L'arrivée de Chara.

Mon sourire ? Quel sourire ? Je veux dire, j'ai toujours un sourire scotché au visage, je ne vois pas pourquoi celui que j'ai fait quand Frisk m'a parlé d'Asriel est différent. De toute façon, cette humaine ne fait que déblatérer des idioties, à croire qu'elle les collectionne. Qui sait, après tout ?
J'ai bougé mon bras coincé contre la brune pour qu'elle comprenne que ça me gêne et, heureusement, elle a comprit et m'a lâchée. J'ai cru que j'allais devoir m'énerver. Et je ne pense pas que ça aurait été très chouette.

"Tu sais Chara, si tu veux, je peux t'emmener dans ma timeline. Là, maintenant." souffla l'humaine.

Sa timeline. Avec Toriel, Asgore, Sans, Papyrus, et les autres... Est-ce qu'ils sont au courant de ce que j'ai fait ici ? Est-ce qu'ils savent que je les ai tués ? Et qu'en plus, j'ai aimé faire ça ? Connaissant Sans, il est au courant, lui. Mais est-ce qu'il l'aurait dit aux autres ?
Et si il ne l'avait pas dit ? Ca voudrait dire que j'ai une chance de tout recommencer... c'est ça ? Une chance de les revoir. Et de les tuer à nouveau. J'ai bien trop peur de leur réaction pour les laisser en vie, si je les revois. Ils vont me détester. Ils me détestent déjà de toute façon, j'en suis sûre.

"Alors ?" insiste Frisk en penchant la tête sur le côté.

J'hésite un instant, entrouvre les lèvres, puis les referme pour réfléchir à d'autres mots. Après quelques secondes, je rouvre la bouche pour donner ma réponse :

"J'accepte de venir."

Le visage de la brune semble s'illuminer, comme si je venais de lui annoncer une nouvelle qu'elle attendait depuis des années avec impatience. Mais je doute grandement que ce soit réellement le cas.
J'ai tourné la tête vers la sauvegarde qui brille au loin. Si la timeline de Frisk ne me plait pas, je n'aurai qu'à revenir à ma sauvegarde, en espérant que ça me fasse revenir à ma timeline seule.

"Au fait Frisk," ais-je commencé "Comment es-tu arrivée dans ma timeline, huh ?"
"Oh..." La brune a souri. "De la même manière que je vais rentrer avec toi."

Elle a sourit de toutes ses dents, s'aggripant à nouveau à mon bras. Oh mon dieu mais pourquoi est-elle si collante ? J'ai voulu la dégager mais elle a froncés les sourcils, murmurant un petit "chht, j'ai besoin de te tenir pour que tu reviennes avec moi".
L'humaine a ensuite sortit son téléphone de sa poche et a composé un numéro avant de porter l'engin à son oreille.

"Alphys ? C'est bon." a-t-elle simplement dit. J'entends vaguement la voix du lézard à l'autre bout du fil, mais je ne comprends pas ce qu'elle dit. Cependant, Frisk hoche la tête. "Ouip, on est prête."

Ensuite, elle a raccroché, rangeant son téléphone dans sa poche. Toujours agrippée à mon bras, elle s'est mise à décompter à partir de 10. Je me suis contentée de la regarder. À zéro, on arrive dans sa timeline c'est ça ? Je me demande comment ça marche si c'est le cas.
Frisk est arrivée à zéro, et ma vision du couloir dans lequel nous sommes s'est brouillée peu à peu, jusqu'à ce que je ne distingue plus rien. Ma tête me fait mal... Je ne vois plus rien à part Frisk accrochée à mon bras. Elle semble dans le même état que moi d'ailleurs, resserrant son étreinte sur mon bras.
Lorsqu'à nouveau j'ai pu voir des couleurs, et peu à peu les formes des bâtiments et des monstres, je n'ai pas pu m'empêcher de sourire. Je ne sais même pas pourquoi.
Alors c'est à ça que ressemble sa timeline ?
Les monstres vivent tous à la surface, heureux. C'en est presque beau.
J'ai senti Frisk me lâcher petit à petit. Tout comme moi, elle a sûrement retrouvée la vue.
J'ai baissés les yeux. Le sol est couvert de fleurs jaunes, mais seulement là ou la brune et moi nous tenons. Le chemin, recouvert de gravier, mène à plusieurs maisons alignées horizontalement. D'ici, je peux voir Napstablook dans son jardin et, quelques maisons plus loin, Undyne, aussi, dans son jardin.

"Chara ! Mon enfant !" s'est écriée une voix féminine, mais adulte. J'ai tourné la tête pour voir Toriel courir vers moi, les larmes aux yeux.
"Tori-"

Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase, enveloppée par deux grands bras. Cette sensation me perturbe, mais je l'apprécie en un certain sens. J'hésite un instant sur ce que je devrais faire dans cette timeline. Les tuer ? Ce serait sûrement beaucoup plus amusant de les détruire alors que maintenant ils ont enfin réussi à avoir leur fin heureuse. Mais pour le moment, je vais simplement faire comme si je voulais rester avec eux, et garder précieusement mon petit cout-... mon couteau. Mon couteau ?!
J'ai fouillées mes poches alors que Toriel me tient encore dans ses bras. Pourquoi je n'ai pas mon couteau ? Je l'avais dans ma main il n'y a même pas deux minutes, dans le couloir ! Pourquoi je ne l'ai pas ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?! Où est-il ?
Prise de panique, j'ai repoussé Toriel en arrière, sentant au passage quelques sueurs froides couler sur mon corps. J'ai besoin de mon couteau. Nerveuse, j'ai mordillé ma lèvre inférieure, cherchant encore ma fidèle lame.
La femme chèvre me regarde faire d'un air curieux. Elle ne comprend pas. Elle ne peut pas comprendre.
C'est alors que je me tourne vers Frisk. C'est elle, c'est ça ? C'est elle qui a mon couteau ?!

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top