Chapitre 10: Le message de Big John

Après qu'ils avaient fuis, les gardiens de sécurité du cimetière—toujours en pensant que c'était les deux tueurs, Cruz et Rattert, qui les poursuivaient depuis qu'ils avaient trouvés la boussole—, ils se retrouvèrent à l'intérieur de la maison des Routledge. John B était assis à table en compagnie de Kiara. JJ se faisait à manger, c'est-à-dire du pain avec du beurre de cacahuète. Yeva était assise sur un fauteuil presque défoncée. Pope sortait des toilettes et passa à côté de JJ et haussa un sourcil. 


—JJ, tu sais que ce pain est moisi depuis au moins trois jours, lui annonça Pope avant d'ouvrir le frigo, s'apprêtant à se trouver un goûter pour nourrir son ventre, qui réclamait lui aussi.

—J'ai retiré les parties les plus pourris. J'ai une faim de loup, je pourrais manger n'importe quoi! Et on sait tous, que la moisissure est bonne pour la santé. C'est un truc...naturel, essaya de se rassurer JJ.


À l'entente de la voix de Pope, Yeva se leva et passa dans la cuisine, se trouvant entre les deux adolescents et elle s'esclaffa lorsqu'elle entendit la réponse de JJ avant de pénétrer dans les toilettes, à son tour. Pope finit par fermer le frigo, ne trouvant pas quelque chose qui lui faisait envie et prit une pomme qui se trouvait sur le comptoir, la rinça et croqua dedans tout en se dirigeant vers le salon.


—Yeva, elle est où ? demanda John B, curieux. 

—Je l'ai vu aller au toilette, répondit Pope à John B.

—Comme si c'était le moment, râla Kiara.

—Kie, c'est naturel. Laisse-lui le temps, lui dit JJ tout en finissant de tartiner son pain moisi.

—Comme ta théorie sur le fait que la moisissure est bonne pour la santé ? pouffa Pope.


À ce moment-là, Yeva retourna auprès d'eux et sentie les autres l'observer. Elle déglutit et se dépêcha de s'asseoir sur son fauteuil. Elle avait pu enlever sa nuisette, qui la gênait un peu. Elle portait, alors, que son haut noir, son short et sa veste en jean. Elle passa une mèche noire derrière son lobe d'oreille et fixait John B, qui ouvrait l'enveloppe qu'avait trouvée Kiara dans un des murs internes de la pierre tombale sous le nom de Redfield.


—Vas-y, ouvre, finit par dire JJ, brisant le silence pesant.


John B fixait encore la lettre de son père entre ses mains et l'ouvrit d'un seul coup. Yeva sursauta en entendant JJ s'agiter et finir par faire un haut-le-cœur. Il cracha dans sa main le pain qu'il s'était préparé et Yeva se leva pour le rejoindre dans la cuisine. JJ jetait le pain dans la poubelle et avait posé ses avant-bras sur le rebord du lavabo. L'eau coulait dans levier qu'il avait ouvert dans la précipitation et s'échouait sur ses mains, ruisselant sur celle-ci. Il bifurqua sa tête vers la droite en entendant des pas venir près de lui.


—Est-ce que ça va, JJ ? s'enquit Yeva, le regard, à la fois, doux et inquiet.

—Ouais, ça va, je peux me débrouiller tout seul, rassura JJ, tu peux retourner au près des autres...J'arrive.

—Tu es sûr ? demanda Yeva, insistant sur le fait qu'elle pouvait l'aider.

—Oui, vas-y.


JJ lui offrit un sourire et vit Yeva hocher la tête. Toutefois, il remarqua que Yeva n'était pas rassurée du tout, ce qui le surprit, qu'elle s'inquiète autant pour lui. Il n'était pas habitué à tant de douceur. Un frisson parcourra son corps, envahissant en lui un nouveau flux plus chaud. Il aspergea d'eau son visage et finit par se redresser. Il prit un mouchoir pour s'essuyer, le jeta à la poubelle et retourna auprès des autres. Du coin de l'œil, il put observer que Yeva le suivait du regard. Il remarqua, que John B avait déballé sur la table une immense carte avec inscrit dessus des coordonnés maritimes.


