Chapitre 34


Après l'annonce de l'évasion d'Azkaban, Fudge avait assuré que cela n'avait aucun rapport avec Voldemort, et que tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Je n'avais qu'une seule envie : voler de la poudre de cheminette, me rendre dans le bureau de cet imbécile et le gifler. Plusieurs fois, et de manière rigoureuse

C'était de sa faute si les mangemorts allaient finir par faire l'invasion de Poudlard et inévitablement me tuer. Entièrement de sa faute.

Ce qui était bien, c'était qu'Hermione m'avait raconté que Harry était allé se faire interviewer, afin de faire part de ce qu'il avait vu, de ce qu'il subissait depuis le début et ce que Fudge refusait de dire.

Le lendemain, l'article avait fait fureur, et la révolte commençait déjà à souffler aux oreilles. On ne voulait plus d'Ombrage. Les élèves commençaient à se rendre compte de ce qu'il se passait.

Le fait qu'elle tentait d'interdire les élèves de lire l'interview renforçait ce début de rébellion.

C'était pour cela que dans les gradins, entourée d'élève en noir et jaune, les discussions allaient de bon train. Personne ne regardait vraiment le match, tout le monde se posait des questions. Il avait fallu six mois de bataille à Harry pour que l'école entière consente à l'écouter.

Et six mois, c'était beaucoup trop long.

Mon sang bouillait dans mes veines. J'étais furieuse. Furieuse contre le ministère qui nous cachait tant. Furieuse contre l'école entière qui n'avait rien vu plus tôt. Furieuse contre Ombrage. Je voulais brûler son bureau, le réduire en cendres. Je voulais tout casser.

Je n'avais jamais été si énervée de toute ma vie.

- Tout va bien ? Me demanda Cédric en me pressant l'épaule.

Il ne jouait plus au Quidditch. Cela m'avait attristé quand il me l'avait dit, mais sa décision était prise, il arrêtait. Il avait dit que c'était pour se concentrer sur les Aspics.

Il avait menti. Il avait peur d'y retourner, de retourner au centre de l'attention et de tout recommencer comme l'année dernière.

Je lui envoyai un petit regard. Il avait l'air inquiet. Il pensait sans doute que j'allais finir par faire un attentat.

- Oui, ça va.

Les mots sortirent plus secs que je ne l'aurais voulu.

Il se tourna complètement vers moi. Et puis il haussa un sourcil, l'air franchement pas convaincu.

Je détournai le regard pour le reposer sur le match.

Hum, oui. Très intéressant.

Je ne savais pas ce qui m'arrivait mais ma rage était tellement grande que je n'avais même pas fui quand j'avais croisé Goyle dans les couloirs. Je l'avais même bousculé.

Je n'avais aucune idée de pourquoi j'étais si énervée, et ça m'énervait de ne pas comprendre.

C'était un cercle vicieux fort regrettable.

Cédric s'étira.

-Tu sais, t'as beau le nier, tu ressembles de plus en plus à un Poussoufle, me hurla-t-il.

Il fallait dire qu'il y avait beaucoup de bruit autour. On était obligé de hurler pour s'entendre parler.

Son sourire était perceptible dans sa voix.

Qu'est ce qu'il racontait encore ?

- C'est pas toi qui passes ta vie à me reprocher que je n'ai rien à faire ici ?

- Je constate, me dit-il en haussant des épaules, son sourire toujours scotché à ses lèvres.

- Tu me perturbes, qu'est ce que je suis censée penser maintenant ?

- Penses ce que tu veux, mais les faits sont là.

Je lui envoyai un sourire crispé. Petit con.

Il haussa à nouveau des épaules.

Puis, le match de Quidditch s'arrêta, et tous les Poussoufles se levèrent pour aller féliciter les joueurs.

Je ne savais même pas qui avait gagné mais je me levais aussi pour applaudir. Sans doute que le match avait été spectaculaire.

Je tournais la tête quand je n'entendis aucun applaudissements à ma droite.

