4. AIDE-MOI

Complètement paniqué, les battements de cœur de Tom résonnaient dans sa poitrine, martelant un rythme effréné. Ses yeux s'écarquillèrent alors qu'il fixait l'entité mystérieuse qui se dressait devant lui, éthérée et pourtant d'une présence indéniable.

— Reculez ! vociféra-t-il enfin, sa voix empreinte de l'urgence qui le submergeait. Laissez-moi tranquille !

La jeune femme, son regard empreint de compassion, le scruta avec une légère perplexité. Un sourire tendre se forma sur ses lèvres, doux et rassurant comme une lueur d'aube.

— Je ne te veux aucun mal, le rassura-t-elle d'une voix mélodieuse qui semblait caresser l'air autour d'eux.

— Et pourquoi devrais-je vous croire ? s'écria-t-il, sa voix teintée de tremblements, traduisant la confusion qui régnait en lui.

Elle détourna légèrement le regard, remémorant un moment crucial qui les avait unis. Elle avait saisi sa main avec une détermination empreinte de courage pour le tirer de la loge où se dessinait une silhouette terrifiante, tapis dans l'ombre menaçante du théâtre.

— Te rappelles-tu quand je t'ai guidé loin de cette loge ? murmura-t-elle doucement, sa voix comme une caresse d'encouragement.

Tom sentit le souvenir s'ancrer en lui, l'étreinte réconfortante de sa main dans la sienne. Il hésita un instant, la lutte entre la peur et la réalisation jouant sur son visage.

— J'ai besoin de ton aide, articula-t-elle avec une sincérité profonde, son regard plongeant dans le sien avec une intensité qui révélait l'urgence de sa requête. Je te promets, de tout mon être, que je ne te veux aucun mal.

Tom inclina légèrement la tête, son regard troublé par toute cette étrangeté.

— J'ai juste besoin d'un moment, déclara-t-il d'une voix empreinte de préoccupation.

La jeune femme pencha la tête sur le côté, affichant une légère confusion sur son visage. Cependant, quand Tom fit un geste vers la simple serviette qui lui servait de vêtement, elle retint un rire, comprenant enfin. Elle glissa hors de la chambre avec la même fluidité qu'elle avait montrée lors de leur première rencontre, lui laissant l'intimité nécessaire pour s'habiller.

À l'intérieur de la chambre, Tom se pinça à plusieurs reprises, comme pour s'assurer qu'il ne rêvait pas éveillé. Ses pensées se bousculaient, et il se surprit à parler tout seul, un monologue silencieux pour tenter de rationaliser la situation, de se convaincre qu'il n'avait pas tout à fait perdu la tête.

Lorsqu'il émergea de la chambre, encore engoncé dans un mélange d'incrédulité et de curiosité, la jeune fantôme se tenait de l'autre côté de la porte, l'observant avec une expression apaisée. Son apparition soudaine fit sursauter Tom, son cœur bondissant dans sa poitrine. Un sourire doux se dessina sur les lèvres de la jeune femme, un sourire qui sembla apaiser l'atmosphère électrique entre eux. Elle le suivit silencieusement jusque dans la cuisine. 

Tom se glissa silencieusement dans la cuisine, des questions tourbillonnant dans son esprit comme des feuilles emportées par le vent. La confrontation avec l'inconnu l'avait ébranlé, et le whisky posé sur l'étagère semblait être la réponse à ses tourments intérieurs. Il agrippa un verre en cristal et déboucha une bouteille de whisky, une boisson qu'il n'avait que rarement touchée par le passé, mais dont il avait grandement besoin à cet instant. 

Portant le verre à ses lèvres, la chaleur ambrée du whisky embrasa sa gorge, apaisant quelque peu la tempête de ses pensées. C'était comme si chaque gorgée lui donnait la force de continuer, de faire face à ce qui semblait être une réalité échappant à toute explication rationnelle.

— Je t'écoute, en quoi puis-je t'aider, fantôme ? demanda-t-il d'une voix qui se voulait résolue, même si son regard trahissait toujours une certaine inquiétude.

La jeune femme afficha une expression légèrement offensée.

— J'ai un nom, tu sais, répliqua-t-elle, sa voix mélodieuse empreinte d'une pointe d'irritation. Et j'ai besoin que tu m'aides à renfermer un démon dans la boîte que tu as ouverte.