—Oh merde, avait lâché John B à son arrivé.

—Un « x » désigne un endroit, indiqua Pope en pointant cette fameuse lettre de son index.

—Longitude...Latitude...murmura John B, en indiquant ses propos sur la carte, suivantdes petites lettres grises inscrites sur la grande feuille.

—Y'a pas autres choses ? demanda Yeva, surprise qu'il n'y ait que ça dans l'enveloppe.


Une pointe de déception naissait, en elle comme pour les autres. Après tout, ils avaient risqué leur vie pour récupérer cette enveloppe envoyée par Big John à son fils.


—Peut-être dans l'enveloppe, suggéra Pope.


Ni une ni deux, John B récupéra l'enveloppe qu'il avait posé et la secoua légèrement pour en sortir un magnétophone. John B souffla, n'en revenant pas du deuxième objet. JJ fronça les sourcils, ne reconnaissant pas l'identitaire et le fonctionnement de l'objet.


—Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il voulant assouvir sa curiosité.

—C'est un magnéto, idiot, lui répondit Kiara en fixant, à son tour, l'objet plus méticuleusement.


JJJ roula des yeux et porta attention à ce qu'il se passait devant lui lorsque John B l'actionna.


—Salut, Canard, salua une voix plus grave et masculine.

—Qui est Canard ? demanda JJ.

—C'est le surnom que mon père me donnait quand j'étais petit.

—Je ne veux pas me vanter pour te dire que « je te l'avais dit », mais je te l'avais dit, poursuivit la voix grave de Big John.


Yeva avait écarquillé les yeux et redresser plus droitement son buste, amenant aussi ses mains contre sa bouche, choquée d'entendre la voix d'un homme disparu y'a presque un an, déjà. Kiara et Pope restaient attentifs, mais ils étaient tout aussi surprit que les trois autres. JJ avait posé son bras droit sur la table et sa main gauche serrait le rebord de celle-ci. Il fixait, à la fois, John B et le magnétophone complètement perdu, n'y croyant pas qu'il entendait la voix du père de son ami dans le magnétophone. Yeva vit que John B amplifiait, progressivement, son sourire, heureux d'entendre la voix de son paternel de nouveau.


—Tu n'as pas voulu croire ton vieux père.


Un silence s'en suivit et le souffle coupé, Yeva écoutait la suite de l'enregistrement. Ils attendirent Big John se lever et récupérer un carton sur une étagère avant qu'il ne reprenne.


—Là, j'imagine que tu dois être sûrement en train de culpabiliser parce que la dernière fois que l'on s'est vu...on s'est disputé fort, mais...attend avant de clamser, ok ? Je ne m'attendais pas non plus à trouver le Royal Merchant. 


John B releva les yeux du magnétophone pour regarder ses amis, tout aussi, surprit de la révélation de son père à travers le magnéto. Ils entendirent les mouvements de Big John s'affairer dans une quelconque pièce comme s'il préparait un nouveau voyage ou cherchait encore des objets ou les déposait en vrac.


—Tu avais raison de m'en vouloir, tu sais, mon canard ? J'ai été tout sauf un excellent père. Malgré mon mauvais exemple, je sentais que...j'approchais du but. J'espère que là...On est en train d'écouter cet enregistrement au Costa Rica et à vivre pleinement de nos investissements astronomiques, déclara Big John en rigolant sur ses derniers mots.


Ils entendirent un cliquetis étrange, mais ils étaient tellement concentrés sur ce que disait Big John, que les adolescents n'en prirent pas compte. 


—Si ce n'est pas vraiment le cas, c'est que tu as trouvé ce magnétophone dans des conditions moins agréable. Cette carte, que tu tiens peut-être, entre tes mains est importante. Oui, tu l'aurais deviné...elle indique l'emplacement du Royal Merchant. Termine ce que j'ai commencé, s'il m'arrive quelque chose, mon canard. Trouve-le, trouve cet or, fiston. Je t'aime, canard même si je sais que je n'ai toujours pas été à la hauteur de tes attentes, termina de révéler Big John.


