Chapitre 18

Les prestations s'enchaînaient avec une intensité palpable, l'atmosphère du prime se chargeant de plus en plus d'émotions. Après le duo d'Alizée et Maïa, les yeux de tous se tournaient vers les binômes en danger, qui allaient devoir donner le meilleur d'eux-mêmes pour impressionner les juges et le public.

Le premier à monter sur scène fut Julie et Masseo, qui devaient interpréter « Dis-lui toi que je t'aime » de Vanessa Paradis. Dès les premières notes, la complicité entre eux se fit sentir. Leur performance, douce et tendre, remplit la salle de chaleur et de fragilité. La voix de Julie, claire et émotive, se mêlait parfaitement à celle de Masseo, qui apportait un côté plus suave et sensible. Leur interprétation touchait juste, même si le doute planait encore : seraient-ils suffisants pour éviter l'élimination ? Le public, conquis, applaudit chaleureusement à la fin du morceau, mais chacun savait que ce n'était qu'un premier pas vers la rédemption.

Puis, c'était au tour de Franck et Charles, qui devaient chanter « J'arrive » de Jacques Brel, une chanson lourde de sens, où chaque mot résonnait comme un cri de détresse. Les deux garçons prenaient des risques en choisissant ce morceau profond et douloureux, un véritable message à la mort, mais ils le maîtrisaient à la perfection. La voix puissante de Franck, amplifiée par la profondeur de Charles, faisait écho aux paroles poignantes de Brel, transportant le public dans un tourbillon d'émotions. Les applaudissements retentirent à la fin, mais il était évident que cette prestation avait laissé une marque, non seulement par sa puissance mais aussi par la gravité du message porté.

Les tensions montaient alors que tous se préparaient pour l'une des dernières prestations de la soirée, celle du défi des profs imposé cette semaine par Sofia. La chanson choisie était « Ne me quittes pas » de Jacques Brel, un morceau iconique, lourd de sens et de tristesse, parfait pour Marguerite qui avait su montrer sa capacité à interpréter des morceaux émotionnellement complexes. L'air se figea lorsque Marguerite monta sur scène, seule, prête à délivrer sa prestation.

Dès les premières notes, son visage se ferma sur l'intensité de la chanson. Elle s'imprégnait de chaque mot, chaque émotion qui émanait du texte. Sa voix, fragile et puissante à la fois, monta en puissance au fur et à mesure que les paroles tournaient, montrant sa capacité à plonger dans les profondeurs de la douleur et de la perte. Maïa, assise en bord de scène avec les autres élèves non nommés, observait avec une attention dévorante. Chaque mot chanté par Marguerite semblait vibrer profondément en elle, comme si la chanson, écrite pour exprimer une souffrance universelle, parlait aussi à son cœur.

Quand Marguerite se tourna un instant pour regarder Maïa, une étrange sensation envahit la salle. Ce n'était pas qu'un regard parmi tant d'autres, c'était un regard lourd de sens, un regard qui semblait s'adresser à quelqu'un de très particulier, quelqu'un qui, pour Marguerite, représentait bien plus que la simple complice de scène. Maïa sentit son cœur battre plus vite. Ce regard... il disait tout ce qu'aucun mot ne pouvait exprimer.

À la fin de la chanson, un silence lourd régna un instant dans la salle. Puis, un tonnerre d'applaudissements éclata, tellement sincère et puissant que Marguerite en fut un instant submergée. Sofia, les larmes aux yeux, la félicita :

— Marguerite, c'était... absolument incroyable. Tu as mis tout ton cœur dans cette prestation. Tu nous as tous émus, tu as prouvé une fois de plus que tu es une artiste complète.

Maïa, en larmes, applaudit de tout cœur, les yeux fixés sur Marguerite, qui semblait flotter dans un tourbillon d'émotions. Les applaudissements de Maïa furent sincères, pleins d'une admiration silencieuse, mais ce n'était pas seulement pour la prestation : c'était pour l'intensité, pour cette sincérité qui avait traversé la scène. Une larme roula doucement sur la joue de Maïa alors qu'elle essuyait son visage avec la main, submergée par l'émotion.

Le regard de Marguerite se posa sur Maïa, une fraction de seconde, comme si, dans cet instant suspendu, tout se disait sans un mot. Tout le poids du moment se résumait dans ce simple échange. Maïa sentit son cœur se serrer, mais elle savait, au fond d'elle, que ce regard signifiait quelque chose de bien plus grand qu'une simple chanson.

Le public n'avait pas besoin de plus pour comprendre que cette prestation de Marguerite resterait gravée dans les mémoires, et que, peut-être, un peu plus que de la musique, une histoire naissait ce soir-là, tissée de regards, de silences et d'émotions partagées.

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