Chapitre 14
Le vendredi matin, le rythme s'accélérait à l'Académie. Après un rapide petit déjeuner, les élèves furent transportés jusqu'au plateau pour une journée intense de répétitions. L'excitation flottait dans l'air alors que chacun se préparait à affronter les regards critiques des professeurs et des techniciens.
Maïa était particulièrement nerveuse : c'était la première fois qu'elle allait rencontrer Alizée, l'une des artistes invitées. Assise dans un coin du plateau en attendant son tour, elle jetait des coups d'œil à la chanteuse qui échangeait avec les équipes.
— Respire, souffla Ebony avec un sourire en coin. C'est une artiste comme une autre.
— Facile à dire, répondit Maïa en essayant de calmer les battements rapides de son cœur.
Quand son nom fut appelé, elle inspira profondément et se leva pour rejoindre Alizée sur scène. Dès qu'elles se retrouvèrent face à face, Maïa sentit ses joues chauffer, intimidée par la présence lumineuse de la chanteuse.
— Alors, c'est toi Maïa ? demanda Alizée avec un sourire chaleureux. J'ai entendu dire que tu avais une voix magnifique, j'ai hâte qu'on travaille ensemble.
Les mots d'Alizée mirent immédiatement Maïa un peu plus à l'aise. Elles discutèrent brièvement avant de commencer à répéter « Le Tourbillon de la vie ». La douceur d'Alizée et sa manière naturelle de s'intégrer à la chanson firent disparaître une partie de la nervosité de Maïa.
Sur le banc à l'arrière du plateau, les autres élèves observaient avec attention. Marguerite et Marine ne perdaient pas une miette de ce duo. Marguerite avait les bras croisés, l'air concentré, tandis que Marine se penchait légèrement en avant, suivant chaque geste de Maïa.
Charles, assis entre Noah et Franck, les observait en coin et ne put s'empêcher de lâcher :
— Elles sont toutes folles d'elle.
Noah, amusé, éclata de rire.
— Sérieux, regarde-les. Marine est au bord du siège, et Marguerite a l'air prête à sauter sur scène.
— Vous dites n'importe quoi, lança Marine sans se retourner, mais le rouge sur ses joues la trahissait.
— On ne dit que ce qu'on voit, Marine, rétorqua Franck en ricanant.
Plus tard dans l'après-midi, ce fut au tour de Maïa et Marine de répéter leur duo sur « Le Géant de Papier ». Alors que Maïa ajustait son micro, Marine s'approcha d'elle, parlant assez bas pour que seule Maïa puisse entendre.
— Je voulais te dire... même si le baiser de la mariée a été donné à Marguerite, personne n'a dit que ton cœur lui appartenait aussi.
Maïa leva les yeux vers Marine, un sourire amusé sur les lèvres.
— Tu continues vraiment avec cette histoire de mariée ?
— C'est toi qui t'es mise cette robe de mariée, répondit Marine avec un petit sourire, mais son ton était bien plus sérieux que celui de Maïa.
Maïa secoua la tête, toujours amusée, mais une petite part d'elle sentait la sincérité derrière les mots de Marine.
Les répétitions commencèrent, et dès les premières notes, la complicité entre elles reprit naturellement. Leur harmonie impressionnait toujours autant, et même Marguerite, qui continuait de les observer depuis le banc, ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie en voyant leurs regards échangés pendant les refrains.
Quand elles terminèrent, l'équipe technique applaudit doucement, et Fanny fit un signe de tête satisfait.
— Beau travail, les filles. C'est encore mieux que lors de vos évaluations.
Marguerite serra les bras un peu plus fort contre elle, un mélange de frustration et d'admiration dans les yeux. Mais avant que Maïa ne quitte la scène, elle se tourna légèrement vers Marguerite et lui adressa un sourire radieux. Ce petit geste suffit à faire fondre la tension que Marguerite ressentait.
Fanny, qui avait tout observé, ne put s'empêcher de murmurer à Maureen, assise à côté d'elle :
— Marguerite va finir par exploser si ça continue.
Maureen hocha la tête, amusée.
— Et Marine n'est pas loin derrière, répondit-elle en riant doucement.
La journée se poursuivit avec les répétitions des autres élèves, mais dans un coin de son esprit, Maïa sentait que ce vendredi était bien plus chargé en émotions qu'elle ne l'avait prévu. Entre la sincérité de Marine et le regard brûlant de Marguerite, elle se demandait si elle arriverait à gérer cette compétition silencieuse qui se jouait autour d'elle.
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