Yeva retenait son souffle et voyait que John B être ému des mots de son paternel. Le silence était, à la fois, pesant et agréable. La dernière phras de Big John émanant du magnétophone glaça le sang de la jeune fille.


—On se retrouvera de l'autre côté.


Dans un dernier faible enregistrement, ils l'entendirent déposer le magnéto dans une enveloppe avant que le silence revînt à travers l'objet, que John B serrait fortement entre ses mains rugueuses et sales. Le silence devint plus pesant qu'agréable, cette fois-ci.


Personne ne parlait. 


Tout le monde regardait le magnétophone et John B dans le silence jusqu'à ce que celui-ci ne quitte, promptement, la table. Yeva fixait la bougie qui les éclairait, perdant son esprit dans ses pensées. Ils pouvaient entendre, tout de même, John B lâcher quelques larmes non loin d'eux tandis que JJ s'extasiait de la trouvaille du paternel de son meilleur ami.


—Le Royal Merchant ! Vous vous rendez compte ? Il l'a trouvé !

—Arrête, JJ! le coupa Kiara d'une voix lourde.


Kiara suivit les pas de John B et essaya de le réconforter du mieux qu'elle le pouvait. Yeva se leva de son siège lorsqu'elle vit Pope et JJ sortirent à l'extérieur. Elle les suivit, mais s'arrêta en voyant qu'ils se dirigeaient vers le ponton, au fond du jardin. Sûrement, pour s'isoler. Yeva se mordilla la lèvre inférieure. Devait-elle les rejoindre ? Le voulait-elle ?


—Tu viens ?


Elle sursauta en sentant une tape sur son épaule gauche et croisa les yeux marrons de Kiara, qui la dépassa pour rejoindre les autres, tenant de sa main droite, son ukulélé. Yeva inspira et expira tout en contractant ses mains et elle vit John B la regarder du coin de l'œil avant de rejoindre, lui aussi, les autres. Elle souffla un bon coup et prenant son courage à deux mains, commença à se diriger vers le ponton. Elle finit par s'installer entre Pope et John B, se mettant contre la rambarde, dos au marais et fixait la maison. Son regard se perdît entre JJ et la maison. Elle le regardait discrètement balancer des copeaux de bois, provenant du ponton pour les balancer dans l'eau.


Ainsi, JJ jouait avec les petites branches autour de lui, s'amusant à les lancer dans le marais, pour s'amuser, faire patienter son ennui, mais aussi pour oublier la voix sèche de Kiara. Tout le monde finisse par se réunir sur le ponton, la nuit ayant bien avancée. Kiara grattait les cordes, le son résonna dans la nuit, brisant le silence et le bruit de l'eau du marais. Kiara accordait, alors, son ukulélé jusqu'à ce que JJ rompe le silence brisé, seulement, par le bruit du ukulélé. Kiara stoppa ces accords et fixa JJ.


—Y'en a pour combien, exactement ?

— Quatre cents millions, lui répondit Pope.

—Quoi ? Quatre cents millions ? Vous plaisantez ? demanda Yeva, écarquillant les yeux.

—C'est vrai que tu n'étais pas avec nous, au tout début avec la tempête Agatha!

—Oui, à cause de la tempête j'étais resté chez nous, confirma Yeva.


