Chapitre 24 : Entendu

- Maman je suis rentré , tu va un peu mieux ?

Je suis arrivé chez moi après avoir raccompagné Alicia chez elle . Sa mère n'avais pas l'air d'être contente de la voir rentrer si tard .

- Oui , je suis dans le salon .

J'arrive donc vers elle et la vois avec une couverture sur elle .

- Tu a froid ?

- Un peu . Étrangement , il suffit d'une seule douleur au poignet pour que je sois totalement fatiguée . Ça me tiraille toujours malgré la crème que j'applique régulièrement .

- Courage à toi Maman .

- Sinon ta journée s'est bien passée ? Tu étais accompagné d'une charmante jeune fille , c'est ton père qui me l'a dit au téléphone cet après-midi !

- Oui ... Ma journée s'est bien passée .

- Et comment s'appelle-t-elle ?

- Maman j'ai pas envie d'en parler. 

- Je suis sur que c'est la seule personne à qui tu te confie vraiment ...

- Oui , c'est vrai que j'ai tendance a beaucoup plus parler à Alicia qu'à n'importe quelle autre personne . C'est tout simplement parce qu'on traverse les mêmes difficultés .

- Alicia , charmante fille , donc charmant prénom !

- Maman s'il te plaît !

- Et vous sortez ensemble ?

- Bonne nuit .

- Ça va , ça va ! Ne te fâche pas !

- Je suis juste fatigué ...

- Si tu le dis ... Bonne nuit alors .

- Merci toi aussi .

Je monte dans ma chambre et me met en pyjama . Pendant ce temps , j'entends mon père claquer la porte , signe qu'il est rentré . J'entends de loin leur discussion , car ma chambre est très proche des escaliers .

- Tu n'a pas l'air d'aller mieux ...

- Non malheureusement . Je ne l'ai pas dit à Mathias pour ne pas l'inquiéter mais ça s'aggrave de plus en plus .

- Demain j'irai voir à la pharmacie si je trouve quelque chose de plus puissant .

- Je te remercie chéri . Ça s'arrange au bureau ?

- Non , ça s'aggrave aussi de mon côté . Je préfère , comme toi , ne rien dire à mon fiston .

- Ne me dit pas que ...

- Si ... Malheureusement ils vont peut-être revenir ...

Ma mère pousse un cri . De quoi a-t-elle peur ?

Ma curiosité bouscule tout mes sens .
J'écoute d'une oreille attentive leur discussion .
De quoi parle-t-il ?

- Chérie , ne t'inquiète pas ! Je vais tout faire pour gérer au mieux la situation !

- C'est grave et tu le sait très bien ! Dès demain je prendrai les médicaments de la pharmacie que tu m'auras donné , et ensuite je viendrai au travail !

- Je sais prendre en main la situation .

- Oui , mais seul tu n'y arrivera pas ! Et en plus tu sait bien que les employés de l'entreprise ne le savent pas ! Donc je viendrai comme d'habitude t'épauler !

- Fais attention à ta santé !

- Oui , je sais bien .

Les derniers mots qu'elle a prononcé se transforment en petites larmes ; je peux clairement l'entendre .

Je n'ai qu'une envie c'est de savoir exactement ce qu'il se passe ! Tout se mélange dans ma tête .

Et les questions sans réponse m'attaquent le cerveau , un besoin vital d'y répondre pour tout régler s'empare de mon être ... Mais ça paraît juste impossible .

Je commence à avoir des vertiges . La porte que j'avais ouverte pour écouter est maintenant refermée : je dois réfléchir à tout ça .

Je me couche et je ressens d'un coup un mal être qui s'abat sur moi . J'ai soudainement peur pour Alicia , seule à la maison avec sa mère .

Que se passe-t-il ? Serais je entrain de devenir fou ? Je me sens oppressé , j'étouffe dans cette chambre ...

Je tremble , j'ai peur , je deviens parano ... Je vois des vagues devant mes yeux ... Et c'est le noir qui s'installe ...


                                 ***

- Mathias réveille - toi !

- Que se passe-t-il Maman ?!

- Rien , je te réveille simplement .

- Ouf !

Ma mère repars de la chambre et referme doucement la porte .

Le silence est pesant . La lumière du jour m'aveugle à peine alors que je viens tout juste de me réveiller ...

Je regarde le plafond , et les questions prennent place . Que s'est-il passé hier ? J'essaye à plusieurs reprises de trouver une réponse mais en vain ...

J'ai chaud , et j'ai peur . C'est la première fois que je me sens comme ceci . C'est comme si j'étais sous l'emprise de quelqu'un ou de quelque chose ...

Je décide de me lever . Après m'être préparé je fonce à la maison d'Alicia .
Je frissonne rien que de savoir si il lui est arrivé quelque chose .

J'ai couru tout le long du trajet . J'arrive devant leur porte , je toque avec force . Pourquoi ai-je aussi peur ? Que se passe-t-il ? Qu'est ce que je ressens ?

La porte s'ouvre en une seconde à peine . Je vois Alicia avec un visage effaré ... Elle aussi a-t-elle eu les mêmes questionnement que moi ?

- MATHIAS !

- Viens là !

Elle me saute dans les bras et me serra plus que fort : comme si sa vie en dépendait !

- Mathias ... J'ai eu peur pour toi hier soir ! Comme si une terreur incontrôlable s'abattait sur moi ...

Voyant que je ne répondais pas elle se met face à moi et verse une petite larme .

- Alicia je t'en prie ne pleure pas . Je te jure que ça va s'arranger . Au moins on est deux à avoir les mêmes ressentis ...

- Quoi ? Parce que toi aussi tu a eu ça ?

- Oui malheureusement ...

Nous nous regardons , enlacés dehors , malgré que le froid nous transperce les jambes .

Après quelques minutes de passées , Alicia lâche doucement :

- J'aurais juste voulue être normale . J'aurais aimé que nous soyons normaux , un couple tout à fait banal ...
J'en ai marre ... Qu'ai je fais pour mériter ça ? Dit elle avec tristesse .

- Je ne sais pas Alicia ... Je ne sais pas .
Ce qui est sur c'est que tu mérites pas cela , Dis je à bout de force en murmurant .

- Allons à l'entreprise de mon père . Dis je plus fort .

Je brandi les clés devant elle :

- J'ai volé les clés pour de bonne raison !



                              ***

- Donc si nous récapitulons , Mathias , tu a entendu quelque chose d'inquiétant que te cache ton père mais qui a tout de même de l'importance . C'est bien ça ?

- Exactement ! Et ma mère a légèrement pleurée ... C'est tellement incompréhensible et incensé je n'y comprends vraiment rien !

- Moi non plus . En tout cas il faudra vite régler tout cela avant que nous et notre entourage pète littéralement un câble ! C'est intenable !

Nous nous situons dans le bureau de mon père . Il est dimanche et l'entreprise est vide .

- On fera ce qu'on peut ...

- Jamais je n'aurai imaginer cette vie .

- C'est pour ça qu'on est là : nous ne sommes pas fait pour être normaux . Tu le sais depuis notre rencontre et pourquoi pas même depuis que nous sommes nés . Alors faisons avec , mais sans problème ça pourrait aller mieux ...












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