Chapitre 14
Thomas et Elias les rejoignent en haut. Ok donc Thomas m'ignore complètement. Mais c'est un peu le cadet de mes soucis en faites.
- On m'explique? questionnai-je les deux derniers, beaucoup moins abasourdie que moi
Caleb ne répond pas. Il ne daigne même pas me regarder. Alya prend la parole:
- Je sais que ça ne va pas te plaire, mais ils avaient besoin d'organiser une prise d'otage.
Je manque de m'étouffer. Une prise d'otage? Besoin? Besoin d'une prise d'otage? Mais où va le monde?
- Tu te fous de ma gueule j'espère? déglutis-je d'une voix fébrile
- Non en faites, c'était pour faire une rançon parce que...
- Chut. la coupai-je. Je veux pas savoir. J'en ai rien à foutre.
J'hallucine là. Je pensais qu'ils avaient pris cet homme pour... je ne sais pas moi, peut-être parce qu'il les avait attaqué, enfin je ne m'étais pas vraiment poser la question.
Ils ont capturé un innocent. Ma tête me crit de me sauver. Je ne veux pas faire parti de ce complot. Surtout qu'on ne m'a pas vraiment demandé. Mes jambes ne veulent pas obéir. Et je reste plantée là, incapable de réagir. Mon immobilité est perturbé par des cris qui viennent de l'étage. Alya et Caleb se ruent vers les escaliers, et je leur emboîte le pas, histoire de vraiment comprendre ce qu'il se passe.
J'arrive juste à temps pour voir l'homme tomber dans les pommes, attaché sur une chaise au centre de la pièce. Il n'est pas très vieux. Moins que ce que je pensais. La trentaine peut-être. Des traces rouges sont visibles sur ses tempes et sa mâchoire qui ne vont pas tarder à se transformer en bleus. Je détourne le regard quand je vois le sang autour de ses lèvres.
- Putin qu'est-ce t'as foutu? rugit Alya. Tu les as appelé au moins?
- Oui je l'ai fait. la rassure Tobias, le visage impassible et calme, comme si tout se passait bien et que tout était absolument normal.
Je pourrais presque y croire. Je doute qu'il puisse être aussi serein dans sa tête que ce qu'il laisse paraître. De mon côté, c'est Fukushima niveau pensées et émotions.
- Alors pourquoi tu l'as buté? s'énerve-t-elle de plus bel
- Écoute, Alya... commence Mathis
- Oh ta gueule toi, c'est pas le moment! s'emporte-t-elle
Elle commence à faire les cents pas dans la pièce. Elle paraît encore plus stressée que moi. Disons que c'est plutôt mauvais signe.
- Il a essayé de les prévenir en criant par dessus ma voix. se justifia Tobias. Maintenant on est sûr qu'il ne recommencera pas. Est-ce que tu peux te calmer s'il te plaît? Au moins maintenant je vais pouvoir annoncer ce que j'avais à vous dire.
Un silence pesant rempli la pièce. Son expression est grave. Son regard semble à des milliers de kilomètres. Je ne le reconnais plus. Pour moi Tobias ça a toujours été le leader pas très responsable qui trouve toujours des moyens d'aider tout le monde quel qu'en soit le prix. Je ne vais pas dire que c'était toujours le meilleur moyen mais on s'en est tous plus ou moins sorti grâce à lui. Et quand je vois son visage si triste et perdu, j'ai soudain envie de le prendre dans mes bras et de le remercier. De le remercier pour tout. Ce que je ne fais pas. Parce que c'est quand même un connard.
- On peut faire un temps mort deux secondes s'il vous plaît? raillai-je depuis le cadre de la porte
Ma voix rouillée brisa le silence et tous me fixèrent incrédules. Je reportai mon attention sur l'homme au centre.
- Est-ce qu'on peut m'expliquer pourquoi on est tous autour d'un homme à moitié mort? Pourquoi vous aviez besoin d'une rançon? Est-ce qu'on me dire qui vous avez essayé d'appeler et qui il a essayé de prévenir? Et juste au cas où, pourquoi vous êtes tous aussi tordus?
Je reprends mon souffle après avoir débiter toutes ces questions, de peur d'être interrompue. Je sens toujours leur regards sur moi. Ne répondez surtout pas. Tobias s'avance et pose une main sur le détenu.
- Cet homme nous a volé des plaquettes il y a quelques semaines... On ne dirait pas comme ça avec son air de père de famille bien rangé mais il est accro à des trucs pas net, crois-moi.
Je sens les autres me lancer des regards du genre « c'est bon t'as compris maintenant? »
Bah non je ne vois toujours pas pourquoi je suis là dans cette pièce qui pue les excréments de rats.
Tobias s'éloigne de l'homme et se pose contre le mur du fond, le visage éclairé par les rayons de lumière de la fenêtre.
- Je vais partir. Quitter la bande...
Sa voix se brisa, une larme coula.
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