Elle se rappelait d'avoir fixé la tempête Agatha frapper l'île paradisiaque d'Outer Banks de plein fouet par la fenêtre de sa chambre, fixant le tumulte des vagues. Elle se rappelait ô combien sa paralysie. Elle avait entendu son grand-frère râler plusieurs fois, qui regardait un film avec Rafe et Kelce dans le salon, la ramenant de temps en temps à la réalité. Le courant se coupant à cause de la tempête. C'est seulement après la tempête et la dévastation de celle-ci sur l'île, qu'elle est sortie pour voir Sarah, mais elle avait croisée le chemin de John B. Et voilà, maintenant, où elle en était : discuter avec eux en pleine nuit sur le ponton de l'or perdu du Royal Merchant, une légende qu'elle ne pensait pas être véridique jusqu'à maintenant. Elle écoutait Pope lui révéler ce qui s'était passé juste avant la tempête, leurs découvertes, leurs hypothèses et Yeva l'écoutait attentivement, happée par le récit de leur point de vue jusqu'à ce qu'elle arrive.


—Et la suite, tu l'as...connait, termina Pope.


Le résumé fait, Yeva hocha la tête positivement, reconnaissante que Pope lui ait divulgué ces informations. Maintenant, mise à jour, Yeva comprit mieux la situation.


—Et comment on partage ces quatre cents millions ? demanda JJ, revenant sur l'or.


Un silence s'en suivit et Yeva vit que Kiara allait répliquer, mais JJ la devança.


—Avant de dire quoi que ce soit...oublier pas que je suis le seul à pouvoir vous protéger contre les fou furieux, qui nous pourchassent. Et ça, ça à un prix, ok ?

—Tu es sûr de savoir l'utiliser à bon escient, ce flingue, JJ ? demanda Yeva, peu rassurée.


JJ sourit amusé du ton sarcastique de la jeune fille. Celle-ci ne sentit plus le froid l'envahir et frapper ses jambes nues. JJ regarda le flingue et finit par la pointer sur la jeune fille.


—Je peux facilement tirer, fais attention à ce que tu dis, ironisa JJ.

—Tu as peur ? provoqua Yeva, d'un ton sarcastique et en fixant JJ, plissant ses yeux.

—Dois-je ? répondit JJ, amusé.

—Pose-ça, JJ. Elle fait partie des nôtres.


—Ah ouais ? Depuis quand ? Dois-je vous rappeler que c'est une Kook ? Elle est proche de Rafe Cameron et de sa sœur superficielle et...et son grand-frère est Topper! Le même Topper qui a failli te noyer, John B! Tu t'en rappelles ? Elle doit partir. 


Yeva fusilla du regard Kiara, lorsqu'elle avait parlé en mal de Sarah. Sarah lui avait prévenue qu'elle et Kiara étaient en mauvais terme, mais pourquoi celle-ci la mettait dans le même panier que les Cameron et son grand-frère ? Elle n'avait rien à voir avec sa dispute avec Sarah ni avec la brutalité de Topper et de Rafe. En plus, elle avait essayé d'aider John B lors de la fête, et inversement, c'est elle qui en a payer les frais, mais ça il semblerait que Kiara l'ait oubliée. Alors, quand elle voulut lui rappeler des événements chaotiques de la fête au bord de plage, elle se fit couper par John B.


—Elle fait partie des nôtres, Kiara, insista John B.

—C'est bizarre, je ne me rappelle pas avoir votée, ça.

—Kiara. Elle fait partie des nôtres depuis que Pope lui a briefer ce que l'on sait et qu'elle a participée lors de la récupération de la boussole, continua d'insister John B.

—Wow, méchante participation ! Elle était en train de se noyer, John B ! Elle n'a rien fait d'autre que d'être encombrante et maladroite! Yeva ne nous serait d'aucune aide ! Elle doit partir, insista Kiara, têtue.


Yeva fixait Kiara. Le silence les encerclait tandis qu'elle put voir JJ et Pope se lancer un regard circonspect. Elle était sûr qu'ils se demandaient s'ils devaient intervenir ou laisser John B confronter Kiara. Yeva put voir John B boire un peu de sa boisson alcoolisé. La tristesse le submergeait, mais il était capable de son état de la défendre et ça, Yeva lui en était reconnaissante. D'un côté, les propos de la jeune fille la blessait et la mettait mal à l'aise, mais d'un autre côté, la brune avait raison. Si une majeur partie de leur chasse au trésor se ferai en mer, elle ne ferait qu'encombrer les recherches par sa phobie, associée étroitement avec le fait qu'elle ne sait pas nager.


