#25
Ma valise prête pour le lendemain, j'observe ma fenêtre avec anxiété.
Myrae avait mystérieux disparu la veille et m'avait laissé seul avec mes pensées trop bruyantes.
À son retour, elle semblait inquiète par ma mine fatiguée.
Mais le mensonge est pratique pour cacher ces vilaines préoccupations qui m'habitent.
Notre départ...
Et le fait inévitable de devoir quitter Ezio.
Mon coeur se serre à l'idée de devoir m'éloigner de lui.
Sa présence douce et apaisante, son regard dans lequel je me perds et son histoire si différente et pourtant si similaire à la mienne.
Deux âmes emprisonnées dans des corps de monstres.
Deux êtres qui, pour protéger leurs proches, ont fait le choix de s'en éloigner quitte à souffrir silencieusement.
Le bout de mes doigts parcourent le dessin sur ma table.
Voilà une heure qu'il aurait dû toquer à ma fenêtre.
Peut être a-t-il appris notre départ ? Peut être qu'il m'en veut ? Ne veut-il plus de moi ? Ou alors considère t'il ceci comme un adieu moins douloureux ...
Mais le loup qui m'abrite ronge le peu de patience qui me reste et me force à sortir.
Partir à sa recherche est alors ma seule motivation de ce soir.
Une simple veste attrapée dans un coin de la chambre censé me servir pour le lendemain matin, je sors en trombe de l'hôtel et me perd dans les rues une dernière fois.
********
La nuit caresse doucement la ville de Milan de son voile frais.
Les bâtisses semblent plus présentes qu'en plein jour, laissant leurs ombres tout posséder.
Comme un présence massive et silencieuse, elles observent les rues de leurs yeux éclairés.
Parcourant les quelques fenêtres du regard, je réfléchis à un lieu où chercher.
Les vampires ne dévoilent pas leur cachette.
Un avion qui passe dans le ciel attire mon regard.
Petit point de lumière très lointain, il me ramène à l'esprit mon départ.
Demain j'y serai...
Je soupire et ignore mon coeur à l'étroit dans ma cage thoracique.
Je rejoins la petite ruelle sombre de mes premiers jours ici et interpelle un vampire au hasard.
Son regard blanchâtre se pose sur moi.
« Excusez moi. Vous connaissez Ezio ? Vous savez si il est dans le coin ?
- Non, il n'est pas venu ce soir.
- Vous savez où il dort la journée ?
- Désolé Doggo, un vampire ne dévoile pas son antre...
- Je.. je sais, tant pis, merci quand même.
Je baisse la tête déçu et m'assois à leur terrasse nocturne.
Ignorant les quelques êtres de la nuit autour de moi et leur breuvage peu commun, mes pensées passent de l'avion qui sera bientôt le mien à ce regard tant aimé que je ne reverrait pas.
Les quelques heures restantes passent sans qu'Ezio ne rejoigne la ruelle.
Une table de rentrée, une autre, des vampires qui partent, puis tout le monde.
Un volet qui s'ouvre, un italien qui part au travail.
Et un rayon de soleil qui vient réchauffer doucement ma main, annonçant le dernier soupir de vie de mon dernier espoir.
Et sous ce rayon de soleil, je ressens la douleur de désespoir de mon coeur. Mon coeur loup si lointain semble hurler.
Que j'envie les lupus à ce moment là.
Ces lupus qui ne font qu'un avec leur loup.
Ces lupus qui contrôle leurs émotions même les plus hurlantes.
Un lupus à ce moment là, sous le coup de la douleur, ne se seraient pas senti sombrer.
Alors comme le Crinos que je suis, je laisse, impuissant, mes émotions prendre le dessus.
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