Ouais, c'était intense, mais j'ai adoré, répondit Maïa, un sourire radieux illuminant son visage.
Marguerite hocha la tête, son regard bleu pétillant.
— Tu t'en sors de mieux en mieux. Tu as une énergie qu'on ne peut pas ignorer sur scène. Vraiment je suis fière de toi, mon chat.
Marine, qui jusque-là restait silencieuse, releva la tête de son assiette.
— C'est sûr. Mais il faut qu'elle travaille sur sa précision. On pourrait s'entraider demain matin, si tu veux Maïa.
Maïa sentit son cœur se serrer. Marine avait cette manière d'être franche, presque brutale parfois, mais son ton trahissait toujours une certaine bienveillance.
— Avec plaisir, dit-elle, cherchant à apaiser l'atmosphère.
Julie, qui écoutait en silence, se redressa brusquement et lança :
— Je peux venir aussi. À trois, ce sera encore plus efficace, non ?
Le silence qui suivit était presque palpable. Marguerite posa ses couverts avec une lenteur étudiée et sourit, comme si elle trouvait la situation amusante.
— Peut-être qu'on devrait tous faire ça en groupe, non ? suggéra-t-elle, enjôleuse. Ça éviterait les... jalousies.
Marine lança un regard en coin à Marguerite, mais ne répondit rien. Maïa, mal à l'aise, tenta de détendre l'atmosphère :
— On verra demain matin. Pour l'instant, j'ai juste envie de dormir.
Elle se leva précipitamment, emportant son assiette jusqu'à l'évier. Les trois autres la suivirent du regard, chacune avec des pensées bien différentes en tête.
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Dans la soirée, Maïa se réfugia dans le salon, espérant trouver un moment de calme. Elle s'installa sur le canapé, une couverture sur les genoux, et ouvrit un carnet pour griffonner quelques notes sur les chansons qu'elle voulait travailler.
Elle n'avait pas remarqué que Marine était entrée dans la pièce. Cette dernière s'approcha doucement et s'assit à côté d'elle, à une distance raisonnable.
— Tu es fatiguée ? demanda Marine d'une voix douce.
Maïa sursauta légèrement, surprise par sa présence.
— Oh, un peu... J'avais besoin d'un moment tranquille.
Marine hocha la tête, respectant son besoin d'espace, mais son regard restait fixé sur elle.
— Je voulais juste te dire que... peu importe le binôme que tu choisis, je serai contente pour toi. Même si j'aimerais vraiment chanter avec toi.
Ces mots, prononcés avec une sincérité désarmante, touchèrent Maïa en plein cœur. Elle tourna la tête vers Marine, cherchant à déchiffrer son expression.
— Merci... Ça compte beaucoup pour moi, murmura-t-elle.
Marine esquissa un sourire, puis se leva, comme si elle craignait de trop en dire.
— Bonne nuit, Maïa.
— Bonne nuit, Marine, répondit-elle, les joues légèrement rosies.
Peu de temps après, alors que Maïa était toujours plongée dans ses pensées, Julie apparut à son tour, un sourire malicieux sur les lèvres.
— Tu te caches ici ? demanda-t-elle en s'asseyant près d'elle, sans attendre de réponse.
Maïa rit doucement, un peu embarrassée.
— Pas vraiment, j'avais juste besoin de calme.
Julie passa un bras autour de ses épaules, une proximité naturelle qui dont Maïa avait l'habitude.
— Eh bien, tant mieux que je sois là, non ? Je suis très calme, moi, plaisanta-t-elle.
Maïa éclata de rire, oubliant un instant ses doutes. Julie savait toujours comment la faire sourire, et sa présence, bien que plus envahissante que celle de Marine, avait quelque chose de réconfortant.
— Alors, tu as réfléchi à ton binôme ? demanda Julie après un moment.
Maïa hésita.
— Pas encore... Je ne veux pas vexer qui que ce soit.
Julie la fixa, ses yeux clairs pétillants.
— Tu devrais juste écouter ton cœur.
Ces mots, pourtant simples, résonnèrent profondément en Maïa. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, Marguerite fit irruption dans la pièce, un sourire éclatant sur le visage.
— Je vous dérange ? lança-t-elle, faussement innocente.
Julie, visiblement agacée, retira son bras et se redressa.
— Pas du tout, répondit-elle d'un ton plus froid.
— Parfait, répondit Marguerite en s'asseyant près de Maïa de l'autre côté. Alors, Maïa, tu pensais à moi pour le binôme ?
Maïa sentit son cœur s'emballer, prise au piège entre trois présences si différentes mais tout aussi envahissantes.
— Euh... Je... je réfléchis encore, bredouilla-t-elle, le regard fuyant.
Mais au fond d'elle, elle savait que ses choix, quels qu'ils soient, allaient provoquer bien plus qu'une simple rivalité artistique.
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