Pope se disputait avec JJ, entre-temps, concernant l'arme. Kiara resta silencieuse alors qu'elle vagabondait son regard sévère entre John B, qui buvait et Yeva, qui restait tout aussi silencieuse et furieuse que Kiara. Celle-ci soupira en haussant les épaules et détournant le regard.


—Très bien! Mais, Yeva, si tu fais tout foirer ou que tu en parles à tes amis les Kooks, je te jure que ça va mal se passer pour toi! céda Kiara, interrompant la dispute entre Pope et JJ.


Ceux-ci finirent par les observer et Yeva hocha promptement la tête.


—Alors, c'est réglé ? s'enquit Pope.

—Oui, elle peut faire partie de la chasse, céda Kiara.


Yeva sourit devant l'acceptation de Kiara pour elle au sein du groupe. Toutefois, elle se demandait ce qui l'avait fait changer d'avis. Serait-ce par rapport à John B ou elle ? Saurait-elle qu'elle n'avait rien à voir avec sa dispute avec Sarah ? Yeva se questionnait encore un petit peu jusqu'à ce que Kiara pose une question intéressante au jeune homme installé à sa droite. 


—Tu vas faire quoi de tes cent millions, Pope ? demanda-t-elle, le fixant du regard, ne se préoccupant plus de la nouvelle fille pleinement intégrée dans le groupe.


Tout le monde regardait Pope, impatient de connaître sa réflexion et il hocha positivement la tête, avant de dire sa réponse avec pleine d'assurance.


—Payer mes études et les manuels. Ça coûte extrêmement cher.

—Et toi Kiara ? renchérit JJ.

—Avec tes grandes idées écologiques, tu vas faire quoi ?


À cela, Yeva vit pour une des rares fois, un sourire sincère et amusée sur le visage de Kiara, qui rigolait devant la question de Pope et JJ. Elle lâcha un soupir et haussa les épaules.


—Je veux enregistrer un album, qui restera dans les annales. L'album parlera des Pogues, d'Outer Banks et je voudrais mon propre studio avec Peter Tosh, qui produit derrière.

—Peter Tosh est mort, lui annonça Pope.

—Je sais, Pope! Je parlais de son esprit ! Son esprit ne mourra jamais, crois-moi! Lui répliqua Kiara.


Des rires amusés fusèrent devant la réplique de Kiara, qui but une gorgée de sa bière, qu'elle but en hommage à Peter Tosh, son artiste préféré.


—Et toi, JJ, tu sais déjà quoi faire avec tout cet or ? riposta Pope.

—Je sais ce que je ferais, lâcha-t-il, j'achèterais une baraque à Figure Eight et je deviendrais un Kook! Finit-il par dire.


Yeva sourit devant l'assurance de JJ, en révélant l'un de ses rêves. Elle aimait beaucoup l'ambiance, à la fois, apaisant et comique. Tout le monde se charriait lorsque chacun parlait de ses rêves et cette ambiance, cela faisait longtemps que ce n'était pas aussi sincère. Yeva pouvait donner un point à Kiara, car avec les Kooks, c'était toujours aussi superficielle dans les conversations et à qui-veut-bien-l 'entendre. Toujours à surdoué ses capacités et à donner ses convictions pour humilier ou convaincre les autres d'être dans les mêmes codes.


Depuis son retour des Bahamas en compagnie de Rafe, cela faisait bien quelques mois, maintenant, qu'elle essayait de se détacher de ce monde, mais avoir Rafe Cameron en petit-ami pendant un an, d'avoir Sarah Cameron en meilleur amie et d'avoir Topper Thornton, c'était compliquée pour elle de complètement se défaire de cette vantarde de société. Depuis ces presque quatre-vingt-douze heures, aux côtés des Pogues, cela fit du bien à l'esprit de la jeune Kook.