Cédric avait disparu.

|=|

- Et Cédric ? Il est beau gosse, gentil, intelligent et il a gagné la coupe des trois sorciers l'année dernière. Tu peux difficilement trouver mieux.

Je soupirai.

Ça faisait trois heures, TROIS HEURES, que Ginny me parlait des garçons avec qui je pourrais potentiellement sortir. Je ne savais même pas comment elle s'était débrouillée pour en parler aussi longtemps.

- C'est juste un ami.

Elle leva les yeux au ciel.

- Un peu facile comme excuse.

- Mais vraie pourtant.

- Ok, ok, et Harry ?

- On s'est réconcilié il y a une semaine.

- Et alors ? Y'a plein d'histoire d'amour qui commence par de la haine.

- Oui je suis sûre que tu t'y connais très bien.

Elle me tira la langue.

- Et Goyle ?

Je dû retenir le vomi qui menaça de s'échapper de ma bouche. Elle était folle ?

La rouquine explosa de rire en secouant la tête.

- Je rigole, calme toi.

Je secouai la tête en souriant légèrement.

Et puis je me pinçais les lèvres. Je n'aimais pas cette discussion.

Je n'aimais pas ça.

Mais bien heureusement, je n'eus pas le loisir de la continuer, puisque plusieurs élèves passèrent en courant à côté de nous, empruntant la porte pour rejoindre la cour, le brouhaha de celle ci nous remontant aux oreilles. Trop de brouhaha.

On s'envoya un regard avec Ginny. C'était louche.

On sauta de notre rebord de fenêtre dans une synchronisation inquiétante pour se diriger en marchant rapidement vers la source du grabuge. Au milieu de la cours s'était formé un énorme cercle où je croyais distinguer la prof de divination. La folle sui m'avait prédit que j'allais mourir. Plusieurs fois.

Je l'évitais depuis ce jour là.

Non seulement il y avait cette déglinguée, mais il y avait aussi Ombrage, en face d'elle.

On arrêta de tenter de percer la foule avec Ginny quand on jugeait que l'on avait une bonne place pour observer la scène qui se déroulait.

Et visiblement, ce n'était pas très joyeux.

La prof de divination était presque au pied d'Ombrage, les larmes aux yeux, suppliant quelque chose. On était trop loin pour entendre quoique ce soit. En plus tout le monde chuchotait furieusement autour de nous.

Et puis, il y eu un bruit de pas qui résonna distinctement. Et tout le monde se tut.

Dumbledore venait d'arriver.

Je ne comprenais rien à rien de ce qu'il se passait.

- Qu'est ce qu'il se passe ici ? Demanda le vioc.

Visiblement il ne comprenait pas non plus.

Ombrage se tourna vers lui. Elle avait un grand sourire aux lèvres mais même de ma position je pouvais voir la tension dans ses épaules.

- Mme Trewalney ici présente est malheureusement jugée incompétente par le ministère de la magie. Je lui annonçais simplement qu'elle allait devoir quitter le sol de l'école et se trouver un autre poste autre part.

Trewalney envoya un regard suppliant au directeur, et celui ci la rejoignit en quelques pas, se plaçant entre Ombrage et elle, protecteur.

La meuf en rose dû relever le menton.

- Je suis la Grande Inquisitrice, je peux faire comme je le souhaite, jugea bon de rajouter Ombrage.

Bizarre qu'elle se sente obligée de rappeler son rôle. Elle se sentait en danger.

Bien fait pour sa gueule.

- Peut être mais je reste le directeur de cette école. J'ai donc le droit de permettre à Mme Trewalney de rester sur Poudlard, à défaut d'être professeur.

Ombrage eut un reniflement dédaigneux.

Elle ne pouvait pas faire beaucoup plus.

- Bien.

Et puis elle tourna sur ses talons et partit.

Dumbledore entreprit ensuite de relever l'ex prof de divination et puis nous pria de retourner à nos occupations.

Ce qu'on fit.

On retourna s'assoir sur notre muret avec Ginny dans le silence le plus complet.

Le ministère avait planté ses griffes dans Poudlard. La question était de savoir si elle allait pouvoir s'en débarrasser un jour.



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