L'aveu laissa Tom figé, son verre à moitié porté à ses lèvres. La surprise était telle qu'il faillit recracher sa gorgée, toussant bruyamment avant de se reprendre, bien que l'amertume du whisky restait dans sa bouche.

— Un quoi ? articula-t-il, sa voix empreinte de doute et d'incompréhension.

— Un démon, ou dans ce cas, un fantôme maléfique, répondit-elle avec gravité.

Tom ne réagit pas pendant quelques secondes, absorbant lentement la réalité de la situation. Puis, il secoua la tête avec fermeté.

— Non. Hors de question, déclara-t-il d'un ton catégorique, son visage reflétant sa détermination à ne pas s'engager dans ce qui semblait être une mission périlleuse et surnaturelle.

Tom aurait donné cher pour pouvoir balayer tout ceci d'un revers de main, déclarer que tout n'était qu'un canular sophistiqué, une mise en scène pour quelque émission de télé-réalité. Cependant, il savait que ce n'était pas le cas. Il avait vu cette femme traverser le seuil de sa chambre, sa présence indéniable, son essence éthérée. Il ne pouvait nier l'évidence, elle était réelle, et elle était bel et bien un fantôme. Pourtant, la demande qui suivit fut une toute autre épreuve pour sa crédulité. Chasser des démons ? Tom ne pouvait s'empêcher de penser à ces chasseurs de l'occulte de films d'horreur. Il n'était pas un Ghostbuster, c'était certain.

— Quoi ? s'écria-t-elle, légèrement paniquée par son refus. Non, tu ne peux pas refuser ! 

— Pourquoi ? Tu vas me tuer si je renonce ? répliqua-t-il, un brin de sarcasme dans la voix.

— Non ! protesta-t-elle vivement, son indignation évidente. Parce que tu es celui qui a ouvert la boîte. Tu es donc le seul qui peut le renfermer dedans.

Tom la fixa, abasourdi par l'urgence et la gravité de la situation. Il passa une main sur son front, comme pour chasser les doutes et les interrogations qui tournoyaient dans son esprit. Finalement, il poussa un soupir et fit un signe de la main, invitant la jeune femme à tout expliquer depuis le début. Il se préparait à plonger dans un mystère qui semblait bien plus vaste et complexe qu'il ne l'avait jamais imaginé.

— Okay, explique-moi depuis le début.

Un sourire victorieux éclaira le visage de Helen. Elle prit position devant lui, son regard plongé dans le sien, prête à dévoiler l'histoire.

— Je m'appelle Helen, commença-t-elle d'une voix calme, teintée de nostalgie. J'étais danseuse étoile en 1962, au Galion Theater. Une grande représentation était prévue mi-octobre cette année-là. Mais tous les acteurs principaux de la pièce étaient victimes d'étranges accidents. L'homme qui était responsable de ces malheurs se nommait Edmond Drake. Il a été enfermé dans la boîte que tu as trouvée dans ma loge, il y a des années, afin qu'il ne puisse plus nuire. Aujourd'hui, tu as libéré son esprit, et il veut se venger.

Le poids des mots résonna dans l'air, laissant Tom absorbé par cette histoire empreinte de tragédie et de mystère. 

— Se venger ? interrogea Tom, cherchant à comprendre les motivations du spectre déchu. De qui et pourquoi ?

Helen plongea son regard dans le sien, sa voix empreinte d'une gravité indéniable.

— Il a toujours aspiré à la célébrité. Il va s'en prendre à tout le monde pour qu'on ne l'oublie plus, il va semer la panique dans la ville. Il va y avoir des morts...

Un silence pesant s'abattit, l'horreur de la situation se dessinant clairement sur le visage de Tom. Il ne pouvait concevoir un tel chaos et il savait qu'il ne pouvait rester les bras croisés face à cette menace grandissante. Cependant, il réalisa brusquement l'ampleur de la responsabilité qui lui incombait. Un frisson parcourut son échine. Quelques heures auparavant, il n'aurait jamais imaginé croire en l'existence des fantômes, encore moins être impliqué dans une telle tragédie surnaturelle.

— Non. Répéta-t-il, convaincu. Je ne me mêlerai pas de ça. Je ne suis pas un chasseur de fantôme ni un héros. Ce sera sans moi.

Helen tenta de le convaincre, de lui faire comprendre l'urgence de la situation, mais Tom, animé par une détermination sans faille, saisit son bras et la poussa hors de chez lui. La porte se referma avec un claquement assourdissant, laissant Helen seule et sans solution. 

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