De plus, les soirées des Kooks étaient toujours accompagnée d'une forte musique d'électro ou de pop. Les soirées calmes comme celle qui se passait actuellement sous ses yeux, rien qu'avec les paroles des autres adolescents—qu'elle arrivait facilement et à mieux comprendre sans que ses tympans se brisent sous la forte musique incessante— ou le bruit de l'eau du marais qui lui semblait plus vivant en soirée qu'en journée, c'était presque inexistant chez les Kooks. En plus de cela, elle pouvait éviter de dires des choses qu'elle ne penserait pas ou qui serait du faire-valoir auprès des autres kooks. Elle put, en une soirée, oublier qu'elle était une Kook, mais le fait que JJ veut en devenir un, lui rappelait sa position. Avec les Pogues, elle peut se sentir naturelle et moins superficielles.


—...J'aurai une statue de moi en marbre et un immense bassin bondé de poissons, plus précisément de carpes koï, continua JJ.

—Je n'irais pas chez toi, rigola Kiara.

—Tu n'as qu'à épouser Yeva! C'est une Kook! Hein, Yeva, rigola Pope.


Yeva se redressa et sentie ses oreilles rougir ainsi qu'une légère teinte colorée ses joues. Devait-elle y répondre sérieusement ou cela restait dans l'humour douteux de Pope ? Elle fixait Pope et les autres. Kiara avait arrêté de rigoler et fixait Yeva, Pope et JJ, à tour de rôle. John B avait relevé les yeux, qui étaient plongée dans l'ondulation du liquide de sa boisson alcoolisé qu'il faisait tournoyé dans son verre. JJ et Yeva se fixaient. Kiara et John B se regardèrent, intrigué de ce changement d'ambiance. Et Yeva ne put comprendre ou imaginer ce qu'était en train de penser JJ, à ce moment-là.


— Hey, détendez-vous les mecs, c'était une blague, et Kiara en est une aussi, alors, tu as l'embarras du choix JJ, pouffa Pope, voulant détendre l'atmosphère.

—Je ne suis plus une Kook, depuis bien longtemps Pope, je suis une Pogue, maintenant, dit la concernée.


JJ restait silencieux et fixait les mains de Yeva, qui s'étaient entrelacé et posée contre ses cuisses. Il la vit jouer avec ses mains tandis que celle-ci perdit son regard dans le ciel étoilé.


—Et toi, Eva, qu'est-ce que tu en ferais ? demanda JJ, subitement faisant taire la mini-dispute entre Kiara et Pope.


Yeva détourna son regard du ciel étoilé pour regarder JJ, qui l'avait interpellée.


—Je ne sais pas, vous me prenez de cours.

—Tu n'as pas une petite idée ? demanda John B, curieux de la réponse de Yeva.

—...J'aiderais le monde...je ne sais pas par quels moyens pour y arriver, mais je pense que c'est ce que je ferais...aider le monde pour le rendre meilleur et j'économiserais jusqu'à ce que je trouverais, répondit Yeva, après un moment de silence. Et toi, John B?


John B la regarda ainsi que ses amis avant de se lever tout comme son verre.


—Aux Pogues ! À notre avenir de Pogues ! s'exclama John B.


Kiara, Pope et JJ suivirent le mouvement. Yeva resta interdite devant le mystère de John B.


—Tu trinques avec nous, Eva ?


Elle regarda droit dans les yeux de JJ, qui avait prononcé cette demande et perdit son regard dans les yeux océans de JJ, qui venait de prendre la parole tandis qu'elle pouvait, aussi, sentir le regard impatient et curieux des autres sur elle. Ladite Eva se perdit dans les yeux, quelque peu, plissés de JJ et releva le reflet de la lune dans les iris de JJ, le rendant pétillant et appuyant l'amusement qu'elle pouvait y lire dans les yeux du blondinet. La jeune fille empoigna son verre qu'elle avait posée sur la rambarde du ponton et suivi le mouvement, cognant son verre contre ceux des autres dans un sourire plus que sincère. 

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