13. Everybody wants to know if we fucked on the bathroom sink

TYLER

Ses mains jouent lentement dans mes cheveux. La tête posée sur ses genoux, je m'amuse à lever les miens en alternance, pour travailler mes abdos : pas de repos pour les braves.

Il est assis sur un immense matelas, posé par mes soins sur le balcon de mon nouvel appartement. Enfin, « nouvel »... J'y suis depuis presque un an, tout de même. Mais malgré ça, je n'arrive pas à me sentir aussi à l'aise ici que dans mon ancien chez-moi, qui était particulièrement laid, certes, mais plus chaleureux. Et les voisins étaient moins guidés et pompeux qu'ici, dans un immeuble de l'Upper Eastside... Mais ABSOLUTE m'a poussée à déménager dans ce genre d'endroits, pour la sécurité et le calme ambiant. C'est vrai qu'une entrée avec un sas et un portier pouvant appeler la police à la moindre entrée suspecte est certainement plus sûre que la porte d'un immeuble que personne ne prenait le temps de refermer et dont le seule moyen de prévoir une arriver était le grincement de l'escalier central.

- J'aimerais bien qu'on puisse faire ça dans Central Park, je soupire, levant le regard sur lui.

Les yeux clos, il était en train de profiter de la brise dans ses cheveux décoiffés par notre nuit. Puis, les rouvrant, il les pose sur le dit parc, dont on voit un bout de vert au loin, derrière plusieurs immeuble. Je suis à cinq minutes de l'entrée la plus proche.

- Moi aussi, mais on a décidé de ne pas se montrer ensemble pendant quelques temps, non ?

- Vrai. Heureusement, nous connaissant, on va savoir rendre ça excitant...

Il sourit et se penche sur moi, pour embrasser mes lèvres. Les siennes ont un goût de glace au chocolat et de champagne, ce qui est plus ou moins le résumé non-exhaustif de ce que nous avons mangé ce matin. Levant une main pour la poser sur sa nuque, je profite de ce baiser. Quand je pense que l'autre salope a osé touché Ces lèvres. Mes lèvres.

Il m'a tout raconté, quant à Allison. Et malgré le fait qu'il ait trouvé un moyen plutôt efficace de faire passer la pilule -consistant en une forte augmentation de mon taux d'ocytocine-, j'ai toujours du mal à l'avaler. Et par « j'ai toujours du mal à l'avaler », je veux plutôt dire que j'ai envie de débarquer chez elle, de casser tout ce que j'y trouve, y compris sa jolie petite gueule, et de lui faire assez peur pour lui passer l'envie d'embrasser les mecs des autres.

- Tyler, t'as tes yeux de tueuses, détends-toi, si c'est pour Allison, ça ne sert à rien.

- J'en reviens pas de ne m'être aperçue de rien... Ça semble tellement évident maintenant !

- J'avoue que t'as été assez lente, sur ce coup... C'est bizarre, pourtant les filles qui volent les mecs des autres, ça te connaît, non ? Aïe !

La claque sur sa main est partie toute seule. Impertinent.

- Mais en dehors de Allison, j'aimerais qu'on mette certaines choses au clair, finis-je par annoncer, en me redressant.

Parce que hier soir, nous n'avons pas beaucoup parlé de nous. Nous n'avons pas beaucoup parlé du tout, même.

- Je t'écoute.

- Je te laisserai plus jamais tomber comme je l'ai fait, ça c'est une promesse. Et je ferai toujours attention à ce que tu ressens, ça aussi je te le promets. Mais il faut que tu me parles.

- Pardon ?

Je prends une longue inspiration, incertaine de l'accueil que va recevoir ce que je m'apprête à lui dire.

- A chaque fois que j'ai eu un problème, avec notre relation ou avec quelqu'un d'autre, je t'en ai parlé. Tu connais toute ma vie, toutes mes embrouilles, toutes mes réactions, tout ce que j'aime. Mais j'ai l'impression que tu ne me dis jamais rien. C'est pour ça que je me comporte comme si tu n'avais aucun problème : c'est parce que je ne les vois pas. Et j'ai bien compris que c'était égoïste de ma part, de croire que t'étais différent de moi à ce sujet, mais si les choses doivent changer, il faut qu'elles changent de nos deux côtés.

Il me fixe un instant, clignant des yeux. Puis, fronçant les sourcils, il sourit un peu et passe une main sur son visage.

- Oh. Ok ? Je vais essayer.

- Parfait ! Est-ce que tu as quelque chose dont tu voudrais me parler?

- Non.

- Alors file moi le caviar.

- Tu vas manger ça ? Le matin ?

- On l'a sorti pour le manger, non ?

KARL

- Tu as vu ? Tyler est encore arrivée avec le frère de Mr Benati, ce matin...

- Ah oui ? Je te l'avais dit, je suis sûr qu'ils couchent ensemble ! C'est vraiment par correct par rapport à-

- Chut, tais-toi !

L'épaule appuyée contre un mur et les mains dans les poches de mon pantalon, j'observe les deux commères de l'accueil en train de raconter leurs derniers potins. Et comme on pouvait s'y attendre, ceux-ci sont à propos de Tyler et moi.

