Chapitre 15
Le bus ramenant les élèves au château était animé comme toujours après une journée de répétitions en plateau. Ebony et Thomas étaient les plus bruyants, débattant sur qui avait eu la meilleure prestation du jour, tandis qu'Emma et Noah, plus discrets, échangeaient leurs impressions sur leur duo.
Marine, assise à côté de Maïa, semblait pensive. Elle lançait parfois un regard en coin à la jeune femme, mais ne disait rien. Marguerite, de son côté, s'était installée avec Maureen un peu plus loin, mais ses yeux revenaient sans cesse vers Maïa, même si elle faisait semblant d'écouter les blagues de Franck.
Quand le bus arriva enfin devant les grilles du château, tout le monde descendit en riant et en plaisantant. Une fois à l'intérieur, les élèves laissèrent leurs affaires près de l'entrée avant de se diriger vers le salon, où les discussions reprirent de plus belle.
— Bon, qu'est-ce qu'on mange ce soir ? demanda Charles en se laissant tomber sur un fauteuil.
— Sûrement encore du poisson, répondit Maylis en grimaçant.
— Si c'est ça, je commande une pizza mentale, plaisanta Thomas, déclenchant des rires autour de lui.
Pendant ce temps, Maïa s'éclipsa discrètement vers la cuisine, suivie de près par Marguerite.
— Ça va ? demanda Marguerite en entrant dans la pièce.
Maïa se retourna, surprise, mais sourit en voyant Marguerite.
— Oui, ça va. Je voulais juste un peu de calme avant le dîner.
Marguerite hocha la tête et s'approcha doucement.
— Tu as été incroyable aujourd'hui, avec Alizée, mais aussi avec Marine.
— Merci, répondit Maïa, légèrement gênée. Tu sais, toi aussi tu étais très concentrée pendant les répétitions. Ça se voit que tu prends ça à cœur.
Un sourire doux illumina le visage de Marguerite, mais avant qu'elle ne puisse répondre, Marine entra dans la cuisine, brisant l'instant.
— Ah, vous êtes là, lança Marine en attrapant un verre d'eau. On se demandait où vous étiez passées.
Un léger silence s'installa, le regard de Marine passant de Marguerite à Maïa. Marguerite croisa les bras, se redressant légèrement comme pour signifier qu'elle ne comptait pas céder sa place.
— On discutait, répondit Marguerite avec un sourire énigmatique.
— Je vois ça, dit Marine avant de se tourner vers Maïa. Viens, tout le monde t'attend dans le salon.
Maïa hésita une seconde, regardant tour à tour Marguerite et Marine, avant de hocher la tête.
— J'arrive.
Elle suivit Marine, laissant Marguerite seule dans la cuisine. Cette dernière soupira, frustrée, mais une fois de retour dans le salon, elle fit bonne figure et s'assit près de Maureen, qui lui tapota la main pour la réconforter.
Le repas fut animé, comme toujours. Les discussions allaient bon train, surtout autour du prime à venir et des prestations des invités. Charles tenta de lancer un débat sur les chansons de Pascal Obispo, mais se fit rapidement couper par Ebony qui l'accusa de n'avoir aucun goût musical.
Marine, assise en face de Maïa, lançait parfois des regards furtifs dans sa direction, tandis que Marguerite, à l'autre bout de la table, restait silencieuse, concentrée sur son assiette.
— Marguerite, ça va ? demanda Maureen à voix basse.
— Oui, ne t'en fais pas, répondit-elle avec un sourire forcé.
Mais Maureen n'était pas dupe.
Après avoir débarrassé, les élèves décidèrent de se détendre dans le salon. Ebony proposa de regarder un film, mais Franck et Thomas insistèrent pour jouer à un jeu. Finalement, un compromis fut trouvé : un film serait mis en fond, et ceux qui le souhaitaient pourraient continuer à discuter ou jouer.
Maïa, épuisée par sa journée, s'installa sur le canapé, bien décidée à se faire discrète. Mais Marine et Marguerite ne l'entendaient pas de cette oreille.
Marguerite s'assit à sa gauche, Marine à sa droite. Les deux filles échangèrent un regard furtif mais lourd de sous-entendus.
— Alors, Maïa, murmura Marine avec un sourire, prête pour ton duo avec Alizée demain ?
— Oui, enfin, j'espère que ça ira, répondit-elle en riant doucement.
— Tu n'as pas de souci à te faire, intervint Marguerite. Tout le monde l'a vu aujourd'hui : tu es parfaite.
Marine serra légèrement les poings, mais garda un sourire poli.
— Et toi, Marguerite, tu te sens prête pour le medley ? demanda-t-elle, changeant habilement de sujet.
— Évidemment, répondit Marguerite en haussant un sourcil.
Maïa, prise entre ces deux présences, se mit à rire nerveusement. Ebony, assise sur un fauteuil non loin, observa la scène avec amusement et murmura à Emma :
— On dirait un duel de western, mais avec des compliments.
Emma éclata de rire, attirant l'attention des autres, et l'ambiance se détendit un peu.
Quand l'heure de dormir arriva, Maïa monta dans la chambre des filles, espérant que la tension autour d'elle finirait par s'apaiser. Mais une fois les lumières éteintes, elle entendit Marine dire à Marguerite depuis son lit :
— Ce n'est pas parce que tu as eu ton « baiser de la mariée » que tout est joué.
Marguerite, allongée dans son lit, répondit calmement :
— Peut-être pas, mais au moins, je ne laisse pas mes doutes m'empêcher d'avancer.
Maïa, qui faisait semblant de dormir, sentit son cœur battre un peu plus vite. La compétition autour d'elle n'était visiblement pas près de s'arrêter.
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