Haussant un sourcil, je penche la tête, visiblement agacé. Faussement agacé.

- Depuis quand vous êtes payés à bavarder de conneries qui ne vous regardent pas ?

Affolés, ils bafouillent des excuses confuses et baissent les yeux sur leurs fiches, soudain très affairés. Cachant difficilement un sourire au coin de mes lèvres, je leur tourne le dos, et repars vers l'ascenseur. Alors comme ça, Tyler est arrivée ? Je devrais peut-être lui faire passer le goût de venir ici avec Henrik...

Plusieurs mannequins sont dans la salle de sport. Tyler est assise au fond de celle-ci, en train de siroter un jus de fruit en regardant les autres se démener. Je la rejoins comme si de rien n'était, et reprends mon air de grand méchant loup.

- C'est comme ça que vous bossez ?

Relevant les yeux vers moi, elle fronce un peu les sourcils, surprise. Ses joues sont encore rouges de sa séance de sport, et elle semble ne pas avoir envie qu'on l'ennuie. Ca tombe mal, c'est exactement ce que j'ai prévu. J'ai même prévu d'élonger son entraînement sportif du jour...

- C'est comme ça que je me détends, Monsieur.

Et au sourire qu'elle retient elle aussi difficilement, je sais qu'elle a compris mon petit jeu. Les regards, jusqu'ici rivés sur nous, se font plus discret, les autres mannequins retournant à leurs activités. Parfait.

Me penchant, je prends rapidement sa main.

- Allez, viens.

Avec un petit rire et en vérifiant que personne ne nous remarque, elle se lève et me suit dans la salle des douches. Il n'y a encore personne. C'est le moment ou jamais.

TYLER

J'adore sentir ses mains parcourir mon cœur, ses lèvres prendre les miennes, son corps brûlant glisser contre le mien, son odeur me faire perdre la tête. Plus je le vois, plus je le retrouve, et plus je me demande pourquoi diable j'ai voulu arrêter tout ça.

Alors que je profite de ses baisers, ses doigts se glissent dans mes cheveux et m'obligent à relever la tête. Ouvrant alors les yeux, je le fixe, sans comprendre.

- T'es vraiment venue avec Henrik... ?

- ... Peut-être ?

Je m'attendais à le voir lever les yeux au ciel, les roulant de la façon si sexy dont il sait le faire. Mais il continue de me regarder droit dans les yeux, alors que ses doigts remontent lentement sur ma nuque. Un délicieux me parcourt sous le toucher de ses doigt, et je baisse les yeux, ne pouvant plus le supporter. Contre toute attente, ses lèvres se retrouvent sur mon cou, à sa merci puisque sa main tire toujours sur mes cheveux. Je le sens y déposer sa marque, puis mordre un peu ma peau, et les lèvres entrouvertes, je ferme les yeux, avec une profonde inspiration. Ne perds pas tes moyens, Tyler...

- Réponds.

Il mord un peu plus fort, et mes doigts viennent s'enfoncer dans ses épaules, alors que je rejette un peu plus la tête en arrière. Une de ses mains quitte ma nuque pour venir sur mes hanches, jouant avec l'élastique de mon short.

- Oui. Je suis venue avec Henrik. Et alors ?

- Et alors ?

- On est pas censé être ensemble.

A cette provocation, que je lui assène avec un sourire taquin, il m'oblige à me retourner et me pousse en avant, mes deux mains se retrouvant sur le mur froid de la douche dans laquelle nous nous sommes enfermés ensemble. Et quand je sens sa paume s'abattre sur ma fesse, totalement dévoilée par le peu de tissus de mon short, je ne parviens pas à retenir une exclamation de surprise. Exclamation vite suivie par un sourire, alors que je me mords la lèvres.

Il se penche au-dessus de moi, son bassin contre le mien, tenant toujours mes hanches d'une poigne ferme.

- Ne répète jamais ça.

- Quoi ? Qu'on est pas ensemble ? Sinon quoi ? Une deuxième claque ?

Et elle ne tarde pas à arriver, plus forte que la précédente, suivie d'une caresse sur ma peau sensible à ses gifles.

- Non. Sinon, tu vas me rendre encore plus désespéré de te perdre que je ne le suis déjà...

- Oh.

Cette fois, je sens mes joues chauffer. Je l'aime tellement.

- Tu ne me perdras pas.

- Si seulement ce genre de parole sonnait vrai en sortant de tes lèvres.

Je me redresse, et lui fais face, prenant son visage entre mes mains glacées par le carrelage qu'elle viennent de toucher. Ses mots sont blessants, mais je sais qu'il les prononce parce que je l'ai blessé la première. Il n'est pas à l'épreuve de tous les coups que j'ai pu lui asséner... Si seulement je n'avais pas fait tout ça. Si seulement je ne l'avais pas rendu si amer...

- Tu ne me perdras pas.

- Tyler, tu-

- Tu ne me perdras pas.

- Mais, c'est-

- Tu ne me perdras pas.

Cette fois, il se tait, les lèvres encore entrouvertes, à la recherche d'une réplique. J'en profite et m'empare de celles-ci. Et entre chaque baiser, lui murmure des « je t'aime ».

Soudain, il me repousse. Mon dos heurte le mur, et j'ouvre la bouche, tentant de comprendre. Mais aucun mot n'a le temps d'en sortir, alors qu'il fond à nouveau sur celles-ci, son corps rencontrant à nouveau le mien. Sans attendre, je défais sa chemise et la fait tomber en même temps que sa veste, ses mains quittant un instant mon corps et me laissant glacée à attendre leur retour. Enfin elles me reviennent. Il ne prend pas le temps de retirer mes vêtements et, après avoir défait sa ceinture et la fermeture de son pantalon, écarte simplement mon short et ma culotte. Et là, il me prend. Je suis plus que prête pour lui, et il l'est tout autant. Mais je ne veux pas de ces vêtements qui créent une barrière entre nous. Retirant mon haut, je le jette plus loin et l'enlace. Je sens ses muscles se mouver sous sa peau brûlante. Il me donne le tournis, le vertige, et je m'accroche à lui, avec l'impression de tomber un peu plus profond à chacun de ses coups de rein. Je veux l'embrasser, mais sa main est plaquée contre ma bouche, étouffant mes cris. Cependant, elle ne suffit pas à contenir mes soupirs de plaisir, ni les siens, que rien de retient, et il finit par mettre l'eau de la doche en action. Son pantalon va être trempé, mais il s'en fout, et en l'instant présent, moi aussi. Sa bouche, libérée de mes baisers, parsème ma peau des siens, descendant vers ma poitrine. Et il joue avec, que ce soit de ses lèvres ou des ses mains expertes, me faisant définitivement perdre le contrôle. Entre ses doigts, je ne peux rien faire, totalement soumise à ses moindres désirs, mais aussi aux miens. Désirs dévorants, désirs passionnels, désirs qui me font office d'ordres. Et qui me font réaliser à quel point tous ce que je lui ai fait, il m'a laissée le lui faire. Car s'il l'avait voulu, il aurait pu me faire arrêter tout ça d'un geste. C'est le plus effrayant. Cet homme qui ne s'aime pas et qui ne comprend pas encore le pouvoir qu'il a entre les mains. Cet homme qui se prend encore pour un garçon, alors que c'est la personne la plus forte que je connaisse. Cet homme que je ne peux qu'aimer. Je l'aimerai pour deux, jusqu'à ce qu'il s'aime lui-même. Parce qu'il m'aime déjà pour mille.

Une demi-heure plus tard

Des gens commencent à rentrer dans la salle de douche, et assise sur les genoux de Karl, sur le sol de la douche, je suis bien obligée de me rendre à l'évidence : il va falloir sortir d'ici avant que quelqu'un ne nous remarque. Avec un sourire, je lui vole un dernier baiser, et me rhabille, espérant que personne ne me verra sortir d'une douche encore habillée et encore plus en sueur que je ne l'étais en rentrant...

Entrouvrant la porte de la cabine pour vérifier que personne ne se trouve dans la salle, je sursaute presque en me retrouvant face à face avec une immense brune, qui me sourit de toutes ses dents parfaitement alignées.

- Oh, tu sors ? Cette cabine est libre, dans ce cas ?

Elle a un charmant accent anglais, mais je n'ai pas le temps d'apprécier ce genre de détail : la situation est critique, et j'entends Karl étouffer un rire derrière moi. Me faufilant en dehors de la cabine, je la ferme rapidement derrière moi, et secoue la tête.

- Non, je ne te conseille pas d'y aller.

- Pourquoi ?

Très bonne question, à laquelle je ne trouve aucune réponse improvisée. Mais je n'en ai pas besoin, son regard me parcourt de haut en bas, et elle semble comprendre la situation par elle-même.

- Oh. Oui, je vais trouver une autre cabine, alors...

Et alors qu'elle part effectivement s'enfermer dans une autre cabine, je cache mon visage entre mes mains, profondément embarrassée. Mais la porte s'ouvre derrière moi et Karl, s'étant rapidement revêtu, totalement débraillé, me lance un regard interrogateur.

- C'est bon, elle est partie ? Chuchote-t-il.

Levant le yeux au ciel, je pose ma main sur son visage et le repousse à l'intérieur de la cabine avec un soupir, avant de partir vers la sortie, les joues cramoisies. Mais deux mains sur ma taille m'en empêchent, et Karl plaque mon dos contre son torse.

- Tu t'en sortiras pas comme ça!

Et je ris, levant le visage vers lui et le laissant volontiers me voler un nouveau baiser, ses lèvres souriant contre les miennes.

.  .  .  .  .

Enfin un nouveau chapitre, vous ne m'en voulez pas pour l'attente?

Alors, des avis?

Vous pensez que Karl aurait du dire quelque chose à Tyler, quand elle lui a demandé si il voulait lui parler de quoique ce soit?

Les retrouvailles de nos deux tourtereaux vous plaisent?

Je vous aime, prenez soin de vous 💚 (garnier)(putain je suis pas drôle c'est chaud là)

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